APO

jeudi 31 janvier 2013

Sortir du « cauchemar » grâce au PAM

Kindu, province du Maniema, janvier 2013 - Le mari de Nabintu a été « massacré » par des hommes en armes, en juillet dernier dans la ville de Shabunda, au Sud-Kivu. Ils sont arrivés au milieu de la nuit et l’ont tué « sauvagement ». Les mots qu’emploient Nabintu témoignent de l’horreur qu’elle a vécue. Elle n’a eu d’autre  choix que de s’enfuir avec ses cinq enfants dont le plus âgé a tout juste six ans, et le plus jeune un an. Après plus de 150 kilomètres à pied, elle a trouvé refuge à Kinkungwa, dans le territoire de Pangi au Maniema voisin où, comme elle, 72.500 personnes se sont regroupées après avoir fui Shabunda.
Arrivée à Kinkungwa, le « cauchemar » n’était pas fini. Veuve et sans ressource, Nabintu voit bien que l’état de ses enfants se détériore. « Je les regardais, et je repensais à cette nuit horrible, à mon mari, à tous ces kilomètres parcourus à pied avec eux, à tous mes biens abandonnés derrière moi, dépourvue de tout moyen de subsistance. Quelle horreur ! Quel malheur ! », raconte-telle le visage plein de larmes.
Pris en charge dans une unité de nutrition, les enfants de Nabintu ont peu à peu repris des forces et recouvré la santé. « Regarde ma photo ! Regarde combien j’ai souffert ! Et mes cinq enfants ! Sans ce programme j’aurais pu tous les perdre », raconte Nabintu. A son tour, elle a pu bénéficier du programme de « vivres contre travail » du PAM et a reçu de la nourriture, pour elle et sa famille, en échange de sa participation à une activité de multiplication de semences. La famille d’accueil qui l’héberge lui a donné un bout de terre et désormais elle a les moyens de nourrir un peu mieux ses enfants.
Depuis de longs mois, des dizaines de milliers de civils sont victimes, comme cette famille, de violences, pillages, viols et meurtres commis par plusieurs groupes armés qui sévissent dans le territoire de Shabunda, profitant de l’enclavement de la région. Ces milices profitent aussi du fait que l’attention nationale et internationale se focalise sur la problématique du M23, mouvement de rebelles qui a pris le contrôle du Rutshuru et qui a pu occuper pendant deux semaines Goma, la capitale provinciale. 
En tout près de 90.000 personnes se sont déplacées du Nord et du Sud-Kivu vers le Maniema, et huit sur dix se sont regroupés dans le territoire de Pangi, une région déjà fortement affectée par l’insécurité alimentaire. Le taux de malnutrition aigüe globale dépasse les 10 % chez les enfants de 6 à 59 mois et en 2012, le PAM a traité dans la cinquantaine de centre de nutrition près de 6.000 enfants malnutris.
Pour le PAM, transporter de la nourriture jusqu’au Maniema est un défi logistique énorme. Les routes sont en très mauvais états, voire impraticables et le transport par voie fluviale est extrêmement long. En décembre, pour pouvoir répondre rapidement aux besoins de déplacés, le PAM a dû affréter un avion d’une compagnie privée pour effectuer plusieurs rotations, depuis Goma, et transporter 42 tonnes de vivres sur place.
 

Human Right Watch : les combattants du M23 ont commis des crimes de guerre généralisés

Les forces de sécurité congolaises ainsi que des groupes armés congolais et étrangers ont commis des violations nombreuses et généralisées du droit de la guerre à l’encontre des civils dans l'est et le nord de la République démocratique du Congo. À la fin de 2011, des membres et des partisans des partis d'opposition, des militants des droits humains et des journalistes ont été menacés, arrêtés arbitrairement et tués pendant les périodes électorales présidentielles et législatives.
Le général Bosco Ntaganda, sous le coup de mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a déserté l'armée en mars et a déclenché une nouvelle rébellion avec d'autres anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), un groupe rebelle intégré dans l'armée au début de 2009. Le nouveau groupe rebelle M23 a reçu un soutien important de la part de responsables militaires rwandais. Ses combattants se sont rendus coupables de nombreux crimes de guerre, notamment d’exécutions sommaires, de viols et de recrutement d'enfants. Alors que le gouvernement et l'armée ont concentré leur attention sur la défaite du M23, d'autres groupes armés sont devenus plus actifs dans d'autres zones du Nord et du Sud-Kivu, s’en prenant aux civils. 
Exactions lors des élections nationales
Les élections présidentielles et législatives en novembre 2011 ont été marquées par des attaques ciblées de la part des forces de sécurité de l'État contre des membres et des partisans des partis d'opposition, par l'usage de la force pour réprimer les manifestations politiques, ainsi que par les menaces ou les attaques contre les journalistes et les militants des droits humains. Le président Joseph Kabila a été déclaré vainqueur des élections du 28 novembre 2011, que les observateurs électoraux internationaux et nationaux ont critiquées comme manquant de crédibilité et de transparence. 
Les pires violences liées aux élections se sont produites dans la capitale, Kinshasa, où au moins 57 partisans ou sympathisants présumés de l'opposition ont été tués par les forces de sécurité - en grande partie par la Garde républicaine de Kabila - entre le 26 novembre et le 31 décembre.   Human Rights Watch a recueilli des informations crédibles faisant état de près de 150 autres personnes tuées pendant cette période, dont les corps auraient été jetés dans le fleuve Congo, dans des fosses communes dans les banlieues de Kinshasa, ou dans des morgues loin du centre-ville. Des dizaines de personnes accusées de s'opposer à Kabila ont été arrêtées arbitrairement par les soldats de la Garde républicaine et la police. Un grand nombre ont été placées dans des centres de détention illégaux où elles ont été maltraitées et certaines ont été tuées. 
Des exactions à l’encontre de partisans de l'opposition ont également eu lieu dans d'autres régions, notamment les provinces du Nord et Sud-Kivu, du Katanga et du Kasaï. Dans certaines régions, des soldats et des miliciens soutenant Kabila ont fait usage d’intimidation et utilisé la force pour obliger les électeurs à voter pour certains candidats. 
Crimes de guerre commis par les rebelles du M23 
En mars, le général Ntaganda, l’ancien rebelle devenu général dans l'armée congolaise, a déserté avec plusieurs centaines d'anciens membres du groupe rebelle du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP). Les troupes de Ntaganda ont recruté de force au moins 149 personnes, dont au moins 48 enfants, dans le territoire de Masisi, province du Nord-Kivu, en avril et mai. La mutinerie a commencé peu après que le gouvernement a indiqué qu'il avait l'intention de déployer des anciens soldats du CNDP en dehors des Kivus. Une structure militaire parallèle avait été mise en place dans les Kivus avec des troupes fidèles à Ntaganda responsables d'assassinats ciblés, de viols de masse, d’enlèvements, de vols et de pillage des ressources. 
Peu de temps après que la mutinerie de Ntaganda a été vaincue par l'armée congolaise en avril, d’autres anciens membres du CNDP dirigés par le colonel Sultani Makenga ont déclenché une nouvelle mutinerie dans le territoire de Rutshuru, au Nord-Kivu. Ntaganda et les troupes qui lui sont fidèles ont rejoint cette nouvelle rébellion, qui s’est fait appeler le M23 en référence à l'accord de paix du 23 mars 2009 entre le gouvernement congolais et le CNDP. 
Dès le début, la rébellion du M23 a reçu un soutien important de la part de responsables militaires rwandais, notamment dans la planification et le commandement des opérations militaires et la fourniture d'armes et de munitions. Au moins 600 jeunes hommes et garçons ont été recrutés de force ou sous de faux prétextes au Rwanda pour rejoindre la rébellion. Des combattants démobilisés, des réfugiés congolais ainsi que d'autres
hommes et garçons ont été recrutés par des chefs de quartier et des officiers de l'armée rwandaise. Des militaires rwandais les ont ensuite escortés à travers la frontière jusqu’en RD Congo, où ils ont été entraînés à se battre dans des camps dirigés par des officiers militaires rwandais. Plusieurs centaines de militaires rwandais ont été déployés en RD Congo pour soutenir le M23 dans ses offensives militaires, en aidant les rebelles à prendre le contrôle d'une grande partie du territoire de Rutshuru. 
À la mi-novembre, les rebelles du M23 ont lancé une nouvelle offensive avec le soutien de l'armée rwandaise et se sont emparés de Goma, la capitale provinciale, et de la ville de Sake. Le 1er décembre, le M23 a retiré la plupart de ses forces de Goma et de Sake, après que le gouvernement congolais a déclaré son intention de négocier avec ce groupe. 
Les combattants du M23 ont commis des crimes de guerre généralisés, notamment des exécutions sommaires, des viols et le recrutement d'enfants. Au moins 33 nouvelles recrues et d'autres combattants du M23 ont été exécutés alors qu'ils tentaient de fuir. Les journalistes et les militants des droits humains qui ont rendu compte des exactions du M23 ou se sont élevés contre elles ont reçu des menaces de mort. Des combattants du M23 ont tenté de violer une militante des droits humains dans le territoire de Rutshuru et lui ont dit qu'ils l’avaient prise pour cible en raison de son travail. Quand elle a essayé de s'enfuir, ils lui ont tiré dans la jambe.
   
