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samedi 18 novembre 2023

Six jeunes du Sud-Kivu détenus au cachot de l’ANR de la Maison Communale de la Gombe

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) condamne et dénonce l’arrestation depuis le 3 novembre 2023 de six jeunes pour des motifs non encore élucidées suivie de leur détention prolongée au cachot de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), sis maison communale de la Gombe à Kinshasa. Selon les informations parvenues à la VSV, ces six jeunes originaires de la chefferie de Ntambuka, Groupement de Mpene, province du Sud-Kivu sont arrivés à Kinshasa depuis 2021, pour exercer leurs activités commerciales entre autres la vente de charcuterie.

Baluge Matabaro, un de ces jeunes a été appréhendé le 3 novembre 2023 par des personnes non autrement identifiées en tenue civile. Les faits s’étaient déroulés non loin du siège de la Société Nationale d’Assurance (SONAS) pendant qu’il sillonnait les avenues de la commune de la Gombe en train de vendre les fromages et les saucisses. Des agents des services de renseignements le soupçonnent d’être un infiltré rwandais parce qu’il ne s’exprimait pas bien en Lingala. Ensuite, il a été acheminé et détenu au cachot de l’ANR situé dans l’enceinte de la Maison Communale de la Gombe.

Les cinq frères et collègues de la victime qui se sont rendus un jour après au lieu de sa détention pour s’enquérir de la situation ont été également tous arrêtés et incarcérés à leur tour sans une quelconque justification. Il s’agit de MM. Alain Badera Nyamurara, Alliance Kanywedju, Daniel Baderha Kalonji, Papy Dieuveut Nyamurara et Achille Mupenda Minani.

Il est à signaler que le domicile d’Alain Baderha Nyamurara a été deux fois perquisitionné de fond en comble. En outre, ces six jeunes sont arrêtés et détenus pendant deux semaines sans être auditionnés. Ils sont incarcérés dans des conditions inhumaines sans avoir accès à une bonne alimentation, ni aux soins médicaux dont nécessite leur état de santé en violation des instruments nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme, regrette la VSV.

D’après cette organisation des droits de l’homme, Alliance Kanywedju et Mupenda sont actuellement très malades et amaigris suite aux mauvaises conditions de détention. Il en est de même de la détérioration de l’état de santé d’Alain Baderha Nyamurara suite à l’infection d’une plaie qu’il avait à la jambe au moment de son arrestation et ce, faute des soins.

Il revient à la VSV que Alliance Kanywedju et Achille Mupenda Minani ont été libérés le 17 novembre 2023 aux environs de 21H30, probablement compte tenu de leur état de santé, sans aucune prise en charge médicale alors qu’ils sont tombés malades entre les mains de l’ANR.

La VSV demande aux autorités congolaises compétentes de libérer purement et simplement ces six jeunes et s’il y a des griefs sérieux à leur charge, les transférer devant une juridiction compétente ; de garantir l’accès des victimes malades aux soins médicaux appropriés dont nécessite leur état de santé ; de dédommager les victimes pour tous les préjudices subis ; d’établir les responsabilités et sanctionner les coupables de cette arrestation et détention illégale conformément à la loi ; de garantir le respect des instruments nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme.

LA VSV exige la libération de six jeunes détenus arbitrairement au cachot de l’ANR de la Maison Communale de la Gombe

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) condamne et dénonce l’arrestation depuis vendredi 03 novembre 2023 de six jeunes pour des motifs non encore élucidées suivie de leur détention prolongée au cachot de l’Agence Nationale de Renseignements (ANR), sis maison communale de la Gombe à Kinshasa, capitale de la RD Congo. Il s’agit de messieurs Baluge Matabaro, Alain Baderha Nyamurara, Alliance Kanywedju, Daniel Baderha Kalonji, Papy Dieuvet Nyamurara et Achille Mupenda Minani. Selon les informations parvenues à la VSV, ces six jeunes originaires de la chefferie de Ntambuka, Groupement de Mpene, province du Sud-Kivu sont arrivés à Kinshasa depuis 2021, pour exercer leurs activités commerciales entre autres la vente de charcuterie.

En effet, vendredi 3 novembre 2023, M. Baluge Matabaro, un de ces jeunes a été appréhendé par des personnes non autrement identifiées, en tenue civile, non loin du siège de la Société Nationale d’Assurance (SONAS) pendant qu’il sillonnait les avenues de la commune de la Gombe en train de vendre les fromages et les saucisses et ce, au motif qu’il serait un infiltré rwandais parce qu’il ne s’exprimait pas bien en Lingala. Ensuite, il a été acheminé et détenu au cachot de l’ANR situé dans l’enceinte de la maison communale de la Gombe.

Il convient de relever que les cinq frères et collègues de la victime qui se sont rendus un jour après au lieu de sa détention pour s’enquérir de la situation ont été également tous arrêtés et incarcérés à leur tour sans une quelconque justification. Il s’agit de Messieurs Alain Badera Nyamurara, Alliance Kanywedju, Daniel Baderha Kalonji, Papy Dieuveut Nyamurara et Achille Mupenda Minani.

Il sied de signaler que le domicile de M. Alain Baderha Nyamurara a été deux fois perquisitionné de fond en comble. En outre, ces six jeunes sont arrêtés et détenus pendant deux semaines sans être auditionnés, ils sont incarcérés dans des conditions inhumaines sans avoir accès à une bonne alimentation, ni aux soins médicaux dont nécessite leur état de santé en violation des instruments nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme. Il sied de signaler que Messieurs Alliance Kanywedju et Mupenda sont actuellement très malades et amaigris suite aux mauvaises conditions de détention. Il en est de même de la détérioration de l’état de santé de M. Alain Baderha Nyamurara suite à l’infection d’une plaie qu’il avait à la jambe au moment de son arrestation et ce, faute des soins.

Il revient à la VSV que Messieurs Alliance Kanywedju et Achille Mupenda Minani ont été libérés vendredi 17 novembre 2023 aux environs de 21H30, probablement compte tenu de leur état de santé, sans aucune prise en charge médicale alors qu’ils sont tombés malades entre les mains de l’ANR.

Eu égard à ce qui précède, la VSV demande aux autorités congolaises compétentes de libérer purement et simplement ces six jeunes et s’il y a des griefs sérieux à leur charge, les transférer devant une juridiction compétente ; de garantir l’accès des victimes malades aux soins médicaux appropriés dont nécessite leur état de santé ; - de dédommager les victimes pour tous les préjudices subis ; d’établir les responsabilités et sanctionner les coupables de cette arrestation et détention illégale conformément à la loi ; de garantir le respect des instruments nationaux et internationaux relatifs aux droits de l’homme.

