APO

dimanche 28 août 2016

Des femmes et Congolais de la diaspora pour le respect de leur quota au dialogue

Des femmes souhaitaient être présentes au dialogue en nombre suffisant. Au comité préparatoire, la Facilitation a recommandé que toutes parties au dialogue tiennent compte de l'équilibre Homme-femme. Marie-Ange Mushobekwa, présidente du Mouvement pour la cohésion national, dit ne pas être satisfaite de la représentation des femmes lors des travaux du comité préparatoire.

Elle a déclaré qu’il n’est pas normal que la Majorité présidentielle n’a aligné qu’une femme ainsi que l’opposition, une femme. « Ça ne veut pas dire que dans tous les partis politiques de la Majorité comme ceux de l’opposition qu’il n’y a pas de femmes qualifiées. C’est pour cette raison que nous avons recommandé que les femmes fassent partie de ces délégations au dialogue proprement dit », a conclu Marie-Ange Mushobekwa.

Pour sa part,  la diaspora congolaise en séjour à Kinshasa voudrait voir son quota respecté. Dans une déclaration dimanche à Kinshasa, ces Congolais qui vivent à l'étranger ont souhaité prendre part active aux travaux du dialogue National inclusif le 1er septembre 2016. C'est une nécessité d'impliquer tous les Congolais pour que des solutions idoines soient proposées afin de trouver un compromis qui permette la consolidation de la paix sociale en Rdc. Abraham Luakabuanga, membre de la diaspora venu pour le dialogue national, a souligné que la diaspora estime qu’elle mérite de plein droit sa participation au dialogue en tant que composante à part entière qui se veut inclusive.


jeudi 25 août 2016

Un acteur politique : « La réalité est que nous devrions aller vers un nouveau régime »

L'ANCC, Alliance des nationalistes croyants congolais, affirme que le Dialogue en soi n’est pas une mauvaise chose. C’est son président, Jean Andeka, qui l’a dit mardi à Kinshasa au cours d’une conférence de presse. Pour lui, il est donc nécessaire que la semence de l’équilibre participe aux travaux préparatoires et fasse retenir ses thématiques en vue d’un débat à soumettre au dialogue.

Me Jean Andeka Djamba

Il a dit que la semence de l’équilibre, c’est la troisième semence politique en RDC. La première est celle du président Joseph Kasa-Vubu qui a été perpétrée par Joseph Mobutu et Etienne Tshisekedi… La RDC n’a jamais décollé.

« Nous avons vu les Lumumbistes, les champions de l’autoprise en charge, qui sont au pouvoir aujourd’hui. Antoine Gizenga avec son livre d’or, tous ceux qui parlent de Lumumba et tous ceux qui ont promis d’appliquer le social dans ce pays, sont dans les Institutions mais le pays ne décolle pas. Il y a quelque chose qui empêche que la RDC décolle », a déclaré Me Jean Andeka.

C’est cette semence de l’équilibre que son parti apporte et qui est un impératif pour la politique congolaise. « Nous devons rentrer dans l’équilibre pour que la RDC aille de l’avant sinon nous allons assister au repositionnement », a-t-il dit.
Il a souligné que maintenant que le pouvoir de Joseph Kabila est en danger, tout le monde se repositionne du côté d’Etienne Tshisekedi. « Mais où est l’intérêt du peuple congolais », s’est-il demandé.

Me Jean Andeka a félicité Edem Kodjo mais regrette les repositionnements de la classe politique congolaise qui ont bloqué le pays depuis son indépendance jusqu’à ce jour continuent à opérer dans l’ombre. Il est allé plus d’une fois voir le Facilitateur du dialogue. Malheureusement, « sans être contre Edem Kodjo, notre voix n’a pas été entendue. C’est bien dommage que les travaux du comité préparatoire démarrent avec un vrai dérapage ».

Les repositionnements ont empêché Edem Kodjo de permettre à tous les Congolais de venir poser des pierres qui vont construire la nouvelle République. La réalité est que nous devrions aller vers un nouveau régime et nous souhaitons que ça soit un régime de l’équilibre politique pour qu’il mette fin aux frustrations.

