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lundi 29 mai 2023

Deux morts et des blessés dans une attaque contre une patrouille des éco-gardes à Nyamusengera dans le Nord-Kivu

La Direction Provinciale de l'Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) a annoncé le 28 mai 2023 une attaque contre une patrouille des éco-gardes du Parc National des Virunga survenue dans la matinée du 28 mai 2023 à Nyamusengera près de la Rwindi dans le territoire de Rutshuru.

Cette attaque attribuée par plusieurs sources concordantes aux hommes du groupe armé Mai-Mai Kabido, vient malheureusement de coûter la vie à deux éco-gardes qui ont été touchés par balle et ont succombé de leurs blessures. Il s'agit notamment de Kakule Nzonda Djiku et Daniel Ngerageze Kamuzungu. Cette attaque intervient 10 jours seulementaprès celle intervenue en territoire de Lubero ayant couté la vie à 3 éco-gardes et un personnel civil près d'Ivingu dans le Territoire de Lubero.

L'ICCN dénonce ces attaques criminelles et rappelle que son personnel commis à la conservation de la nature n'a pas une mission belligérante. Il appelle les autorités politiques et militaires au niveau local et national à s'impliquer davantage sur cette question afin de faire cesser ces actes meurtriers qui endeuillent des familles congolaises dont les enfants se sont engagés pour une cause noble.

L'ICCN présente ses condoléances aux familles, amis et connaissances des défunts et réitère sa détermination à poursuivre son action en vue de protéger l'intégrité du Parc National des Virunga au profit des communautés locales et y faire régner l'autorité de l'Etat conformément à sa mission.

Précipitation dans la désignation des présumés criminels

« C'est avec des larmes aux yeux que nous adressons nos condoléances aux familles de victimes de la barbarie de présumés braconniers qui ont tendu une embuscade aux éco-gardes de l'ICCN qui faisaient la patrouille en plein Parc National de Virunga précisément à Nyamusengera. Cette attaque a eu lieu le long de la rivière Rutshuru à une dizaine de kilomètres de Mai ya moto.

L'ICCN a publié quelques heures après l'incident un communiqué pointant du doigt la milice locale de Wazalendo dirigée par le général autoproclamé Kabido d'être auteur de cette attaque. Selon un activiste des droits de l’homme de Rutshuru, Aimé Mukanda, le Parc National de Virunga est devenu le bastion de rebelles terroristes du M23 en commençant par Sabinyo jusqu'à Nyamusengera et même dans le Busendo.

« Cette zone est sous contrôle de M23 qui a son Quartier général à Mabenga. En pointant du doigt les miliciens de Wazalendo de Kabido quelques minutes après l'incident, l'ICCN voulait cacher quoi ? Il aurait fallu que des enquêtes sérieuses soient diligentées pour dénicher les vrais auteurs de cet acte ignoble et que les coupables soient traduits devant les instances judiciaires compétentes ».

Cette attaque survient moins de 10 jours après que les éco-gardes de l'ICCN aient été une fois encore victimes d'une autre attaque dans le territoire de Rutshuru causant 4 morts dans le territoire de Lubero à Ivingu.

« Depuis Novembre 2021, les terroristes du M23 occupent une grande partie du Parc National de Virunga dont plusieurs gorilles congolais sont aujourd'hui au Rwanda et l'exploitation du charbon sauvage se porte bien par les rebelles du M23 en outres le Parc National de Virunga regorgent plusieurs espèces d'arbres rares d'où ces arbres sont aujourd'hui exploités par les M23 spéciale aux alentours de Kibumba. Tous les actes de barbarie sont aujourd'hui l'œuvre de rebelles du M23 sur toute l'étendue de cette partie de la RDC contrôlée par ces terroristes », a fait remarquer Aimé Mukanda. 

L'ICCN ne devrait pas se limiter à enterrer les éco-gardes qui sont tués en plein service. Aimé Mukanda Mbusa souhaite qu’il prenne en charge les enfants et les épouses des éco-gardes tués. Car, la majorité de ces éco-gardes qui ont été tués par des présumés braconniers sont tous jeunes et parfois et nouveaux mariés. 


mardi 23 mai 2023

République démocratique du Congo : en 2022, baisse des violations et atteintes aux droits de l’Homme mais hausse du nombre de victimes en Ituri

Un rapport annuel publié aujourd'hui par la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONSUCO) révèle qu’en 2022, il y a eu une réduction de 21 % des violations et atteintes aux droits de l’homme dans la province de l'Ituri, dans l'est de la République Démocratique du Congo par rapport à 2021, mais les attaques contre les civils ont fait plus de victimes.