                                                                                Fait à Kinshasa, le 18 novembre 2023

Province de la Tshopo : La Prison Centrale de Kisangani nécessite d’être délocalisée en dehors de la ville

La province de le Tshopo compte 12 prisons avec tout le personnel mais seules deux sont opérationnelles. Il s’agit de la Prison Centrale de Kisangani et du Centre de Détention d’Osio qui se trouve de l’autre rive du fleuve Congo. La ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, a instruit le secrétaire général à la Justice de s’enquérir de la situation de ces maisons carcérales. King Booto a visité le 19 novembre 2023 la Prison Centrale de Kisangani qui se trouve dans un état de délabrement très avancé.

« J'ai commencé d'abord par rendre hommage à Madame la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux et de la remercier aussi pour m'avoir donné cette occasion d'arriver ici à Kisangani. Cela me permet de me rendre compte des réalités profondes de la situation pénitentiaire dans notre pays », a déclaré le secrétaire général à la Justice, King Booto.

 D'abord, l'amélioration des conditions alimentaires de détenus n'est plus à mettre en doute,a-t-il déclaré à l’issue de cette visite. La preuve ce qu'aujourd'hui le niveau de subvention a sensiblement augmenté. De sorte que généralement, cette prison n’enregistre plus des cas de décès dus à la malnutrition.

« C'est un effort considérable que nous avons pu engager. Sur le plan sanitaire également, je pense que dans la subvention, il y a des rubriques parmi lesquelles il y a des produits pharmaceutiques. Nous avons certes des efforts à faire pour équiper des centres de santé dans les milieux carcéraux. La question qui nous reste la plus importante est celle des infrastructures pénitentiaires. L'état de la prison centrale de Kisangani n'est pas très reluisant. Je viens de m'en rendre compte ».

« A notre niveau nous faisons ce qui faut, c'est-à-dire demander des crédits pour la réhabilitation des infrastructures pénitentiaires et pourquoi pas la construction des nouvelles prisons. Sur ce dernier volet, vous savez très bien que le gouvernement de la République sous l'impulsion du chef de l'État a conçu un programme de construction de nouvelles prisons pour toute la République. C’est en dehors des prisons qui sont en train d'être construites par exemple à Goma et à Bukavu sur la base d'accord avec des partenaires dans le cadre de partenariat public-privé ».

Concernant la réhabilitation des prisons, les autorités du secteur de la Justice demandent aujourd'hui des crédits. Elles espèrent que le budget de la République leur permettra d'avoir suffisamment de moyens puisque « vous savez que toutes nos prisons ont été construites à l'époque coloniale avec une capacité initiale qui est aujourd'hui plus que largement dépassée. Pour nous fixer et nous situer dans les standards internationaux, nous avons non seulement l'obligation de rétablir et de réhabiliter des établissements pénitenciers déjà existants mais également nous lancer dans la politique de construction de nouvelles prisons ».

 Besoins des gestionnaires de ces deux prisons

Le chef de division provincial de la Justice et Garde des Sceaux de la province de la Tshopo, Gérard Bulema Kombozi, le directeur de la Prison Centrale de Kisangani et du Centre de Détention d’Osio ont rencontré dans la soirée la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux après la visite du secrétaire général à la Justice.

« C’était une joie une joie immense d'être reçus par la ministre d'Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese. Nous avons pris beaucoup de temps. Elle était très attentive à notre égard et nous en avons profité pour lui poser certains problèmes par rapport à notre secteur, plus précisément le pénitencier. Nous lui avons exposé  le problème de mobilité de nos prisons et surtout à partir de la Division provinciale ». 

Si la Division provinciale à la Justice de la Tshopo dispose d’un véhicule, elle aura à réaliser certaines courses de toutes les prisons de la province. « Nous avons des cas de malades à envoyer à l'hôpital. Nous avons le cas de transfèrement des détenus dans des prisons de la province. Avec un moyen de transport ça peut se faire très vite et nous faciliter la situation. La maman était très attentive. Elle a fait des promesses et en cas de disponibilité, elle ne manquerait pas de songer à la province de la Tshopo ».

La délégation n’a pas manqué de rappeler à la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, les difficultés que ce service rencontre par rapport à l'enveloppe financière qui lui est allouée. « Pratiquement, elle ne suffit pas mais un ouf soulagement parce qu’aujourd'hui dans nos prisons il n'y a pas vraiment de cas de malnutrition très prononcés. C'est parce que cette dotation du gouvernement central nous aide beaucoup ».

La délégation de la Division provinciale de la Justice et Garde des Sceaux de la Province de la Tshopo a posé les problèmes particuliers à de certaines prisons notamment la Prison Centrale de Kisangani avec l'état dans lequel se trouve actuellement. Elle est devenue au centre de la ville. Elle a évoqué la possibilité de la délocaliser.

« Elle a partagé avec nous certaines expériences des autres provinces notamment le Nord-Kivu et le Sud-Kivu. Nous avons tiré une très bonne leçon. Nous avions aussi exposé à Son Excellence les problèmes de l'eau à la Prison d'Osio qui héberge beaucoup de détenus ou des condamnés à de lourdes peines. Nous ne pouvons pas nous hasarder à les envoyer chercher de l'eau à plus de 100 mètres. Alors elle était très attentive à ce besoin là. Nous espérons qu’avec tous les moyens qu'on peut mettre à sa disposition, elle ne manquera pas songer à l'appareil pénitencier de la province de la Tshopo ».

La province de la Tshopo dispose de 12 prisons notamment la Prison Centrale de Kisangani et le Camp de Détention d'Osio. Le chef-lieu de chaque territoire dispose d’une prison. « Comme nous avons 7 territoires donc ça sous-entend que nous avons aussi 7 prisons dans l'ensemble de la province.  Nous avons des prisons annexes notamment la Prison de Yangambi, la Prison de Yanonge et la Prison de Konga Konga. Ce sont des prisons annexes et ça fait au total 12. Les prisons qui sont opérationnelles dans la province sont celles de Kisangani et d'Osio. Dans d'autres territoires, les prisons ne sont pas opérationnelles ». 

La Prison de Bafwansende a été récemment réhabilitée par la Monusco. Elle fonctionne difficilement. Les détenus sont transférés difficilement à partir de Kisangani pour aller à Osio. Des magistrats ont été affectés au niveau des territoires. « Nous avons maintenant un parquet secondaire et un tribunal au territoire. Le chef de Division provinciale estime que cette prison sera très viable. Son désir est que les autorités songent à réhabiliter d'autres prisons des territoires.

