APO

vendredi 4 novembre 2011

A moins d’un mois du scrutin présidentiel, des sondages réguliers confirment Tshisekedi comme ultra favori avec 53 %


Depuis le lancement de la campagne électorale, le parti présidentiel se distingue par une activité médiatique révélatrice de sa force de frappe financière qui tranche avec les autres formations ou candidats. Cette ostentation matérielle va jusqu’à choquer une opinion congolaise dont la grande majorité de la population croupit dans une misère et des difficultés quotidiennes indescriptibles. C'est ainsi que la plupart des candidats de la Mp au pouvoir n'osent plus afficher le nom de leur parti politique et entretiennent le flou. Parallèlement, le discours de campagne du candidat Kabila, arcbouté sur le bilan des fameux 5 chantiers, ressemble de plus en plus à un déni de la réalité. Pour tout agrémenter, le pouvoir, ainsi qu’une certaine opposition politique, manipulent  à coup d’argent public la production de divers sondages qui apparaissent  comme une stratégie visant à préparer les esprits, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays, à une issue programmée et manipulée du scrutin présidentiel.
En l’absence  de lois et de règlements encadrant l’exercice des sondages comme c’est le cas dans une société organisée, tout semble permis en Rdc ; chacun y va de son sondage sur mesure, publié en fonction de sa stratégie de manipulation. Il n’existe actuellement en Rdc aucun institut ayant prouvé son sérieux en matière de sondage, sur la base d’une méthodologie documentée et vérifiable. En l’absence d’une telle expertise et vu le coût élevé d’un sondage fiable,  il est normal que nos partenaires les plus engagés dans l’appui aux élections se dotent d’outils de sondage fiables, comme c’est le cas sous d’autres cieux.

Distinguer le vrai du  faux

Dans son site électoral, Vital Kamerhe, candidat qui se prétend de l’opposition à l’élection présidentielle, annonce, par une surprenante introduction, un sondage donnant Kabila gagnant : « Après 3 jours de début de campagne par Vital Kamerhe, l'Institut "les Points" vient au secours de Kabila, jugez-en vous-même? ». Plusieurs observateurs  s’interrogent s’il ne s’agit pas d’un message  caché du serviteur à son maître, pour indiquer l’état d’avancement de sa mission de déstabilisation de la vraie opposition, en échange d’un renflouement de ses caisses pour la poursuite de la mission durant la courte période qui nous sépare du verdict final. Cette sortie dans le site officiel d’un candidat qui se dit de l’opposition révèle en réalité la complicité des deux candidatures dans une stratégie commune de complot électoral que le peuple congolais debout se fera fort de déjouer.

Eviter le syndrome Gbagbo
Un autre sondage  peu crédible et jalousement gardé secret est celui commandé auprès d’un cabinet parisien par le ministre de la communication et de la propagande, Lambert Mende. Ce sondage donnerait Kabila vainqueur de la présidentielle avec une avance sur Tshisekedi dans 7 provinces sur 11, dont le Kasaï Oriental. Il n’accorderait que 10 % des suffrages à Tshisekedi au Katanga  et  respectivement 40 et 41 % à Kabila à Kinshasa et au Bas Congo, provinces où ce dernier n’avait réalisé que 13 et 14 % au premier tour en 2006. De tels chiffres font donc perdre toute crédibilité à ce sondage. D’évidence, il s’agit  d’une autre manipulation du candidat sortant par son entourage,  à des fins à la fois politiques et mercantiles. Ledit sondage a en effet permis aux grands prêtres de la maffia  kabiliste de remonter le moral de leur maître à la veille de sa récente conférence de presse où il a clamé sa certitude de l’emporter.  Grâce à ce sondage,  Mende, Lumanu et Ngoyi Kasanji ont pu soutirer des sommes faramineuses au  raïs, au motif que le maintien  de l’avantage dans la réputée frondeuse province du Kasaï oriental nécessiterait la mobilisation de moyens  conséquents.  A travers ce sondage en provenance d’un cabinet parisien, on assiste à une répétition du scénario ivoirien par lequel le président déchu de la lagune ébriété avait été piégé comme un enfant. La suite est bien connue ; Laurent Gbagbo s’est enfermé dans un déni outrageux et criminel de la réalité des résultats démocratiques. Il s’est transformé en horrible criminel en l’espace de 24 heures et doit aujourd’hui rendre des comptes devant la CPI après le massacre de milliers d’innocents.  Adolphe Lumanu et Ngoyi Kasanji nous ont donné les prémisses de ce syndrome « Gbagbo » à travers leur décision illégale et criminelle d’interdire la campagne aux partis non signataires du code de bonne conduite et d’autoriser des tirs à balles réelles sur de paisibles militants qui exerçaient leur droit le plus élémentaire de faire campagne. La responsabilité pénale et personnelle de ces deux quidams est clairement engagée et tôt ou tard, ils rendront compte de leurs actes comme beaucoup d’autres.