 “Cette réduction des violations et des atteintes en 2022 par rapport à l'année précédente est attribuable aux efforts des autorités nationales avec le soutien de la MONUSCO et de l'armée ougandaise », a déclaré Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire général en RDC et Cheffe de la MONUSCO. 

« Cependant, c’est avec regret qu’il a été documenté au moins 1.089 victimes d’exécutions sommaires (786 hommes, 165 femmes et 138 enfants), une augmentation de 28 % par rapport à l'année précédente. Je condamne avec la plus grande fermeté ces attaques contre la population civile dans la province de l'Ituri et exhorte les autorités congolaises à traduire les auteurs en justice. Je réitère également l'engagement de la MONUSCO à contribuer à ces efforts », a-t-elle déclaré. 

Le rapport indique que la majorité des exécutions ont été perpétrées par des membres des groupes armés ADF, CODECO et Zaïre. La restriction de l'accès humanitaire a poussé les organisations humanitaires à fermer leurs bureaux ou à suspendre leurs opérations dans la province. Ce qui empêche les populations de recevoir l’assistance humanitaire, note le rapport. Il indique qu'il y a eu 40 incidents de sécurité affectant directement le personnel ou les biens humanitaires dans la province entre janvier et décembre 2022. Au moins trois travailleurs humanitaires ont été tués, quatre blessés et quatre enlevés au cours de l'année. 

En outre, au moins six sites de déplacés internes ont été attaqués, quatre par des membres de la CODECO et deux par des auteurs non identifiés, entraînant la mort d'au moins 126 déplacés internes, dont au moins 37 enfants. Il y a également eu 19 attaques contre des écoles et 11 contre des hôpitaux au cours de l'année, toutes perpétrées par des membres de groupes armés. Ce qui réduit encore plus les services sociaux de base fonctionnels dans la province. 

Les autorités congolaises ont pris des mesures pour lutter contre les groupes armés et protéger les civils. Une stratégie d'engagement des membres des groupes armés dans le processus de paix, notamment à travers le Programme de démobilisation, désarmement, relèvement communautaire et stabilisation (P-DDRCS) a été initiée au deuxième trimestre de 2022. 

Cependant, le retard dans sa mise en œuvre a ébranlé la confiance des populations locales et des groupes armés. « Je salue la tenue de consultations nationales sur la justice transitionnelle dans la province du Bas-Uélé et appelle les autorités à les tenir également dans les autres provinces, en vue de développer une politique nationale holistique et centrée sur les victimes », a ajouté Bintou Keita. « Je réitère l'appel du Secrétaire général de l'ONU aux groupes armés pour qu'ils déposent les armes et rejoignent le P-DDRCS. J'appelle également les autorités à mettre en œuvre la justice transitionnelle", a-t-elle conclu.

lundi 22 mai 2023

Marche contre l'opposition : la CENCO charge l'Udps et la police


1. La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), à travers sa Commission Justice et Paix, a déployé des moniteurs pour suivre les marches pacifiques organisées ce samedi 20 mai courant dans la ville de Kinshasa par les formations politiques aussi bien de la majorité au pouvoir que de l’opposition politique. Ces moniteurs ont été déployés sur tous les itinéraires prévus à cet effet.

2.   La CENCO déplore le fait que le Gouvernement de la ville de Kinshasa a autorisé ces marches le même jour et pratiquement aux mêmes heures, surtout le fait d’avoir changé verbalement l’itinéraire prévu par l’Opposition politique à peine 24 heures avant. Ce qui frise une provocation dans la mesure où ce changement était de nature à perturber la planification des organisateurs.

3.   La CENCO est écœurée de constater que beaucoup de manifestants ont marché avec les armes blanches (machettes, bâtons, pierres…) au vu et au su de la Police sans être interpellés. Pire encore, certains éléments de la Police nationale étaient porteurs des mêmes outils de violence qu’ils échangeaient visiblement avec des individus en tenue civile, dont certains portaient le dorsal B.S.U ou Brigade Spéciale de l’UDPS, Force du progrès. Avec une telle complicité affichée publiquement, on se demande si cette Brigade Spéciale n’est pas une milice officiellement entretenue.