Le Centre de détention d'Osio a été construit en 1956 avec une capacité d'accueil de 1.500 détenus et la Prison Centrale de Kisangani a été construite en 1925 pour une capacité d'accueil de 500 détenus. La capacité d'accueil de la prison de Kisangani est à 1.227 détenus à la date du 19 novembre 2023.

Le camp de détention d’Osio a un grand espace qui risque d’être spolié. Malheureusement, ce sont des personnes de bonne volonté qui y sont hébergés parce qu’il ne dispose pas de portes. Donc les détenus, pendant la nuit comme la journée, sont dans la cour comme ils veulent. C'est un danger alors qu'une prison normalement qui devrait suivre la rotation de la fermeture et de l'ouverture.

 

jeudi 16 novembre 2023

La RDC devra tout faire pour obtenir la condamnation du Rwanda (Coordonnateur de Frivao)

Près de six mois après leur nomination par le chef de l’Etat, la ministre d’Etat, ministre de la Justice, Rose Mutombo Kiese, a installé l’équipe et lancé les activités de Fonds spécial de l'indemnisation aux victimes des activités illicites de l'Ouganda en RDC et ayant-droits (Frivao) le 16 novembre 2023 à Kisangani dans la province de la Tshopo.

Le coordonnateur de Friva, François Mwarabu, a déclaré que « permettez-moi de rendre un vibrant hommage au chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi et son gouvernement ont décidé à rendre justice et accorder des réparations aux victimes afin de les aider à reconstruire leur vie. Tout est parti de l’arrêt de la Cour Internationale de Justice rendu le 19 décembre 2005, lequel y compris la responsabilité internationale de l’Ouganda pour les faits internationalement illicites commis en République Démocratique du Congo entre 1998 et 2003 notamment le recours à la force dans les relations internationales l’occupation d’une partie du territoire de la RDC, les graves violations des droits de l’homme et du droit international humanitaire, les pillages et l’exploitation des ressources naturelles.

La Cour Internationale de Justice a condamné l’Ouganda à réparer les préjudices causés à la RDC tandis que le Rwanda n’a pas été poursuivi. Car, n’étant pas signataire de cette Cour et n’ayant pas reconnu sa compétence pour ses ressortissants. Ce n’est qu’à l’issue de la deuxième procédure menée par la RDC que la Cour Internationale de Justice a rendu son arrêt le 9 février 2022 fixant les indemnités que l’Ouganda est tenu de verser à la RDC, soit le montant de 325 millions de dollars américains payables en 5 ans en raison de 65 millions de dollars américains chaque année.

C’est ainsi que le gouvernement congolais a créé le 13 décembre 2019 un établissement public à caractère social et doté de la personnalité juridique dénommé Fonds spécial pour la réparation de l’indemnisation des victimes aux activités illicites de l’Ouganda en RDC ou aux ayant-droits (Frivao) dont le siège établi à Kisangani puisque considéré comme l’épicentre de ces activités illicites de l’Ouganda.

« C’est le 29 avril 2023 que le chef de l’Etat a nommé les membres du conseil d’administration et de la direction générale de Frivao. En signant cette ordonnance, le président de la République a ainsi couronné les efforts consentis par tous, chaque jour, depuis le début de ce combat. Friva est invité à gérer en toute indépendance, équité et transparence tous les fonds alloués à titre de réparation ainsi répartir les indemnisations individuelles et collectives et aux entités publiques et privées affectées par des activités illicites de l’Ouganda », a-t-il fait savoir.

Puisque les fonds à gérer par Frivao ne provient pas du Trésor public de l’Etat congolais mais de la décision d’une juridiction internationale contre un Etat étranger, le décret créant Frivao a prévu qu’il soit accompagné par des experts des Nations unies et des organisations internationales afin de s’assurer de la destination de ce fonds.

Les tâches à accomplir par Frivao sont entre autres de percevoir l’intégralité des fonds alloués à l’indemnisation des victimes ; d’organiser l’enregistrement de toutes les victimes appelées à obtenir réparation des préjudices subis par elles du fait des activités armées de l’Ouganda ; de collecter toutes les données et informations nécessaires en vue d’assurer la réparation effective de tous les préjudices et permettre ainsi à toutes les victimes de rentrer dans leurs droits.

Il est plus que nécessaire qu’on se réfère chaque fois qu’il y a besoin à l’expertise des organisations de la société civile œuvrant dans le domaine des droits de l’homme. Car, il est indispensable que ces groupes ont réussi à documenter les conflits et les événements. « Par ailleurs, nous assurerons également de manière optimale la communication aux victimes de toutes les procédures à suivre pour obtenir une réparation effective sans omettre et de déterminer et de publier les points de perception de fonds par les victimes ».

« Il est tout de même important de rappeler que ne seront concernées ou mieux considérées comme victimes par ce fonds les personnes ayant subi des préjudices dans la période comprise entre 1998 et 2003. si aujourd’hui nous nous réjouissons du lancement officiel de l’opérationnalisation d'indemnisation des victimes des activités illicites de l’armée ougandaise, nous ne devrions pas perdre à l’esprit que cette victoire célébrée ouvre la porte à un autre combat qui vaille la peine de tous nos efforts, toute notre attention à savoir, obtenir la condamnation du Rwanda, de tous les autres auteurs physiques et intellectuels de ces crimes commis en RDC ainsi que l’établissement d’un tribunal international pénal pour la RDC », a fait remarquer François Mwarabu.

Enfin, il a rappelé qu’il sévit un phénomène qui interpelle toutes les consciences autour de l’Interland de la ville de Kisangani au sujet de conflit intercommunautaire. Il est plus que temps que les pouvoirs publics mettent les bouchées doubles pour mettre fin à cette situation qui a déjà jeté encore une fois dans la rue plusieurs autres déplacés. Ne baissons pas les bras.

mercredi 15 novembre 2023

Lancement ce jeudi à Kisangani des activités des fonds alloués aux victimes de la guerre de Kisangani

La ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese est arrivée le 15 novembre 2023 à Kisangani dans la province de la Tshopo pour lancer les activités de Fonds spécial de répartition et d'indemnisation aux victimes des activités illicites de l'Ouganda en République Démocratique du Congo (RDC) et leurs ayant-droits  (Frivao). Elle a été accueillie à l’Aéroport de Bangboka par le ministre provincial de la Justice. Rose Mutombo Kiese procédera le 16 novembre 2023 à l’installation de l’équipe du Fonds Spécial de Réparation de l’Indemnisation aux Victimes des activités illicites de l’Ouganda en République Démocratique du Congo (Frivao).

