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vendredi 25 décembre 2015

L’incident de l’aéroport de Mbuji-Mayi n’est pas un crash mais une sortie de piste

L’avion de Serve Air Cargo n’a pas connu un crash mais il s’agit d’une sortie de piste. C’est la précision donné le 25 décembre 2015 à Kinshasa par la direction de cette société d’aviation. La direction de la société attend les enquêtes qui détermineront les causes de cette sortie de piste. Bila Minlangu Zola, commandant et directeur des vols, assure que sa société reste à la disposition des autorités compétentes pour la suite des enquêtes. L’avion est parti de Lubumbashi au Katanga pour Mbuji-Mayi. Il a connu une sortie de piste le 243 décembre 2015 en fin de la journée.


Le staff de la direction

 Qu’est-ce qui s’est réellement passé à l’aéroport de Bipemba à Mbuji-Mayi ?
Nous n’allons pas entrer dans l’enquête pour l’instant parce que nous sommes disposés d’abord à répondre à toutes les questions de l’autorité de l’aviation civile qui va diligenter cette enquête. Il y a eu un mauvais temps. Les raisons de cette sortie de piste seront élucidées lors de cette enquête.
Le pilote ne serait pas qualifié et aurait atterri au milieu de la piste ?
Non. Ces allégations sont fausses. Tous les détails seront connus pendant ou après les enquêtes. Nos pilotes sont expérimentés et pouvaient atterrir au milieu de la piste. Mais les détails de l’enquête vous seront communiqués à la fin de l’enquête. Nous vous rassurons que nous sommes des professionnels. Cette compagnie existe depuis 2000 et ça fait 12 ans que nous desservons toutes les destinations du pays avec beaucoup de professionnel.
L’état de cette piste de Mbuji-Mayi a été dénoncé par Congo Airways. Pourquoi avez-vous préféré aller à Mbuji-Mayi malgré le mauvais état de la piste ?
Cette ville est desservie par notre société depuis longtemps et nous ne voyons pas beaucoup de problème pour l’instant. Ce que la société nationale d’aviation Congo Airways a constaté n’engage qu’elle-même.
Le pilote se serait entêté d’atterrir coute que coute malgré l’interdiction mauvais temps. Avez-vous des amples informations sur cette question et où seraient les membres de l’équipage ?
L’équipage se trouve encore à Mbuji-Mayi. La délégation de la société Serve Air Cargo et les enquêteurs samedi 26 décembre 2015 sur le lieu de l’incident. Le 25 décembre étant un jour férié, il n’y a pas eu de correspondance pour qu’une équipe se rende sur place le lendemain de l’incident.
Quel est l’état technique de cet appareil ?
C’est un aéronef de type airbus 310 de nouvelle génération qui subit le contrôle technique l’année dernière.
Bila Minlangu Zola, Directeur des vols

Les victimes seront-elles prises en charge par la société Serve Air Cargo ?
Absolument. Nous déplorons les victimes qui ont été fauchées. Nous serons prêts des familles des victimes et nous allons les accompagner.
Quel est le bilan exact des victimes ?
Les autorités sur place ont donné le bilan de 8 victimes. Je pense que nous aurons les détails dans les prochaines heures. Nous restons sereins après cet accident. Nous devrions continuer à travailler et le pays ne doit pas s’arrêter puisqu’il a besoin de tout le monde pour sa reconstruction. Nous allons continuer à travailler.
Avez-vous la logistique nécessaire pour poursuivre votre travail ?
Absolument. Nous avons le nécessaire pour ça.
Ne pouvons-nous pas lier cet accident au mauvais état de la piste ?
Non, on ne peut pas le lier comme ça. Nous devons d’abord avoir tous les éléments dans les prochaines heures afin de trouver les raisons exactes de cette sortie de piste. Ce n’est pas un crash. L’avion peut soit avoir glissé et sorti de piste. Les raisons seront détaillées lorsqu’une équipe d’enquête aurait fait son travail. Il s’agit d’un problème de météo qui est externe à l’avion.

