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mercredi 31 décembre 2014

ICS Financial Systems Conforte sa présence de leader en Afrique

Mise en place de ICS BANKS® dans Guaranty Trust Bank Kenya, Rwanda & Ouganda en un temps record
Londres, Royaume-Uni, 30 décembre 2014 - ICS Financial Systems Limited (ICSFS), fournisseur global de logiciels et de services pour les banques et institutions financières, a établi un partenariat avec des nouvelles banques grâce à l'expansion de ses activités au Kenya, au Rwanda et en Ouganda. Ce projet a été attribué à ICSFS par Guaranty Trust Bank Plc (GTBank), qui est l'une des plus grandes banques en Afrique. Guaranty Trust Bank a récemment acquis Fina Bank, une banque de l'Afrique de l'Est, qui a été rebaptisée par la suite et est devenue une filiale de GTBank Plc.
ICS BANKS® a été déployé à la Guaranty Trust Bank Kenya, Guaranty Trust Bank Ouganda et Guaranty Trust Bank Rwanda en un temps record. Les trois banques ont connu un processus de mise en œuvre harmonieuse qui a débuté en janvier 2014 et a été achevé en août 2014.
Pendant la période de mise en œuvre, ICSFS a appliqué des grands efforts pour surmonter tous les obstacles rencontrés, ce qui a finalement conduit à un déploiement réussi de ICS BANKS ® dans les trois filiales de l’Afrique de l’Est de GTBank Plc.  La Guaranty Trust Bank Rwanda a mise en place la solution complète ICS BANKS® dans toutes ses 18 agences, ce qui est également le cas pour Guaranty Trust Bank Ouganda et Guaranty Trust Bank Kenya qui ont mis en place le système dans toutes les agences.
« Nous aimerions saisir cette occasion pour remercier ICS Financial Systems pour leur niveau élevé de professionnalisme et l’esprit d'équipe qui a contribué à la réalisation de cette étape importante. » a commenté M. Adekunle Sonola, Directeur Général du Groupe GTBank-Afrique de l’Est à GTBank Kenya,  ajoutant : « Nous promettons également à nos clients que nous allons continuer à faire des améliorations significatives pour permettre la prestation de services de valeur supérieure, qui répondra à tous vos besoins financiers. ICS BANKS® va continuer à nous aider à atteindre nos objectifs en utilisant les dernières technologies disponibles."
M. Bayo Veracruz; Directeur Général de la GTB Rwanda a commenté, disant : « La mise en œuvre rapide signifie, des économies importantes pour nous, non seulement en termes de coûts du projet, mais également en ce qui concerne le démarrage de nos activités bancaires pour servir nos clients. Nous sommes heureux d'offrir à nos clients les services bancaires les plus récents de ICS BANKS® au Rwanda fourni par ICS Financial Systems. »
M. Olufemi Omotoso; Directeur Général de la GTB Ouganda a commenté : « Nous sommes très satisfaits de la mise en œuvre réussie et en temps opportun de ICS BANKS®. C'est un accomplissement remarquable qui illustre et parle des compétences et l'efficacité de l'équipe de mise en œuvre et les potentiels de ICS Financial Systems »
M. Robert Hazboun; Directeur Général de ICSFS a déclaré : « Nous nous efforçons continuellement à découvrir des outils innovants et révolutionnaire pour offrir des solutions bancaires puissantes conçues pour les plus grandes banques du monde. Guaranty Trust Bank Group Ltd. est une chaîne en pleine croissance, avec plus de 280 agences en Afrique. Cette réussite est le résultat d'un processus de lancement rapide, finement coordonné, effectué par une équipe de mise en œuvre  et prise en charge très talentueuse. »
Directeur exécutif pour le développement des affaires de ICSFS ; M. Wael Malkawi a déclaré : « Nous sommes vraiment fiers de notre équipe de mise en œuvre pour l’accomplissement de ce succès. Nous tenons à fournir des services financiers de première classe à GTBank Group, qui est un acteur majeur dans l’offre de services bancaires en Afrique et l'un des plus gros clients de ICSFS. Cette réussite remarquable est basée sur notre présence historique en Afrique, nos connaissances et notre expérience sur les exigences réglementaires locales».
GTBank est un client de ICSFS depuis 1998 et utilise ICS BANKS® au Nigeria, Gambie, Sierra Leone, Ghana, Grande Bretagne, Côte d'Ivoire, Libéria et maintenant à ses nouvelles filiales : Au Kenya, en Ouganda et au Rwanda. ICSFS est présent dans 31 pays, trois continents et a une clientèle de plus de 80 clients qui sont tous des banques fonctionnelles et institutions financières.
ICS BANKS®  fournit une suite complète des modules d’affaires bancaires avec un riche éventail de fonctionnalités et caractéristiques, répondant aux besoins de l'entreprise et à l’automatisation des processus comptables, au besoin, pour améliorer la performance des entreprises. ICS BANKS® a toujours été un pionnier dans l’exploitant des dernières technologies pour servir des institutions financières. En plus de son Architecture intégré Orientée Services (SOA), le système est déployé dans une configuration à plusieurs niveaux qui s'exécute sur un web-client léger, environnement J2EE.
Au sujet de Guaranty Trust Bank Plc:
Il a été constitué en juillet 1990, comme une Société à Responsabilité Limitée SARL, propriété exclusive des individus et Institutions nigérians. La Banque a été autorisée comme une banque commerciale en août 1990 et est entré en vigueur en février 1991.
Au sujet ICS Financial Systems Ltd. - (ICSFS):
Société sœur de International Computer Systems (London) Ltd – (ICS-Londres), ICSFS est un fournisseur leader de systèmes bancaires modulaires. Le succès de ICSFS peut être attribué à son offre clé en main, ICS BANKS® qui sert et prend en charge ses clients à travers le monde. ICS BANKS® est une application bancaire universelle, entièrement intégrée, qui déploie une solution et une gamme de services professionnels pour automatiser et rationaliser les services bancaires.


mardi 30 décembre 2014

La situation sanitaire s’améliore sur le site de déplacés de Bulengo mais les conditions de vie restent inacceptables