« Je suis venue lancer les activités de Frivao qui est un fonds d’indemnisation des victimes de la guerre entre les armées ougandaises et rwandaises dans la ville de Kisangani. C’est pour cette raison que je foule mes pieds aujourd’hui dans cette ville ».

Il y a plusieurs actions qui seront menées. Si la Snel est train de travailler dans la province de la Tshopo, c’est entre autres ces fonds-là qui lui ont été donnés en vue de restaurer l’électricité sur toute l’étendue de la province de la Tshopo. Le Frivao va planifier d’autres actions avec les victimes elles-mêmes. « Effectivement, il y a dans ces fonds une part des victimes de la guerre et des actions qui seront menées pour toute la communauté. Cette guerre a eu à affecter plus d’une personne ».

Concernant les remous constatés chez les victimes, la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux a appelé les victimes au calme. « Je voudrais qu’elles se calment puisque j’aurais appris qu’il y aurait tellement de bousculades. Certains croyaient que ces fonds étaient déjà utilisés au niveau de Kinshasa. Les victimes peuvent se calmer puisque l’arrêt de la Cour Internationale de Justice est clair à ce sujet. Toutes les vraies victimes seront bénéficiaires de ces fonds. Les frais d’indemnisation ne sont pas entre les mains d’un individu ou groupes d’individus mais ils sont gardés à la banque.

Avant de s’établir dans la ville de Kisangani au mois de novembre 2023, toute l’équipe nommée par ordonnance présidentielle en vue de remplir efficacement ses missions, tous les membres du conseil d'administration et de la direction générale de cet établissement public ont suivi le 3 octobre 2023 à Kinshasa un séminaire de renforcement des capacités. C’est le cabinet Global Stratégies and Local Governance avait été sélectionné pour organiser ce séminaire. Ce cabinet est spécialisé dans le diagnostic organisationnel, l'audit institutionnel, la négociation transfrontalière et la gestion des conflits.

L’objectif de ce séminaire était de renforcer les capacités des dirigeants du Frivao et de donner des compétences nécessaires pour assurer la supervision, le contrôle, l'orientation et l'évaluation pratiques des activités de l'établissement et surtout de gérer des aspects administratifs et financiers.

L’Ouganda a déjà versé la première tranche de 65 millions de dollars américains à la République Démocratique du Congo au terme de l’arrêt rendu le 9 février 2022 par la Cour Internationale de Justice basée à La Haye aux Pays-Bas. Le pays de du président Yoweri Museveni a été condamné à verser des indemnités de 325 millions de dollars américains à la République Démocratique du Congo. Ces fonds sont destinés aux victimes de la guerre entre les armées ougandaises et rwandaises. Ce montant va compenser les dommages subis pendant cette période de conflit meurtrier et sanglant.

Le Chef de l'État Félix Tshisekedi avait nommé le 4 mai 2023 les membres du Conseil d'administration et de la Direction Générale du Fonds Spécial de Réparation de l’Indemnisation aux Victimes des activités illicites de l’Ouganda en République Démocratique du Congo. Les animateurs de cet établissement public ont pour mission de gérer fonds des réparations de l’Ouganda ordonnées par la Cour Internationale de Justice.

L'équipe de Frivao est composée de  Bernard Kalombola Lesedja, président du Conseil d'administration ; de François Mwarabu Ngalima, Coordonnateur ; d’Arthur Poka Pinzi, Coordonnateur Adjoint ; de Mimy Mopunga Makendeni, Secrétaire Rapporteur. Il y a aussi Bob Lukusu Yondar ; Bazibuwe Mushegera et de Cécile Tshibanga Lepira qui sont membres du Conseil d'administration de cet organe public. 

jeudi 9 novembre 2023

Lundi 6 novembre, les juges d’instruction du pôle crimes contre l'humanité ont rendu une ordonnance de mise en accusation à l’encontre de l’ancien chef de guerre congolais Roger Lumbala Tshitenga pour complicité de crimes contre l'humanité, comprenant notamment des meurtres, actes de torture, viols, pillages et réduction en esclavage, y compris esclavage sexuel, commis en République démocratique du Congo (RDC) entre 2002 et 2003. L'ordonnance retient également l'entente en vue de commettre des crimes contre l'humanité contre Roger Lumbala. Cette mise en accusation est un pas vers la justice pour les survivant·e·s d’atrocités de masse en RDC, selon la Clooney Foundation for Justice (CFJ), Justice Plus, Minority Rights Group (MRG) et TRIAL International (TRIAL).

Cette décision ouvre la voie à un procès pour complicité de crimes contre l'humanité et entente en vue de commettre des crimes contre l’humanité. Lumbala a été arrêté à Paris en janvier 2021. Son groupe armé, le Rassemblement congolais pour la démocratie Nationale (RCD-N), et ses alliés, auraient commis ces atrocités au cours de l’opération militaire « Effacer le tableau » menée dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri. Cette opération a été menée dans le but de prendre le contrôle de zones riches en ressources naturelles situées à l’Est du pays. Dans ce cadre, Lumbala est poursuivi pour avoir donné les ordres pour commettre des tortures et avoir aidé ou assisté les troupes du RCD-N en fournissant le ravitaillement nécessaire et en laissant les combattants placés sous son autorité et son contrôle commettre ces crimes.  Roger Lumbala a plus tard été nommé ministre du Commerce en RDC, poste qu’il occupa entre 2003 et 2005.

Ces dernières années, les autorités congolaises ont fait des progrès notables dans l’ouverture d’enquêtes et de poursuites judiciaires contre les auteurs des graves crimes commis en RDC ces dix dernières années. Une impunité totale demeure cependant pour les auteurs des atrocités commises avant 2003. 

En outre, si la deuxième guerre du Congo (1998-2003) a fait plus d’un million de morts, la RDC n’a pris aucune mesure concrète, ni pour enquêter sur les atrocités commises lors de ce conflit, ni pour tenir responsables les auteurs de ces crimes. Cette mise en accusation signifie que le juge d'instruction estime qu'il existe contre Roger Lumbala des preuves suffisantes pour retenir la complicité de crimes contre l’humanité et l’entente en vue de commettre des crimes contre l’humanité. Le procès se tiendra à Paris, probablement au cours de l’année 2025.