La haute direction de Serve Air Cargo présente ses condoléances les plus attristées aux familles qui ont perdu les leurs lors de cet incident. L’équipage est de nationalité soudanaise. 

jeudi 24 décembre 2015

PRINCIPALES TENDANCES DES VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME AU COURS DU MOIS DE NOVEMBRE 2015

Dans le cadre de son mandat, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’Homme (BCNUDH) en République démocratique du Congo (RDC) assure une surveillance étroite de la situation des droits de l’homme à travers le territoire congolais et procède à des analyses des tendances relatives à cette situation dans le pays. Des informations sur ces tendances, qui sont régulièrement partagées avec les autorités congolaises afin qu’elles prennent les actions nécessaires y compris de traduire en justice les auteurs des violations des droits de l’homme documentées par le BCNUDH, sont présentées de manière mensuelle à la conférence de presse hebdomadaire des Nations Unies. Durant le mois de novembre 2015, le BCNUDH a documenté 338 violations des droits de l’homme sur l’étendue du territoire de la RDC, ce qui représente une baisse par rapport au mois d’octobre 2015 au cours duquel 407 violations avaient été documentées. Les provinces les plus touchées restent les provinces de l’est de la RDC, à savoir le Nord-Kivu (139 violations), l’ancienne province Orientale (115 violations) et le Sud-Kivu (sept violations). En novembre 2015, les agents de l’Etat (PNC, FARDC, ANR et autorités administratives) ont été responsables de 46 % du nombre total de violations, soit 155 violations ayant fait 248 victimes. A titre d’exemple, ils ont été responsables de 10 cas d’exécutions extra-judiciaires. Parmi les agents de l’Etat, ce sont ceux de la police nationale congolaise (PNC) qui ont été responsables du nombre le plus élevé de violations des droits de l’homme, à savoir 90 violations ayant fait 166 victimes. Les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont été, quant à eux, responsables de 44 violations des droits de l’homme ayant fait 60 victimes. Les combattants des groupes armés ont été responsables de 183 violations ayant fait au moins 377 victimes. Parmi les groupes armés, les combattants des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont été les principaux auteurs des violations des droits de l’homme documentées par le BCNUDH (54 violations et 141 victimes), suivis par les combattants des Forces de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI) responsables de 48 violations ayant fait 48 victimes. En novembre 2015, le BCNUDH a documenté 51 violations des droits de l’homme liées au processus électoral sur l’ensemble du territoire congolais. Elles se répartissent comme suit : province de Kinshasa (19 cas), Orientale (10 cas), Katanga (six cas) Kasaï oriental (cinq cas), Nord Kivu (quatre cas), Bandundu (trois cas), Equateur (deux cas) et Sud-Kivu (deux cas). Les violations les plus rapportées sont les atteintes à la liberté d’opinion et d’expression (15 cas), les atteintes au droit à la liberté et celles à la sécurité de la personne (14 cas) et à la liberté de réunion pacifique (neuf cas). Ceci porte à 215 le total de violations des droits de l’homme en lien avec le processus électoral documentées depuis le 1er janvier 2015. A l’instar des mois précédents, le BCNUDH demeure vivement préoccupé par le rétrécissement de l’espace démocratique en RDC, d’autant plus que le nombre de violations liées au processus électoral 2 documentées au cours du mois de novembre est le plus élevé depuis le début de l’année 2015. Les membres de parti politique sont les principales victimes desdites violations (27 victimes au total). L’usage excessif de la force par les forces de sécurité, notamment lors de la répression de manifestations, mais aussi l’instrumentalisation des jeunes et le recours à la violence par ceux qui cherchent à exprimer leurs opinions ou à faire valoir leurs droits, restent source de préoccupation pour le BCNUDH. En novembre 2015, le BCNUDH a documenté 33 victimes adultes de violences sexuelles. Les agents de l’Etat ont été responsables de six victimes de violences sexuelles au mois de novembre 2015, principalement les militaires des FARDC (quatre victimes). Les combattants des groupes armés ont été quant à eux responsables de 27 victimes de violences sexuelles, principalement les combattants des FRPI et des FDLR (tous les deux, neuf victimes). Dans le cadre de la lutte contre l’impunité, le BCNUDH a soutenu les activités des juridictions militaires Au moins 18 éléments des FARDC et neuf agents de la PNC ont été condamnés pour des actes constitutifs de violations des droits de l’homme sur l’étendue du territoire de la RDC. Dans le cadre de la campagne des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes, le BCNUDH a organisé une série d’activités sur l’ensemble du territoire congolais. Le 26 novembre 2015, à Mbuji Mayi, province du Kasaï oriental, une soixantaine des écoles primaires et secondaires ont été sensibilisés par le BCNUDH pour mettre fin à l’impunité des violences sexuelles.