Attaques contre les civils par d’autres groupes armés
Les Forces Démocratiques pour la Libération du Rwanda (FDLR), un groupe rebelle en majorité hutu rwandais dont certains membres ont pris part au génocide de 1994 au Rwanda, ainsi que d'autres groupes armés congolais, ont augmenté leurs activités militaires, en profitant de la montée des tensions ethniques et du vide sécuritaire créé par la focalisation de l'armée sur le M23. 
Certains des combats les plus intenses ont eu lieu entre le groupe armé congolais Raia Mutomboki (signifiant « citoyens indignés » en swahili), les FDLR et leurs alliés. Des centaines de civils ont été tués dans les territoires de Masisi, Walikale, Kalehe et Shabunda dans le Nord et Sud-Kivu, chaque partie au conflit accusant la population locale de soutenir ses ennemis. 
Le M23 a cherché à s'allier avec certains des autres groupes armés, en leur fournissant un soutien périodique ou continu, notamment des armes et des munitions et, à l'occasion, en organisant des attaques coordonnées. 
Exactions commises par l'Armée de résistance du Seigneur L’Armée de résistance du Seigneur (LRA), un groupe rebelle ougandais ayant une longue histoire d'atrocités, a continué d’attaquer les civils dans le nord de la RD Congo et dans l'est de la République centrafricaine. Les militants locaux ont signalé 273 attaques de la
LRA entre octobre 2011 et octobre 2012, au cours desquelles au moins 52 civils ont été tués et 741 autres enlevés. Environ la moitié des personnes enlevées ont été libérées au bout de trois jours. Les trois hauts dirigeants de la LRA faisant l’objet d’un mandat d'arrêt de la CPI - Joseph Kony, Odhok Odhiambo et Dominic Ongwen - sont toujours en fuite. 
Justice et devoir de rendre des comptes
Les audiences d'appel ont commencé dans le procès des auteurs présumés de l'assassinat du militant des droits humains Floribert Chebeya et la disparition de son chauffeur Fidèle Bazana à Kinshasa en juin 2010. En juin 2011, le chef adjoint des services spéciaux de la police, le colonel Daniel Mukalay, et trois policiers fugitifs ont été condamnés à mort. Un autre accusé a été condamné à la réclusion à perpétuité. Le général John Numbi, l'ancien chef de police qui a été impliqué dans l'assassinat, n'a pas été arrêté et n’a apparemment pas fait l’objet d’une véritable enquête. 
Le 4 octobre 2011, sept travailleurs humanitaires de l’ethnie Banyamulenge ont été tués près de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, lors d’une attaque à caractère ethnique par des combattants du groupe armé Maï Maï Yakutumba. Malgré les promesses des autorités de traduire en justice les responsables, un an plus tard, personne n'avait été arrêté en relation avec cette attaque. 
Le 2 décembre 2011, les autorités judiciaires ont ouvert une enquête sur les violences électorales du 26 et du 28 novembre 2011. Un an plus tard, l'enquête a fait peu de progrès. À la fin de 2011 et au début de 2012, des autorités gouvernementales et les forces de sécurité ont tenté de dissimuler des preuves, ont refusé l'accès aux hôpitaux et aux morgues aux défenseurs des droits humains, et ont intimidé des témoins et des membres des familles des victimes. 
La CPI a rendu pour la toute première fois un verdict de culpabilité et condamné, en juillet, le chef de groupe armé congolais Thomas Lubanga à 14 ans de prison pour avoir recruté et utilisé des enfants soldats dans le district d'Ituri dans l'est de la RD Congo en 2002 et 2003. La phase d’examen des éléments de preuve du procès de Mathieu Ngudjolo et de Germain Katanga, dirigeants d'un groupe armé qui s’est opposé au groupe de Lubanga en Ituri, a été achevée en mai. 
Ntaganda, le co-accusé de Lubanga devant la CPI, demeure en fuite au moment de la rédaction de ce rapport. Ntaganda est sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI depuis 2006 pour le recrutement et l’utilisation d'enfants soldats, des crimes qu’il a continué à commettre en 2012. En juillet, la cour a émis un second mandat à son encontre pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, également en lien avec ses agissements en Ituri. 
En juillet, la CPI a inculpé Sylvestre Mudacumura, commandant militaire des FDLR, pour crimes de guerre ; il demeure en fuite au moment de la rédaction de ce rapport. Deux dirigeants politiques des FDLR, Ignace Murwanashyaka et Straton Musoni, ont été jugés en Allemagne sur des accusations de crimes de guerre et crimes contre l'humanité. 
Peu de progrès ont été réalisés concernant la proposition du gouvernement de créer un tribunal spécialisé mixte ayant compétence sur les crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis depuis 1990 et l'adoption des textes d'application du statut de la CPI. En septembre, la ministre de la Justice s'est engagée à adopter rapidement les textes d'application de la CPI. En octobre, elle a pris les premières mesures pour relancer un projet de loi sur le tribunal spécialisé mixte. 
Principaux acteurs internationaux
En fin 2011, les États-Unis ont déployé 100 membres des forces spéciales dans la région touchée par la LRA en tant que conseillers militaires pour les forces armées régionales effectuant des opérations contre la LRA. En mars, l'Union africaine a annoncé une initiative de coopération régionale visant à consolider la lutte contre la LRA, notamment le déploiement d'une force d’intervention régionale constituée de 5.000 membres. 
En août 2012, la Commission des titres et de la Bourse ( Securities and Exchange Commission, SEC) des États-Unis a adopté une règle prescrite par la loi intitulée Dodd-Frank Wall Street Reform and Consumer Protection Act obligeant les entreprises à divulguer publiquement leur utilisation de minerais du conflit en provenance de la RD Congo ou des pays voisins. Le 19 octobre, la Chambre de commerce et l’Association nationale des fabricants des États-Unis ont entamé une procédure légale auprès de la Cour fédérale des États-Unis pour que cette règle soit modifiée ou annulée.  
En septembre, le président américain Barack Obama a annoncé que les États-Unis suspendaient pour une deuxième année le financement militaire étranger alloué à la RD Congo en raison de la continuation par l'armée du recrutement et de l'utilisation d'enfants soldats. L'administration a également annoncé que les États-Unis ne formeraient pas un second bataillon de l'armée jusqu'à ce que la RD Congo ait signé un plan d'action de l'ONU pour mettre fin à l'utilisation d'enfants soldats. Le gouvernement congolais a signé le plan le 4 octobre. 
Plusieurs gouvernements étrangers et organisations intergouvernementales, notamment le Conseil de sécurité de l'ONU, ont dénoncé les exactions du M23 et demandé que les responsables soient traduits en justice. En juin, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme a identifié cinq hauts dirigeants du M23 comme « faisant partie des pires auteurs de violations de droits hu mains en RDC, ou dans le monde . » 
Un groupe d'experts des Nations Unies surveillant l'embargo sur les armes et les violations des sanctions en RD Congo a présenté des preuves détaillées du soutien militaire rwandais aux rebelles du M23 dans un additif à son rapport intérimaire en juin et dans son rapport final en novembre. Son rapport final comprenait également des preuves que les forces de sécurité ougandaises soutenaient le M23.

Situation humanitaire en République Démocratique du Congo 30 janvier 2013

Pour un plan quinquennal de lutte contre le choléra, l’épidémie a fait plus de 52.000 cas en deux ans Plus de 52.400 cas de choléra dont 1.293 décès ont été rapportés dans neuf des onze provinces de la RDC ces deux dernières années, selon les spécialistes de la lutte contre le choléra qui se sont réunis les 23 et 24 janvier sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Ministère de la Santé. En 2012, 30.753 cas de choléra dont 709 décès ont été enregistrés contre 21.700 en 2011, dont 584 décès. Selon les spécialistes, la réponse au choléra a été plus effective dans les zones épidémiques de l’ouest où l’on a enregistré la diminution des cas et de la mortalité. Dans les zones endémo épidémiques de l’est, par contre, le nombre de cas a augmenté de plus de 68 %, allant d’environ 14.000 en 2011 à 23.578 en 2012. Cette augmentation est la résultante de la flambée de cas en Ituri – allant de 639 à 5.024 d’une année à l’autre – et de la détérioration des conditions sécuritaires dans des zones endémiques. Pour permettre un meilleur contrôle de l’épidémie et améliorer la réponse au choléra dans les années à venir, l’atelier a recommandé, entre autres, le renforcement de l’hygiène intra-hospitalière, la flexibilité des financements, le renforcement de la surveillance épidémiologique et du système de communication, la création d’un fonds d’urgence choléra et le financement systématique des plans de contingence provinciaux, ainsi que la standardisation des centres de traitement de choléra. Les participants ont insisté sur l’importance  de reconnaître le choléra comme un grand risque de santé publique et sur la nécessité de développer des solutions à long terme. Ainsi un plan quinquennal 2013 – 2018 pour l’élimination du choléra est en cours d’élaboration afin de mobiliser plus de financement de développement, surtout dans les zones endémiques de l’est où l’insécurité constitue un défi de taille dans la bataille. Ces deux dernières années, seules les deux provinces du Kasai n’ont pas été touchées par l’épidémie de choléra. L’accès limité à l’eau potable, surtout dans les milieux ruraux, les insuffisances dans la pratique de l’hygiène et le dysfonctionnement du système de santé sont parmi les causes majeures de la persistance de l’épidémie de choléra dans le pays. La rougeole persiste en Province Orientale avec 400 cas dont 10 décès en une semaine Après une période de relative accalmie, les districts du Bas-Uele et de la Tshopo ont enregistré une flambée de cas de rougeole dans la semaine du 24 au 27 janvier avec environ 400 cas rapportés dont une dizaine de décès. La Zone de santé de Yahuma dans la Tshopo est la plus touchée avec 196 cas dont quatre décès, suivie de la Zone de santé de Basoko avec 83 cas dont deux décès. En 2012, la RDC a déclaré environ 73.794 cas de rougeole avec 2.023 décès. La maladie sévit dans plusieurs provinces congolaises, particulièrement dans la partie orientale où l’insécurité liée aux conflits armés ne permet pas le déroulement normal des campagnes de vaccination. En réponse aux derniers développements de l’épidémie, les campagnes de vaccination pour les enfants de six mois à 14 ans sont en cours depuis novembre 2012 dans une cinquantaine des zones de santé particulièrement touchées.  Le PAM a distribué des vivres à plus de 100.000 personnes à Goma et ses environs  Dans le Nord-Kivu, le Programme alimentaire mondial (PAM) a distribué dans la semaine du 21 au 27 janvier des vivres à 102.000 personnes déplacées dans les sites autour de Goma. Cette distribution s’est achevée cette semaine. Actuellement, d’autres distributions ont lieu pour 74.300 personnes déplacées : 18.300 personnes dans le Rutshuru et 56.000 à Kitchanga. Dans le Territoire de Lubero, le PAM a lancé une opération « bons d’achats » pour 40.000 personnes, il s’agit notamment de 20.000 déplacés internes et 20.000 membres de la communauté d’accueil. Les bons d’achat permettent aux populations bénéficiaires d’acheter des vivres sur les marchés locaux. Cette forme d’assistance, qui est possible quand les marchés sont bien approvisionnés, permet aux déplacés et familles d’accueil de s’approvisionner en vivres de leur choix et une meilleure intégration des personnes déplacées dans les communautés d’accueil. Ce système permet aussi de revitaliser l’économie locale. 
Une foire aux biens non alimentaires au profit de 5.000 personnes dans le Lubero, Nord-Kivu l’ONG Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) a apporté dans le cadre du programme de Réponse rapide aux mouvements de populations (RRMP) une assistance à environ 1.000 ménages vulnérables – déplacés et retournés – dans la localité de Katiri–Kalevya, au sud-ouest du Territoire de  Lubero. Ces déplacés ont fui, depuis le mois de septembre dernier, les différents affrontements entre les éléments des groupes armés Mayi-Mayi PARECO et les FDLR/RUD, au sud-ouest de Kanyabayonga ainsi que les attaques intermittentes des milices Raia Mutomboki contre les FARDC, dans des villages des territoires de  Rutshuru et de Kalehe. Les personnes qui retournent dans cette zone ont été motivées par le rétablissement de la sécurité, les mauvaises conditions de vie dans les milieux de déplacement et le souci des parents pour la scolarisation de leurs enfants.  Le RRMP, conjointement géré par UNICEF et OCHA, est l’un des principaux systèmes de réponse aux interminables mouvements de population à l’est de la RDC. En 2012, ce programme a permis d’assister plus de 1,2 million de personnes à l’est de la RDC. On estime à 2,7 millions le nombre de personnes déplacées internes en RDC.  