Cyrille Milandou

mardi 23 août 2016

Allocution d’ouverture d’Edem KODJO, Facilitateur de l’UA pour le dialogue Politique National inclusif en République Démocratique du Congo

Messieurs les membres du Groupe de Soutien au Facilitateur,
Excellences, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Mesdames Messieurs les représentants des organisations internationales,
Mesdames, Messieurs les représentants des parties prenantes au Dialogue, Mesdames et messieurs
A l’orée de cette rencontre, qu’il me soit permis d’adresser mes vifs remerciements aux autorités congolaises, aux partis politiques de la RDC, Majorité présidentielle comme opposition, sans oublier la Société civile, pour nous avoir toujours accueilli, toujours écouté, toujours accepté, même dans des cas de divergence qui ne sauraient qu’être passagers. Je remercie le Gouvernement et les plus hautes autorités de la RDC et le Président Kabila pour la libération des détenus et la réouverture des chaînes de télévision, conformément à la liste transmise à lui le 4 Août 2016, par l’opposition par le truchement de l’Union Européenne. 
Il va sans dire que beaucoup reste à faire. Nous remettrons cent fois, mille fois, sur le métier, l’ouvrage essentiel, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un seul détenu politique dans les prisons et que les chaînes de télévision et de radio puissent l’une après l’autre, recommencer à émettre. Le Gouvernement ne peut s’arrêter en si bon chemin! Nous l’encourageons vivement à faire plusieurs autres pas, toujours vers l’avant. Ma reconnaissance va également aux membres de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, à M. Maman SIDIKOU en particulier, le Représentant Spécial du Secrétaire Général des Nations-Unies en RDC en particulier, qui a mis à notre disposition tout le soutien matériel et logistique dont nous avions toujours eu besoin. Ma profonde gratitude va à tous les autres membres du Groupe de Soutien, surtout ceux qui viennent de loin et qui ont démontré leur engagement pour cette cause qui est la nôtre, une cause sacrée, une cause incontournable. Comment ne pas souligner en particulier le rôle si primordial des Eglises, toujours aux aguets, toujours à l’affût de toutes les circonstances pour agir dans le sens du nivellement des obstacles, pour l’affirmation de la compréhension mutuelle et de la fraternité, comme une vraie mère et une authentique éducatrice. (Mater et Magistra)
Je tiens à exprimer à vous tous, mes sincères remerciements pour avoir bien voulu honorer de votre présence la cérémonie du lancement officiel de la première étape du processus de dialogue inclusif en RDC, à travers les travaux du Comité préparatoire. Je suis réconforté de constater la présence effective des représentants de toutes les trois composantes des parties prenantes au dialogue, à savoir la Majorité présidentielle, l’Opposition politique, même si elle n’est pas complète, et la Société civile. Je suis d’autant plus satisfait que je constate une représentation effective des différentes composantes de la société congolaise, notamment les femmes et les jeunes. Votre présence ici dénote votre engagement pour le dialogue, la cohésion et l’avancement harmonieux de votre pays, cette grande Nation qu’est la République Démocratique du Congo (RDC). Mais comment ne pas saluer ce jour qui nous réunit dans cette enceinte, dans une atmosphère chargée d’espérance et tissée de justes et légitimes attentes. Comment ne pas considérer que notre seule présence dans cette salle est un geste significatif de décision et de résolution adressée à la patrie congolaise et à la nation africaine. Comment ne pas se réjouir que le Dialogue longtemps espéré, toujours reporté, s’ouvre enfin dans cette cité de Kinshasa dont on ne vante plus les atours. Mais comment ne pas souligner pour le regretter, que la famille congolaise ne soit pas entièrement réunie dans la maison commune, notre patrimoine à tous, sachant que les portes largement ouvertes de notre enceinte sont prêtes à accueillir à tout moment, nos frères encore absents, à qui nous tendons les paumes ouvertes de la fraternité. Aujourd’hui ou demain, ils seront toujours les bienvenus et nous nous organiserons pour qu’en toute circonstance, ils aient la parole sur tous les thèmes inscrits à l’ordre à jour, y compris ceux qui auront été déjà traités. Cette séance que nous ouvrons ne marque pas une rupture mais le début d’un processus qui permettra tous les contacts, autorisera toutes les passerelles, voire même les chuchotements, pourvu que nous