« Ce procès représenterait une opportunité sans précédent pour les victimes congolaises, les survivant·e·s et leurs communautés », a déclaré Daniele Perissi, responsable du programme Grands Lacs de TRIAL. « Ce sera la première fois qu’un tribunal national jugera les crimes de masse commis en RDC durant ces années. Cela montre que les auteurs de telles atrocités ne peuvent rester impunis ». 

La situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri reste aujourd’hui alarmante, le gouvernement congolais ayant même déclaré l'état de siège pour lutter contre les multiples groupes armés qui opèrent dans certaines zones de ces provinces. Cette mesure d’exception signifie que les familles des victimes et des survivant·e·s des atrocités commises par le RCD-N – en particulier les minorités et les populations autochtones, ainsi que les survivant·e·s de violences sexuelles et basées sur le genre - ont dû faire face à de nombreux obstacles et prendre des risques afin de se rendre en France pour pouvoir être entendu·e·s par le juge.

« Le courage remarquable dont ont fait preuve les survivant·e·s et leur engagement inébranlable en faveur de la justice ont été la force motrice pour traduire en justice ce chef milicien », a déclaré Yasmine Chubin, directrice du plaidoyer juridique au sein de l’initiative The Docket de la CFJ. « Les preuves fournies par les survivant·e·s, y compris leurs déclarations devant le juge d'instruction, ont joué un rôle essentiel dans la progression de l’enquête qui a aujourd’hui abouti à cette ordonnance de mise en accusation »

Plus de vingt survivant·e·s ont fait le voyage en France pour témoigner lors de l’instruction, et ont été admis·e·s en tant que parties civiles à la procédure. CFJ, TRIAL, MRG et l’ONG congolaise Justice Plus, également constituées parties civiles, ont collaboré tout au long de l’enquête pour soutenir les communautés congolaises ainsi que les victimes et les survivant·e·s souhaitant partager leur histoire avec les autorités judiciaires françaises et réclamer justice et réparations pour les crimes subis.

Cette procédure a été rendue possible en France grâce au principe de compétence universelle au titre duquel certains pays peuvent poursuivre les crimes les plus graves, et ce indépendamment du lieu où ils ont été commis ou de la nationalité de leurs auteurs ou de celle des victimes.   Résident de longue date en France, Lumbala y avait plusieurs fois demandé l’asile. C’est à la suite de sa dernière demande que la justice française a commencé à enquêter sur son implication dans les crimes commis en RDC.

Il s’agit du premier procès relevant de la compétence universelle pour des atrocités de masse commises en RDC par un ressortissant congolais, et l’une des rares affaires au monde menées à l’encontre d’un accusé ayant occupé un rang aussi élevé que celui de ministre.

« Un tel procès représenterait un moment important pour le peuple autochtone Bambuti qui a subi des atrocités de la part du RCD-N ; leurs voix seront enfin entendues sur la scène internationale », a déclaré Samuel Ade Ndasi, Chargé de Litige et du Plaidoyer de MRG. « Cette décision envoie un message clair : le pouvoir et le statut ne peuvent pas protéger de la justice les auteurs de crimes, quel que soit le temps écoulé ». 

« Le procès de Lumbala en France représente une lueur d’espoir pour les victimes congolaises de la deuxième guerre du Congo qui attendent que justice soit faite depuis plus de vingt ans », a déclaré Xavier Macky, directeur de Justice Plus. « Il envoie un signal fort aux auteurs des crimes et ne fera que soutenir, nous l’espérons, la mise en œuvre de la stratégie de justice transitionnelle menée par le gouvernement congolais afin d’apporter vérité, justice et réparations à sa population pour les crimes commis par le passé ».

dimanche 5 novembre 2023

Forum de Dakar : Le FOGECA est pour la promotion et l'intégration sous régionale et régionale de l’Afrique

Après l'important Forum qui a réuni le 3 novembre 2023 d'éminents experts autour de deux thèmes majeurs relatifs à l'intégration africaine, le FOGECA s'est honoré le 4 novembre 2023 dans la soirée de voir des personnalités sénégalaises, africaines et européennes prendre part à cette grande soirée de Gala, qui a clôturé la 16ème Édition de ce Forum annuel à Dakar au Sénégal, s’est réjoui le président de FOGECA, Amadou Diagne.

Rose Mutombo Kiese et Amadou Diagne au cours de la soirée de Gala

« Permettez moi dès l'entame de mon propos, de vous prier de transmettre à Monsieur le Président de la République, nos sentiments de sincères gratitude et de profonde reconnaissance pour l'appui précieux et constant  qu'il a toujours apporté au FOGECA, durant tout l'exercice de ces deux mandats à la magistrature suprême du Sénégal ».

Le FOGECA a choisi, cette année, de faire du chef de l’Etat de la Gambie, Adama Barrow, l’invité d'honneur de sa 16ème Édition du Forum et du Gala. Le Président gambien se fait représenter, à cette occasion, par ses ministres Sidi Keïta des Finances et Ibrahima Sylla des Travaux publics. « Nous en sommes profondément reconnaissants », s’est satisfait le président du FOGECA, Amadou Diagne.

En rendant hommage au Président Adama Barrow, le FOGECA a voulu magnifier l'œuvre d'un grand chef d'entreprise, qui, par la grâce de Dieu s'est retrouvé en 2017 à la tête d'un pays frère qui a connu, pendant deux décennies, les pires moments de son histoire, a enchaîné le président de FOGECA.

« De par sa force tranquille, sa grande sagesse et son sens élevé de l'État et du  devoir, le Président Adama Barrow a su restaurer, avec succès, l'image d'une Gambie respectueuse des libertés et des droits humains, mais aussi résolument engagée dans la voie de l'émergence ».

Brillamment réélu en décembre 2021, le Président Adama Barrow a entamé son second mandat par le parachèvement de plusieurs infrastructures de qualité, permettant ainsi à la Gambie d'abriter de grandes rencontres internationales, tel que le prochain Sommet de l'Organisation de la coopération islamique (OCI). « Nous vous prions, Messieurs les ministres, de lui transmettre nos remerciements et notre profonde gratitude ».

Et d’ajouter « qu'il me soit aussi permis de dire toute ma gratitude aux ministres des Finances et des Affaires étrangères du Sénégal qui ont toujours apporté leurs soutiens à notre événement, notamment par leur générosité, leur disponibilité et leur esprit de sacrifice. Mes sincères gratitudes au ministre de la Télécommunication qui, au-delà de ses fonctions de représentation ici ce soir, reste et demeure un grand ami du FOGECA.