mardi 29 janvier 2013

Compte rendu de la reunion extraordinaire du conseil des ministres

Kinshasa, 28 janvier 2013,
Kinshasa, Cité de l’Union Africaine.

Sur autorisation de S.E Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat,
S.E Monsieur le Premier ministre,  Chef du Gouvernement Augustin Matata Ponyo Mapon,
a présidé lundi 28 janvier 2013 à la Cité de l’Union Africaine, un Conseil des ministres extraordinaire, le 10ème du genre.
Vu l’agenda politique et diplomatique chargé du Chef de l’Etat, étant donné que des textes importants en relation avec la loi d’habilitation votée par le Parlement en rapport avec des textes qui concourent à la mobilisation des ressources en vue de l’exécution efficiente du Programme d’actions du Gouvernement, cette réunion devait se tenir afin qu’elle adopte de manière formelle ces textes de sorte qu’ils soient soumis dans le délai à la signature de S.E.M le Président de la République.
Il s’agit des 9 projets d’ordonnance-lois faisant l’objet de la loi d’habilitation n°13/007 du 22 janvier 2013.
En charge du dossier, Monsieur le Ministre Délégué auprès de S.E.M le Premier ministre en charge des Finances, a donné au Conseil des ministres, l’économie de ces 9 projets d’ordonnance-lois qui avaient été adoptés en Commissions en amont et en Conseil des ministres.
Sur les 9 projets d’ordonnance-lois, 6 ont trait à des matières fiscales, 3 à des matières non-fiscales.
Lors de la présentation du projet de Loi des Finances 2013 au Parlement, SE Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement avait sollicité et obtenu du Parlement l’adoption de quelques mesures fiscales d’accompagnement de la loi des Finances.
Le Gouvernement a tenu parole.
La présentation de ces textes n’ayant donné lieu à aucun débat, les 9 Projets d’Ordonnance-lois ont été adoptés par le Conseil des ministres qui a clos la réunion, le seul point inscrit à l’ordre du jour ayant été vidé.
Kinshasa 28 janvier 2013.
Pour le Porte-Parole du Gouvernement en mission,
Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba,
Ministre des Postes, Télécommunications et NTIC.

lundi 28 janvier 2013

Pour se conformer aux usages édictés par les Conventions de Vienne, Joseph Kabila appelé à présider la cérémonie d'échange de vœu avec le corps diplomatique

L'Observateur du 28 janvier 2013 - Alors que le mois de janvier 2013 tire vers sa fin, le protocole d'Etat n'a pas toujours annoncé que le président de la République Joseph Kabila va présider la cérémonie d'échange de vœux avec les membres des corps diplomatiques et les membres des Corps constitués. Des sources concordantes affirment que le Chef de l'Etat présidera la cérémonie d'échange de vœux avec les membres des corps diplomatiques cette semaine. Il faut dire que depuis le début de l'année 2013, les ambassadeurs et chefs des missions diplomatiques ainsi que les représentants des organisations internationales accrédités à Kinshasa attendent, comme cela se doit, la cérémonie d'échange de vœux avec le chef de l'Etat congolais, comme cela s'est du reste fait il y a quelques jours à Brazzaville avec le président  Denis Sassou Ngouesso, à Luanda avec Edouardo Dos Santos , à Bangui avec François Bozizé, à Libreville avec Ali Bongo, à Kigali avec Paul Kagame, à Paris avec François Hollande…
Il faut dire qu'au cours de cette cérémonie d'échange de vœux, le doyen du corps diplomatique devra prononcer son discours dans lequel il présentera les vœux au président de la République et au peuple congolais. Il en profitera certainement pour donner les points de vue des corps diplomatiques accrédités en RDC sur la situation politique, économique et sociale en RDC. En réponse à ce discours, le président de la République prononcera également un discours où il donnera les grandes lignes de la diplomatie congolaise et de la coopération internationale. D'après nos informations, le discours du doyen des corps diplomatiques serait même déjà prêt.
Visiblement, l'opinion nationale et internationale attend avec impatience cette cérémonie des vœux qui n'a plus jamais eu lieu à Kinshasa depuis 2008 pour des raisons que nul n'ignore. L'on croit savoir que cette fois-ci le protocole d'Etat ne lésinera pas sur les moyens pour que la cérémonie d'échange de vœux ait lieu au moins cette année 2013. Pour rappel, la cérémonie de présentation de vœux aux corps diplomatiques n'a plus jamais eu lieu depuis cinq ans pour des raisons que personne ne sait.

Des principes universels

Il importe de souligner que la cérémonie d'échange de vœux entre le président de la République et les membres des corps diplomatiques n'est pas une invention congolaise. Elle fait partie des usages et principes universels édictés par les Conventions de Vienne. Le protocole d'Etat a donc le devoir de faire comprendre aux services de la Présidence de la République l'impérieuse nécessité pour le chef de l'Etat de se soumettre à cet exercice qui se fait à chaque début de l'année et qui, en tout état de cause, fait partie de ses prérogatives et des attributs du pouvoir.
Il en est de même de la cérémonie d'échange de vœux entre le président de la République et les membres des Corps constitués de la République qui est aussi d'usage inscrite dans les Conventions de Vienne.  Cette cérémonie revêt un caractère solennel et important car c'est l'occasion pour le Chef de l'Etat de rencontrer respectivement les magistrats qui disent la loi en son nom ( lui étant le magistrat suprême), les commandants de différentes régions militaires du pays qui donnent des instructions et des ordres en son nom, des officiers supérieurs des Forces Armées de la RDC (FARDC) , des représentants des forces vives de la nation ainsi que des députés et sénateurs.
Compte tenu de l'importance de cette cérémonie, le président de la République est donc appelé à se soumettre aux  us et coutumes diplomatiques, sous la conduite du protocole d'Etat qui, apparemment ne se montre pas très engagé sur cette question. La cérémonie de présentation des vœux par le Chef de l'Etat est également une occasion pour le pays de retrouver sa place dans le concert des nations de la planète.
En tout cas, ceux qui encouragent le président de la République à ne pas respecter les us et coutumes internationaux ont tort de l'induire en erreur et causent ainsi préjudice à toute la nation congolaise.

Le taux de cas d’atteinte à la liberté des médias a baissé en janvier 2013 par rapport à janvier 2012, selon FFJ

(Kinshasa, le 26 janvier 2013) Freedom for journalist (FFJ), organisation neutre de défense et de promotion de la liberté des médias a révélé, dans son rapport mensuel à mi-parcours, que le taux d’atteinte à la liberté de la presse recensé en République démocratique du Congo en 2013 a baissé par rapport à l’année 2012. Il se dégage sept cas recensés en 2013, typologies de violations confondues contre 16 cas en 2012.
Le rapport note qu’en janvier 2012, neuf journalistes de Kinshasa ont été interpellés en groupe, un média a fait l’objet de menaces dans le Katanga, deux journalistes agressés à Kinshasa, deux médias écrits de Kisangani et journaliste de Kinshasa ont fait l’objet des pressions judiciaires et administratives, de même que, dans la même période, un journaliste a été victime de mêmes pressions. L’an 2012, note le rapport, s’est distingué par une rafle systématique et généralisée des parutions à Kinshasa. Au total, 13 journalistes et trois médias ont vu leurs droits violés.
Comparée à l’année précédente, celle qui commence a enregistré, au total, sept cas dont un cas d’entrave à la libre circulation de l’information, deux journalistes interpellés (Maniema), un journal ayant été l’objet des pressions judiciaires (Nord-Kivu), deux professionnelles des médias suspendues (Kinshasa, par le CSAC, organe de régulation des médias) et un média a été sous pressions administratives. «FFJ est d’avis qu’en dépit du taux réduit des cas des violations du droit d’informer et du droit du public à l’information, le Congo reste l’un des pays qui protège encore les prédateurs de la liberté de la presse qui jouissent d’une large impunité énervent, de ce fait, les instruments qui promeuvent ces droits fondamentaux de l’homme », a déclaré Désiré-Israël Kazadi, Directeur de FFJ.
« Nous ferons un effort avec nos points focaux disséminés en provinces de sorte que FFJ fasse, chaque mois, un monitoring sur le comportement des professionnels des médias et des médias », a-t-il ajouté.
Statistiques de violations en janvier 2012.