arrivions à réunir toute la grande famille congolaise autour d’un idéal commun, la sauvegarde de la Patrie. Mesdames et messieurs les représentants des Parties au dialogue; Votre sélection par vos mandants respectifs pour les représenter aux travaux du Comité préparatoire du dialogue doit être perçue à la fois comme un honneur mais surtout, comme une grande responsabilité. La responsabilité de définir les bases d’un processus de dialogue inclusif autour du thème central de l’organisation d’élections pacifiques, crédibles et transparentes, conformément à la Constitution congolaise et aux instruments normatifs régionaux et internationaux pertinents, dont la Charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance.
En ce moment ou nous procédons au lancement de vos travaux, qu’il me soit permis de rappeler ce qui est, très concrètement, attendu de vous. Pour ce processus de dialogue qui se tiendra conformément à la Constitution congolaise et à la Résolution 2277 du 30 mars 2016 du Conseil de sécurité des Nations unies, le Comité préparatoire a pour objectif principal de préparer les aspects normatifs, matériels et logistiques du Dialogue national. Comme j’ai eu à le dire dans un passé récent, le Comité préparatoire n’a pas pour vocation de traiter des questions de fond. Il reviendra à l’Instance même du dialogue de débattre de ces questions et de prendre les décisions qui constitueront la base consensuelle de l’exercice du pouvoir en RDC. Mais votre rôle est très important, dans la mesure où vos réflexions et recommandations serviront de base, dans une large mesure aux travaux du Dialogue à proprement parler. C’est en mesurant cette tâche exaltante à tous égards et grâce aux consultations que j’ai menées avec vous, depuis plus de six mois maintenant, que j’ai fait préparer un « avant projet » de document qui énonce des principes et des références pouvant servir de base au dialogue. Ce document a été préparé, dans un premier temps, par un groupe de travail que j’ai mis sur pied en mai 2016, composé de personnalités issues de la société civile congolaise qui sont parmi vous aujourd’hui. Il a été peaufiné et finalisé par mon équipe technique. Ce document, que nous allons vous présenter sous peu, propose des éléments méthodologiques et normatifs, des modalités du déroulement du dialogue, une liste de sujets pouvant figurer à l’ordre du jour du Dialogue, des règles de base et un régime disciplinaire ainsi que des éléments pratiques nécessaires pour la création d’un cadre propice au Dialogue. Il vous appartient, très logiquement, en tant que représentants dument mandatés par les Parties au dialogue, d’amender, de compléter et de valider cet avant-projet de document. C’est à l’issue de cet exercice que ce document sera porté à la connaissance du public et que la date du début du Dialogue Politique National inclusif sera rendue publique.
Mesdames et messieurs ; Vos travaux sont d’une importance certaine. Vous serez les ingénieurs et les architectes du dialogue, car il vous revient de dessiner son plan, de prévoir ses piliers, de définir les quantités de matériaux devant soutenir cet édifice. Je ne doute pas un seul instant que vous mesurez, à sa juste valeur, la portée des responsabilités qui vous incombent, conscients que personne ne sortira vainqueur d’une crise politique à laquelle l’absence de dialogue pourrait nous conduire. Sachez que moi et mon équipe d’appui ainsi que les partenaires du Groupe de soutien à la facilitation, sommes à votre disposition pour vous appuyer tout au long de vos délibérations. Cette mission commune, nous devons la réussir. Nous devons la réussir pour le Congo et son peuple qui mérite de vivre en paix ; Nous devons la réussir pour toute l’Afrique qui nous regarde ; Nous devons la réussir pour envoyer au reste du monde le message suivant : la République Démocratique du Congo reste et demeure une grande nation, capable de prendre en charge, comme par le passé, son propre destin. Je suis confiant, pour ma part que les hommes et les femmes de qualité que vous êtes, saurez aider à relever ces défis, car vous le savez et Frantz Fanon l’a dit, «Chaque génération doit, dans une relative opacité, découvrir sa mission, la remplir ou la trahir. » Nous ne sommes pas ici pour trahir le Congo et encore moins l’Afrique notre mère. Nous sommes ici pour bâtir l’avenir, pour construire un vivre-ensemble sans cesse renouvelé, dans la foi, la justice, la solidarité et l’amour de la Patrie. Vive la République Démocratique du Congo ! Que Dieu bénisse l’Afrique !