4. Le comble de tout c’est la répression ignoble et sauvage que les forces de l’ordre et leur milice complice ont infligée aux manifestants y compris aux mineurs trouvés sur leur chemin. Dans la réalisation de leur œuvre macabre, ils n’ont pas hésité de tirer à balle réelle, visant même le véhicule d’un leader politique.

5.   La CENCO condamne avec la dernière énergie toutes ces monstruosités décrites ci-dessus ainsi que la violence qui s’en est suivie, d’où qu’elle vienne. Elle attend des autorités compétentes des actions concrètes, au-delà des promesses médiatiques d’enquêtes et de justice (auxquelles nous sommes habitués et qui demeurent souvent sans suite), pour mettre hors d’état de nuire toute cette série des malfrats facilement identifiables.  Nous avons grandement besoin des forces de l’ordre au front pour sécuriser le Pays et non pour brimer la population dans les villes.

6. La CENCO exhorte le Peuple Congolais de ne pas céder à la peur face à la barbarie organisée pour l’intimider. Si rien n’est fait pour garantir ses droits fondamentaux, il devra bientôt exercer son pouvoir pour sanctionner tous les incompétents.

7. Puisse la Vierge Marie, Reine de la Paix, intercéder pour la RDC et ses habitants.

 

Fait à Kinshasa, le 21 mai 2023 

                                                     Mgr Donatien NSHOLE

                                             Chapelain de Sa Sainteté le Pape

                                             Secrétaire Général de la CENCO 

jeudi 18 mai 2023

Le Dr Jean-Jacques Muyembe-Tamfum récompensé par l’OMS pour son engagement de toute une ve en faveur de la santé

Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, remettra deux prix pour l’ensemble des réalisations afin de reconnaître les contributions exceptionnelles à la promotion de la santé mondiale lors de la séance d’ouverture de haut niveau de la 76ème de l’Assemblée mondiale de la Santé.

Le Prix des leaders mondiaux de la Directrice générale, créé en 2019, sera décerné à Jean-Jacques Muyembe-Tamfum et Peter Piot. Les deux récipiendaires sont d’éminents scientifiques et des chefs de file en santé publique qui ont participé de près à la découverte de la maladie à virus Ebola avant d’accéder à des postes de direction en santé mondiale. Le prix rend hommage à l’ensemble de leurs réalisations en santé publique.

Le professeur Muyembe-Tamfum de la République démocratique du Congo (RDC) est reconnu pour son innovation, son leadership et ses contributions novatrices à la gestion et au traitement de maladies telles que la maladie à virus Ebola. Il a joué un rôle essentiel dans l’amélioration des résultats en matière de santé en République démocratique du Congo, dans la région africaine et dans la communauté mondiale. Le professeur Muyembe-Tamfum est directeur général de l’Institut national de recherche biomédicale de la RDC à Kinshasa, professeur titulaire de microbiologie à la faculté de médecine de l’Université de Kinshasa et premier président de l’Académie congolaise des sciences.

Le professeur Muyembe-Tamfum faisait partie de l’équipe qui a découvert le virus Ebola Zaïre lors de la première épidémie enregistrée en 1976, dans la province de l’Équateur, au nord de la RDC. Plus tard, il a contribué à la conception de l’un des premiers traitements efficaces contre le virus et au déploiement de vaccins expérimentaux contre la maladie à virus Ebola. Il a travaillé sans relâche pour renforcer les capacités scientifiques de la République démocratique du Congo, en établissant de multiples installations de recherche dans le pays, et a joué un rôle clé avec l’OMS dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Le professeur Piot de Belgique est reconnu pour son leadership extraordinaire dans la réponse à l’épidémie de VIH/sida et à d’autres défis importants en matière de santé mondiale. Il a joué un rôle essentiel dans le lancement d’initiatives majeures en matière de santé mondiale telles que l’ONUSIDA, le Fonds mondial et d’autres, qui ont amélioré les résultats en matière de santé dans le monde entier. Sous sa direction, l’ONUSIDA est devenu le principal défenseur de l’action mondiale contre le sida, menant également la réforme de l’ONU en réunissant 10 organisations différentes des Nations Unies.

Le professeur Piot a également joué un rôle dans la découverte antérieure du virus Ebola et dans l’endiguement de la première épidémie connue, en participant à des enquêtes épidémiologiques sur le terrain.