RD Congo : Un condamné de la CPI poursuivi par la justice nationale

Garantir un procès équitable et rapide à Germain Katanga et ses 3 co-accusés
Les autorités de la République démocratique du Congo devraient s'assurer qu'un dirigeant rebelle, déjà condamné par la Cour pénale Internationale (CPI), soit jugé de façon équitable et rapide à son retour dans le pays, a déclaré Human Rights Watch. Germain Katanga est poursuivi pour des accusations de crimes de guerre remontant à 2005, avec trois autres co-accusés qui attendent leur procès depuis près de 11 ans.
La CPI a annoncé que Katanga avait été transféré au Congo le 19 décembre 2015, avec un autre condamné, Thomas Lubanga, afin de purger le restant des peines prononcées par la CPI  dans la capitale congolaise, Kinshasa. La peine de Lubanga court jusqu'en mars 2020, et il a décidé de son plein gré de finir de la purger au Congo. 
« Le Congo peut poursuivre Germain Katanga pour des crimes de guerre autres que ceux pour lesquels il a été condamné  par la CPI, » a déclaré Géraldine Mattioli-Zeltner, directrice de plaidoyer au sein du programme Justice Internationale de Human Rights Watch. « Mais les autorités congolaises doivent lui garantir, ainsi qu'à ses trois co-accusés, un procès équitable et rapide. »
Katanga devait être libéré du centre de détention de la CPI le 18 janvier 2016, après avoir purgé les deux tiers de sa peine. En réduisant cette dernière, les juges de la CPI ont estimé, entre autres, que Germain Katanga « [avait reconnu] publiquement et à plusieurs reprises sa responsabilité dans ces crimes […] et exprimé des regrets pour les torts causés aux victimes. » La libération anticipée dans certaines circonstances est une procédure courante, pour les juridictions nationales comme internationales. 
Les avocats de Katanga ainsi qu’un haut responsable de la justice en RD Congo ont indiqué à Human Rights Watch que le système judiciaire militaire congolais avait l’intention de poursuivre une affaire concernant des accusations de crimes de guerre qui avaient été portées contre lui au niveau national avant son transfert à la CPI. 
Katanga, ancien chef d’État-major d’un groupe rebelle congolais, le Front de Résistance Patriotique en Ituri (FRPI), a été jugé par la CPI pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Les juges de la CPI l’ont déclaré coupable en mars 2014 de complicité de meurtres et d’une attaque contre des civils dans le village de Bogoro en Ituri, perpétrée en 2003. Le procès à la CPI ne concernait que le massacre de Bogoro. 
Germain Katanga a été condamné à 12 ans d’emprisonnement, moins sept années déjà passées en détention. Il n’a pas fait appel. Récemment, lors des audiences qui ont conduit la CPI à réduire sa peine, Katanga a affirmé qu’il voulait rentrer au Congo et, si possible, réintégrer l’armée congolaise. Sinon, a-t-il affirmé, il souhaitait devenir paysan en Ituri, où vit sa famille.
Katanga a d’abord été arrêté à Kinshasa en mars 2005, sur la base d’un mandat national pour crimes de guerre liés au meurtre de neuf casques bleus bangladais en février 2005, en Ituri. Katanga avait été promu brigadier général de l’armée congolaise en décembre 2004, suite à des négociations de paix entre le gouvernement et son groupe armé, et se trouvait déjà à Kinshasa quand les casques bleus ont été tués. Il est resté en détention provisoire sur la base de ces chefs d’inculpation jusqu’en octobre 2007, quand les autorités congolaises l’ont transféré à La Haye en exécution d’un mandat d’arrêt émis par la CPI. 
Selon les avocats de Katanga, le système judiciaire militaire congolais aurait l’intention de donner suite aux accusations toujours en instance contre leur client, et aurait sollicité récemment la coopération de la mission de maintien de la paix des Nations Unies au Congo, la MONUSCO, et de la CPI, notamment pour fournir des informations. Conformément au principe selon lequel une personne ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits (« ne bis in idem »), tant que les allégations qui sous-tendent les chefs d’accusation en RD Congo ne sont pas les mêmes que celles sur lesquelles la CPI a déjà statué, le système judiciaire national peut engager de nouvelles poursuites, même si la personne a déjà été jugée devant la CPI pour d’autres crimes présumés.
En raison de son grade militaire, Germain Katanga sera jugé par la Haute Cour Militaire de Kinshasa. Trois autres hommes, Floribert Njabu, Sharif Manda, et Pierre-Célestin Mbodina, qui avaient été appelés comme témoins de la défense au cours du procès de Katanga à la CPI, sont également inculpés dans le cadre de cette affaire et attendent actuellement d’être traduit devant ce même tribunal. Les décisions de la Haute Cour Militaire ne peuvent pas faire l’objet d’un appel, ce qui constitue une violation des normes internationales relatives aux procès équitables en application de l’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, a souligné Human Rights Watch.