Je vous remercie.

jeudi 18 août 2016

POINT DE PRESSE DU MINISTRE DE LA COMMUNICATION ET MEDIAS DU 18 AOUT 2016

Mesdames et Messieurs de la presse,

Le peuple congolais choqué et meurtri par les massacres perpétrés dans la périphérie de la ville de Beni par un groupe de terroristes chassés de leurs repaires de Mwalika et Naduyi le samedi 13 août 2016 vient de lever le deuil national de trois jours décrété par le Gouvernement de la République sur instruction de Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat. Le Gouvernement tient à réitérer ses condoléances attristées aux familles et aux proches des victimes et à l’ensemble de la population du territoire de Beni, un territoire qui souffre le martyre depuis de trop longues années du fait de ces bandes criminelles venues de l’étranger.

Le Gouvernement rend hommage à la solidarité exprimée par les différentes couches de la population congolaise dans toutes nos provinces et se félicite de la compassion et de la dignité de la majorité des hommes et des femmes de ce pays dans cette épreuve, une de plus, une de trop pour le grand Nord Est de la RDC qui n’a que trop souffert de la cruauté des hordes barbares sans foi ni lois depuis le milieu des années ‘90.
Il tient à réaffirmer, aujourd’hui plus que jamais, sa ferme détermination à faire monter en puissance nos forces de défense et de sécurité pour éradiquer de manière définitive les groupes terroristes auteurs de tels actes d’une barbarie qu'aucune cause ne peut justifier.

C’est dans cette optique que le Premier Ministre a effectué une visite mardi à Beni à l’issue d’une importante réunion du Conseil supérieur de la Défense convoqué à Goma par Monsieur le Président de la République. Le but de cette visite était certes de marquer la solidarité de l’ensemble du pays à l’égard des victimes de l’activisme des terroristes dans la région, mais il s’agissait surtout d’inspecter le dispositif mis en place au regard du nouveau modus operandi des criminels qui, d’actions de type conventionnel que nos vaillantes Forces de défense et de sécurité ont sérieusement mis à mal, sont passés à des formes dites asymétriques d’agression qui nécessitent une réponse d’un autre type susceptible de sécuriser coûte que coûte cette partie du territoire national.

L’exploitation des documents saisis dans les trois places fortes de ce groupe criminel, Meidna, Malwika et Naduyi, capturés et détruites par nos FARDC ainsi que les interrogatoires des éléments capturés n’est pas encore terminée. Elle a permis d’ores et déjà à nos services de retracer de la manière suivante   son évolution historique.

D’une opposition armée traditionnelle au régime ougandais du Président Museveni expatriée en République du Zaïre qu’ils étaient en 1995, c’est-à-dire deux ans avant l’anéantissement de la deuxième République du défunt président Mobutu (1997), l’ADF-NALU s’est substantiellement transformée et est devenue à ce jour une véritable internationale terroriste à caractère islamiste radical. Ce constat se dégage de la composition multinationale de ses unités combattantes ont été trouvés non seulement des sujets ougandais des premiers jours, mais aussi  des Somaliens, des Tanzaniens, des Kenyans, des Rwandais, des Ethiopiens et aussi des Congolais de RDC. C’est manifestement en pleine mission de recrutement en Tanzanie que Jamil Mukulu, le leader du mouvement a été arrêté en Tanzanie avant d’être extradé vers l’Ouganda, son pays d’origine où il va bientôt passer en jugement.
Le processus de radicalisation des éléments des recrus a, selon les renseignements recueillis, bénéficié de l’appui des Shebab somaliens. C’est à l’instigation de ces derniers que les bandes des miliciens ADF mises en déroute par les offensives des FARDC se sont converties à l’asymétrie :
-       asymétrie au plan des moyens d’attaque par le recours à des moyens banals comme des machettes, des haches ou des gourdins disponibles en tous lieux et ne pouvant pas à priori susciter la suspicion des forces de défense et de sécurité dans cette zone agricole ;
-       asymétrie aux plans tactique et stratégique et du choix des cibles par la renonciation à affronter les FARDC pour s’attaquer à des paisibles populations dans des hameaux isolés sélectionnés en fonction de leur éloignement par rapport aux casernes des forces de défense et de sécurité ou en déplacement à destination ou au retour des fermes et des champs dans l’espoir de briser la solidarité entre les technostructures de l’Etat et les dites populations qui pourrait accélérer leur neutralisation définitive.
   