Il a présidé un certain nombre d’initiatives de haut niveau, occupé de nombreux postes consultatifs de haut niveau, notamment sur la COVID-19, et a reçu de nombreux prix. Le professeur Piot est conseiller spécial du président de la CE, professeur de santé mondiale et ancien directeur de la London School of Hygiene & Tropical Medicine.

« Ces personnes exceptionnelles incarnent le dévouement de toute une vie, un plaidoyer incessant, un engagement en faveur de l’équité et un service désintéressé de l’humanité et de la santé des populations », a déclaré le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus. « En cette période de multiples situations d’urgence, de crises sanitaires et de conflits, nous reconnaissons que le leadership en santé publique et en science est plus important que jamais pour faire progresser la santé mondiale. Nos lauréats incarnent aujourd’hui cette passion. »

« Leurs histoires et leurs succès combinés montrent à quel point le monde a progressé en termes de collaboration aux niveaux mondial, régional et national pour renforcer la préparation, la réponse et la résilience aux urgences sanitaires. Ces scientifiques exceptionnels continueront de nous inspirer chaque jour », a-t-il ajouté.

La cérémonie de remise des prix s’inscrit dans le cadre de la séance d’ouverture de haut niveau de la 76ème Assemblée mondiale de la Santé qui se tiendra le dimanche 21 mai 2023 à Genève.

 


jeudi 11 mai 2023

La Mission d’Observation Electorale CENCO-ECC relève un risque élevé de ne pas trouver un consensus sur le fichier électoral

La Mission d’Observation Electorale CENCO-ECC (MOE CENCO-ECC) a publié un communiqué le 10 mai 2023 signé par le Révérend Eric Nsenga et Mgr Donatien Nshole en rapport avec le processus électoral en cours. Selon cette Mission, la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a, en date du 8 mai 2023, rendu public l’Avis d’appel à candidatures concernant la Mission d’audit externe du fichier électoral 2022-2023 de la RD Congo, faisant ainsi suite à son Communiqué de presse N°022/CENI/2023 du 05 mai 2023.

La MOE CENCO-ECC rappelle que la constitution d’un fichier électoral fait souvent l’objet de moult controverses dans la plupart d’Etats d’Afrique. En RD Congo, les opérations d’identification et enrôlement des électeurs n’ont pas échappé à cette réalité, au regard des conditions dans lesquelles elles se sont déroulées et les prises de positions de certains acteurs politiques et ceux de la société civile.

L’audit externe d’un fichier électoral fait partie de bonnes pratiques électorales. Beaucoup d’Etats africains où il y a méfiance entre les acteurs politiques et le déficit en confiance du public au processus en font recours. Il est normalement conduit par une Organisation ou un Organisme indépendant sélectionné dans la transparence, conformément aux principes d’Avis d’appels à candidatures et au cahier de charge de l’OGE.

L’audit du fichier électoral a permis à plusieurs Etats d’obtenir un consensus autour des listes des électeurs et de restaurer la confiance du public au processus électoral ainsi qu'aux résultats qui en ont résulté, ce dont la CENI et le processus électoral en RD Congo ont besoin aujourd’hui.

Le Point 17 de l’Appel à Candidature de la Mission d’Audit externe publié par la CENI indique clairement que la Centrale électorale va recruter des consultants qu’elle-même va organiser pour conduire l’audit du fichier constitué par elle-même (CENI). En outre, le Point 14 permettra à la CENI de censurer la méthodologie de l’audit (elle doit la valider) et le rapport qui en résultera (elle doit l’approuver).

Ces dispositions sus-évoquées sont par ailleurs en contradiction avec une autre du Point 17 qui voudrait qu’aucune partie prenante ne soit en situation de conflit d’intérêt. En revanche, la durée de 6 jours semble insuffisante pour analyser le cadre juridique et règlementaire dont toutes les procédures y afférentes, évaluer l’unicité de chaque électeur de l’échantillon (quelle qu’en soit la taille), évaluer l’inclusivité, l’exactitude et l’exhaustivité du fichier, et rédiger les différents rapports.