Kinshasa  - Ce 29 décembre 2014, Médecins Sans Frontières (MSF) mettra fin à deux ans de présence médicale au sein du site de déplacés de Bulengo, à quelques kilomètres de Goma. Cette décision intervient alors que la phase d’urgence aiguë est révolue et que les conditions sanitaires se sont améliorées dans le site. Mais au-delà des besoins médicaux, les populations qui se sont réfugiées à Bulengo et dans les autres camps autour de Goma restent extrêmement vulnérables et les besoins d’assistance sont toujours immenses.
L’intervention de Bulengo  a débuté dans un contexte d’urgence grave, suite aux affrontements dans différentes parties du Nord-Kivu, principalement dans le Masisi et le Rutshuru. En deux ans de présence à Bulengo, l’équipe MSF aura pris en charge  plus de 64.000 patients, principalement pour des infections respiratoires, du paludisme et des maladies diarrhéiques,  480 enfants ont également été pris en charge à travers le programme Nutrition.
Le centre de santé de l’organisation a pris en charge plus de 230 patients victimes de violences sexuelles, et plus de 2.800  accouchements ont également été effectués dont 495 césariens. En octobre dernier, MSF a également mené une vaccination de masse dans le camp pour 3 300 enfants âgés de 0 à 15 ans afin de lutter contre une épidémie de rougeole.
Aujourd’hui, les récentes évaluations montrent que l’état de santé de la population vivant sur le site de Bulengo est relativement acceptable, et ne correspond plus à une urgence médicale. « Nous sommes une organisation médicale humanitaire d’urgence, et maintenant que la situation sanitaire est stabilisée à Bulengo, il est grandement temps que d’autres acteurs prennent le relais, pour que MSF puisse se concentrer sur des zones où notre présence reste fondamentale », explique Bérangère Adamantidis Coordinatrice MSF- Goma
Les conditions de vie pour les habitants de Bulengo sont encore bien en-deçà du minimum pour leur garantir une vie digne. « Aujourd’hui encore, ces personnes doivent se battre pour leur survie. Un certain nombre d’entre elles travaillent dans les champs pour un salaire de misère. Certaines femmes sont mêmes obligées de se prostituer, et d’autres revendent du bois de chauffe ramassé aux alentours du site où elles sont souvent victimes de violences sexuelles. Ce que vivent ces populations est humainement inacceptable et il est urgent de les aider à rebâtir leur vie», s’indigne Bérangère Adamantidis Coordinatrice MSF- Goma
MSF fera une passation de ses activités médicales à IMC, qui reprendra la totalité des activités de MSF sur le site de Bulengo, excepté la nutrition qui elle sera assurée par la 8ème CEPAC. Mais en ce qui concerne les besoins non-médicaux, l’organisation insiste pour que les autorités et d’autres acteurs se mobilisent afin de garantir une assistance adéquate à ces déplacés pour qui les conditions du retour ne sont pas encore réunies.


L’ACAJ demande au Président Joseph Kabila à faire cesser des menaces et intimidations contre ceux qui s’opposent à la révision de la constitution

Kinshasa, le 29 décembre 2014 - L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) condamne les menaces et intimidations dont font l’objet  actuellement plusieurs personnes qui s’opposent à la révision constitutionnelle en RDC.
C’est le cas de M. Vano Kalembe Kibiko, ancien député et président de l’association socio-culturelle Lwanzo Lwa Mikuba qui, après qu’il ait été empêché le 28 décembre 2014 par la Direction Générale de Migration (DGM) de voyager pour Paris avec son épouse et ses deux enfants, a été arrêté ce 29 décembre 2014 dans le parking de la DGM par plusieurs policiers avant d’être acheminé au Parquet Général de la République (PGR) où il est en train d’être entendu pour avoir fait une déclaration, dans les médias de Lubumbashi, par laquelle il s’est opposé à la révision constitutionnelle devant permettre au Président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Il lui est aussi reproché le fait d’avoir dit soutenir la candidature du Gouverneur de province du Katanga, Moïse Katumbi, à l’élection présidentielle de 2016.
Nous avons reçu plusieurs doléances des membres des partis politiques tant de la majorité présidentielle que de l’opposition politique ainsi que des organisations de la société civile faisant l’objet des menaces et/ou des intimidations des services de sécurité dont l’Agence Nationale de renseignement (ANR) à cause de leur opposition à toute révision constitutionnelle notamment de l’article 220 qui limite à deux le mandat du Président de la République, a déclaré Me Georges Kapiamba, Président de l’ACAJ.
Nous condamnons fermement ces actes et demandons au Président Joseph Kabila à les faire cesser, car contraires aux articles 23 et 30 qui garantissent à tout citoyen la liberté d’expression et d’opinion, et la liberté de circulation, a-t-il ajouté.
L’ACAJ dénonce l’arrestation et la détention de M. Vano Kiboko par le Procureur Général de la République. Elle exige sa libération sans condition et une enquête indépendante afin d’identifier les auteurs et commanditaires de ces violations des droits de l’homme.
L’ACAJ craint que ces menaces et intimidations, dirigées contre des citoyens à cause de leurs opinions, fassent partie d’une politique systématique visant l’instauration d’un un régime dictatorial en RDC qui est pourtant contraire aux valeurs des droits de l’homme !
L’arrestation et l’audition de M. Vano Kalembe Kiboko sont fondamentalement illégales. La justice ne doit pas être instrumentalisée dans une société démocratique pour intimider ceux qui expriment librement légitimement leurs opinions sur la conduite des affaires publiques, les échéances électorales ou contredisent les points de vue du gouvernement, a déclaré Me Didier Kalemba, chargé de protection à l’ACAJ. 
L’ACAJ recommande vivement à tous les partis politiques et aux membres des organisations de la société civile à poursuivre avec fermeté, et par tous les moyens de droit, la protection des valeurs des droits de l’homme et de démocratie garanties par la constitution et principalement l’article 220 qui garantit l’indépendance de la justice et la limite à deux du mandat du Président de la République.


lundi 29 décembre 2014

Non à la liquidation politique des "Lignes Aériennes Congolaises" LAC-Sarl

Les cadres et les agents de la Compagnie aérienne nationale "Lignes Aériennes Congolaise", Lac-Sarl, expriment leurs vives préoccupations suite aux mesures de "liquidation politique" de leur entreprise décidées en catimini au cours d'une Assemblée générale extraordinaire tenue le 12 septembre 2014.
Cette liquidation ni judiciaire, ni économique foule aux pieds toutes les procédures légales en la matière ainsi que les droits socio-économiques de travailleurs. Elle provoque dans leur rang une grande indignation, une vive émotion, un profond sentiment de trahison de la part de certains fils-maison placés à la tête de leur société en plein processus de transformation.
Cette liquidation appelle de notre part les observations ci-après:
1. Les tentatives de dissolution de la compagnie aérienne nationale remontent au siècle dernier. En 1996, les conclusions de la commission interministérielle et multisectorielle mise en place par le gouvernement de la République sous le mandat du Premier ministre Léon Kengo wa Dondo pour se pencher sur la dissolution d'Air Zaïre, démontre clairement que la dissolution de la compagnie aérienne nationale est plus onéreuse que sa relance.



