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vendredi 11 novembre 2011

Conseil de sécurité : Réunion au sujet des attaques de la LRA contre les civils en Afrique centrale


L'Onu doit redoubler d'efforts pour protéger les populations contre les actions de l'Armée de résistance du seigneur

(New York, le 11 novembre 2011) – Le Conseil de sécurité des Nations Unies discutera de la menace que constitue pour les populations civiles le groupe rebelle Armée de résistance du seigneur - Lord’s Resistance Army, Lra - le 14 novembre 2011, à l’occasion d’une présentation faite par le Département des affaires politiques de l'Onu et par le Bureau régional des Nations Unies pour l'Afrique centrale - Unoca -, récemment créé.
Établie à l’origine en Ouganda, la Lra est réputée depuis longtemps pour sa brutalité et les atrocités qu'elle commet. Depuis septembre 2008, elle a tué au moins 2.400 civils et en a enlevé plus de 3.500, dont de nombreux enfants, dans une région reculée située aux confins du nord de la République démocratique du Congo - Rdc -, de la République centrafricaine - Rca - et du Sud-Soudan. Pour la seule année 2011, des informations font état jusqu'à présent de 254 attaques de la Lra, lors desquelles au moins 126 civils ont été tués et 368 autres ont été enlevés. Plus de 440.000 personnes ont dû fuir leurs foyers et beaucoup de ces personnes déplacées ont un accès très limité à l'aide humanitaire.
Bien que des missions de maintien de la paix de l'Onu aient été déployées en Rdc et au Sud-Soudan et qu'une mission de consolidation de la paix soit à l'œuvre en Rca, les moyens consacrés à l'aide aux populations civiles qui sont vulnérables aux attaques de la Lra sont très réduits. Ceci est dû en partie à des priorités concurrentes. La mission de l'Onu en Rdc, la Monusco, ne dispose que de 1.200 Casques bleus dans cette région, soit moins de 5 % de ses effectifs. La mission de l'Onu au Sud-Soudan, la Minuss, en compte encore moins.

Le 14 octobre, le président des États-Unis, Barack Obama, a annoncé l'envoi de 100 conseillers militaires américains en Afrique centrale pour soutenir les efforts militaires régionaux visant à mettre fin à la menace de la LRA et à améliorer la protection des civils.
« Les gens qui vivent dans les régions affectées par la Lra se sentent abandonnés et oubliés par l'Onu et par leur propre gouvernement », a déclaré Anneke Van Woudenberg, chercheuse senior auprès de la division Afrique de Human Rights Watch. « Le déploiement de conseillers militaires américains peut contribuer à protéger les civils, mais ces conseillers ne peuvent y parvenir à eux seuls. Le Conseil de sécurité des Nations Unies doit faire beaucoup plus pour protéger les personnes menacées par la Lra. »
Lors d'un atelier à Dungu, dans le nord de la Rdc, organisé à la mi-octobre par Human Rights Watch et la Commission Diocésaine pour la Justice et la Paix, 20 groupes de la société civile en provenance de toutes les régions affectées par la LRA ont fait part de leur préoccupation de voir la poursuite des attaques et l'absence de protection des civils par les Nations Unies et par leurs gouvernements.
Dans des lettres adressées à leurs gouvernements et au président Obama, les activistes des sociétés civiles locales se sont félicités de l'annonce du gouvernement américain. Ils ont toutefois insisté sur le fait que ce déploiement de conseillers militaires ne sera efficace que si les gouvernements de la Rca, du Sud-Soudan et de la Rdc reconnaissent la menace permanente que représente la Lra pour les civils dans la région, et s’engagent pleinement à coopérer avec les efforts régionaux et internationaux pour protéger les civils.
Ils ont également appelé les Nations Unies à déployer davantage de forces de maintien de la paix, en particulier dans la zone reculée du Bas Uélé en Rdc, où la Lra est active et où il n'y a aucun Casque bleu de l'Onu.
« Le gouvernement américain est en train de prendre des mesures pour nous aider, mais nos propres gouvernements et l'Onu semblent sourds à nos appels de détresse », a déclaré l'abbé Benoît Kinalegu, directeur de la Commission Diocésaine pour la Justice et la Paix à Dungu. « Il faut que les présidents de nos pays ainsi que les Nations Unies intensifient leurs efforts pour mettre fin aux attaques dont nous et nos enfants sommes victimes. »

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