Il ressort de ce qui précède que l’équipe qui sera mise en place par la CENI ne sera pas indépendante et son rapport pourrait être orienté ou manipulé. En conséquence, il y a risque élevé de ne pas trouver un consensus sur le fichier électoral, la méfiance entre les acteurs politiques va être renforcée et la confiance du public au processus électoral va de plus en plus se détériorer. In fine, la crédibilité du processus électoral et des résultats qui en résulteront sera de plus en plus entamée

La MOE CENCO-ECC prévient la CENI et l’ensemble des parties prenantes que si le processus d’audit externe du fichier est mené comme tel, il y a lieu de craindre la radicalisation du doute sur la sincérité du processus électoral et créer ainsi les conditions de contestations des résultats des scrutins attendus. La CENI aura ainsi manqué une de bonnes occasions pour crédibiliser ce processus. Il est donc de l’intérêt de la CENI et du processus électoral lui-même qu’un Organisme indépendant expérimenté sur la matière soit identifié et invité pour réaliser, en impliquant quelques experts nationaux, ce travail dans les délais convenables, respectant les conditions qui préservent la souveraineté nationale, sans offenser l’indépendance dudit organisme.

La MOE CENCO-ECC annonce la publication de son rapport final sur l’inscription des électeurs pour le lundi 15 mai 2023 prochain. Elle attend encore les réponses à son questionnaire soumis lors des Journées portes ouvertes et réitère sa demande à la CENI consistant à la convocation d’un Cadre de concertation où certaines préoccupations liées aux opérations d’identification et d’enrôlement des électeurs devraient être traitées.


Les Plantations et Huileries du Congo totalisent leur 112ème anniversaire

Les Plantations et Huileries du Congo (PHC) célèbrent le 11 mai 2023 leur 112ème année de production d'huile de palme en République Démocratique du Congo. Fondées en 1911, les PHC sont aujourd’hui la plus grande entreprise de production industrielle d’huile de palme de la RDC et jouent un rôle clé dans l'économie congolaise en fournissant plus de 7 500 emplois dans les zones rurales du pays. Plus d'un siècle après sa création, l'entreprise a renforcé sa position dans le secteur grâce à une transformation organisationnelle initiée en 2021 par un leadership congolais, favorisant l'adoption de nouvelles approches innovantes et le recrutement d'une main-d'œuvre diversifiée et qualifiée.


Sous la nouvelle direction de Madame Monique Gieskes, les PHC réinventent leur approche opérationnelle, en mettant l'accent sur la valeur des employés et en s'engageant à leur fournir des conditions de travail sûres et saines, garantissant à la fois le succès des employés et celui de l'entreprise. En 2022, les PHC ont célébré la production de plus de 60.000 tonnes d'huile de palme, soit une augmentation de 35 % en deux ans. 

Au-delà des avancées managériales, le 112ème anniversaire de la société souligne également l’engagement des PHC envers les communautés locales dans les provinces de la Tshopo, de la Mongala et de l'Équateur où elles opèrent. Conformément à sa vision de créer une prospérité partagée grâce à l'agrobusiness, la société a déjà construit 19 écoles, 9 centres de santé, et plus de 70 forages au profit des communautés locales.

En outre, la société fournit des soins médicaux de qualité à plus de 150 000 personnes grâce à ses installations médicales privées, dont 4 hôpitaux, 3 centres de santé et 18 dispensaires. En célébrant ses 112 ans, la société se réjouit de poursuivre ses efforts en vue de réaliser le potentiel du secteur agro-industriel congolais et de concrétiser la revanche du sol sur le sous-sol. 


« La nouvelle vision de l’entreprise donne lieu à… un recadrage et un recentrage qui place l’intérêt des fils et des filles du Congo au centre des intérêts de l’entreprise. C’est-à-dire produire au Congo, pour le Congo et par les Congolais », a déclaré Madame Monique Gieskes, Directeur Général des PHC
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samedi 6 mai 2023

25 personnes notamment des étrangers interpellées à Bukavu pour trafic illicite et fraude des minerais

25 personnes dont des étrangers et des Congolais de différents services de l’Etat ont été présentées le 5 mai 2023 à Kinshasa par le Service de renseignements militaires aux membres du gouvernement dont la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, la ministre des Mines Antoinette Samba, le ministre des Finances Nicolas Kazadi. Ces personnes ont été arrêtées à Bukavu au Sud-Kivu le 1er mai 2023 lors d’une opération menée par le Service des renseignements militaires. Elles sont impliquées dans le trafic illicite et la fraude des minerais. C’est ce qu’a déclaré le porte-parole des Forces armées de RDC, le général Sylvain Ekenge.