Typologie de violations                        Nombre
Journalistes interpellés                               9
Médias harcelés                                        1
Journalistes agressés                                  2
Pressions administratives et judiciaires        2
Pressions administratives et judiciaires        1
Pressions administratives et judiciaires        1
 
TOTAL                         16

Statistiques de violations en janvier 2013
Typologie de violations                                            Nombre
Journalistes interpellés                                                   2
Pressions administratives et judiciaires                           2
Entrave à la libre circulation de l’information                  1
Journalistes suspendues                                                 2
 
Selon FFJ, ces cas de violations ont essentiellement touché les provinces de Kinshasa, du Maniema, orientale, du Katanga, du Kasaï occidental, et du Nord-Kivu.

samedi 26 janvier 2013

Chef de mission de l'Eusec Rdc: il sera important pour les autorités congolaises de mettre sur pieds une structure de suivi de la réforme des FARDC

C’est pour nous aujourd’hui un grand honneur et un réel plaisir de vous accueillir à EUSEC, pour célébrer cette nouvelle année 2013. 
Présente en RDC depuis 2005, le mandat actuel de EUSEC prévoit des actions dans les domaines de l’appui au niveau stratégique, y inclus dans les régions militaires, de la consolidation de l’administration, de la relance du système de formation, de la modernisation de la logistique et de la promotion du respect des droits de l’homme. 
Malgré l’ampleur de la tâche à accomplir, des progrès considérables sont observés, notamment dans le domaine des ressources humaines, avec la base de données des effectifs des FARDC, indispensable pour le paiement des traitements, et tout particulièrement la bancarisation. D’autres actions progressent, comme par exemple la logistique, la gestion des armes et munitions, les droits de l’homme, qui voient le développement de groupes de travail FARDC, avec la participation d’EUSEC, mais aussi d’une grande partie de la communauté internationale engagée.  Encore de nombreux défis nous attendent. L’un des autres projets clé de la mission, les écoles de formation des cadres militaires à Kananga, Kitona et Kinshasa, reposent pour l’instant trop sur l’action d’EUSEC et de deux Etats membres, la Belgique et la France. On attend désespérément la mise en place du «Commandement Général des Ecoles Militaires ».  
Sur un plan plus général, il sera important pour les autorités congolaises de mettre sur pieds une structure de suivi de la réforme des FARDC.  
Pour notre partenariat avec les FARDC, nous espérons faire de cette année une nouvelle étape charnière dans la réforme du secteur de la sécurité des forces armées, à un moment ou se pointe déjà à l’horizon la transition des principales actions EUSEC vers d’autres instruments de la communauté internationale. 
Même si l’Est de la RDC est confronté à d’autres soucis, les FARDC se doivent de démontrer à la communauté internationale l’appropriation des projets prioritaires entamés ensembles et qui doivent être pérennisés sur le long terme, au bénéfice de toute la nation congolaise. 
Ou pour citer d’autres mots de l’histoire congolaise :  « Debout congolais, unis par le sort, unis dans l’effort » ;   ou encore « Ensemble vous allez mener votre pays à la paix, à la prospérité et à la grandeur ».  

jeudi 24 janvier 2013

Réunion préparatoire de la 57ème session sur le statut de la femme: "mettre un terme à la violence faite aux femmes n’est pas une option mais une priorité au développement"

La ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant, Madame Géneviève Inagosi Kassongo a séjourné du 13 au 17 janvier 2013 à Addis-Abeba en Ethiopie où elle a pris part à la Réunion préparatoire de la 57ème session de la Commission sur le statut de la femme qui se tiendra à New-York du 4 au 15 mars 2013. Le thème de cette session sera : « l’élimination et la prévention de toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles ». Organisée avec le concours de l’Onufemmes, en partenariat avec la Commission Economique de l’ONU pour l’Afrique, la rencontre d’Addis Abeba a réuni les ministres africains ayant en charge le genre et les affaires étrangères, les experts et représentants des organisations de la société civile.
Il était question pour les 147 délégués de 26 Etats membres de réfléchir et proposer des stratégies visant à mettre fin à la violence contre les femmes en vue de préparer la 57ème session de la commission sur le statut de la femme. Les ministres africains ont proposé des recommandations et des messages clés sur l’accélération des interventions aux niveaux mondial, régional et national par rapport à la violence faite aux femmes.
Dans une déclaration rendue publique à l’issue des travaux, en commission, les ministres africains du genre et des affaires étrangères ont fait savoir que mettre un terme à la violence faite aux femmes n’est pas une option mais une priorité au développement, à la cohésion sociale. Ils se sont également engagés à réaliser la campagne : « Tolérance zéro » à toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles en Afrique. Les ministres ont aussi résolu de renforcer les lois, les politiques et adopter des actions stratégiques visant à éliminer la violence faite aux femmes afin d’empêcher, en s’assurant qu’elle ne se produit pas en premier lieu et en agissant pour intervenir quand elle se produit.
Intervenant à la tribune au nom de son gouvernement, la ministre Géneviève Inagosi a plaidé pour une participation efficace et efficiente de l’Afrique à la 57ème session de la commission sur le statut de la femme. Son intervention a porté essentiellement sur le rôle des partenaires clés au niveau  national, en s’assurant d’une représentation efficace, d’un niveau de préparation nationale y compris le dialogue et la documentation. Dans le cadre de l’élimination des violences faites aux femmes, elle a fait part à l’assistance du cas de la République Démocratique du Congo qui a identifié des partenaires pour coordonner des interventions sur terrain afin que les victimes bénéficient réellement et effectivement de ces interventions.
Parlant du rôle des acteurs nationaux impliqués, la ministre du genre a évoqué le cas du Président de la République Joseph Kabila Kabange qui a donné la vision, l’impulsion en garantissant par des actes, sa volonté politique aux autres acteurs dans la mise en œuvre des dispositions constitutionnelles, des déclarations, traités, accords, engagements, résolutions ratifiés par le pays. Pour ce qui est du parlement Congolais, il a voté plusieurs lois sur la promotion de l’égalité du genre notamment la constitution qui consacre l’égalité de sexes, la parité homme femme en ses articles 13, 14, 15 et 16, les lois sur les violences sexuelles portant modification du code pénal de 1939 et qui définit clairement les infractions des violences sexuelles.
L’occasion était également donnée à la RDC par la voix de la ministre du Genre, de la Famille et de l’Enfant d’indiquer que la priorité des femmes Congolaises pour l’instant c’est la cessation des conflits armés, source de viol et de plusieurs autres violences à l’endroit des femmes et des enfants.
Géneviève Inagosi Kassongo a sollicité de ses pairs africaines une mobilisation et une solidarité à l’endroit des victimes des violences et d’atrocités à l’Est du pays. L’apport de la ministre dans la déclaration finale des travaux, c’était la préoccupation de l’utilisation du viol comme armes de guerre dans les pays en conflit notamment en RDC et au Mali.
Elle a mis un accent particulier sur l’éducation des filles, l’autonomisation des femmes avant de proposer que soit désormais pérennisés les thèmes centraux pendant au moins 3 ans pour permettre la mise en œuvre des programmes et politiques et procédés aux évaluations périodiques.

Rdc: Situation humanitaire au mois de janvier 2013

Les acteurs humanitaires évaluent la réponse à l’épidémie de choléra en 2011 et 2012

Un atelier national d’évaluation de la réponse à l’épidémie de choléra en 2011 et 2012 s’ouvre ce 23 janvier  à Kinshasa dans la salle de conférence de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pendant deux jours, les principaux partenaires humanitaires et le ministère de la Santé publique procéderont à l’évaluation de la gestion de l’épidémie pour en tirer des leçons pratiques et formuler des recommandations en vue d‘améliorer la réponse dans les années à venir. Les participant mettront également à jour les connaissances et partageront les expériences sur les vaccins anticholériques afin de permettre au ministère de la Santé Publique et aux partenaires d’en connaître les enjeux et l’applicabilité dans le contexte de la RDC. Depuis deux ans, plusieurs zones dans presque tout le pays – à l’exception de deux Kasai – ont été touchées par l’épidémie de cholera qui a fait des dizaines de milliers de cas dont des centaines de morts. Les difficultés d’accès à l’eau potable, surtout dans des milieux ruraux, est la cause principale de la persistance de l’épidémie de cholera en RDC.

Rougeole : Plus d’une centaine de cas en Equateur et lancement d’une campagne de vaccination au Nord-Kivu

116 cas de rougeole dont 11 décès ont été rapportés du 1 au 13 janvier 2013 dans la Zone de santé de Djolu dans le District Sanitaire de la Tshuapa, en Equateur. L’UNICEF, en collaboration avec l’Inspection Provinciale de la Santé, a préparé 45 kits d’urgence rougeole au profit de 32 zones de santé affectées dans la province. Ces kits seront positionnés dans les différents districts sanitaires de la province. Cependant, l’acheminement rapide de ces intrants risque d’être handicapé par les difficultés d’accès liées au mauvais état des routes. En 2012, plus de la moitié des zones de santé de la province était affectée par la rougeole.
L’épidémie de rougeole persiste également dans la Province du Maniema où 1.691 cas ont été notifiés en 2012, notamment dans les zones de santé de Kabambare, Lubutu, Obokote et Punia. Depuis le début de cette année, 68 cas dont trois décès ont été enregistrés dans la seule aire de santé de Bikenge, dans la Zone de santé de Kunda.  
Au Nord-Kivu, l’UNICEF a lancé ce 22 janvier une campagne de vaccination de cinq jours visant 1,2 million d’enfants de 6 mois à 15 ans. Cette campagne est menée dans les zones de santé de Binza, Karisimbi, Kirotshe, Masisi, Rutshuru et Rwanguba, touchées par des mouvements de populations, ainsi que dans la Zone de santé de Beni qui enregistre des cas de rougeole depuis plusieurs semaines. Cette campagne est mise en oeuvre en partenariat avec l’ONG Merlin et la Division provinciale de la Santé.