2. Un audit diligenté par le ministère des Finances en 2012 projette nettement à l'écran la possibilité de la relance de la compagnie aérienne nationale, Lignes aériennes congolaises à moindre coût.

3. En 2008, après adoption par les deux Chambres du Parlement, le président de la République promulgue les lois:
- N° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des Entreprises publiques;
- N° 08/008 du 7 juillet 2008 dispositions générales relatives au désengagement de l'Etat des Entreprises du Portefeuille;
- N° 08/009 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales applicables aux Établissements publics.

4. Les dossiers des entreprises du Portefeuille de l'Etat sont passés au peigne fin par le ministère du Portefeuille avant leur classification en trois catégories:
Primo, les entreprises transformées en sociétés commerciales;
Secundo, les entreprises transformées en Établissements publics ou en services publics;
Tertio, les entreprises liquidées ou dissoutes (cessation de paiement' non justification de leur activité économique). 
La compagnie nationale aérienne, Lignes Aériennes Congolaises, est retenue dans le premier groupe des entreprises transformées en sociétés commerciales avec d'autres entreprises du secteur de transports, notamment la Société Nationale de Chemin de Fer du Congo (Sncc), Office national des transports (Onatra) devenu Société des transports et des ports (Sctp), la Régie des Voies Maritimes (Rvm), la Compagnie Maritime du Congo (Cmdc devenue Lignes Maritimes Congolaises, Lmc), les Chemins de fer des Ueles, Cfu.

5. La loi N° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des entreprises publiques instaure un régime spécial pour celles qui sont transformées en sociétés commerciales en ce qu'elle prévoit en son article 14 les dispositions suivantes: " Au cours de leur restructuration et de l'assainissement de leurs états financiers et tant qu'elles n'auront pas établi un bilan d'ouverture, les entreprises publiques incapables de payer leurs dettes sont soumises, pendant une période ne dépassant pas 36 mois à compter de sa promulgation, aux dispositions spéciales définies par un Décret du Premier délibéré en conseil des ministres. La transformation des entreprises publiques visées à l'article 1er ne peut être considérée comme achevée et définitive que lorsque toutes les opérations de leur restructure sont accomplies".

6. Le législateur au prévu ce moratoire de 36 mois au profit de ces entreprises dans le but de leur permettre d'assainir leurs états financiers, compte tenu de leur situation financière déficitaire et du poids de leur endettement. Le législateur note qu'en décembre 2012, les entreprises publiques transformées en sociétés commerciales l'ont été uniquement sur le plan formel alors que les travaux en cours relatifs à leur assainissement financier devraient encore prendre leur temps, compte tenu de la complexité des situations financières rencontrées. Il est clairement indiqué que la réforme des entreprises du Portefeuille de l'Etat ne peut atteindre son objectif sans la résolution des problèmes susvisés.



7. Après adoption par l'Assemblée nationale et le Sénat, le président de la République promulgue la loi N° 12/009 du 31 décembre 2012 modifiant la loi N° 08/007 du 7 juillet 2008 portant dispositions générales relatives à la transformation des entreprises publiques. Un nouveau moratoire de 36 mois est accordé aux entreprises publiques en cours de transformation à dater du 31 décembre 2012.

8. Pendant que court ce moratoire (et ce, jusqu'au 31 décembre 2015) dont bénéficie légalement et pleinement la Compagnie nationale aérienne avec ses Statuts finalisés et notariés, le gouvernement de la République par son ministre des Transports et Voies de communication embouche la trompette de la dissolution de Lac-Sarl et s'acharne à sortir du groupe de vingt entreprises publiques protégées par la loi N° 12/009 du 31 décembre 2012 pour des raisons cousues de fil blanc.

9. L'imposant patrimoine matériel et immatériel de Lac-Sarl attise trop de convoitises d'opérateurs privés et certains transporteurs étrangers déterminés à s'en approprier par tous les moyens tant licites qu'il licites avec la complicité de certains fils et filles du pays placés aux commandes d'importantes structures de prises de décisions. D'où la campagne de diabolisation de Lac-Sarl et la pluie d'injonctions irrationnelles  des ministres de tutelles aux mandataires de cette entreprise. L'objectif visé est d'empêcher la Compagnie aérienne nationale de baliser la voie de sa relance à travers des partenariats matériels et financiers "publics-privés gagnant-gagnant" bien négociés avec des partenaires crédibles, en ce compris des compagnies aériennes de renommée mondiale, des constructeurs d'avions tels que Boeing... dont les apports sont susceptibles d'assurer le retour fulgurant du "léopard volant" dans la profession. Tous les dossiers initiés par Lac-Sarl sont bloqués systématiquement et récupérés maladroitement par certaines autorités du pays pour se terminer en eau de boudin...



10. Très attachés à leur compagnie et soucieux de la rendre attractive aux investisseurs potentiels, les cadres et agents de Lac-Sarl posent un acte hautement patriotique à nul autre pareil en renonçant à 85 pour cent de leurs arrières de salaires évalués à plus de 120.000.000 de dollars américains. Devant la mobilisation urgente de fonds nécessités par les travaux de grande révision technique de leur Boeing 737-200 à Perpignan en France et le refus du gouvernement d'accorder le moindre franc congolais à sa compagnie aérienne nationale pendant que d'autres secteurs de la vie nationale sont servis à la pelle, les membres du personnel de Lac-Sarl serrent davantage la ceinture et dégager au prix d'énormes sacrifices près d'un million et demi de dollars américains.

11. De l'exploitation. Le Boeing 737-200 "Amani" réhabilité sur fonds propres dans les ateliers EAS Services sans aucune intervention du gouvernement de la République, et cela dans l'espace aérien de l'Union européenne où les aéronefs battant pavillon congolais sont frappés d'interdiction de vol/survol, répond non seulement aux normes JAR de l'Union européenne, mais surtout à toutes les contraintes techniques et opérationnelles exigées par l'Organisation de l'aviation civile internationale, Oaci. La présence très attendue de cet aéronef dans l'espace aérien congolais devrait réduire sensiblement les tracasseries auxquelles sont soumis présentement les passagers au regard de l'offre fort réduite des transporteurs aériens sans omettre la flambée exponentielle des tarifs passagers et fret.