À l’instar de tous les autres pays de la planète victimes du terrorisme international de groupes islamistes radicalisés, et ils sont fort nombreux, la République Démocratique du Congo, notre pays, est demandeur d’une solidarité internationale digne de ce nom. Une solidarité effective, non condescendante et susceptible d’accroitre ses propres capacités opérationnelles, ce qui n’est malheureusement pas le cas jusqu’à présent.

Il n’est pas juste que le gouvernement congolais et ses forces de défense et de sécurité soient à cet égard obligées pratiquement de se contorsionner littéralement pour disposer des moyens militaires de faire face à cette menace et ce, en dépit de l’appui de la Monusco qui est encore loin d’être à la hauteur d’un défi de cet ampleur. La levée de l’embargo sur les armes serait un signal fort qui marquerait la reconnaissance de la communauté internationale quant à la nécessité d’accorder à la RDC le même statut que les autres pays qui sont dans le collimateur de ce fléau.

Le Gouvernement apprécie à sa juste valeur la compassion exprimée par le Pape François qui a saisi l’opportunité de la solennité de l’Assomption pour dénoncer depuis le Vatican le silence de la communauté internationale face aux actes terroristes à répétition qui ne cessent de d’endeuiller le territoire de Beni. Cette consolation symbolique du Souverain Pontife nous va droit au cœur même si elle n’est pas, comme on peut s’en douter, de nature à fournir aux forces de défense et de sécurité de RDC les moyens idoines pour mener à bonne fin leurs tâches de sécurisation de l’ensemble du territoire national.

C’est le lieu pour le Gouvernement de la République de questionner certaines attitudes et habitudes adoptées par quelques uns de nos compatriotes face à ce véritable défi existentiel et qui frisent l'indécence. En effet, en plus de polémiques stériles, ces concitoyens semblent se délecter de cette tragédie qui assaille notre peuple au Kivu et tentent même d’en tirer une sorte de dividende politicienne. Pour eux, cette insécurité chronique du grand Nord n’est qu’une banale opportunité comme une autre pour régler des comptes partisans, intenter des procès sans fondement, stigmatiser et culpabiliser les institutions établies ainsi que les forces de défense et de sécurité de notre pays, faisant de la sorte le jeu d’un ennemi, le terrorisme, contre lequel le bon sens et l’humanité appellent à une union sacrée. 

Face aux multiples meurtres de sang-froid d’innocents compatriotes à Beni, plutôt que d’appeler au sursaut patriotique et à la constitution d’un front républicain dans le cadre de la solidarité nationale comme cela se passe sous d'autres cieux en pareil cas, quelques membres d’une certaine société civile et leurs mentors politiciens inciviques n’y ont vu que l'occasion de se jeter à bras raccourcis sur les institutions nationales à travers des allégations cyniques dictées par leurs intérêts mesquins.
On a vu un élu se permettre de rameuter la population de Butembo pour la conduire vers Beni vers la scène des crimes commis dernièrement prétendument pour y exprimer leur colère comme. Les autorités locales ne pouvaient en aucune manière laisser ainsi envahir une scène de crime dans laquelle ne sont généralement admis que les enquêteurs et on se peut se demander si ce qui motivait les initiateurs de ces actes irrationnels n’était pas de brouiller les pistes et de rendre difficiles les enquêtes et la traque en cours. Les efforts des autorités de préserver ainsi le site de commission des crimes que nous déplorons ont été sérieusement malmenés par ces inciviques et on a déploré une nouvelle victime touchée mortellement par une balle perdue après que les soit-disant manifestant eurent tué un policier à coups de pierres. Ces manifestants ont en outre lynché un malade mental de Beni qu’ils avaient pris pour un combattant ADF et blessés sept personnes. Comme quoi, il est préférable de laisser les technostructures de l’Etat faire leur travail au lieu de chercher à instaurer l’anarchie de la justice dite « populaire ».