Sud-Kivu : Vulnérabilité accrue à Mulamba, en Territoire de Walungu, après l’arrivée des milliers de personnes déplacées

Environ 25.000 personnes déplacées internes sont arrivées à Mulamba et ses environs dans le Territoire de Walungu. Ces personnes auraient fui les affrontements entre l’armée nationale et les miliciens du groupe Raia Mutomboki dans les localités de Chishadu, Luntukulu, Maziba, Nyamareghe, Nzibira dans le même territoire, et de Chulwe et Luhago dans le Territoire de Kabare. Une mission humanitaire qui s’est rendue le 16 janvier à Mulamba, rapporte que la grande majorité de déplacés sont hébergées dans des familles d’accueil en raison d’une moyenne de trois familles déplacées par ménage d'accueil, mettant en mal les capacités de survivance de la communauté hôte. La mission a constaté des besoins importants en biens essentiels de ménage, en abris d’urgence, en eau, hygiène et assainissement, ainsi qu’en santé. A ces besoins, s’ajoute le problème de protection de civils pris à partie par toutes parties belligérantes. Une réponse dans le cadre du programme de Réponse Rapide aux Mouvements de Populations (RRMP) est en cours de préparation. L’activisme des Raia Mutomboki est à la base des mouvements importants de populations ces dernières semaines au Sud-Kivu. On estime à environ 910.000 le nombre de personnes déplacées internes au Sud-Kivu à la fin de l’année dernière.    

Plus de 2 200 réfugiés centrafricains dans le District de Nord-Ubangi en Equateur

Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) et la Commission Nationale pour les Réfugiés (CNR) ont identifié plus de 2.200 réfugiés centrafricains lors d’une mission conjointe du 3 au 19 janvier à Gbadolite et Mobayi-Mbongo, dans le District du Nord-Ubangi. Les difficultés d’accès dans d’autres localités accueillant les réfugiés dont Yakoma et Bosobolo, d’une part, et, d’autre part, les tracasseries administratives ne permettent pas d’avoir une estimation globale de réfugiés centrafricains habitant dans la zone. Avec l’appui de l’UNICEF, cette mission a distribué des articles essentiels de ménages (NFI) à 128 familles de réfugiés centrafricains dans les deux cités. Par ailleurs, une autre mission onusienne à Zongo du 9 au 11 janvier a rapporté la présence de réfugiés centrafricains dans des familles d’accueil. Ces réfugiés refuseraient de s’identifier pour éviter le payement des taxes auprès des services de l’immigration. Une implication des autorités provinciales pourrait permettre une meilleure application des droits de réfugiés et faciliter ainsi l’identification de réfugiés ainsi que leurs besoins urgents. Depuis quelques semaines, plus de 5.000 Centrafricains ont trouvé refuge en Equateur et en Province Orientale.  

FONCIER : succès de la manifestation régionale à Kampala / 17-18 Janvier 2013

Kampala, Ouganda, 23 janvier 2013 - Le consortium chargé de la réalisation du projet DeSILISoR en Ouganda (Conception, Fourniture, mise en œuvre du Système d’information foncier et sécurisation des titres fonciers) a organisé les 17 et 18 janvier 2013 une conférence régionale à Kampala dans le domaine foncier sur le thème :
 
« Modernisation de l’administration foncière et des systèmes de gestion.
 
La mise en place de Systèmes d’Information Fonciers : partage des expériences, innovations et bonnes pratiques »
 
La présence, lors de l’ouverture de la manifestation, du Vice-président de la République d’Ouganda, du Ministre des terres, du logement et du développement urbain, de 3 secrétaires d’Etat (Secrétaire d’Etat chargé des questions foncières, secrétaire d’Etat du logement et Secrétaire d’Etat du développement urbain), de l’Ambassadrice de France en Ouganda et de plusieurs représentants de la Banque Mondiale montre l’importance que les autorités ougandaises et internationales attachent aux questions foncières en général et au succès du projet SIF en Ouganda en particulier.
La Banque Mondiale, qui a financé plus de 60 projets fonciers en 20 ans pour un montant total de 2,7 milliards de dollars, a rappelé à quel point ces initiatives de par leurs impacts économiques (en termes de gestion des ressources naturelles, d’aménagement des territoires …) et sociologiques (question d’égalité des droits hommes / femmes notamment) étaient structurantes pour le développement des pays qui les entreprennent. Elle a rappelé également son périmètre d’intervention dans les domaines suivants : amélioration de la sécurisation foncière, notamment pour les populations les plus vulnérables, amélioration de l’efficacité et de la transparence des services fonciers, augmentation des ressources des administrations foncières, résolution pérenne des conflits fonciers, amélioration de la gestion des terres publiques, développement des administrations foncières des pays sortant de conflit et enfin, renforcement de l’évaluation foncière et des politiques foncières.
La forte participation à Kampala d’environ 180 spécialistes venus de plus de 10 pays africains montre très clairement que les réflexions de sécurisation foncière et de mise en valeur du potentiel de la terre sont aujourd’hui communes à l’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Aux côtés des représentants venus d’Ouganda, de Tanzanie, du Burundi, du Rwanda, du Kenya, du Malawi, du Burkina Faso, du Cameroun, du Togo, mais aussi de France, du Royaume-Uni et des Pays-Bas, on soulignera la présence renforcée de délégations étoffées en provenance de la Côte d’Ivoire, du Tchad et de Libye.
La perspective de la fin du projet foncier en Ouganda, qui a mobilisé une dizaine d’entreprises regroupées au sein d’un consortium conduit par IGN France International, et une trentaine d’experts internationaux, représentait le moment adéquat pour faire un retour d’expérience complet.
Les  différentes  composantes  du  projet  d’enregistrement de titres fonciers et de systèmes  d’enregistrement (conception du SIF et implémentation, conversion des titres fonciers / intégration des données, formation, transfert de compétences, communication et sensibilisation) ont été présentées dans le détail.
Le retour d’expériences sur chacune des composantes et la mise en avant des principales difficultés rencontrées au cours des 3 années qu’a duré le projet, a été un temps fort de la session plénière du 17 Janvier et constitue pour les participants une feuille de route des principaux points à prendre en considération pour mener à bien ces projets ambitieux et complexes.
Des éclairages complémentaires ont été apportés au niveau régional par le Regional Centre for Mapping of Resources for Development et au niveau plus local par des spécialistes chargés des questions foncières du Burundi, de Tanzanie, du Kenya et du Malawi.
Au cours des 2 journées, les discussions ont porté sur les questions techniques en lien avec le choix des solutions retenues, les méthodologies mises en œuvre et les équipements techniques nécessaires (logiciels, serveurs…). Pour autant, d’autres thèmes ont été au cœur des échanges : les questions de protection contre le piratage informatique, l’importance de la formation des équipes locales, la sensibilisation des personnels administratifs et des populations et la nécessité de mesurer de manière concrète les bénéfices de tels systèmes et leur retour sur investissement. L’utilisation de prises de vues aériennes ou d’images satellites dans les projets de cadastre a également fait l’objet de nombreux échanges.
Enfin, le séminaire régional a permis de poser la question du lien entre projets fonciers et infrastructures nationales de données géographiques (INDG). Les projets fonciers sont parfois perçus comme les prémices de futurs projets d’infrastructures de données géographiques. Pourtant, les situations d’un pays à un autre sont très diverses. Certains pays ont entamé des initiatives dans le domaine des INDG sans systématiquement passer par la mise en place de projets fonciers, tandis que d’autres au contraire, ont profité de projets fonciers de type SIF pour démarrer leurs projets d’INDG. Une réponse unique n’existe donc pas, même s’il y a effectivement des points communs entre les projets de SIF et les projets d’INDG.
D’une part, les plus hautes autorités des pays ont un rôle déterminant à jouer dans la définition des politiques publiques et des cadres réglementaires. Ils portent une grande responsabilité dans l’avancée des projets, qu’il s’agisse de SIF ou d’INDG. Sans cette vision stratégique venue du plus haut niveau des Etats, ces projets peinent à aboutir ou aboutissent sans être pérennes.
Ensuite dans les 2 types de projets, et bien qu’il représente parfois une partie importante du budget alloué, le socle de données géographiques de référence est un élément incontournable qu’il convient de prendre en considération dès le départ des projets. On rappellera qu’IGN France International avait organisé en Avril 2012 une conférence régionale à Ouagadougou au Burkina Faso sur la valeur ajoutée des INDG pour les pays en développement.
La manifestation régionale s’est conclue le 18 janvier par une allocution de la Secrétaire d’Etat des terres d’Ouganda qui a assisté aux 2 journées d’échanges. Elle a insisté sur la valeur ajoutée du projet mené par IGN France International qui, en sécurisant les titres fonciers, contribuera à réduire la pauvreté et relancer l’économie de l’Ouganda.
 
A propos du projet DeSILISoR
L’insécurité foncière est un frein au développement économique et social des pays. C’est dans ce contexte que le gouvernement ougandais a souhaité moderniser ses procédures. IGN France International a remporté un appel d’offres portant sur la sécurisation des titres fonciers à travers le développement d’un SIF unique pour les 6 bureaux départementaux des districts de Kampala, Mukono, Wakiso, Jinja, Masaka et Mbarara, et l’établissement du centre national d’information foncier. Plus de 500.000 titres fonciers doivent être convertis.
 