12. Force est de constater le maintien au sol du Boeing 737-200 au hangar technique à l'aéroport international de N'djili depuis son retour le 1er novembre 2014 suite au refus politique du ministre des Transports et Voies de communication de délivrer la licence d'exploitation à la compagnie aérienne nationale. Et pourtant l'organe technique attitré, l'Autorité de l'aviation civile, AAC, après examen minutieux du dossier Lac-Sarl a donné son avis favorable et la compagnie aérienne nationale a payé tous les frais y afférents (5.000 dollars américains) auprès de la DGRAD depuis mai 2013.

13. Des craintes sont formulées dans certaines sphères de décision sur l'ombrage de la relance des Lac-Sarl sur les activités de Congo Airways. Une fuite en avant qui ne se justifie nullement d'autant plus que sous d'autres cieux plusieurs compagnies désignées opèrent en harmonie dans des secteurs clairement spécifiés. Les exemples sont légion aux Etats-Unis, en France, en Angleterre, au Japon, en Chine...

14. De par son étendue aux dimensions continentales, la République Démocratique du Congo a grandement besoin de plusieurs opérateurs aériens avec des aéronefs performants exploitant dans le strict respect des normes de sûreté et de sécurité. Partout ailleurs dans le monde, les compagnies aériennes tissent des alliances pour la constitution de grands groupes de manière à attaquer le marché avec des arguments solides et un service haut de gamme. La Rdc a tout intérêt à leur emboîter le pas.

15. De la liquidation. Le gouvernement n'est pas au-dessus de la loi qui, avant d'être promulguée par le président de la République, est examinée et adoptée par les deux Chambres du Parlements. Si le gouvernement dans sa politique d'étranglement, veut obtenir la dissolution de Lac-Sarl pendant qu'elle se trouve en plein processus de transformation et de ce fait, protégée par la loi N° 12/009 du 31 juillet 2012, suivant le parallélisme des formes, l'organe exécutif devrait au préalable obtenir une autre loi en lieu et place du procès-verbal d'une décision prise en conseil des ministres. La République Démocratique du Congo est un État de droit.


16. Les agents et cadres de Lac-Sarl œuvrant à Kinshasa sont l'objet de traitements inhumains, cruels, dégradants, renvoyés chez eux comme de vulgaires malfrats par l'Administrateur délégué à l'affût de la moindre opportunité pour ne pas honorer ses engagements de payer ne fut-ce que les salaires du dernier trimestre de l'année 2014. Sur une simple communication verbale faite aux mandataires vendredi 5 décembre 2014 par le cabinet de la ministre du Portefeuille dont le conseiller Teddy Kabeya en tête et sans une quelconque notification officielle de cette autorité relative à la cessation d'activités dans Lac-Sarl, l'Administrateur délégué monte sur ses grands chevaux pour interdire tout accès des installations de la compagnie ânerie nationale aux membres du personnel. Une escouade de policiers armés jusqu'aux dents appelés en renfort se chargent de la sale besogne dès 4 heures du matin mercredi 10 décembre 2014.

17. Le seul document brandi aux cadres de directions de Lac-Sarl par l'Administrateur délégué de Lac-Sarl pour justifier son volte-face et la privation des droits socio-économiques des cadres et agents pendant que le processus de transformation n'est pas arrivé à son terme, est la copie du procès-verbal d'une assemblée générale extraordinaire N° AGE/003/2014 tenue en catimini pendant 55 minutes le 12 septembre 2014 et laquelle ont assisté Mme la ministre du Portefeuille, un délégué de la Primature et ministère du Budget et un délégué du ministère des Transports et Voies de communication. Ce sont ces quatre personnes auxquelles s'ajoute le président du Conseil d'administration de Lac-Sarl, qui ont pris le gros risque de précipiter la dissolution de Lac-Sarl, sa mise en liquidation ainsi que la mise en place d'un comité de liquidation composé de sept membres dont les trois mandataires sortants.

18. Le 12 septembre 2014 est la date butoir fixée pour la conformité de toutes les entreprises en Rdc avec le droit Ohada, notamment l'obtention du Registre de commerce et de crédit mobilier, Rccm, en remplacement du Nouveau registre de commerce, Nrc, pour pouvoir exercer valablement. Invités comme leurs collègues administrateurs d'autres entreprises en plein processus de transformation à tenir leurs assemblés générales pour l'harmonisation des Statuts, ceux de Lac-Sarl sont empêchés de remplir cette obligation par une simple lettre du Directeur de cabinet de Mme la ministre du Portefeuille. Peu avant la tombée de la nuit est convoquée à la sauvette L'assemblée générale extraordinaire tant décriée à laquelle Mme la ministre prend pourtant part.

19. Il sied de souligner les efforts des experts de Lac-Sarl et d'ailleurs et les conclusions des audits des inspecteurs des Finances et des experts du Conseil supérieur du Portefeuille démontrant à suffisance la viabilité de l'entreprise. L'assainissement des états financiers de Lac-Sarl lui donne un solde positif de plus de 35.000.000 dollars américains. Lac-Sarl est donc solvable en ce que son actif peut couvrir largement son passif. En dépit de toutes ces performances remarquables qui tordent le cou  au passif toxique souvent brandi pour ternir le tableau de santé de Lac-Sarl, le cabinet de Mme la ministre du Portefeuille effectue un passage en force.

20. Des instructions suicidaires verbales données vendredi 5 décembre 2014 aux mandataires de Lac-Sarl les relevant de leurs fonctions ainsi que les décisions incendiaires de l'assemblée générale extraordinaire du 12 septembre 2014 ne sont pas formalisées par une Ordonnance présidentielle, encore moins par un Décret du Premier ministre délibéré en conseil des ministres. Aucun texte juridique de la ministre du Portefeuille ne révoque l'Arrêté interministériel ayant procédé à la nomination des actuels mandataires, fils-maison de surcroît. Le Conseil supérieur du Portefeuille et le Secrétariat général du Portefeuille ignorent tout de toutes les manigances aux antipodes des règles de gestion des entreprises publiques (nomination, retrait, passation de pouvoirs des mandataires, etc.) Sous l'anonymat, tous subodorent un coup fourré du cabinet de Mme la ministre du Portefeuille.

21. Les cadres et agents de la compagnie aérienne nationale relèvent que la décision anticonstitutionnelle de la liquidation de Lac-Sarl basée sur des considérations difficilement maîtrisables, viole pertinemment la loi sur la transformation des entreprises édictée par la Rdc. Au demeurant, ils expriment leurs vives inquiétudes de voir les mandataires sortants, juges et parties, se muer en liquidateurs. Au-delà de la préservation de l'intégrité du patrimoine de la société, de lourdes présomptions pèsent sur certains auxquels l'opportunité est offerte de couvrir des actes de mésestimons aux cendres encore chaudes. Ce qui est moralement insoutenable.