Amadou Diagne a adressé ses sincères remerciements particulièrement à la ministre d'État, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, de la République démocratique du Congo qui, malgré ses nombreuses occupations, a fait le déplacement de Dakar pour honorer le FOGECA. « Nous restons sensible à cette marque de sympathie dont vous avez fait preuve et nous vous prions de transmettre au Président Félix-Antoine Tshisekedi nos sincères gratitudes ».

A travers ce rendez-vous de partage et de réflexions autour des questions majeures qui interpellent les dirigeants africains, le  FOGECA se distingue particulièrement par sa volonté de promouvoir l'intégration sous régionale et régionale du continent, à travers un renforcement continu des liens économiques et qui unissent les pays africains.

C'est sur cette vision que se fonde le FOGECA pour regrouper chaque année des experts avertis, en vue d'une analyse pratique, objective et prospective des enjeux et des défis auxquels font face nos gouvernants dans leur noble quête de l'émergence et de l'intégration économique en Afrique.

Remise du prix Awards par 

« Certes, nos États, nos Organisations d'intégration régionale et sous régionale et nos hommes d'affaires africains ont tous pleinement conscience de l'importance  de ces défis, mais il reste que les stratégies et moyens mis en œuvre pour les relever méritent d'être réadaptés. Face à une jeunesse ambitieuse et entreprenante, il convient de définir rapidement des voies et moyens innovants propres à répondre rapidement à leurs aspirations légitimes ».

Le choix des thèmes du Forum de cette année répond précisément à la problématique d'une exigence d'intégration accélérée, qui s'appuie sur la digitalisation et une implication plus accrue des jeunes et des femmes dans ce processus. Le président du FOGECA espère que les conclusions des éminents experts qui ont réfléchi sur cette problématique, constitueront pour  les dirigeants politiques des sources d'inspiration et d'orientation stratégique dans leur noble quête de mieux-être pour nos populations respectives.

Un Sénégalais réuni à Dakar Africains et Européens pour l’émergence de l’Afrique  

Le Forum des Opérateurs pour la Garantie de l’Émergence économique en Afrique  (FOGECA), dans sa 16ème édition, s'est tenu le 3 novembre 2023 à Dakar au Sénégal en présence de plusieurs délégations venues de l'Afrique et de l'Europe. La mission de son organisation est la promotion de l’économie africaine, dans tous les secteurs d’activités, le développement d’un partenariat solide entre les opérateurs économiques africains et ceux du reste du monde et, bien aussi, le développement des échanges sous-régionaux et intercontinentaux. 


Le président de FOGECA, Amadou Diagne, a déclaré que cet événement annuel offre l’opportunité au secteur privé africain, chefs d’entreprises, opérateurs économiques et financiers et dans divers domaines de se réunir et d’échanger sur les défis majeurs qui interpelle le continent africain dans sa quête inlassable d’émergence et d’intégration économique. Une fois de plus, le FOGECA s’honore de pouvoir apporter sa modeste contribution en appui aux efforts déployés par les dirigeants africains en vue de promouvoir le développement économique et social du continent. Le président du FOGECA est convaincu que l'intégration économique reste l'unique voie de salut pour les pays africains. 

A ce titre, elle requiert de tous les Africains un engagement résolu et une bonne politique plus ferme et plus affinée de la part des dirigeants politiques. Dans cette perspective, la jeunesse africaine a un rôle primordial à jouer eu égard à son impact démographique. Cette jeunesse représente un levier incontournable pour bâtir un développement sûr et durable. Pour leur part, les milieux d'affaires du secteur privé ont une urgence de partenariat dynamique avec les pouvoirs publics en vue de les aider à mieux affiner les orientations stratégiques et à définir des projets et des programmes mieux adaptés face aux défis pressants qui les interpellent tous les jours. 

« C'est dire à tous les participants que toute l'importance de rencontre comme celle que vous offre aujourd'hui le FOGECA à travers ce 16eme forum. En effet, à travers ce forum annuel, le FOGECA cherche une accélération du processus d'intégration économique africaine », a souligné Amadou Diagne. Les deux thèmes qui ont été retenus cette année répondent parfaitement à ces défis en suscitant la réflexion autour de l'impact de la digitalisation dans le processus d'intégration africaine et le potentiel énorme que représente la femme et la jeunesse africaine dans le développement économique social du continent africain. Il apparaît clairement selon les statistiques disponibles que le continent africain est le lieu où la jeunesse représente le potentiel le plus important du monde. 

« En conséquence, nous devons faire le plaidoyer pour que nos États investissent dans la formation de la jeunesse pour la mettre, dans ce cas particulier, de tirer avantage du numérique, cette révolution industrielle qui va avec son temps. Cela aura pour effet de créer de la richesse et de contribuer par voie de conséquence au développement des nos pays ». De même pour la femme, actrice de premier plan du développement des sociétés traditionnelles africaines. Elles savent apporter toute la force de production qu'elles représentent pour être des véritables agents de développement. Les jeunes et les femmes constituent aujourd'hui des éléments incontournables des politiques publiques. 

D'ailleurs, l'implication de ces deux catégories des deux populations africaines passe pour être des exigences internationales auxquelles il devient difficile de transiger. « Je garde l'espoir que les conclusions pertinentes sorties de vos débats nous permettront sans nul doute de dégager opportunément des voies innovantes propres à donner à nos dirigeants africains plus de visibilité dans leurs stratégies et politiques visant assurer un mieux-être à nos populations respectives.  Je le saurais terminer ce discours sans remercier les nombreux partenaires et sponsors qui nous ont soutenus et accompagnés dans l'organisation de ce forum. 

A cet égard, j'accorde une mention spéciale au Président de la République, Macky Sall, au premier ministre et aux membres du gouvernement pour leur assistance et leur précieux appui qui nous ont permis de mener à bien cette organisation ». Le FOGECA, en tant qu’organisation du secteur privé africain, dont l’ambition est de fédérer les opérateurs économiques et les États africains autour des idéaux d’intégration, de compétitivité et d’émergence de notre continent, a développé ce travail depuis plus de 13 ans. 

Les deux panels institués ont tourné autour du renforcement des chaînes de valeurs africaines par la digitalisation, l’intégration régionale et les infrastructures et du développement de l’Afrique, comment faire émerger le potentiel de la jeunesse et l’approche genre. Ils ont été animés par six intervenants tirés de divers secteurs privés et la modération a été assurée par le Premier ministre du Mali, Moussa Mara.