A propos d’IGN France International
Créée en 1986, IGN France International est la filiale pour l’export de l’IGN, l’Institut national français pour l’information géographique et forestière. Elle est reconnue comme un acteur majeur au niveau mondial en ingénierie de l'information géographique. Elle intervient dans le montage de projets (acquisition, traitement, modélisation de données, mise en place de SIG/ SIF/ INDG) dans les secteurs suivants : environnement, risques, agriculture, énergie, aménagement du territoire…

mercredi 23 janvier 2013

Sommet de l’UA: Les droits humains sont un élément essentiel de la résolution des crises

La protection des civils au Mali et dans l'est de la RD Congo devrait figurer parmi les priorités du sommet
(Addis-Abeba, le 21 janvier 2013) – L'Union africaine (UA) devrait placer les droits humains au centre de ses débats sur les moyens de résoudre les crises actuelles en Afrique, lors de son sommet cette semaine en Éthiopie, a déclaré Human Rights Watch aujourd'hui, dans une lettre ouverte à la présidente de la Commission de l'UA, Nkosazana Dlamini-Zuma. Le sommet ordinaire de l'organisation s'ouvre le 21 janvier 2013 à Addis-Abebaet les chefs d'État africains doivent s'y rencontrer les 27 et 28 janvier 2013.
Le sommet de l'UA devrait s'occuper de la situation des droits humains créée par les crises au
Mali, en République démocratique du Congo, au Soudan et en Somalie, ainsi que des défis posés aux droits humains par les prochaines élections au Kenya et au Zimbabwe, a affirmé Human Rights Watch. Parmi les sources de préoccupation particulières, figurent les implications potentielles pour les droits humains du déploiement au Mali d'une force militaire internationale soutenue par l'Union africaine et les Nations Unies, et la nécessité de mettre en place des garanties appropriées en matière de protection des civils, ainsi qu'un mécanisme de suivi de la situation des droits humains. La possibilité que des violations soient commises, non seulement par les forces de sécurité maliennes mais aussi par les forces armées des pays qui sont appelés à prendre part à l'opération, donne un caractère d'urgence particulier à la situation, avec la récente reprise des hostilités au Mali.
« Le sommet de l'UA est un important forum régional qui peut être déterminant pour assurer que la problématique des droits humains soit intégrée dans le traitement de chacune des crises
», a déclaré Tiseke Kasambala, directrice du plaidoyer auprès de la division Afrique à Human Rights Watch. « L'UA a un rôle essentiel à jouer pour faire en sorte que l'intervention militaire au Mali ne contribue pas à la commission de nouvelles violations des droits humains, dans un environnement qui est déjà peu sûr. Cela signifie qu'il faut respecter le droit international et faire de la protection des civils une priorité. »
Dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), une action concertée à l'échelle régionale et internationale est nécessaire pour mettre fin au cycle des violations, a ajouté Human Rights Watch. Au cours des neuf derniers mois, les rebelles du M23 qui sévissent dans l'est de la RDC ont commis des exactions généralisées équivalant à des crimes de guerre, notamment des assassinats de civils, des exécutions sommaires, des viols et des opérations de recrutement d'enfants soldats. Ces rebelles ont reçu un
appui logistique et militaire substantiel de la part du Rwanda voisin.
Les pourparlers entre le M23 et le gouvernement congolais, qui avaient commencé en décembre 2012 et ont repris en janvier, semblent offrir des perspectives incertaines et ont fait jusqu'ici très peu de progrès. « Les violences dans l'est de la RD Congo continuent de causer des pertes effroyables en vies humaines parmi la population civile
», a affirmé Tiseke Kasambala. « Le Rwanda devrait cesser immédiatement de soutenir le M23, qui est un groupe rebelle violent, et l'UA devrait insister pour que les commandants du M23 impliqués dans des crimes de guerre soient traduits en justice. »
Les participants aux négociations actuellement en cours en vue du déploiement d'une brigade d'intervention menée par l'Union africaine, dans le cadre de la mission de maintien de la paix des Nations Unies en RDC, devraient envisager de charger cette force d'appuyer des opérations visant à arrêter les suspects faisant l'objet de mandats d'arrêt nationaux ou internationaux pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité, a souligné Human Rights Watch.
Au Soudan, la situation dans les domaines des droits humains et de l'humanitaire s'est détériorée, en particulier dans les zones de conflit du Sud-Kordofan, du Nil bleu et du Darfour. Les combats entre les forces armées soudanaises et les rebelles de l'Armée de libération du peuple soudanais-Nord (ALPS-Nord) dans les États du Sud-Kordofan et du Nil bleu ont affecté près d'un million de personnes, déplaçant de force des centaines de milliers d'habitants des deux États depuis le milieu de 2011. L'armée soudanaise s'est livrée à des bombardements aériens à l'aveugle de zones peuplées, dans les deux États.
Les forces gouvernementales et les milices qui sont leurs alliées sont également responsables d'autres exactions graves à l'encontre des civils dans ces deux États, telles que des attaques de villages, la destruction de réserves de céréales et de sources d'eau qui sont indispensables à la survie de la population, des arrestations arbitraires et des violences sexuelles contre des femmes et des filles. Le Soudan a empêché les organisations humanitaires d'accéder aux zones situées hors des villes controlées par son gouvernement, où les civils ont un besoin urgent d'aide alimentaire.
Au Darfour, le conflit armé entre les forces gouvernementales et les milices d'une part et les groupes rebelles d'autre part se poursuit, parallèlement aux affrontements inter-ethniques motivés par le contrôle des ressources. Ce conflit a fait des quantités de morts et les soldats de la Mission conjointe de l'ONU et de l'UA au Darfour (MINUAD) ont été attaqués de nombreuses fois. Le gouvernement soudanais limite les possibilités de déplacement des soldats de la MINUAD et des membres des organisations non gouvernementales, les empêchant d'accéder à de vastes secteurs de la région. L'UA devrait insister pour que le gouvernement soudanais accorde immédiatement aux organisations humanitaires un accès sans limite aux zones affectées par les conflits du Darfour, du Nil bleu et du Sud-Kordofan, a déclaré Human Rights Watch.
« Une solution d'urgence est nécessaire pour résoudre la crise humanitaire et des droits humains au Soudan
», a ajouté Tiseke Kasambala. « L'UA devrait exiger que le gouvernement soudanais cesse immédiatement ses bombardements aériens aveugles et ses autres violations des droits humains et du droit humanitaire international dans les États du Sud-Kordofan et du Nil bleu. »
Au cours de l'année écoulée, un nouveau gouvernement a remplacé l'autorité de transition en Somalie et les troupes de la Mission de l'Union africaine en Somalie (AMISOM) ont obtenu d'importants succès militaires dans les régions jusqu'alors tenues par le groupe armé islamiste Al-Shabaab. Néanmoins, la situation des droits humains en Somalie demeure mauvaise, a indiqué Human Rights Watch. Les forces de sécurité gouvernementales ont été impliquées dans de graves violations des droits humains fondamentaux, ce qui contribue à maintenir un climat d'insécurité parmi la population. Ces violations comprennent des meurtres de journalistes dans les zones contrôlées par le gouvernement, des viols et de sévères restrictions à l'accès à la nourriture et aux logements temporaires pour les personnes déplacées.
Les forces étrangères, notamment les forces kenyanes placées sous commandement de l'AMISOM, ainsi que les forces éthiopiennes, ont également commis des exactions dans certaines régions du sud et du centre de la Somalie lors d'opérations militaires, notamment des pilonnages d'artillerie effectués sans discernement.
« L'UA devrait exhorter les autorités somaliennes à mettre fin aux violations commises par les forces de sécurité de l
'État », a déclaré Tiseke Kasambala. « L'UA devrait également faire en sorte que le respect du droit humanitaire international et l'établissement des responsabilités pour les violations commises lors d'opérations militaires de l'AMISOM soient considérés comme des priorités. »
Le déploiement à partir de mars prochain par l'Union africaine d'une mission de longue durée qui sera chargée d'observer les préparatifs et le déroulement des élections au Kenya, est un facteur important devant contribuer à ce que ces élections soient libres et équitables, mais la possibilité que les scrutins s'accompagnent de violences suscite des préoccupations croissantes, a averti Human Rights Watch. Pendant l'année écoulée, 400 personnes ont été tuées et plus de 200.000 ont été déplacées lors d'incidents violents motivés par des questions d'ethnicité, d'accès aux ressources naturelles ou politiques, dans la région côtière du nord du Kenya et dans certains quartiers de la capitale, Nairobi. Les violences pré-électorales ont atteint l'un de leurs pires niveaux au Kenya depuis 1992.
Très peu des responsables des violences consécutives aux élections de 2007 au Kenya ont été traduits en justice, ce qui fait craindre que certains d'entre eux puissent récidiver en 2013. « Les violences actuellement commises et le déni de justice pour les victimes de violations des droits humains lors des élections de 2007 créent la nécessité impérieuse que l'UA adresse un message de fermeté aux autorités kenyanes, selon lequel les graves violations ne doivent pas rester impunies
», a conclu Tiseke Kasambala.
Enfin, l'UA devrait assurer le déploiement rapide et en nombre suffisant d'observateurs électoraux de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) et de l'UA au Zimbabwe, où l'absence de réformes des institutions et du système judiciaire fait planer la menace de violences et d'autres violations des droits humains lors des élections qui doivent se tenir en 2013. L'UA devrait maintenir ces observateurs sur place après les élections, assez longtemps pour décourager les recours à la violence et aux intimidations.

dimanche 20 janvier 2013

KKM : Le Bandundu est la seule province qui a honoré Joseph Kabilka à la présidentielle de 2011

Le ministre des PT&NTIC s’est présenté samedi 19 janvier 2013 en défenseur acharné du «vote pro-Kabila» émis aux dernières élections présidentielles notamment par la province de Bandundu dont il est originaire. Voyant l’heure de reniement sonné - avec la crise du Mouvement du 23 mars mis à Kampala, la capitale ougandaise, face à une délégation gouvernementale qui rejoint l’opposition politique interne en remettant en cause la légitimité électorale des Institutions issues des dernières élections, le ministre Tryphon Kin-kiey Mulumba, profitant de la traditionnelle cérémonie d’échange des vœux a voulu samedi 19 janvier 2013, être clair: la province de Bandundu doit protéger et défendre son vote émis en 2011 en protégeant et en défendant ce «Président d’exception qu’est Joseph Kabila Kabange». Le Bandundu est la province qui a le plus massivement élu le Candidat de la Majorité Présidentielle en faisant «le bond positif pro-Kabila en 2011, passant ses chiffres de 2006 à 2011, de 40 % à 74 %! Soit un gain de près de 40 %», a déclaré le ministre Tryphon Kin-Kiey Mulumba.