22. Au cas où la ministre du Portefeuille campe sur sa position de ne pas reporter la décision de l'assemblée générale extraordinaire du 12 septembre 2014 cachée pendant trois mois pour des raisons évidentes, les cadres et agents de Lac-Sarl se réservent le droit d'user de toutes les voies de droit, de dénoncer le Protocole d'accord sur les négociations sociales du 3 août 2011 qui tombe caduc. En plus, la créance de Lac sur l'Etat congolais effacée suite à cette transformation, devrait être prise en compte à l'actif des membres du personnel de la compagnie aérienne nationale.

23. Les agents et cadres de Lac-Sarl tirent la sonnette d'alarme que le gouvernement congolais ne soit le bourreau de son propre peuple en envoyant à une mort certaine, sans aucun respect des droits de l'homme, des pères et des mères ayant rendu d'éminents service à la Nation pendant de nombreuses décennies. Au moment où les gouvernements de tous les pays des Nations unies font de la réduction de la pauvreté leur cheval de bataille, il est impensable que soient mis au chômage, rien qu'à Kinshasa, 1.400 agents actifs qui draient, sous leur responsabilité, plus de 20.000 citoyens. Or Lac-Sarl a des agents dans toutes les provinces de la République.



24. Les agents et cadres de Lac-Sarl rappellent à l'opinion des douloureux calvaires vécus pendant des années par leurs membres des famille, dislocation de nombreux foyers, déperdition scolaire des enfants, perte de logement pour beaucoup de travailleurs devenus des Sdf, abandons des orphelins et veuves sans aucune sécurité sociale, absence de prise en charge médicale correcte avec un taux de morbidité élevé, décès en cascade... Le décor serait déjà planté. Cette situation alarmante et dramatique est maintenant exacerbée par la décision de l'Administrateur délégué, d'une part, de congédier les cadres et agents de Lac-Sarl sans ménagement ni préparation psychologique d'usage, et d'autre part, de supprimer toute couverture médicale en faveur des précités et des ayant-droits membres de leurs familles (arrêt des transferts vers les centres médicaux conventionnels, non remboursement des frais médicaux et pharmaceutiques, non prise en charge des frais funéraires, non-paiement des arrières de salaires, bref blocage de tous les avantages sociaux des membres du personnel).

25. Les cadres et agents de Lac-Sarl à l'attention de la nouvelle équipe gouvernementale issue des concertations nationales les recommandations pertinentes de ce forum en faveur de la réhabilitation et de la modernisation de la compagnie aérienne nationale et des solutions satisfaisantes à la situation des agents et cadres de City Train, Stuc, et Lac.

Recommandations

A Mme la ministre du Portefeuille:
- de reporter sans délai le procès-verbal de l'assemblée générale extraordinaire du 12 septembre 2014 ainsi que sa mise en application, de veiller à la stricte application des lois sur la transformation des entreprises publiques, particulièrement la loi N° 12/009 du 31 décembre 2012;
- de respecter les engagements pris devant les représentants des travailleurs de tout mettre en œuvre pour la protection des intérêts des cadres et agents de Lac-Sarl ainsi que l'application du protocole d'accord sur les négociations sociales du 3 août 2014;
- de mettre en œuvre les résolutions pertinentes des concertations nationales en faveur de la réhabilitation et la modernisation de la compagnie aérienne nationale Lac-Sarl et les solutions en faveur de ses agents et cadres;
- d'affirmer une ferme volonté politique pour la relance de Lac-Sarl dont les États financiers assainis avec le concours du Conseil supérieur du Portefeuille attestent de sa viabilité, de l'assurer de l'intérêt et de la protection nécessaire, l'appui institutionnel afin de lui garantir sa future promotion vers l'ouverture de son capital dans les meilleures conditions financières;
- de laisser les coudées franches à une gestion crédible, responsable et avisée pour la négociation d'un partenariat matériel et financier "gagnant-gagnant" avec des partenaires fiables dans le domaine de l'exploitation aérienne, de la maintenance des avions, de l'assistance au sol des aéronefs dans les aéroports de la Rdc, etc.

A Monsieur le ministre des Transports et Voies de communication:
- d'arrêter toute campagne de diabolisation contre la compagnie aérienne nationale Lac-Sarl, de renoncer à toute amalgame entre Congo Airways et Lignes Aériennes Congolaises, Lac-Sarl, de mettre fin à toutes les entraves au fonctionnement de Lac-Sarl de manière à lui permettre de se réhabiliter et de se relancer pendant que le gouvernement poursuit la création de sa nouvelle compagnie Congo Airways, d'attendre que cette dernière soit réellement et effectivement opérationnelle pour évaluer ses performances et celles de Lac-Sarl afin de décider de leur avenir sur base des paramètres techniques et socio-économiques probants, d'envisager même, le cas échéant, une fusion comme ce fut le cas en France (entre Air France et UTA), en Grande Bretagne (entre BOAC et BEA pour former British Airways), etc.

- d'organiser l'exploitation aérienne en République Démocratique du Congo qui a grandement besoin de plusieurs opérateurs crédibles avec des avions performants pour desserte maximale de toutes les provinces dans le strict respect des normes de sûreté et de sécurité et des directives de l'Organisation de l'aviation civile internationale, Oaci;

- de favoriser les alliances entre les exploitants aériens congolais qui remplissent les conditions requises dans ce domaine où l'aventure n'est nullement permise pour une meilleure coordination des horaires, des tarifs et une amélioration de la qualité des services à la clientèle;

- de refuser de placer la Rdc sous la coupe dominante des compagnies aériennes étrangères dans ce domaine de réciprocité ni de laisser ce secteur entre les mains des prédateurs étrangers remettant en cause la souveraineté nationale tout en cautionnant la disparition de l'emblème national des espaces aériens continental et intercontinental.

A Monsieur le Premier ministre en charge de l'Emploi, Travail et Prévoyance sociale:

- de veiller à la protection des emplois en cette période où tous les gouvernements des pays membres des Nations unies se sont engagés à éradiquer la pauvreté par le biais de la création et de la protection des emplois existants;

- de traiter avec diligence le dossier des travailleurs de Lac-Sarl en conformité avec les dispositions légales en vigueur en Rdc en cette matière et de veiller au respect de leurs droits socio-économiques;

- de veiller à la protection du patrimoine matériel (notamment immobilier, objet de tant de convoitises) et immatériel (les droits de trafic lui concédés et qui sont une concession viagère), étant entendu que ce patrimoine constitue l'unique garantie pour la couverture de tous les droits des travailleurs;

- de veiller à la stricte application de la loi qui élève les travailleurs au rang de créanciers privilégiés sur tous les créanciers, y compris le Trésor public tel que prescrit par le Code du travail.

Au Parlement:

- de veiller à l'application stricte et non sélective des lois relatives à la transformation des entreprises publiques par tous les animateurs des Institutions de la République, la Rdc est un État de droit.

Fait à Kinshasa, le 26 décembre 2014

Le collectif des cadres et agents des Lignes Aériennes Congolaises, Lac-Sarl


samedi 20 décembre 2014

Il y a des autochtones de Beni parmi les hommes qui tuent dans ce territoire

Cela a été dit à la clôture du Dialogue social initié par la société civile du Nord-Kivu. Les participants ont exigé une enquête internationale pour faire la lumière sur les massacres de plus de 250 civils. Fin du dialogue social initié par la société civile pour trouver les voies et moyens de mettre fin aux tueries dans le territoire de Beni. Les participants se sont prononcé pour une enquête internationale sur les massacres de plus de 250 civils dans ce territoire du Nord-Kivu. Selon le rapport des travaux, parmi les faiseurs des morts et tueurs de Beni il y aurait des autochtones de ce territoire. Plusieurs recommandations ont été formulés. Des recommandations adressées aux leaders locaux, au gouvernement congolais mais aussi à la communauté internationale.
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Déclaration finale du dialogue social de Beni – décembre 2014
Au terme de quatre jours de dialogue social sur le « leadership cohésif en ville et en Territoire de Beni », organisé par la société civile du Nord-Kivu et facilité par l’Initiative pour un Leadership Cohésif, nous, fils et filles de la Province, grands notables de Beni-Lubero, leaders d’opinions et/ou représentants d’institutions de l'Etat, mus par l’ambition commune de contribuer à la cessation immédiate des séries de massacres qui endeuillent et prennent en étau la population civile de cette contrée, rendons publique la présente déclaration finale :
I.   De façon unanime, constatons les points suivants :
1.   L’ennemi a manifestement un caractère hybride : il s’agit sans conteste des résidus d’ADF-NALU présents dans la province depuis plus de deux décennies, mais également, des enfants égarés des communautés locales, qu’ils ont réussi à rassembler autour d’eux. Les relations que cet ennemi a su tisser localement sont à la fois d’ordre milicien et socio-économique, à travers un réseau de renseignements et de transactions transfrontalières
mafieuses ;
2. L’ennemi a souvent réussi à gagner à sa cause criminelle – incluant des pratiques Djihadistes - certains acteurs politiques, opérateurs économiques mafieux et autorités coutumières, en vue d’asseoir son emprise
sur les lieux, les esprits et les activités socio-économiques de la région, tout cela avec une certaine complicité des pays voisins ;
3. La succession et la juxtaposition d’antagonismes régionaux et de multiples rébellions armées (ou d’occupations d’armées étrangères) au cours des deux dernières décennies (PLC, APR, UPDF, AFDL, RCD-G, RCD-N, RCD-K-ML, RCD-P, MLC, FLC, CNDP, M23, et diverses factions Mai Mai) ont quant à elles favorisé l’émergence et la consolidation de certains groupes armés étrangers dont l’ADF-NALU et de leurs alliés circonstanciels au fil des perceptions d’intérêts communs ;
4. Les fréquents conflits d’intérêts surgis entre membres du leadership politique local, nourris et entretenus par l’absence de cadres de dialogue perçus comme impartiaux et crédibles par toutes les parties, ont favorisé les accusations et suspicions mutuelles entre leaders, au grand bonheur de l’ennemi ;
5. Fragilisé par l’armée régulière à la suite des opérations Sukola I, l’ennemi a opté pour un passage d’une stratégie d’offensive classique à la guérilla puis au terrorisme, afin de semer plus de confusion et de tirer parti de la grande dispersion des populations rurales pour frapper à loisir les villageois sans défense. Du côté de l’armée nationale et de la MONUSCO, l’adaptation à ce nouveau mode opératoire s’est avérée malaisée, ce qui a été mis à profit par l’ennemi pour imprimer la terreur et la division au sein d’une population dont la communion d’efforts avec les FARDC avait
fortement affaibli l’un des groupes armés les plus résilients de la planète. Ce contexte a, en outre, altéré la confiance entre population, FARDC et MONUSCO. Là encore, c’est l’ennemi qui a en tiré les bénéfices.

II. Dans ce contexte, et au vu des éléments susmentionnés, nous
nous engageons à :
1. Être vigilant face à la menace commune, en vue de démasquer les  stratagèmes de l’ennemi ;
2. Eviter d’être nous-mêmes source de conflits, et se désolidariser   formellement de toute forme d’appui tacite ou actif au jeu de l’ennemi - tant dans ses prolongements miliciens que socio-économiques ;
3. Impliquer les grands notables (acteurs politiques, chefs coutumiers, société civile, leaders religieux, de la jeunesse et des femmes) présents à ces assises – ainsi que ceux qui adhèrent à l’esprit de cette déclaration finale – à s’investir personnellement et collectivement dans une dynamique cohésive en faveur d’une sortie de l’étau de terreur, de méfiance et de confusion extrêmes dans laquelle la contrée est plongée depuis au moins vingt ans. Cette dynamique inclura également tous les efforts de sensibilisation nécessaires, en vue de sortir leurs fils perdus de la gangue mafieuse et déstabilisatrice de la paix et de la sécurité à Beni ;
4. Encourager les faiseurs d’opinions et grands notables à une communication responsable pour éviter l’intoxication, la désinformation et la propagation des rumeurs. Dans le même  sens, redynamiser et dépolitiser le pouvoir coutumier ;
5. Mettre sur pied un comité de suivi des engagements, recommandations et résolutions prises à ces assises, et vulgariser le produit de ce dialogue social auprès de la population, des organes délibérants, des exécutifs provincial et national, ainsi qu’auprès de la communauté internationale, des élus et des instances représentatives, et plus largement, de l’ensemble de la population (composition : 4 membres de la société civile, 2 Députés, 1 Sénateur, 2 membres de l’Exécutif, 2 chefs coutumiers, 3 représentant des confessions religieuses, 2 experts du STAREC, 1 représentant de l’ICCN) ;
6. Mettre à contribution ce cadre en le chargeant d’organiser une rencontre entre les leaders de partis politiques de Beni-Lubero.

III. Nous recommandons:

 1.      Au Gouvernement congolais de :
a) Renforcer les systèmes de surveillance au sein des FARDC en vue de démasquer les infiltrés et les traîtres menaçant l’ordre public en ville et en Territoire de Beni ;
b) Suspendre formellement, et momentanément pendant les opérations, les migrations massives vers les zones opérationnelles et renforcer les contrôles aux frontières ;
c) Réévaluer le processus DDR et dégager les lacunes et conséquences catastrophiques qui en ont résulté ;
d)  Mettre en place un programme d’encadrement de la jeunesse pour l’épargner de toute éventuelle sollicitation et/ou manipulation par les forces négatives ;
e)  Apporter une assistance rapide aux déplacés et sinistrés des divers massacres commis dans la ville et dans le Territoire de Beni ;
f)  Mettre en place un système d’alerte rapide adapté au mode opérationnel de l’ennemi ;
g) Respecter la procédure pénale en matière d’arrestation de personnes suspectées de collaboration avec l’ennemi ;
h) Accélérer l’instruction des dossiers des personnes suspectées de collaboration avec l’ennemi et déjà arrêtées en les déférant devant leurs juges naturels ;
i)  Réexaminer la mesure de fermeture des radios locales à Beni et le cas échéant, la lever ;
j)  Poursuivre de manière permanente le travail d’identification de l’ennemi en associant la notabilité et la population locale ;
2. A la communauté internationale : de mener une enquête internationale   sur les massacres commis récemment dans la ville et dans le Territoire de  Beni ;
3. A tous les partenaires du Cadre de dialogue social (Gouvernement  central et provincial, communauté internationale) : d’accompagner le Comité  de suivi mis en place au terme de ces assises dans la mise en œuvre des engagements et recommandations pris.

Ainsi fait à Beni, le 20 décembre 2014

Après les tueries intervenues dans la ville de Beni au Nord-Kivu, une association dénonce la stigmatisation des Nande

L’Association culturelle Nande Kyaghanda Kinshasa s’est étonnée des déclarations d’une part des communautés du Nord-Kivu et d’autre part de l’autorité provinciale tendant à stigmatiser la communauté Nande dans sa globalité. C’est ce que fait savoir lundi à Kinshasa dans un communiqué signé par son président, Paulin Kamate.
Tout en présentant ses condoléances les plus attristées à la communauté qui était la plus directement touchée par les incidents de la ville de Beni, en condamnant aussi les actes barbares décriés, cette association rappelle que la ville de Beni où cohabitent plusieurs ethnies, est une ville cosmopolite.
Ainsi, l’Association culturelle Nande Kyaghanda Kinshasa demande aux autorités politico-administratives provinciales et locales et également qu’à celles de la Direction Générale des Migrations, GGM, particulièrement qui ont dans leurs charges, les mouvements des populations, de prendre les mesures les plus appropriées relatives aux mouvements des populations devant traverser la zone opérationnelle, car dans cette zone tout individu non identifié fait l’objet de suspicion naturelle, peu importe son ethnie d’origine et ce, pour l’efficacité de l’action militaire.
Concernant les dénonciations faites par l’autorité provinciale, cette association encourage toutes les efforts de dénonciation en vue d’apaiser tant soit peu les victimes des atrocités jamais vécues auparavant, voire la façon barbare dont les tueries se sont opérées. Néanmoins, elle rappelle que la justice ayant déjà pris le dossier en charge, elle n’approuve pas la précipitation médiatique tendant à orienter l’opinion au risque de brouiller les pistes.
L’association culturelle Nande Kyaghanga Kinshasa demande aux politiciens quelles que soient leurs origines tribales ou idéologiques de s’abstenir d’impliquer la communauté Nande étant donné que l’infraction, si elle est établie, est individuelle. Par conséquent, pour avoir été citée, qu’il plaise à ceux qui auraient des éléments matériels, de lui en faire part dans ses structures les plus appropriées.


Déclaration politique du 15 novembre 2014 portant réponse a la demande du Kyaghanda pour dialogue avec le gouverneur du Nord-Kivu

Le RCD/K-ML informe l’opinion qu’en date du vendredi 14 novembre 2014, à Goma, une séance de travail a réuni le Président du Kyaghanda/Goma, représenté par son président ; le respectable Mzee Karonde et son Vice-Président, Monsieur  Siriwayo, ont solennellement proposé à l’Honorable Kyaviro Jean-Louis Ernest,  Conseiller Spécial en charge de la stratégie et de la Communication auprès de Son Excellence Mbusa Nyamwisi, l’organisation d’un dialogue avec le Burec pour que  la communauté Nande retrouve sa paix perturbée par le point de presse du Gouverneur du 12 novembre 2014.
En réponse, l’Honorable Kyaviro Jean-Louis Ernest a pris immédiatement contact avec Son Excellence Mbusa Nyamwisi, puis a transmis au Kyaghanda la réaction suivante :
1. Son Excellence Mbusa Nyamwisi salue tout le peuple congolais et présente encore une fois ses condoléances aux familles éprouvées par les actes d’insécurité à Beni, au Nord-Kivu, comme partout en RDC.
2. Son Excellence Antipas Mbusa Nyamwisi regrette que le pouvoir en place ne soit pas capable de remplir correctement son rôle de protection des personnes et de leurs bien, mais garde foi en Dieu qu’un jour, grâce à la maturité du peuple congolais, ce dernier aura bientôt des dirigeants qui penseront plus à servir le peuple qu’à user de toutes le voies, même les plus
immorales, pour s’accrocher ou pouvoir et jouir de ses richesses.
3. Son Excellence Antipas Mbusa Nyamwisi remercie et félicite le Kyaghanda pour avoir eu comme reflexe de ramener la concorde dans la communauté et proposé un dialogue interne au lieu de sorties médiatiques qui ne peuvent que nous salir et nous diviser pour faciliter la tâche aux ennemis.
4. Son Excellence Mbusa Nyamwisi reste frère de Julien Paluku Kahongya à qui il envoie ses salutations fraternelles et à qui il confirme sa disponibilité, en tant que fils du Nord-Kivu, à toujours contribuer au retour de la paix. Il autorise au RCD/K-ML de dialoguer avec les autorités moyennant les préalables ci-dessous.
5. L’Honorable Kyaviro est chargé de rendre ces conditions publiques et de conduire la délégation du RCD/K-ML.
6. Cependant, étant donné que Julien Paluku a parlé comme Gouverneur et non comme Chef du parti, le RCD/K-ML ne voit pas en quoi le Burec serait concerné. Le RCD/K-ML parlera donc avec le Gouverneur ou ses envoyés officiels comme les membres de son Gouvernement ou de son cabinet. Mbusa rappelle que le Gouverneur est en plein mandat de députation nationale comme cadre du RCD/K-ML et ne sais pas si ce dernier aurait quitté le parti car n’ayant jamais envoyé la moindre correspondance dans ce sens, tout en reconnaissant au Burec le droit de choisir même un de ses député comme autorité morale, ce qui est un honneur pour le RCD/K-ML.
7. Le RCD/K-ML veut cependant que ce dialogue soit sincère et se passe dans un climat apaisé. C’est pourquoi, Mbusa Nyamwisi et son parti, avant toute rencontre avec les délégués de l’autorité dans le cadre de la communauté, rappelle que la question des morts de Beni ne saurait être réduite aux seuls Nande, ni aux congolais ; car les crimes contre l’humanité sont des questions qui préoccupent l’humanité toute entière. Il faudra donc que le Gouverneur, qui a publiquement annoncé au monde que Mbusa Nyamwisi serait un criminel que la communauté doit isoler, nous aide en nous donnant plus de lumière avec des réponses précises et publiques aux questions suivantes :
1. Pourquoi est-il en train de gérer une question où il y a plus de 100 de ses frères sont morts avec tant d’émotion au point de lancer des déclarations graves dans les médias sans la moindre précaution ?
2. Julien Paluku, qui est un député national élu sur la liste du RCD/K-ML dirigé par Mbusa Nyamwisi, a dit au monde entier qu’il est convaincu que Mbusa Nyamwisi est un criminel. Comme un homme de son niveau ne peut pas parler, il dispose certainement de tous les éléments fondant son intime conviction. Peut-il nous présenter soit les conclusions d’une enquête sérieuse, soit un jugement accablant Mbusa, ou encore des preuves ?
3. Le Gouverneur peut-il nous expliquer comment lui qui n’est ni juge, ni magistrat, peut-il tellement maitriser les dossiers d’instruction, connaitre les lieux des arrestations et annoncer déjà que Mbusa a été jugé de criminel par la justice alors qu’il n’est ni juge, ni magistrat ?
Comment le Gouverneur est-il capable de prédire les conclusions d’un procès juste quand il annonce ce dernier ? Il pourra ainsi nous éclairer sur les lois et les raisons qui ont poussé aux enquêteurs de le mettre au Courant des arrestations à venir et même de l’autoriser à les publier
alors qu’en principe les enquêtes doivent rester secrètes.
4. En quelle qualité le Gouverneur présente-t-il des rapports et des bilans des opérations militaires alors que la défense nationale n’est pas de sa compétence ?
5. Le Gouverneur Julien Paluku Kahongya voudra bien éclairer l’opinion publique sur les raisons qui l’ont poussé à ressusciter un rapport des Experts de l’ONU rejeté il y a deux ans par son propre gouvernement qui du reste a remis en fonction le Général Amisi Kumba qui est aussi cité dans le même rapport. Le Gouverneur ne serait-il pas d’accord avec les conclusions du Conseil Supérieur de la Défense présidé par le Président de la République sur ce rapport de 2012, ce qui serait une insubordination flagrante dans une matière de défense nationale où, selon notre Constitution, la Province n’a pas compétence ?
6. Le RCD/K-ML sera heureux que le Gouverneur éclaire l’opinion sur le qualificatif de « peuple moyenâgeux » qu’il a utilisé en parlant de l’ethnie Nande. Il faudra qu’il explique en quoi les Nande seraient des  « Moyenâgeux » et leur enseigner ce qui doit être fait afin que nous, les Nande qui, selon lui seraient « en retard », puissions atteindre le haut degré de l‘Honorable Julien Paluku Kahongya.
7. Le RCD/K-ML a suivi le procès des ADF/NALU dont les audiences viennent de se terminer sans que Mbusa Nyamwisi qu’il a présenté comme le grand tueur de Beni ne soit ni cité, ni réclamé, ni condamné. Quand auront donc lieu les révélations fracassantes dont il a fait l’annonce ?
8. Quand est-ce que les préparations spéciales pour citer et coincer Mbusa seront-ils terminés pour qu’enfin nous sachions qui il a tué?
9. Sur base de quel fondement moral et juridique le Gouverneur peut-il avoir accès à des dossiers d’enquête criminelle judiciaire et avoir le droit de publier les noms des gens qui y seraient cités ?
10. Sur quel paramètre le Gouverneur se base-t-il pour croire aussi aveuglement que profondément aux dires de criminels sur un leader dont il est député national ? Comment peut-il être convaincu que des paroles d’assassins sur son frère ainé sont suffisamment dignes de foi pour être l’objet de l’actuelle campagne médiatique, à moins qu’il ne dispose d’autres choses qu’il voudrait bien nous faire partager ?
11. Enfin, le RCD/K-ML transmet au Gouverneur la question de savoir qui a profané la statue du martyr de la démocratie Nyamwisi Muvingi, un homme mort il y a 21 ans et qui ne saurait être mêlé aux polémiques présentes. Le peuple congolais tout entier veut comprendre qui a craché sur la mémoire de cet homme qui a rendu des services exceptionnels à cette nation. On ne peut pas demander au peuple de collaborer en profanant ses symboles historiques. Ce monument a en effet été décapité et amputé à Beni durant le couvre-feu et tout le monde à Beni prendra le pouvoir pour responsable tant que ce dernier ne présentera pas les coupable devant les juges.
12. Son Excellence Mbusa Nyamwisi croit que nous devons éviter de nous diviser et de nous accuser mutuellement pendant que nos frères meurent. Pour le RCD/K-ML, il est temps de nous approcher et de dialoguer pour que chacun réponde et explique aux autres ce qu’il fait. Il est temps que nous quittions les médias et les partis politiques quand il s’agit du sang
de nos frères.
Avec amour et disponibilité, le RCD/K-ML et son leader attend patiemment les réponses de l’autorité provinciale en vue de savoir comment il va orienter le dialogue et compte sur le Kyaghanda pour ramener tous les fils et toutes les filles de la communauté sur le droit chemin.
Notre souhait est en effet de voir ceux qui tuent nos frères, qu’ils viennent de l’intérieur comme de l’extérieur, ne plus jamais avoir le moindre soutien parmi nous et répondre de leurs actes devant une justice aussi indépendante, objective, crédible que possible. Tel est le message que son excellence nous a confié Son Excellence Mbusa Nyamwisi et que nous avons intégralement transmis au Kyaghanda depuis hier ; mais que nous ne pouvions garder secret.
A partir de maintenant nous attendons la réponse de notre frère julien Paluku Kahongya a qui nous réitérons notre sentiment de fraternité et de disponibilité dans la recherche de la paix au Nord-Kivu Je vous remercie.
Fait à Goma, le 15 novembre 2014

Jean-Louis Ernest Kyaviro Malemo