Pour développer l’Afrique, nous devons bannir les ensembles régionaux (Un investisseur algérien)

« Nous devons bannir de la tête toutes les régions qui sont créées pour des marchés régionaux. Maintenant, il faut développer l’Afrique qui part de l’Alger jusqu’à Johannesburg en traversant tous les pays africains de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud. Nous avons de la technologie à offrir de part et d’autre ». C'est en ces termes que s’est exprimé le président de la délégation algérienne qui a pris part du 3 au 4 novembre 2023 à Dakar au Sénégal au forum des opérateurs pour la garantie de l’émergence économique en Afrique (FOGECA) initié par le président Amadou Dagne.

Ziani Abdel Wahab

Cette rencontre de Dakar avait mission de l’organisation La promotion de l’économie africaine, dans tous les secteurs d’activités, le développement d’un partenariat solide entre les opérateurs économiques africains et ceux du reste du monde et, bien aussi, le développement des échanges sous-régionaux et intercontinentaux. Le FOGECA, en tant qu’organisation du secteur privé africain, dont l’ambition est de fédérer les opérateurs économiques et les États africains autour des idéaux d’intégration, de compétitivité et d’émergence de l’Afrique.

En sa qualité de vice-président chargé des relations internationales du FOGECA, Haouche Belkacem, qui conduit la délégation algérienne, il a déclaré comme chaque année que le niveau de la qualité des invités qui ont répondu présents au au 16ème Forum de l’intégration africaine montre l’importance de cet événement continental notamment en matière de développement de l’économie africaine et le développement des échanges et de partenariat entre opérateurs économiques des différents pays d’Afrique.

« Nous sommes tous conscients des défis auxquels font face les opérateurs économiques dans différents pays. C’est pour cette raison que le FOGECA milite depuis sa création à la mise en œuvre d’une plate-forme d’échange équitable permettant l’épanouissement des économies nationales par expansion de développement dans tout le continent africain ».

Ziani Abdel Wahab qui a représenté la délégation algérienne a dévoilé le programme que l’Algérie a déployé sur l’Afrique, particulièrement à Dakar au Sénégal. Le président de la République d’Algérie a essayé de tisser son esprit dans toutes les entreprises algériennes pour introduire l'Afrique pour libérer l'initiative des entreprises dans une circulation des marchandises et bien sûr rompre avec les frontières et les visas que l’ancien colon nous a légués dans nos têtes. Donc, il faut de la libre circulation des femmes et des hommes dans tout le continent africain.


L’Algérie déploie un milliards de dollars américains sur le continent africain pour tout ce qui est développement tant sur le plan social, productif ou constructif pour les populations africaines. « Cette année, nous avons inauguré Algérie Banque Sénégal (ABS) avec un capital de 100 millions de dollars américains à Dakar. Mais aussi nous avons ouvert une entreprise d’exportation dédiée au marché du Sénégal et de la sous région. Les échanges entre l’Algérie et le Sénégal sont très peu. Nous estimons que maintenant nous avons mis des lignes aériennes 7 sur 7 jours entre Alger et Dakar. Nous avons aussi mis un bateau régulier qui mettra chaque mois ici à Dakar qui transportera des marchandises algériennes et sénégalaises entre les deux pays ».

A partir de 2024, l’Algérie compte réaliser un chiffre d’affaires de plus de 300 millions de dollars américains avec ses algériennes. « La terre africaine est très riche. Nous avons des dates, des olives, des mangues, des avocats... Il y a maintenant l’esprit africain qui doit se mélanger. Donc, je pense qu’aujourd’hui les entreprises africaines doivent travailler entre elles. Nous avons le pouvoir de rehausser grâce à nos enfants qui sont là. Nous avons le pouvoir de transférer les technologies entre les pays africains. Je pense que la dernière, c’est l’Afrique. Nous importons 3 milliards 400 millions de dollars américains sur le continent africain. Nous devons mettre la main dans la terre, retourner et inspirer nos enfants à rester en Afrique ».

Ziani Abdel Wahab est conscient qu’il est très important de savoir que le rôle de son  pays est de faire connaître les entreprises algériennes dans toute l'Afrique et faire des investissements de part et d’autre. « Aujourd'hui notre rôle c'est de trouver là où il faut transférer des technologies mais le savoir-faire aussi, exporter et importer des matières premières de l'Afrique dans les pays qui en ont besoin. Comme l'Algérie, nous avons besoin de beaucoup de produits. Nous transformons, nous achetons et nous nous installons ».

Concernant l’intégration et l’émergence de l’Afrique, il y croit en disant que « je suis Africain. Je suis né et m’assois sur Afrique. J'espère mourir en Afrique. Je crois à ce continent. Je crois à mon pays qui m'a donné la fibre d'aimer l'Afrique. Je suis un peu choqué par la "sauvagerie’’ des accords avec l'Union européenne, l’OMC... qui ont négligé l’Afrique. Ils ont juste vendu l’Afrique. Ils ne nous ont pas informé et formé. Ils n’ont pas fait de l’exportation à partir de l’Afrique mais ils ont pris de l’Afrique. Maintenant j’y crois parce que nous avons grandi. Les enfants d'hier de l'Afrique sont formés aujourd'hui et sont capables de diriger le bateau Afrique ».

 Son vœu le plus ardent est que les enfants africains restent en Afrique parce que « nous avons besoin que tous nos enfants soient avec nous. Nous devons oublier les ensembles régionaux. Nous-même l’Algérie, nous avons oublié l’Union du Maghreb Arabe (Uma). Nous nous intégrons dans l’Union africaine. Donc, la La zone de libre-échange continentale africaine (ZELCAF), nous y croyons. Nous devons bannir de la tête toutes les régions qui sont créées pour des marchés régionaux. Maintenant, il faut développer l’Afrique qui part de l’Alger jusqu’à Johannesburg en traversant tous les pays africains de l’Est à l’Ouest et du Nord au Sud. Nous avons de la technologie à offrir de part et d’autre ».

mercredi 1 novembre 2023

Rapport JED 2023 : Plus de 500 atteintes contre la presse dont 5 journalistes tués durant le premier mandat du Président Félix Tshisekedi

A l’occasion de la célébration, jeudi 2 novembre 2023, de la Journée Internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes, Journaliste en danger (JED) publie son Rapport annuel sur « Le Bilan de la liberté de la presse sous le premier mandat du Président Félix Tshisekedi ».

