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mercredi 9 novembre 2011

L’Asadho demande au Procureur près la Cour Pénale Internationale de s’intéresser aux événements qui se passent en Rdc


L’Association Africaine  de défense des Droits de l’Homme - Asadho - qui assure l’observation  de la campagne électorale en République Démocratique du Congo  demande au Procureur Près la Cour Pénale Internationale - Cpi - de s’intéresser aux actes de violence et  appels à la haine  tribale qui  accompagnent  la campagne électorale lancée depuis octobre 2011.
 Les événements ci après le démontrent :
-  en  date du 28 octobre 2011 à Mbuji-Mayi, dans la Province du Kasaï Oriental, une manifestation des membres de l’opposition politique soutenant M. Etienne Tshisekedi de l’Udps a été violemment réprimée par les gardes  de corps du Gouverneur de la province, M. Alphonse Ngoy Kasanji.  Cette répression s’est soldée par la  mort de deux enfants, une jeune fille 9 ans et un jeune garçon de 14 ans, et plusieurs militants de l’Udps ont été arrêtés.
-  en date du 4 novembre 2011, à Kisantu au Bas-Congo  le siège de l’interfédéral de l’Udps a été incendié par des personnes non autrement identifiées.
-  en date du 5 novembre 2011, lors  de sa caravane motorisée organisée à Lubumbashi pour lancer leur campagne électorale, les militants de l’Udps  sont passés sur l’avenue de la Digue où est située la permanence  de l’Unafec.  A ce niveau, ils ont été attaqués par les militants de l’Unafec qui ont considéré ce passage près de leur permanence comme étant une provocation. Les échauffourées qui s’en étaient suivies se sont soldées par la destruction de la permanence de l’Unafec et  plusieurs personnes ont été grièvement blessées dont M. Kabeya.
- en date du 6 novembre 2011 et en guise des représailles, les militants de l’Unafec ont aussi attaqué  la permanence de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social - Udps - située sur l’avenue Kasa-Vubu dans la commune de Lubumbashi, alors que les militants de ce parti politique pleuraient leur collègue M. Kabeya qui a succombé à ses blessures.
-  en date du 7 novembre 2011, sur les antennes de la Radio France International - Rfi -,  M. Gabriel Kyungu a fait une déclaration selon laquelle, les sièges à la représentation nationale - Assemblée nationale octroyés à chaque province doivent être occupés par les originaires de provinces. Cette déclaration est de nature à attiser la haine tribale à l’égard des candidats non originaires et, à remettre en cause la concorde et la cohésion nationales.
-  à la même date, sur les antennes de la Radio Lisanga Télévision,  M. Etienne Tshisekedi a fait une déclaration aux termes de laquelle il s’est autoproclamé Président de la République Démocratique du Congo. Cette déclaration est de nature à mettre en péril le processus électoral en cours et, à conduire à la contestation des résultats de l’élection présidentielle et à la violence si l’opposition ne la gagnerait pas.
L’Asadho craint que la République Démocratique du Congo connaisse, avant ou après les élections, de graves violations des droits de l’Homme liées aux élections  comme cela a été le cas au Kenya et en Côte d’Ivoire.
Face à ce qui précède, l’ASADHO recommande :
Au gouvernement de la République Démocratique du Congo
-  de prendre des mesures pour que toute personne de la Majorité Présidentielle ou de l’opposition qui commettrait des crimes relevant de la Cour Pénale Internationale, pendant la campagne électorale ou après les élections, soit mise à la disposition de la Cour Pénale Internationale.
Au Procureur près la Cour Pénale Internationale
- de  rappeler aux hommes politiques congolais  que  les actes de violence actuels  risquent de conduire  à la  commission de crimes relevant de la compétence de la Cpi ;
-  dans le cas où de tels crimes se commettraient, d’ouvrir des enquêtes contre leurs auteurs, qu’ils soient de la Majorité Présidentielle ou de l’opposition.
Fait  à Kinshasa, le 9 novembre 2011

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