Rose Mutombo Kiese, Ministre d'Etat, ministre de la Justice 

La ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, a félicité le Service des renseignements militaires qui a abattu un travail de titan en peu de temps. Ces résultats sont l’aboutissement d’un seul jour de travail. Si on prend plus de temps, on aura plus que ça. Elle a lancé un message à tout le monde notamment aux services de l’Etat que ceux qui continueront à soutenir les criminels économiques et complices seront sanctionnés.

« Je salue ce travail puisque ça va tout droit dans la vision du chef de l’Etat qui voudrait que toutes les richesses soient contrôlées et vendues par la voie officielle. Aujourd’hui, nous avons un échantillon. Ces criminels seront sanctionnés au niveau de la justice. Nous espérons que ça va donner la leçon à tous ceux qui sont dans nos frontières en train de commettre des crimes économiques dans notre pays ».

La ministre des Mines, Antoinette Samba, a commencé par remercier le chef de l’Etat pour sa vision de faire bénéficier les Congolais des ressources de substances minérales de la RDC. Elle a également félicité le service de renseignements militaires pour le travail abattu. « Nous ne cessons de le décrier au quotidien. Nous avons consacré dans la loi minière la transparence du puits d’exploitation minière au consommateur final. Chaque jour qui passe, les comptoirs agréés au sein du ministère des Mines n’exportent pas officiellement. Du coup, la RDC en une année a capté plus ou moins 23 kg par an. Heureusement qu’aujourd’hui la RDC exporte plus ou moins 100 kg par an. Nous lançons un message à tous les opérateurs miniers dans nos provinces qui exploitent non seulement l’or mais d’autres produits miniers de pouvoir se ranger du bon côté de la loi. Nous allons continuer de lutter contre la fraude minière avec le soutien de service de renseignements militaires ».


Antoinette Samba, Ministre des Mines

Le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a également félicité tous les services de l’Etat et des Forces armées dont la collaboration a permis d’arriver à ce résultat. « Nous sommes en train de voir comment nos services ont pu donner une réponse efficace pour couper l’herbe sous les pieds de tous les trafiquants qui alimentent tous les groupes armés et l’insécurité à l’Est de la RDC. Il s’agit d’une grande avancée dans la lutte contre le blanchiment des capitaux. Nous ne pouvons que nous réjouir de ce résultat. Nous demandons à tous les services de l’Etat à tous ceux qui ont choisi la RDC comme terre d’asile pour vivre et travailler d’être du bon côté de l’histoire. Celle qui est en train de s’écrire en ce moment dans notre pays ».


Nicolas Kazadi, Ministre des Finances


mercredi 3 mai 2023

Président de l’UNPC, Gaby Kuba : « La dépénalisation partielle est un piège qui nous est tendu par l'Etat car nous ne serons pas à l’abri de certains ennuis »

Excellence Monsieur le Président de la République Chef de l'Etat,

Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités respectifs,

Nous célébrons ce 3 mai 2023 le trentième anniversaire de la Journée mondiale de la liberté de la presse sous le thème : "Liberté d'expression comme moteur de tous les droits de l'homme". Une journée instaurée par l’UNESCO depuis la Déclaration de Maputo. Au niveau national, nous avons adapté le thème comme suit : "Liberté d'expression à l'épreuve de la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo : Nouvelle loi sur la presse pour une nouvelle dynamique".

Notre thème national tient compte du nouveau cadre légal et du contexte sécuritaire du pays. La nouvelle loi sur la presse était le vœu de chacun de nous lors des États généraux de la Communication et Médias tenus l'année dernière. Nous étions tous unanimes pour la modification de la loi de 1996 dont plusieurs dispositions étaient devenues désuètes au regard de l'évolution de la société et des innovations technologiques. Cette loi, appelée "Loi Muyaya" apporte une nouvelle dynamique et renforce la liberté de la presse. Elle consacre un chapitre sur les médias en ligne, aborde le statut des médias communautaires et associatifs et accorde une place de choix à la viabilité économique des médias. A défaut d'obtenir la dépénalisation totale des délits de presse, nous n’avons obtenu qu’une dépénalisation partielle en attendant la ‘’salubrité médiatique’’ prônée par le Président de la République Félix Tshisekedi. Je tiens donc à féliciter tous ceux qui ont travaillé pour cette nouvelle loi.