Solidité du sondage européen
 L’Union Européenne procède pour sa part depuis juillet 2011 à un sondage mensuel sur l’ensemble du territoire national qu'elle se réserve de mettre sur la place publique pour des raisons de neutralité. Ces sondages sont basés sur des relevés étendus sur une période de plus de 2 semaines par mois. Il s’agit de sondages scientifiques et crédibles qui participent au processus  et à la méthodologie de déroulement de l’observation électorale mise en place par l’Ue en Rdc.

Seulement 2 candidats d’envergure
Le premier enseignement tiré des sondages de l’Ue est qu’il n’y a en réalité que 2 candidats d’envergure ; Etienne Tshisekedi et Joseph Kabila. Les 9 autres candidats, y compris Vital Kamerhe, Léon Kengo, Oscar Kashala et les autres, sont quantité négligeable sur le plan strictement électoral. Ils se partageront ensemble 4 à 8 % de l’ensemble des suffrages exprimés, tandis que les 2 favoris accumulent à eux seuls 92 à 96 % des voix.
Selon ce sondage digne de foi, Etienne Tshisekedi a une avance de l’ordre de 17 points sur Kabila en termes d’intentions de vote. Depuis l’annonce de multiples candidatures de diversion de la part de présumés opposants, cette avance s’est maintenue à plus de 12 points de pourcentages pour Tshisekedi sur son principal concurrent, Joseph Kabila, pour les 3 mois consécutifs.  Au final Etienne Tshisekedi serait largement en tête  dans  7 provinces sur 11, avec un résultat global de 51 à 53 % contre 41 à 43 % pour Kabila. Le Bandundu est tombé dans le camp du candidat  du peuple et du changement en octobre, ce qui explique les pressions exercées à coup d’argent  sur le patriarche Gizenga et les chefs coutumiers, pour qu’ils appellent plus explicitement à voter pour Kabila le 28 novembre. Le candidat de l’Udps réaliserait des scores particulièrement  élevés dans les provinces du Bas-Congo, de Kinshasa, des 2 Kasai et de l’Equateur. Etienne Tshisekedi l’emporterait nettement au Nord-Kivu  à 44 % contre 42 % pour Kabila, un score qui est appelé à s’accroitre avec le ralliement récent de Mbusa Nyamuisi qui disposerait d’une réserve de voix d’environ 14 % dans sa province d’origine.
Ces sondages révèlent que la candidature de Vital Kamerhe ne dispose d’aucune base solide en dépit d’une communication tous azimuts. Il ne totalisera pas plus de 4 % dans sa province du Sud-Kivu, et viendrait en 4èmeposition dans la partie est du pays après Tshisekedi, Kabila et  Nyamuisi.
Ces résultats prouvent que le pari d’Etienne Tshisekedi,  qui mise sur la maturité du peuple congolais pour un vote utile, est en passe d’être gagné.  Le scrutin présidentiel à un tour ne laisse aucune place à l’aventure ni  aux risques inconsidérés. L’approche purement tribale et régionaliste revendiquée haut et fort par Vital kamerhe avec sa théorie fumeuse du triangle nucléaire sera battue en brèche le 28 novembre. Rien de plus normal car il était incompréhensible et même indigne qu’un prétendant à la magistrature suprême fonde l’essentiel de sa stratégie électorale sur la division ethnique des suffrages, alors que les enjeux de l’heure concernent avant tout la survie de la nation toute entière et la récupération de notre souveraineté. De là à penser qu’il y a une stratégie cachée de balkanisation de la part de ce ressortissant de l’extrême est du pays, il n’y a qu’un pas. Mbusa Nyamuisi  l’a bien compris. En compatriote et patriote confirmé, il n’a pas monnayé son ralliement à la candidature la mieux placée pour sauver la nation du naufrage.  Que l’on soit de Moanda, de Mobayi, Kasumbalesa, Uvira, Manono ou Aru, nous sommes tous menacés de la même manière par l’infiltration de notre nation du sommet à la base, par des puissances obscures et étrangères qui veulent obtenir par le jeu démocratique, ce qu'elles n'ont pas pu avoir par les guerres qu'elles ont menées dans notre pays. Les épreuves vécues par les congolais depuis 1960 ont forgé leur maturité politique et ils semblent avoir dépassé le carcan ethnico-tribal dans lequel Kamerhe tente en vain de les enfermer.
Les candidats restant autres que les 2 principaux rivaux, surtout ceux prétendument  de l’opposition, s’exposent à  un vote sanction sans précédent et risquent de voir leur carrière et leurs rêves politiques au Congo s’arrêter brutalement dès le lendemain de l’élection du 28 novembre. Qui de Vital Kamerhe, Léon Kengo ou Oscar Kashala, osera se promener la tête haute dans les rues de Kinshasa  ou à travers le pays dès lors qu’il sera identifié comme celui qui, par pure opportunisme et égocentrisme, aura tenté de barrer la route au changement voulu par Dieu pour le peuple du Congo meurtri, comme le firent les philistins contre le peuple d’Israël sur le chemin de la terre promise.

M. J. Kamati

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire