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vendredi 30 décembre 2016

« Le dialogue est opaque du fait que les participants à ces discussions ne maîtrisent rien de dessous de carte de l’accord secret entre les deux metteurs en scène »

La Dynamique Chrétienne pour la défense des Droits Humains et de l’Environnement , « DCDHE », piloté par Coordonnateur national Me Carlos Mupili félicite la médiation de dernière chance de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo « CENCO » dont les évêques ont joué un rôle très exaltant pour ramener le groupe des Congolais de l’accord politique de la Cité de l’Union Africaine et celui de cahier de charges de conclave de Rassemblement à harmoniser les divergences politiques et juridiques afin d’éviter que le sang coule de nouveau comme aux manifestations des 19 et 20 septembre 2016.
Cependant, ce nouveau dialogue qui a des mérites pour avoir fait traverser la RDC de la date fatidique du 19 décembre 2016 sans dégâts humains que matériels, démontre des faiblesses éloquentes :
1-   L’opacité de dialogue : Ce dialogue est opaque du fait que les participants à ces discussions ne maitrisent rien de dessous de carte de l’accord secret entre les deux metteurs en scène : S.E.M Joseph Kabila et S.E.M Etienne Tshisekedi. Ce sont des adversaires aux yeux bandés qui mènent un combat pourtant cognitif. La preuve est que tous de deux camps ont été surpris de démarrage de ce dit dialogue ;
2-   Les composantes au dialogue : Mauvaise répartition des quotas qui impose la bipolarisation de la pensée sans tenir compte de la société civile ni de la philosophie commune de l’opposition signataire de l’accord politique et de cahier de charge de Rassemblement. Ce qui va créer un déséquilibre ou une frustration qui risquerait d’illégitimer les conclusions ;
3-   Les intérêts égoïstes : La guerre de positionnement exprimée par la gestion inclusive et équitable des responsabilités publiques confirme que le mot « dialogue » au Congo n’est qu’un espace de chantage au régime en place pour de positionnement politique : on dialogue pour le pouvoir et le débat électoral ou constitutionnel n’est qu’un vernis. Des questions techniques électorales sont reléguées à la seconde valeur car les participants n’ont d’expertise que dans la quête du pâturage financier et des postes au gouvernement ;
4-   Déstabilisation psychologique de Gouvernement Samy: Les discussions directes qui vont aboutir à un autre nouveau gouvernement avec un nouveau premier ministre venu du Rassemblement de l’opposition peuvent déconcentrer S.E.M Samy Badibangi premier ministre et son équipe gouvernementale surtout que certains de ses ministres participent à ces assises et vont signer ces conclusions ;
5-   La médiation non concentrée de la CENCO : La CENCO avait limité dans un délai très bref et très précis les discussions mais curieusement les évêques ont suspendu trois fois pour des raisons tierces : la consécration de leur confrère archevêque de Mbandaka, l’invitation à Rome par le Pape François et la célébration de Noël.
La question à se poser : « Est-ce possible dans un match de classico voir un arbitre interrompre trois fois le jeu pour aller aux toilettes, pour donner de l’argent à son épouse et pour amener son fils blessé au stade à l’hôpital ? » La CENCO composée de beaucoup d’Evêques doit s’organiser et nous éviter ce genre des spectacles car la vie de la Nation est en danger. Ils peuvent s’inspirer de Jésus Christ qui a violé le Sabbat pour sauver la vie d’une seule personne alors qu’eux par contre sont à face de 70 millions de vies congolaises.
C’est à eux de faire le choix entre les millions des vies humaines et le rendez-vous avec le Pape François ou de la célébration de Noël? La DCDHE rappelle les participants au dialogue de la CENCO qu’ils n’ont pas prévenu le peuple congolais ni leurs bases avant d’aller discuter de même le peuple n’a plus besoin de discours incendiaires soit de l’exploiter comme fonds de commerce. Utiliser le sang des congolais innocents pour plaider sa cause égoïste de positionnement ne restera plus impuni. Le peuple congolais attristé attend un accord consensuel qui va amener la paix et les élections crédibles et apaisées.