Le procès de la CPI contre Katanga a révélé des éléments d’information correspondant aux recherches de Human Rights Watch sur le rôle de hauts responsables politiques et militaires en RD Congo et en Ouganda, dans l'orientation stratégique et le soutien financier et militaire au FRPI et à d’autres milices au cours du conflit en Ituri en 2002-2003. Plusieurs témoins ont décrit l'existence d'une structure militaire secrète coordonnée par l'armée congolaise, qui a planifié des opérations militaires et fourni des armes et un soutien financier aux milices locales en Ituri alliées à l’armée congolaise. Au moins l’un des trois témoins mentionnés ci-dessus a témoigné au sujet du rôle du Président Joseph Kabila dans le soutien aux forces rebelles à l’époque du conflit en Ituri. 
Après avoir terminé de témoigner devant la CPI en mai 2011, Floribert Njabu, Sharif Manda, et Pierre-Célestin Mbodina ont déposé une demande d’asile aux Pays-Bas, invoquant des risques pour leur sécurité et leurs droits humains en RD Congo, suite à ce témoignage. Cette demande a entraîné une multitude de problèmes juridiques pour la CPI et les gouvernements néerlandais et congolais. 
Les trois témoins ont été renvoyés en RD Congo en juillet 2014, suite au rejet de leur demande d’asile par les Pays-Bas. Germain Katanga n’a pas demandé l’asile aux Pays-Bas, selon ses avocats.
« Des informations importantes ont émergé lors du procès de Katanga devant la CPI, concernant le rôle des hauts responsables congolais dans le financement et l’aide aux  groupes armés en Ituri, » a dit Géraldine Mattioli-Zeltner. « Il est essentiel que les poursuites engagées au niveau national contre ceux qui ont révélé ces informations à la CPI ne soient pas transformées en un procès de représailles politiques. » 
Avant l’expulsion des trois témoins, Human Rights Watch avait exprimé de graves inquiétudes au gouvernement néerlandais, soulignant notamment que leur droit à une procédure et un jugement équitable avait déjà été violé en RD Congo, et qu’il y avait un risque réel qu’ils ne bénéficient pas d’un procès équitable. Les trois hommes avaient été emprisonnés arbitrairement pendant plusieurs années, avant d’aller témoigner devant la CPI à la Haye. A cette époque, ils n’avaient jamais été informés des accusations précises retenues contre eux, ni présentés à un juge. Rien n’avait été fait pour faire avancer leur dossier.
Près de 18 mois après leur retour à Kinshasa, leur situation demeure préoccupante selon Human Rights Watch. Des actes d’accusation modifiés ont été délivrés contre eux en octobre 2014, mais leur avocat n’a pu avoir accès à leur dossier qu’en octobre 2015, au moment où était programmée une audience devant la Haute Cour Militaire. Cette audience n’a pas eu lieu, et aucune date n’a été fixée pour son report. L’un des inculpés, Pierre-Célestin Mbodina, est désormais accusé d’avoir participé à une insurrection et d’avoir recruté des enfants soldats, en plus du meurtre des casques bleus. Sharif Manda n’est pas inculpé de crimes de guerre ni de crimes contre l’humanité. Il pourrait donc bénéficier d’une amnistie nationale comme de nombreux autres anciens combattants du conflit en Ituri, mais est pourtant toujours en détention.
Un haut responsable de la justice congolaise a déclaré à Human Rights Watch que le dossier allait progresser, maintenant que Katanga était rentré au Congo. Les Pays-Bas, de même que la CPI et ses pays membres, devraient suivre de près la situation des témoins et de Germain Katanga, pousser pour que le dossier soit traité dans des délais raisonnables, et assister aux audiences judiciaires quand elles démarreront, a déclaré Human Rights Watch.
Human Rights Watch  a rassemblé des informations sur les atrocités généralisées commises en Ituri entre 1999 et 2005, notamment  par les groupes armés auxquels appartenaient les témoins de la CPI et Katanga. Le rôle dans ces crimes de dirigeants comme Katanga, Njabu et Mbodina devrait être examiné, mais une justice véritable exige des procès équitables, crédibles et impartiaux, a déclaré Human Rights Watch.
« Les procédures nationales entamées contre Katanga et les témoins de la CPI suscitent des inquiétudes quant au respect de leurs droits à un procès équitable, » a dit Géraldine Mattioli-Zeltner. « La CPI, les Pays-Bas et les autres pays membres de la CPI devraient surveiller leur situation, afin qu’ils puissent bénéficier d’un procès équitable, crédible et impartial. » 