Mes chers sœurs et frères,
il nous faut en effet rendre grâce à Dieu le Père Tout Puissant et le remercier pour nous avoir à tous fait ce don de vie, de santé, de travail, tout au long de 2012.
Nous L’en supplions qu’il en soit ainsi tout au long de cette année 2013 qui a commencé.
Nous L’en remercions minute après minute, jour après jour, Lui seul permet tout.
Il y a huit mois, ce Dieu Tout Puissant a permis que Son Excellence Monsieur le Président de la République Joseph Kabila Kabange, nous appelle à Ses côtés pour encore mieux servir ce pays, notre pays, cette Nation, notre Nation, dans ce Gouvernement constitué par Son Excellence Monsieur le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon.
Je voudrais vous demander d’applaudir Son Excellence Monsieur le Président de la République. Je vous remercie.
Je voudrais vous demander de faire une ovation pour Son Excellence Monsieur le Premier ministre Augustin Matata Ponyo Mapon.
Je vous remercie.
Mes sœurs et frères,
si nous sommes réunis nombreux ici dans cette maison du Soft, c’est aussi pour remercier ces deux Personnalités de notre pays, Kabila et Matata.
Je salue tous nos frères et sœurs, qui nous ont rejoint, venus de nos autres provinces du pays.
Mais, puisque quand je regarde devant moi, je constate qu’il y a une concentration des Bana Mayumbu, alors, j’ai un mot à leur adresser et je voudrais appeler à comprendre cette faiblesse humaine.
Nous avons parfois entendu des personnalités de tout premier ordre de notre Congo, des personnalités estimables, qui revendiquent, avec raison, une victoire électorale en 2006 ou une victoire électorale en 2011, pour telle ou telle province - la leur.


Laissez-moi, chers sœurs et frères, vous dire ceci: oui, nous le Bandundu, nous devons aussi, et sans doute plus, être fiers de ce Régime; oui, nous le Bandundu, nous devons aussi et sans doute plus, être fiers de ce Président d’exception, Joseph Kabila Kabange.
Oui, par ces temps de crise, oui, par ces temps de reniement - et les chiffres officiels aussi bien de la Céi que de la Céni l’attestent - oui, nous le Bandundu, sommes la province - oui - pourquoi ne pas le dire plus clairement, haut et fort, et l’assumer pleinement - LA seule province, et nous sommes, je le répète très fiers de nous - LA seule province du pays qui a fait un bond positif pro-Kabila en 2011 lors de la Présidentielle, passant nos chiffres de 2006 à 2011, de 40 % à 74 %! Soit un gain de près de 40 %!
Nous aurions pu faire encore mieux si ces dysfonctionnements unanimement décriés n’avaient existé. C’est-à-dire, si la CENI avait encore mieux organisé ces élections, si les kits électoraux avaient été mieux distribués, si on avait laissé voté tous ceux qui attendaient de voter devant les centres et bureaux. Chez moi, il y avait eu près de 50.000 Citoyens qui n’avaient pu remplir leur devoir civique, faute de matériel électoral ou faute d’information correcte qui demandait que chacun remplisse son devoir dans n’importe quel centre de la circonscription…
Certes, la province de l’équateur - tout en son honneur - est passée de 3 % en 2006 à 12 % en 2011 - soit un gain de 9 % - mais partout dans le pays, ce fut hélas! la régression, ce fut hélas! l’érosion des voix, ce fut le doute, jusqu’à près de 60 % de perte des voix, entre les deux scrutins, de 2006 et 2011.
Nous, de la Majorité Présidentielle MP, devons mieux travailler pour mieux expliquer l’action de notre Président de la République aujourd’hui plus que jamais, afin qu’il n’y ait plus aucun malentendu demain quand l’heure viendra à sonner et nous appellera au devoir.
Nous, de la Majorité Présidentielle MP, devons pousser vers plus d’adhésion à l’action du Président de la République et donc vers plus de cohésion nationale comme le Chef de l’état nous l’appelle tous.
En attendant, on doit à la vérité, de dire cette vérité vraie, la vérité nue: Nous, au Bandundu, nous avons honoré notre Candidat; nous, au Bandundu, nous avons honoré notre Président Joseph Kabila Kabange; il n’y a aucune autre province qui a fait ça!


Le Bandundu l’a fait. Le Bandundu l’a fait pour Joseph Kabila Kabange.
Ce Président est à nous aussi; je dirais mieux et plus: ce Président est à nous et - pourquoi en avoir honte? - ce Président mérite respect. Et, pour le coup, le Bandundu a l’obligation de défendre son vote libre et souverain et ce, en défendant Joseph Kabila Kabange; la province a le devoir de le défendre envers et contre tout, de le protéger, en commençant par répondre massivement à l’appel qu’il a lancé à nos jeunes à servir sous le Drapeau. J’attends de me rendre là-bas et de lancer cette campagne mais je le fais déjà ici devant vous, mes sœurs et frères. Le Bandundu et son importante diaspora kinoise n’ont pas le choix.
Les filles et fils de Bandundu sont reconnaissants à Kabila pour cette route nourricière - la Nationale n°1 - qui fait reculer la pauvreté; la maladie du kwashiorkor due à la malnutrition a disparu chez nous; les nôtres vendent leurs produits de la cueillette aux passants grâce à cette voie terrestre; les nôtres reçoivent le pain et le lait grâce à cette voie de communication.
Le Bandundu qui est une province de parole, et qui tient parole, nous affirmons que la province de Bandundu, formée de gens d’honneur, est derrière Kabila aujourd’hui plus qu’hier, pleinement, entièrement.
Voilà chers sœurs et frères, le message, par ce temps de crise et de reniement, que je voulais passer en ce début d’année 2013 en demandant à nos sœurs et à nos frères d’autres provinces à faire comme notre province de Bandundu, à faire plus confiance à Kabila, à l’œuvre de reconstruction qu’il a entreprise.
Que Dieu le Père Tout Puissant continue à nous faire ce don de vie, ce don de santé, ce don de travail, ce don de bonheur dans nos vies de tous les jours, tout au long de 2013.
Avant de terminer, j’ai un mot - des vœux spéciaux à adresser - à mes amis, les patrons de presse, à mes amis, les journalistes, à ceux qui n’ont cessé de m’accompagner - et qu’on appelle les Suivistes dans le langage de métier - et sans lesquels je ne serais peut-être pas ici devant vous et pour qui j’ai une infinie reconnaissance.
Que Dieu le Père Tout Puissant continue à vous faire ce don de vie, ce don de santé, ce don de travail, tout au long de 2013 et que ce Dieu Miséricordieux préserve notre pays, préserve notre Nation, préserve le Président de la République Joseph Kabila Kabange. Je vous remercie.

Kinshasa, samedi 19 janvier 2013

vendredi 18 janvier 2013

La tension à Kasindi, agglomération frontalière avec l'Ouganda située à 80 km à l'Est de la ville de Beni

Une tension a été observée après l'assassinat  de M. Alexis Katembo Kombi, 33 ans, dans la nuit de jeudi à vendredi. Le défunt était infirmier traitant au Dispensaire Vukuno, au quartier Congo ya Sika dans la ville de Beni.
Il a reçu la viliste de deux hommes armés qui ont fait irruption au dispensaire où ils ont trouvé la victime dans la salle de réception avant de le lui loger trois balles dans la poitrine et à la jambe gauche. La victime a succombé à ses blessures. Sans rien emporté, les assassins se sont enfui dans une destination inconnue, ajoute le communiqué de la coordination de la société civile du Nord-Kivu.
Les infirmiers, les membres de famille et la population en colère ont  manifesté vendredi 18 janvier 2013 pour exiger des autorités locales et provinciales des enquêtes sérieuses devant déboucher à l'arrestation des criminels en fuite. Les proncipales artères ont été barricardées, les commerces paralysées, la journée déclarée ville-morte et la tension était encore perceptible en milieu de la journée.

Ville de Butembo
Des bandits armés ont fusillé une personne en Cellule Malera au Quartier Mukuna, dans la Commune de Bulengera aux environs de 20 heures. Le drame s'est déroulé dans la nuit de mercredi 16 à jeudi 17 janvier 2013. M. Patrick Vwahirehi, âgé de 20 ans, a été logé une balle dans son bassin avant d'être conduit a l'hôpital Général de Mathanda où il a succombé dans l'après-midi du 17 janvier 2013.
Par ailleurs signale la société civile, la nuit de mardi 15 janvier à mercredi 16 janvier 2013 (au lendemain de l'evasion a la prison de Kakwangura de la ville de Butembo), des hommes en armes ont visité une famille en Cellule de Kyavuyiri au Quartier Mutiri dans la Commune Bulengera. Des hommes armés ont tiré plusieurs balles avant de tirer sur Mlle Félicité Kavira (6 ans), élève a l'Institut Malkia, élève en 4ème des humanités.
La victime qui se trouvait au salon au moment des faits, en lieu et place de sa mère recherchée par les assaillants, est encore admise a l'Hopital Général Matanda Butembo. La coordination de la société civile du Nord-Kivu qui déplore cette insécurité grandissante et le laxisme des autorités policières, militaires et judiciaires.
Elle réalise que ce que la montée en flèche de l'insécurité qu'elle redoutait après l'évasion de 372 prisonniers a Butembo, se confirme dans la zone.