Un quinquennat considéré comme celui de tous les espoirs pour les journalistes congolais, après le long règne de Joseph Kabila à la tête de la RDC et qui était marqué par des brimades, des attaques et fermetures des médias, des arrestations et violences allant parfois jusqu’aux assassinats des journalistes. Le mandat de Tshisekedi était alors présenté comme celui de la rupture entre l’ancien régime et le nouveau pouvoir, issu de la première alternance politique et pacifique du pays. Le Président Félix Tshisekedi s’étant engagé, dans son discours d’investiture, à faire des médias « des véritables 4è pouvoir » ; à œuvrer pour le respect des droits fondamentaux, et à sensibiliser les forces de sécurité au respect des droits et libertés des journalistes à exercer leur mission d’information sans crainte des représailles »

Dans son rapport 2023, JED fustige les promesses non tenues du nouveau Président et constate qu’aucune action d’envergure n’a été prise, ni sur le plan politique, ni sur le plan judiciaire, ni sur le plan sécuritaire, pour rendre plus sûr l’exercice du métier de journaliste, en dépit de l’adoption d’une nouvelle Loi sur la presse issue des Etats généraux de la Communication et des médias qui n’a jamais été publié au Journal Officiel, plus de huit mois après sa promulgation par le Chef de l’Etat.

Pour JED, les conséquences de ces promesses non tenues se traduisent par les assassinats, les menaces, agressions et arrestations des journalistes ; les fermetures et pillages des médias, enregistrés, chaque année depuis son avènement au pouvoir à savoir : 85 cas (2019) ; 116 (2020) ; 110 cas (2021) ; 124 cas (2022) et 88 cas (2023).

Au total donc, durant le premier mandat de Tshisekedi, le Service de monitoring de JED a enregistré au moins 523 cas d’attaques diverses contre la presse dont 5 journalistes tués ; au moins 160 cas d’arrestations des journalistes ; plus de 130 journalistes et professionnels des médias qui ont été victimes des menaces ou des violences physiques. Sans oublier, les médias qui ont été attaqués, fermés ou des émissions interdites, soit 123 cas enregistrés.

Le Rapport-bilan de la liberté de la presse sous Félix Tshisekedi mets également en exergue les cas des journalistes tués ou portés disparus particulièrement dans les provinces de l’Est de la RDC en proie à la violence des groupes rebelles.  Au moins 3 journalistes ont été tués au cours de l’année 2021, et un journaliste porté disparu depuis décembre 2020, après avoir été enlevé par des miliciens. Il s’agit de

• Héritier Magayane, journaliste de la RTNC, station locale de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, qui a été tué, le 8 août 2021, à l’arme blanche par un groupe d’hommes non autrement identifiés.

• Barthelemy Kubanabandu Changamuka, journaliste de la Radio Communautaire de Kitshanga (CORAKI FM) émettant à Kitshanga, une localité de la province du Nord-Kivu, assassiné, le 9 mai 2021, dans l’enclos de son domicile par deux hommes armés en tenue civile.

• Joel Mumbere Musavuli, directeur de la Radio Communautaire Babombi, émettant à Biakato, chefferie de Babombi, territoire de Mambasa, dans la province de l’Ituri, ainsi que son épouse qui ont été attaqués à l’arme blanche, le 14 août 2021, par un groupe d’hommes non autrement identifiés. Le journaliste a succombé de ses blessures tandis que sa femme était grièvement blessée.

• Bwira Bwalite, directeur de la radio communautaire de Bakumbole, station émettant à Kalembe dans le territoire de Wilikale (Nord-Kivu, a été enlevé par des miliciens, le 16 juin 2020 et son corps n’a jamais été retrouvé.

Les enquêtes annoncées au lendemain de ces assassinats, en vue d’identifier leurs auteurs ou commanditaires, ainsi que les mobiles de ces crimes n’ont jamais été diligentées. 

Alors que s’annoncent des nouvelles échéances politiques cruciales, notamment l’élection présidentielle, dans un climat de tension et de suspicion, généralement hostile à la liberté de la presse, JED considère que la sécurité des journalistes est l’une des clés essentielles de la réussite d’un processus électoral fiable et transparent.

Depuis le début de cette année électorale, JED a documenté au moins 88 cas d’attaques diverses contre les journalistes et contre les médias qui se répartissent de la manière suivante

- 40 cas de violences physiques

- 30 cas d’arrestations ou interpellations

- 18 cas de fermetures des médias fermés ou d’interdiction des programmes ou émissions politiques

Au moment de la publication de ce rapport, au moins trois journalistes croupissent en prison en RDC. Il s’agit de:

Patrick Lola, journaliste indépendant, arrêté et détenu depuis le 22 novembre 2021, à la prison centrale de Mbandaka, à l’Equateur. 

Blaise Mabala, journaliste à la Radio « Même Moral FM » émettant à Inongo dans la province de Maî Ndombe, arrêté depuis le 20 octobre 2023, et incarcéré à la prison centrale de Inongo pour outrages à l’autorité.

Stanis Bujakera Tshiamala, correspondant du magazine Jeune Afrique et également directeur de publication adjoint du site d’information congolais Actualité.cd. Il a été arrêté le 8 septembre à l’aéroport de Kinshasa-Ndjili. Depuis le 14 septembre 2023, il est détenu à la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Le journaliste est accusé de “faux en écriture”, “falsification des sceaux de l'État”, “propagation de faux bruits”, suite à la publication d’un article sur le site Internet de Jeune Afrique, le 31 août, signé par la rédaction. Cet article mentionnait un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignements (ANR) dont les autorités congolaises contestent l’authenticité et mettant en cause des renseignements militaires dans la mort de Chérubin Okende Senga, ancien ministre des Transports et Député de l’opposition.

Pour Tshivis Tshivuadi, Secrétaire général de JED, « Quels que soient les motifs avancés pour justifier cette arrestation, tout laisse croire que cette affaire est plus politique que judiciaire. Raison pour laquelle, JED demande au Président de la République, en sa qualité de Magistrat suprême, de lancer un signal fort pour marquer la fin de son premier mandat, en ordonnant la libération du journaliste Stanis Bujakera, victime d’un acharnement judiciaire alors qu’il doit bénéficier de sa présomption d’innocence, et de tous les autres journalistes arbitrairement privés de leur liberté en provinces».

Dans un Appel lancé, le 19 octobre 2023, aux candidats à l’élection présidentielle du 20 décembre, Reporters sans frontières (RSF) leur demande de s’engager à soutenir la liberté de la presse et promouvoir la sécurité des journalistes, et d’affirmer leur soutien à la demande d’abandon des charges contre le journaliste Stanis Bujakera dont le procès est en cours.