Détention prolongée du journaliste burundais Egide Mwemero à Kinshasa: Olpa demande l’implication de l’ambassade de Burundi

Kinshasa, le 23 décembre 2015. Les membres de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de presse, ont été reçus, le 23 décembre 2015, par M. Faustin Ndayishinguje, Chargé d’Affaires à l’ambassade de la République de Burundi en République démocratique du Congo.
L’entretien a tourné autour du transfèrement et de la détention prolongée d’Egide Mwemero, journaliste et technicien de la Radio Publique Africaine (RPA) de Bujumbura (Burundi). La délégation de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique conduite par Joseph-Alain Kabongo, son Secrétaire exécutif, s’est déclarée très préoccupée par la détention prolongée d’Egide Mwemero par les Services de sécurité de la RDC. Le journaliste est privé des visites tant des membres de sa famille que de ses avocats et le lieu de sa détention reste inconnu.
M. Faustin Ndayishinguje a de prime abord salué l’engagement de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique et son dévouement à la cause des médias et des journalistes sans aucune discrimination.
Le diplomate burundais  a confirmé que le lieu de détention du journaliste n’est pas encore révélé, mais l’Ambassade a reçu plusieurs informations rassurantes faisant état de bonnes conditions de détention d’Egide Mwemero. Il a indiqué que le journaliste n’a subi aucune torture depuis son arrestation à Uvira jusqu’à son transfèrement à Kinshasa.
M. Faustin Ndayishinguje a ensuite expliqué que l’Ambassade burundaise a introduit une requête auprès du Ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de la RD Congo en vue d’obtenir une autorisation pour rendre visite au journaliste qui est un
ressortissant burundais et s’enquérir de son état de santé et de ses conditions d’incarcération.
Réagissant au caractère manifestement illégal de cette incarcération dénoncé par les membres de l’OLPA, le Chargé d’Affaires a déclaré qu’il faut laisser la justice congolaise faire son travail, car semble-t-il, Egide Mwemero a été incarcéré pour avoir violé la législation congolaise en matière de travail en ayant presté avec la Radio le Messager du Peuple, émettant à Uvira (Sud-Kivu), sans aucun permis de travail.
Il a martelé que tous les burundais arrêtés en RDC sont bien traités par les autorités congolaises. Parlant également de la situation de la liberté de la presse au Burundi, il a indiqué que les autorités judiciaires de son pays mènent encore des enquêtes sur la
participation ou non à quelconque niveau de certains journalistes des organes de presse dans la tentative de putsch de mai 2015 à Bujumbura. Les enquêtes n’avancent pas parce que les concernés sont en fuite, ce
qui rend également difficile la reprise des émissions de certaines
radios burundaises.