 Excellence Monsieur le Président de la République Chef de l'Etat,

Mesdames et Messieurs,

Nous ne sommes pas encore arrivés au bout du tunnel malgré la promulgation de la nouvelle loi sur la presse. La dépénalisation partielle est un piège qui nous est tendu par l'Etat car nous ne serons pas à l’abri de certains ennuis. La prudence s’impose. Nous devons donc être plus responsables dans l'exercice du métier en respectant notre code d'éthique et de déontologie ainsi que les lois du pays. La liberté et la responsabilité sont indissociables. C'est pourquoi la ‘’salubrité médiatique’’ est un vaste chantier sur lequel nous devons déployer beaucoup d'énergie. Et, les pouvoirs publics doivent prêcher par l'exemple en cessant de légaliser, d'adopter et de légitimer les moutons noirs qui ont aujourd'hui pignon sur rue plus que les vrais journalistes. Ils sont décriés autant qu'ils sont adulés. On ne résout pas le problème avec ceux qui en tirent profit.

Nous rappelons au Gouvernement, son engagement de financer le congrès extraordinaire de l'Union Nationale de la Presse du Congo, conformément aux recommandations des États généraux. L’UNPC a déjà donné le go avec la réunion de son Comité directeur, financée par Internews l’année dernière à l’issue des Etats généraux. Ce congrès vise des réformes. De l'assainissement de la corporation des journalistes, dépend aussi la réussite du Gouvernement dans le secteur. En outre, pour une bonne appropriation de la "Loi Muyaya’’, il faut la vulgarisation. C'est ainsi que nous demandons à l'Etat de nous transmettre la version définitive publiée dans le Journal officiel afin d'éviter toute spéculation. Aussi, l'UNPC sollicite-t-elle l'appui du Ministère de la Communication et d'autres partenaires pour la vulgarisation de ladite loi. 

Excellence Monsieur le Président de la République Chef de l'Etat,

Mesdames et Messieurs,

La RDC fait face à des guerres à répétition depuis plus de 25 ans. Cette situation n'est guère reluisante pour la liberté de la presse. C'est ici l'occasion pour l'UNPC d'exprimer son soutien à tous ses membres ayant abandonné leurs rédactions à cause de l'agression orchestrée par le M23. Nous avons une pensée pieuse pour ceux qui sont morts dans l'exercice de la profession et dont leur seul péché n’a consisté qu’à donner l'information au public. Les ennemis de la République les ont considérés comme des témoins gênants. D'où, les assassinats et le mauvais traitement. Le déplacement massif des journalistes des entités occupées par le Rwanda dans l'Est du pays et l'interruption des émissions de la radio Top Congo sont des illustrations de la cruauté vis-à-vis de notre presse. La tragédie au Kivu impacte négativement notre presse. Et tout cela, sous le regard complice, passif et complaisant du monde entier.

Entre-temps, les observateurs et autres spécialistes du Congo sont sur les rapports et les décomptes pour placer la RDC dans tel ou tel classement, alors qu'ailleurs, une simple interpellation d'un journaliste est un tsunami qui suscite la mobilisation générale. Deux poids, deux mesures ! Chers confrères journalistes, Il n'y a pas d'incompatibilité entre la défense de la patrie et le journalisme. La liberté a des limites. La RDC traverse une période difficile. Notre presse est impérativement appelée à se désolidariser et à quitter des cercles complotistes. Il faut qu'elle refuse catégoriquement de relayer des infox, des campagnes de diabolisation et des fake news sur la situation sécuritaire du pays. 

La presse nationale comme étrangère doit cesser de manipuler l'opinion et les esprits pour ne pas faire le jeu de l'ennemi. Convertissez-vous et retirez vos micros, vos caméras et vos plumes de la conspiration contre la RDC. 2023, est une année électorale. La bataille sera rude entre les politiciens. Ces derniers se servent toujours des médias. Et surtout qu'ils les contrôlent. Aux journalistes de faire le choix entre le mercenariat politique et l'information. L'UNPC réitère sa position de désapprouver tout activisme politique des journalistes, tout discours haineux ou xénophobe et toute délinquance médiatique. Le nouveau variant du journalisme congolais, sous couvert du journaliste d'opinion ou d'analyste politique, actuellement en vogue, est invité à revisiter son mode opératoire. 

Je vous remercie.