Si ce chaque dialogueur doit être conscient que le Congo est une République et non une Oligarchie et parler au nom du peuple, souverain politique sans être mandaté par lui est une violation de l’article 5 de la Constitution. En fait, ils n’ont plus de choix que d’aplanir les divergences sinon le peuple congolais libéré par le sang de Lumumba et de Kabila va leur donner une leçon de civisme et de patriotisme. 

jeudi 29 décembre 2016

Rd Congo : des règlements des comptes aux opposants politiques a travers l’instrumentalisation de la justice et des services de sécurité

La Voix des Sans Voix pour les Droits de l’Homme (VSV) est vivement préoccupée par les dossiers de messieurs Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, Député provincial du Haut-Katanga, Président de l’Union des Nationalistes Fédéralistes Congolais (UNAFEC) et Vice-Président du G7 et Franck Diongo, Député National, Président du Mouvement Lumumbiste Progressiste (MLP), tous deux membres du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement.   
1.   Levée des immunités parlementaires de monsieur Gabriel Kyungu wa Kumwanza
En ce moment où les yeux des Congolaises et Congolais sont tournés vers le Centre Interdiocésain à Kinshasa où se tiennent les négociations sous les bons offices de la Commission Episcopale Nationale du Congo (CENCO) en vue de la signature d’un Accord pour un large consensus sur la gestion des institutions et le processus électoral après la fin, le 19 décembre 2016, du deuxième et dernier mandat du Président de la République, monsieur Joseph KABILA, l’opinion publique est une fois de plus choquée d’apprendre la levée des immunités parlementaires de M. Gabriel Kyungu wa Kumwanza aux fins de poursuites judiciaires.
Pourtant, l’une des exigences lors de ces négociations est celle relative aux mesures de confiance entre toutes les parties prenantes. Pour le Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au changement, lesdites mesures doivent impérativement passer entre autres par la libération des prisonniers politiques et d’opinion en vue de décrisper effectivement le climat politique en RD Congo.
La VSV s’étonne qu’avant la libération effective des prisonniers politiques et d’opinion que d’autres leaders de l’opposition politique en l’occurrence monsieur Gabriel Kyungu wa Kumwanza fasse l’objet des poursuites judiciaires qui risqueraient de le conduire en prison pour « outrage au Chef de l’Etat ». D’aucuns disent que monsieur Gabriel Kyungu serait sur le point de payer le prix de ses opinions politiques pour avoir quitté la Majorité Présidentielle au pouvoir.
Il est surprenant et curieux que  la levée, sur demande  du Procureur de la République, des immunités parlementaires de monsieur Gabriel Kyungu, mardi 27 décembre 2016 au cours d’une plénière à huis clos ait eu lieu sans qu’il ne soit  entendu par ses collègues députés provinciaux.
Pour la VSV, quels que soient les faits reprochés à M Gabriel Kyungu wa Kumwanza, les faits politiques précédant le droit, les autorités congolaises ont tout intérêt à privilégier la réconciliation nationale en lieu et place de susciter des tensions au sein de la population congolaise qui n’attend rien d’autres que la paix qui, de surcroit, est l’un des droits fondamentaux de l’homme.
Si, au nom de la paix, les autorités congolaises avaient à l’époque protégé le général Bosco Tanganda réclamé par la justice internationale pour de nombreux crimes commis en RD Congo avant qu’il ne se rende librement quelques mois plus tard, rien, au nom de la décrispation politique et de la paix ne peut justifier le harcèlement judiciaire contre les opposants politiques.
2.   Dossier Député national Franck Diongo, Président du parti politique de l’opposition MLP
Tout en dénonçant les atteintes à l’intégrité physique des militaires de la Garde Républicaine à travers leur passage à tabac au quartier Cuba, cité des anciens combattants dans la commune de Ngaliema par quelques jeunes du quartier, la VSV fustige et condamne également avec la dernière énergie les traitements cruels inhumains ou dégradants infligés au député national Franck Diongo à la DEMIAP et au camp militaire colonel Tshatshi après son arrestation le 19 décembre 2016, et ce, au mépris de toute dignité humaine.
Malgré son état de santé critique, son manque de lucidité et tout en étant sous perfusion, le député national Franck Diongo a été traîné devant la Cour Suprême de Justice jugé et condamné à 5 ans de prison ferme sous prétexte d’avoir séquestré et roué de coups des militaires de la Garde Républicaine qu’il aurait fait arrêter arbitrairement et détenus illégalement dans sa résidence.
Pour la VSV, il est fort à craindre que la condamnation du député national Franck Diongo ne frise l’objet d’un règlement de compte suite à ses nombreuses prises de position politiques antérieures au 19 décembre 2016, date marquant la fin du deuxième et dernier mandat du Président Joseph Kabila. Point n’est besoin de rappeler les propos plusieurs fois réitérés de M. Franck Diongo selon lesquels, M. Joseph Kabila devait partir de gré ou de force le 19 décembre 2016.
La VSV dénonce le fait que les considérations politiques aient pris le dessus sur le droit à la santé du député national Franck Diongo. Pourtant, ce droit à la santé devrait préoccuper au plus haut point l’Etat congolais dès lors que toute personne a droit à un meilleur état de santé physique et mental possible pour mieux se défendre en justice.
En vue d’éclairer l’opinion publique sur les circonstances réelles ayant conduit à l’arrestation et à la condamnation de M. Franck Diongo, la VSV exige une enquête réellement indépendante composée des officiels de la RD Congo, des défenseurs des droits de l’homme et des membres du Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) afin d’établir les responsabilités des uns et des autres sur les atteintes à la sécurité et à l’intégrité physique du député national Franck Diongo.
Tout compte fait, la VSV demande au Président de la République en sa qualité du magistrat suprême de lever la peine prononcée par la Cour Suprême de justice contre le député national Franck Diongo, et ce, en vue de privilégier la paix et la concorde nationale surtout en cette période où le contexte politique demeure tendu en RD Congo. 
De même, la VSV demande au Chef de l’Etat d’ordonner, pour les mêmes raisons sus évoquées, l’abandon des poursuites judiciaires contre M. Gabriel Kyungu wa Kumwanza.
En définitive, la VSV exige aux autorités congolaises en général et au Bureau de l’Assemblée Nationale en particulier d’intervenir pour l’évacuation du député national Franck Diongo vers un centre hospitalier de son choix pour des soins appropriés que nécessite actuellement son état de santé.