En tout état de cause, et malgré ces tentatives de sabotage dont on connaîtra bientôt le fin mot, les forces de défense et de sécurité continuent la traque des terroristes et au moment où nous parlons, 80 éléments ADF ont déjà été capturés et sont gardés dans la prison centrale de Kangwanyi à Beni. Parmi eux, beaucoup de sujets ougandais mais aussi des Tanzaniens et quelques Rwandais et Congolais. À Butembo un imam a été pris en flagrant délit de recrutement de jeunes pour le groupe terroriste et a été arrêté. 

Un certain nombre d’articles lus sur les médias, de postings affichés sur les réseaux sociaux et de déclarations entendues dans les ondes audiovisuelles sont symptomatiques de cet état d'esprit. Après les ignobles massacres de Beni, on a vu déferler des appels à la démission des plus hautes autorités du pays assimilées on ne sait trop sur quelle base aux terroristes auteurs de ces massacres lorsqu’elles ne sont pas carrément présentées contre toute logique rationnelle comme des planificateurs-promoteurs ou commanditaires desdits massacres. On se souvient que lors des affrontements entre les forces de l'ordre et la milice du hors-la-loi du chef Mpandi Kamwina Nsapu le vendredi 12 août 2016 à Tshimbulu au Kasaï-Central qui ont coûté la vie à 19 compatriotes dont 11 policiers, les mêmes sources avaient rué sur les brancards pour faire de la récupération, brocarder la Police nationale et prendre pratiquement fait et cause pour les criminels au profit desquels ils ont invoqué les droits de l'homme comme si les autres victimes notamment les policiers tués par ces miliciens dans l'accomplissement de leur mission n'étaient pas des humains et n'avaient pas de droits. Les propos tenus par un activiste des droits de l'homme dans ces circonstances témoignent de cette espèce de schizophrénie qui voudrait que les criminels soient encensés et que les forces de l'ordre qui font usage de la légitime défense soient vilipendées. Avec un ton martial, cet activiste avait dénoncé et fustigé ‘’l'usage de la force par la riposte disproportionnée par le gouvernement rdcongolais" dans son analyse de ces événements qui s’étaient soldés par la mort de 8 miliciens et 11 policiers, de sorte qu’on est en droit de se demander de quel coté se situait la « disproportion ». Aucun mot de compassion à l'endroit de 11 policiers qu'il s'est plutôt empressé de qualifier  de "bourreaux’’. Ce qui ressemble étrangement à un remake des propos déjà entendus au sujet de l'opération Likofi.

Dans une certaine presse qui ne s’embarrasse plus des principes déontologiques, on s’est plu à étaler des images très choquantes contraires au respect dû aux morts et dont on sait maintenant qu’elles n’ont rien à voir avec les événements en question, et à y superposer des "unes" délibérément malveillantes qui ne vont ni dans le sens du renforcement de la cohésion nationale, ni dans celui de la culture de la paix dans notre pays.

D’autres compatriotes s’amusent à alimenter la psychose à travers une logorrhée sémantique belliqueuse. Pendant que le peuple congolais pleure et enterre ses morts à Beni et à Kananga, un quarteron de politiciens en mal de visibilité n’a pas trouvé mieux que de diffuser aux quatre vents des déclarations incendiaires mêlant provocations, défis et menaces. Lundi 15 août, un tabloïd Kinois n'a pas hésité à relayer à sa « une » la déclaration du responsable d'une plate-forme de l'opposition affirmant le plus sérieusement du monde qu'en cas de non convocation du corps électoral le 19 septembre prochain, lui et ses amis exigeraient la démission et l'arrestation du staff de la CENI. 
On peut se demander si cette terminologie martiale ne participe pas d'une intention délibérée de mise à mort de la République surtout lorsque la même déclaration fourre-tout va jusqu'à contester une décision souveraine de non prorogation d'un visa en faveur d'un individu ressortissant étranger par les services congolais de l’immigration ou pire à remettre en cause les prérogatives de la Cour Constitutionnelle, flagellée pour avoir prononcé un arrêt en interprétation de la Loi fondamentale ou du Chef de l'Etat à qui il est tout simplement dénié le droit de prendre la décision de rétablir des relations diplomatiques normales avec un Etat voisin conformément à ses prérogatives constitutionnelles au motif que son mandat arrive bientôt à son terme. De telles pratiques sont inadmissibles lorsqu'on proclame dans le même temps sa foi en l'avènement d'un État de droit démocratique.