L'Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa apporte son soutien au Dr Denis Mukwege

Cette semaine, le médecin activiste et défenseur de la santé des femmes le Dr Denis Mukwege est rentré à l’hôpital de Panzi, à Bukavu, au Sud-Kivu, pour continuer son travail avec l’hôpital au nom des survivants de la violence sexuelle et basée sur le genre. L’ambassade des Etats-Unis à Kinshasa réitère son soutien continu et indéfectible au travail du Dr Denis Mukwege et à l’hôpital de Panzi, qui a traité plus de 30.000 femmes et enfants depuis sa création en 1999.
L'arrivée du Dr Denis Mukwege à Bukavu

Elle appelle les autorités nationales et locales congolaises, ainsi que la mission de l’Organisation des Nations unies en République Démocratique Congo, à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour assurer la sécurité du Dr Denis Mukwege, de l’équipe de l’hôpital de Panzi et de tous les travailleurs humanitaires et des organisations qui continuent courageusement leur travail en dépit des risques dus à l’instabilité actuelle dans l’est de la République Démocratique du Congo. L'Ambassade des Etats-Unis continue à appeler les autorités congolaises à mener des enquêtes face aux actes insensés de violence et de tenir responsables les auteurs de violences contre les femmes dont l’hôpital de Panzi s’occupe.
Le gouverneur et le Dr Mukwege

Depuis 2002, le gouvernement américain a toujours été au premier rang aux cotés de l’hôpital de Panzi et d’autres institutions de santé dans l’Est de la République Démocratique du Congo qui répondent aux besoins médicaux et légaux des survivants de violence sexuelle. Des organisations financées par les Etats-Unis ont fourni des services de soin et des traitements à plus de 100.000 survivants.

Violence sexuelle omniprésente dans et autour des camps de déplacés de Goma

16 janvier 2013 - Goma, République Démocratique du Congo - Quatre-vingt quinze cas de violences sexuelles ont été pris en charge par MSF durant le mois de décembre dans le camp de déplacés de Mugunga III. Face à ces actes de violence, MSF déplore le manque d’implication des entités de protection de la population civile et les conditions de sécurité défaillantes dans les camps de la ville de Goma.    
Entre le 3 décembre 2012 et le 5 janvier 2013, un total de 95 cas de violence sexuelle ont été notifiés et pris en charge par l’équipe MSF présente dans le camp de Mugunga III, à quelques kilomètres à l’ouest de Goma. Fin décembre, les équipes MSF ont assisté à une augmentation d’admission pour des traumatismes directement liés à ces actes de violence, portant à six la moyenne de consultations par jour.   
Malgré la vulnérabilité flagrante des populations et les conditions de vie précaires dans les camps, la sécurité des déplacés n’est toujours pas assurée de façon satisfaisante. « Le manque de sécurité dans les camps et les villages avoisinants est criant », commente Thierry Goffeau, chef de mission de MSF à Goma. « Les autorités compétentes en la matière et les leaders des différents groupes armés prétendent tous, sans exception, défendre les populations civiles. Ils doivent assumer leur responsabilité et s’assurer que les populations les plus vulnérables ne fassent pas l’objet de violence ou de représailles. »  
La présence renforcée de militaires et de groupes armés à proximité des camps de déplacés a créé une insécurité chronique où les viols sont monnaie courante. « Il faut que toutes les parties au conflit soient sensibilisées à la problématique du viol. Ce crime est banalisé par la fréquence de ces actes et l’impunité de leurs auteurs, trop rarement sanctionnés. Alors que peu de victimes osent porter plainte par peur des représailles », renchérit Thierry Goffeau.   
 
Le viol ou la mort 
 « J’étais partie chercher à manger dans les champs. Deux hommes armés en uniforme sont apparus et m’ont demandé de choisir entre la mort ou une relation sexuelle avec eux » rapporte une déplacée, victime de viol. Les témoignages se ressemblent, faisant allusion aux mêmes circonstances : agressée en proche périphérie des camps ou dans les villages voisins en allant chercher du bois ou de quoi se nourrir.   
Dans un autre cas de figure, l’agression survient à l’intérieur même du camp. Les quelques bouts de bois et les bâches en plastique qui constituent un abri ne sont pas une protection suffisante pour dissuader l’agresseur. « La violence est omniprésente ; c’est une violence généralisée de pouvoir, une sorte de loi du plus fort, la loi de celui qui est armé » explique Marie Jacob, psychologue pour MSF.   
Suite aux combats entre forces rebelles et gouvernementales de novembre dernier, plus de 100.000 personnes ont trouvé refuge dans les camps de déplacés autour de Goma. MSF est présente dans le camp de Mugunga III depuis fin novembre et offre des soins de santé primaire, organise le transfert des urgences médicales et assure la prise en charge des victimes de violence sexuelle. MSF travaille également dans les camps de Lac Vert, Mugunga I et Bulenga où les équipes prodiguent des soins médicaux, assurent le dépistage et le traitement de la malnutrition, effectuent des vaccinations de rougeole et construisent douches et latrines.   

jeudi 17 janvier 2013

RDC : 30,5 millions de dollars nécessaires pour soutenir l'assistance humanitaire au Nord-Kivu

(Goma-Genève, 17 janvier 2013): Les organisations humanitaires internationales et nationales demandent 30 millions de dollars américains pour couvrir les besoins humanitaires durant les prochains six mois dans la province du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC).  Le «Plan d’assistance du Nord-Kivu» a pour but d’aider quelques 590.000 personnes après les violences qui ont touché la province à la fin de l’année 2012 et couvre aussi bien les besoins d’urgence que de réhabilitation.
«Le Plan d’assistance du Nord-Kivu est notre réponse aux pertes et souffrances endurées par des milliers de personnes ces derniers mois. Nous voulons répondre immédiatement aux besoins les plus élémentaires des familles tout en restaurant leurs moyens de subsistance», a déclaré Barbara Shenstone, Chef du Bureau de la Coordination des affaires humanitaires (OCHA) en RDC. Ce plan fait partie d’un appel national de 892 millions de dollars qui sera lancé dans quelques semaines à Kinshasa.
Ce plan, d’une durée de six mois, initié en décembre, répond aux besoins d’urgence et de réhabilitation  à Goma et dans les territoires voisins de Masisi Centre et Kitchanga, les plus touchés par les récentes violences. La première phase vise à fournir une aide d'urgence pour tous les camps et sites de déplacés à travers des distributions générales d'aide, tout en favorisant le retour et l'évacuation des bâtiments publics. Les agences humanitaires fourniront par la suite une assistance aux populations retournées dans leurs milieux d’origine pour qu'elles reconstruisent leurs vies. Dans une troisième étape, les organisations humanitaires étudieront les solutions pour fournir une assistance plus complète aux personnes déplacées qui ont décidé de rester dans les camps et les sites.
Dans de nombreux camps et sites, l'eau potable est rare, ce qui a largement contribué à l’éclosion du choléra et d'autres maladies d'origine hydrique, contraignant les humanitaires à faire de la réhabilitation des infrastructures d’eau et d’assainissement une priorité. Le secteur de la santé cherche à réhabiliter les dispensaires et centres de santé, ainsi qu’à reconstituer les stocks de médicaments pillés. Une poignée de cliniques mobiles est en service à Goma.
Les agences humanitaires estiment qu'au cours de prochains mois, environ 320.000 personnes auront besoin d’aide agricole. Environ 13.000 enfants auront besoin d’une alimentation particulière pour lutter contre la malnutrition. Près de 300 écoles devront être réhabilitées pendant que 240 000 enfants auront besoin, entre autres, de cours de rattrapage, de matériel scolaire ainsi que d’activités psychosociales et récréatives pour atténuer les récents traumatismes.
Le plan d'assistance met également un accent sur la sécurité et la protection des civils, un domaine primordial pour la communauté humanitaire. Alors que les affrontements entre les combattants M-23 et l'armée congolaise ont diminué, l’insécurité demeure due notamment à une circulation à grande échelle d’armes, aux combats entre l’armée et d'autres milices armées, ainsi qu’aux tensions intercommunautaires.
«Bien que la situation à Goma reste calme mais tendue, de nouveaux déplacements ont lieu quotidiennement dans d’autres zones du Nord-Kivu, avec des milliers d’autres personnes en quête de sécurité dans la province voisine du Sud-Kivu. Nombreux sont ceux qui  risquent de mourir, de se blesser ou d’être recrutés de force ou abusés et notamment les enfants. Nous demandons à toutes les parties au conflit de protéger les civils et de respecter le droit international, afin que les humanitaires continuent à accéder aux personnes touchées et à les assister», a déclaré Barbara Beintein, représentante de l'UNICEF en RDC.
Le succès de ce plan dépend en grande partie d’un «climat sécuritaire sans violence et propice à la fourniture de l'aide», a dit Barbara Shenstone, ajoutant que toute dégradation de la situation sécuritaire serait « un sérieux coup aux efforts humanitaires».
Depuis avril 2012, environ 500.000 personnes ont été déplacées à cause du seul activisme du M-23, dont 150.000 depuis les violents combats qui ont eu lieu à la mi-novembre. Aujourd'hui, le Nord-Kivu abrite environ 914.000 personnes déplacées, la plus importante concentration de population déplacée interne du pays.