samedi 3 décembre 2016

Les Evêques catholiques : « Nous exhortons les acteurs politiques à prendre de la hauteur en renonçant aux intérêts partisans, afin de rechercher la paix par un large consensus en tenant compte des aspirations de la population »

1. Réunis à Kinshasa, du 19 au 20 octobre 2016, Nous, Cardinal, Archevêques et Évêques, Membres du Comité de suivi du processus électoral de la Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO), nous sommes penchés sur des questions urgentes d’actualité, notamment le dialogue national convoqué par le Président de la République pour dénouer la crise socio-politique qui mine notre pays, et sur la situation sécuritaire. Ces questions ont été abordées dans l’Accord politique pour l’organisation d’élections apaisées, crédibles et transparentes en République Démocratiques du Congo (18 octobre 2016) et le Rapport final des travaux du conclave du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement (4 octobre 2016).
 Du dialogue national
2. Depuis 2012, la CENCO n’a cessé d’exhorter les acteurs politiques congolais au dialogue comme voie royale de sortie pacifique de crise. La tenue du dialogue de la Cité de l’Union Africaine (UA) qui a pris fin le 18 octobre 2016 s’est inscrite dans cette dynamique. Bien que la CENCO y ait suspendu sa participation pour manque d’inclusivité, elle en a cependant encouragé la poursuite des travaux en faisant des recommandations par souci du respect de la Constitution et en vue d’un large consensus. Nous prenons acte des résolutions issues de ces assises qui peuvent contribuer au dénouement de la crise.
 3. Malgré la tenue de ce dialogue, nous sommes peinés de constater qu’à deux mois de la fin du mandat constitutionnel de l’actuel Président de la République, les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d’accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise socio-politique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger notre pays dans le chaos.
4. Pourtant, il y a des points de convergence à prendre en compte dans la recherche d’une sortie de crise pacifique tant attendue par notre peuple :
1° Aussi bien les Participants au dialogue que le Rassemblement de l’Opposition sont conscients de la dégradation de la situation socio-politique et sécuritaire qui appelle des réponses urgentes ;
2° Les uns et les autres jurent par le respect absolu de la Constitution et sont d’accord sur la nécessité d’un large consensus afin d’aboutir à l’organisation des élections libres, transparentes et apaisées ;
3° Tous les protagonistes reconnaissent qu’il est matériellement difficile d’organiser ces élections avant la fin de l’année 2016 et, de fait, ils acceptent une période de transition.
5. Par ailleurs, nous sommes préoccupés par des grandes divergences entre les différentes parties au risque de dégénérer en une confrontation violente. Il s’agit principalement :
1° de la durée de la période transitoire ;
2° de l’exercice du pouvoir pendant cette transition non prévue par la Constitution ;
3° du couplage des élections (présidentielles, législatives et provinciales).
Il s’avère urgent et nécessaire pour toutes les parties de se retrouver dans un cadre à convenir en vue d’aplanir les divergences pour l’intérêt supérieur de la Nation.
6. En outre, le lundi 17 octobre 2016, seulement cinq juges sur neuf de la Cour Constitutionnelle ont siégé pour répondre à la requête de la CENI de reporter les élections. Nous sommes étonnés de constater que, la plus haute juridiction de notre pays, ait statué sur une matière aussi importante, sans que le quorum qui est de 7 juges ne soit atteint. Il y a de quoi s’interroger sur cette procédure.
7. Au regard des solutions préconisées par les différentes parties, nous tenons à attirer l’attention de l’opinion tant nationale qu’internationale sur des points suivants :
1° Mettre en œuvre tous les moyens afin de réduire la période transitoire pour qu’elle ne dépasse pas l’année 2017 ;