Cette façon de dire une chose et son contraire revient en fait à se moquer du peuple de ce pays.


DIALOGUE : RAISON D’ETAT

Aujourd’hui, beaucoup plus qu’hier, le dialogue national inclusif suggéré par le Président de la République comme un lieu de rupture avec tout ce qui compromet la fiablilité et le caractère pacifique de nos cycles électoraux et qui entache ceux-ci de violences inqualifiables a fini par arracher l’assentiment de tous les Congolais de bonne foi.
Force est de constater qu’il existe une conspiration contre ce seul schéma rationnel de sortie de crise. Des adeptes du chaos s’activent depuis quelques mois pour empêcher par tous les moyens possibles les Congolais de régler leurs différends grâce à la thérapeutique pacifique du dialogue.

Ce projet diabolique vise à laisser pourrir la situation jusqu’à ce que les clans adverses, n’ayant pas su arrondir à temps les angles, puissent s’affronter dans un bain de sang que des forces politiques dépourvues de scrupules rêvent de ramasser le pouvoir suprême dans les décombres du chaos ainsi occasionné. Si l’on considère les gigantesques manifestations de l’opposition et de la majorité à la fin du mois de juillet passé, on peut aisément se faire une idée du carnage qui pourrait survenir si les partisans des deux camps venaient à en découdre.

En réalité, les Congolais qui pensent comme le gouvernement qu’une mort de plus pour les ambitions politiques démesurées des uns et des autres est une mort de trop sont plus que majoritaires. Endeuillé depuis près de deux décennies, notre peuple à travers la quasi-totalité de ses composantes a fait le choix d’épargner à la nation de nouveaux épisodes macabres en souscrivant au dialogue politique national inclusif.

Il est regrettable de constater que certains acteurs parmi les plus célèbres s’autorisent à marcher à reculons en crachant sur ledit dialogue qu’ils étaient les premiers à présenter comme l’unique solution aux problèmes des élections qui se profilent à l’horizon.

Beaucoup avaient du mal à comprendre le rétropédalage d’une icône de l’opposition, qui nous avait jusqu’ici habitués à respecter mordicus ses engagements, par rapport à tout le bien du dialogue qu’il répétait à qui voulait l’entendre. Depuis la semaine dernière, la presse d’investigation nous a gratifiés des révélations scabreuses sur un pacte contre nature entre ce leader pourtant partisan de la non-violence et les promoteurs du schéma du chaos dont la majorité des Congolais se détournent.

Quoi qu’il en soit, nous continuons à croire que tous les Congolais qui aiment réellement leur pays vont se rallier à cette solution idéale finir et prioriser l’intérêt supérieur de la nation qui rime avec le dialogue politique national inclusif, surtout après les bons offices de la communauté internationale, de la société civile, de la CENCO.  

Je vais terminer cette communication par une citation que je voudrais, au nom du Gouvernement dédier aux fétichistes des dates ; une citation tirée des enseignements de la sagesse africaine telle que rappelée par le grand leader sud africain Nelson Mandela d’heureuse mémoire : « Si vous ne pouvez pas courir, marcher, si vous ne pouvez pas marcher, rampez mais avancez » vers la paix, la concorde sans lesquels il n’y a point de développement possible.