2° Les recommandations visant l’exécution systématique des attributions du Parlement, du Gouvernement et de la CENI dans le processus électoral devront être formulées en termes précis, contraignants et péremptoires ;
 3° Outre ses charges régaliennes, le Gouvernement de transition à constituer devra avoir comme priorité : organiser les élections, garantir le respect des libertés fondamentales, dont la liberté d’expression, rétablir l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national et améliorer la vie sociale de la population.
4° Dans le contexte qui est le nôtre, il est impérieux qu’il soit clairement mentionné dans le consensus à trouver que l’actuel Président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l’Article 220 de la Constitution ;
5° Pour plus de garantie et de crédibilité de la mise en œuvre des recommandations du consensus à trouver, il est nécessaire que le Comité de suivi soit renforcé par une présence active des Nations Unies.  
 De la situation sécuritaire
 8. Nous sommes préoccupés par la situation politique et inquiets par des informations faisant état de l’insécurité dans plusieurs endroits à travers notre pays : les massacres à répétition au Nord-Kivu, en particulier dans la Ville et Territoire de Beni, et ce, en dépit des cris d’alarme ; les tueries au Kasai-Central dues aux affrontements entre les forces de l’ordre et les miliciens du Chef coutumier Kamuina-Nsapu ; les conflits intercommunautaires entraînant mort d’hommes dans plusieurs provinces, notamment au Katanga ; les tristes événements des 19 et 20 septembre 2016 à Kinshasa et la recrudescence du banditisme. A cela s’ajoutent la porosité des frontières, l’installation des rebelles sud-soudanais par la MONUSCO dans le Territoire de Nyiragongo (Goma), les vagues migratoires incontrôlées dans l’Est, la résurgence de groupes d’auto-défense, la menace du Gouvernement ougandais accusant la RD Congo d’héberger des terroristes au Nord-Kivu et les attaques des paroisses et de certaines communautés religieuses, notamment à Kinshasa, à Kananga et à Bukavu.
9. Nous déplorons cette situation inacceptable. Nous condamnons toute violence d’où qu’elle vienne et nous réitérons nos sentiments de compassion à l’égard des victimes innocentes et les assurons de nos prières. Nous en appelons au Gouvernement congolais de prendre davantage la mesure de cette tragédie, notamment par l’ouverture d’une enquête indépendante, afin d’établir les responsabilités. Nous rappelons également à la MONUSCO de protéger davantage les populations civiles.  Nous prenons acte du fait que le Chef Maï-Maï, Mutanga Gédéon et une centaine de ses compagnons aient rendu les armes pour la paix, et nous demandons que justice soit faite pour les centaines de victimes de leurs exactions.
 Conclusion
 10. Face à la gravité de la crise socio-politique et sécuritaire dans notre pays, nous exhortons les acteurs politiques à prendre de la hauteur en renonçant aux intérêts partisans, afin de rechercher la paix par un large consensus en tenant compte des aspirations de la population.
11. En ce moment critique de l’histoire de notre pays, nous invitons le Peuple congolais à tenir bon et à se tourner vers le Seigneur  notre Dieu pour implorer la grâce de la paix. A cet effet, une prière pour la paix sera organisée dans toutes les paroisses à travers nos diocèses, le 20 novembre 2016, en la Solennité du Christ Roi de l’univers, à l’occasion de la clôture de l’Année Sainte du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde. Par ailleurs, nous encourageons tous nos compatriotes à demeurer vigilants au respect de la vie humaine, de la Constitution et de l’ordre social, notamment les institutions et symboles de l’Etat,  sans céder ni à la manipulation ni à la violence.
12. Nous confions la réussite du processus électoral et l’avenir de notre pays à l’intercession maternelle de la Sainte Vierge Marie, Notre Dame du Congo, Reine de la paix. Que Dieu prenne en grâce notre peuple et bénisse notre beau pays (cf. Ps 66) !
 Kinshasa, le 20 octobre 2016.