Lambert MENDE OMALANGA

Ministre de la Communication et Médias

Porte-parole du Gouvernement

samedi 6 août 2016

Troisième réunion du groupe de soutien : « Le Groupe de Soutien renouvelle sa confiance au Facilitateur de l’UA »

Le Groupe de soutien international au Facilitateur de l’Union africaine (UA) pour le Dialogue politique inclusif en République démocratique du Congo (RDC) a tenu des consultations à Kinshasa du 2 au 5 août 2016, en vue de relancer le processus dans les meilleurs délais. Cette troisième réunion du Groupe de soutien a vu la participation de M. Saïd DJINNIT, Envoyé spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la région des Grands Lacs, de M. Maman SIDIKOU, Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU en RDC et Chef de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), de M. Koen VERVAEKE, Directeur Afrique de l’UE, de M. Georges Nakseu NGUEFANG , Directeur des Affaires politiques et de la gouvernance démocratique à l’OIF, de l’Ambassadeur Abdou ABARRY, Représentant spécial de l’UA en RDC, de M. FARANISI, Ambassadeur du Zimbabwe en RDC, représentant la SADC, et de M. Alberto CABONGO, Chargé d’affaire de l’Ambassade d’Angola en RDC, représentant la présidence en exercice de la CIRGL.
Les membres du Groupe ont d’abord eu une séance de travail, le 4 août, présidée par S.E.M. Edem KODJO, ancien Premier Ministre du Togo et Facilitateur du Dialogue désigné par l’UA. La réunion a apprécié les efforts en cours par le Facilitateur et du soutien déployé par les organisations respectives en vue de contribuer à la création des conditions propices au lancement du Dialogue à la lumière des derniers développements politiques en RDC.
Ils ont salué la décision du Facilitateur de reporter l’ouverture des travaux du Comité préparatoire, initialement prévue pour le 30 juillet, afin de permettre à tous les acteurs congolais de prendre leurs dispositions pour une participation effective au dialogue. Le Groupe a ensuite mené des consultations avec les acteurs congolais, toutes sensibilités confondues, et les a exhortés à faire preuve de dépassement et à ne ménager aucun effort afin de permettre le démarrage effectif du dialogue. À l’issue de ces trois jours de consultations, les membres du Groupe de soutien tiennent à réaffirmer ce qui suit :
1. Le Groupe de Soutien renouvelle sa confiance au Facilitateur de l’UA et le félicite pour les efforts qu’il ne cesse de déployer en vue d’emmener les parties congolaises à demeurer résolument engagées dans la voie du dialogue;
2. Le Dialogue est le seul moyen à même de permettre aux acteurs congolais de trouver le consensus nécessaire pour relever les défis de l’heure;
3. Le Groupe appelle tous les acteurs congolais à manifester leur coopération aux efforts du Facilitateur de l'UA pour tenir un dialogue national inclusif ;
4. Le Groupe réaffirme l’importance qu’il accorde au lancement effectif et rapide du Dialogue, et ce, conformément à la Constitution de la RD Congo, aux instruments pertinents de l’Union africaine et à la Résolution 2277 (2016) du Conseil de sécurité des Nations unies;
 5. Le Groupe s’engage à poursuivre ses consultations auprès de l’ensemble des parties prenantes congolaises et des acteurs internationaux préoccupés par le risque d’instabilité en RDC afin de permettre au Facilitateur de fixer une date pour le lancement rapide du processus devant aboutir au démarrage effectif du dialogue;
6. Le Groupe félicite les acteurs congolais, aussi bien de la Majorité présidentielle que des partis politiques membres du Rassemblement de l’opposition, pour la tenue pacifique et généralement ordonnée de leurs manifestations et réunions politiques tenues, respectivement, le 29 et 31 juillet 2016, en plein exercice de leur droit de rassemblement et de manifestation tel que consacré par la Constitution congolaise. Le Groupe exhorte en ce sens les acteurs congolais à continuer à faire preuve de responsabilité et à exercer le maximum de retenue dans les manifestations politiques éventuelles à venir ;

7. Le Groupe a salué les mesures prises par le Gouvernement en vue de l’apaisement de la situation politique, en particulier la libération de certains prisonniers politiques et l’excellente collaboration entre les autorités du pays, les partis politiques et la MONUSCO qui a permis la tenue pacifique et généralement ordonnée des manifestations politiques de la Majorité présidentielle le 29 juillet, et du meeting du Rassemblement des forces acquises au changement, le 31 juillet. Le Groupe a par ailleurs encouragé le Gouvernement à poursuivre dans ce sens, notamment en libérant d’autres prisonniers politiques, en garantissant une justice équitable et en préservant les libertés publique et l'accès équitable aux médias.