A titre de rappel, Egide Mwemero a été interpellé, le 13 octobre 2015, à Uvira (Sud-Kivu) puis transféré à Kinshasa le 3 novembre 2015. Les motifs de son incarcération demeurent inconnus, de même que son lieu de détention. OLPA exige que son dossier soit transféré auprès d’un magistrat compétent ou qu’il soit purement simplement libéré.

mardi 22 décembre 2015

Progrès sur la voie de la justice: Comment les Etats-Unis soutiennent les victimes de violences sexuelles

Par Catherine Russell, Ambassadrice itinérante chargée des questions des femmes dans le monde, et William R. Brownfield, Secrétaire d’Etat Adjoint aux Affaires Internationales relatives aux Stupéfiants et à l’application des lois

Après avoir été violée brutalement par son voisin en République démocratique du Congo (RDC), Marie* pensait avoir peu d’options à sa disposition. Elle n’avait que 14 ans, et le violeur était un personnage puissant censé échapper à la justice. 
Il continuait, en compagnie de sa famille, de menacer Marie, et elle pensait mettre fin à ses jours.  Elle se rendit à une clinique d’aide juridique financée par les Etats-Unis et dirigée par l’Initiative pour la primauté du droit de l’Association du barreau américain, où les victimes des violences sexuelle basées sur le genre reçoivent une aide juridique et un soutien psychologique.   
Marie reçut des conseils pour l’aider à surmonter le traumatisme du viol. Avec l’aide de la clinique, elle porta plainte contre son voisin et continua sur cette lancée même après que le procureur général demandât que les parties réglassent l’affaire à l’amiable. L’auteur du viol fut jugé et reconnu coupable. 
Ce genre de justice est de plus en plus nécessaire dans les pays et les communautés affectés par les conflits, l’absence de droit et les violences sexuelles basées sur le genre. Les femmes et les jeunes filles sont souvent la cible de viols, d’esclavage sexuel et de trafic d’êtres humains, bien que les jeunes garçons et les hommes puissent aussi en être victimes.
Il est difficile d’exagérer l’impact durable que ce genre de violence produit sur les individus et les communautés. Les victimes des violences sexuelles basées sur le genre, qui qu’elles soient, sont marquées physiquement et émotionnellement de façon traumatisante, parfois tout au long de leurs vies.
L’impact sur des communautés entières est palpable. Comme l’a déclaré le Dr Denis Mukwege, qui soigne des victimes de violence sexuelle en RDC, « une mère qui a été violée en présence de ses enfants, ne se sent plus mère. Un père qui assiste au viol de ses filles ou de sa femme a l’impression de ne plus être un père ou un mari, parce qu’il n’a pas su les protéger ».
Ces crimes détruisent le tissu social des communautés affectées et pérennisent les conflits. Il est fondamental que les communautés développent la capacité institutionnelle de traduire les auteurs de violences sexuelles basées sur le genre en justice afin que les individus et leurs communautés puissent commencer à se reconstruire.
Il s’agit là du fondement même de l’Initiative d’imputabilité (Accountability Initiative) que le
Secrétaire d’Etat John Kerry a présentée à Londres en 2014, au Sommet mondial pour mettre fin aux violences sexuelles dans les conflits – pour aider à rendre justice aux victimes et renforcer les capacités des systèmes judiciaires, en vue de s’attaquer efficacement à ce mal social dans les pays africains en proie aux conflits. 
Aujourd’hui, l’Initiative d’imputabilité renforce les promesses de justice en République Centre Africaine, en RDC et au Libéria. En RDC, le Département d’Etat capitalise sur l’impulsion fournie par la nomination récente d’un conseiller spécial en matière de violence sexuelle par le Président Kabila et sur des investissements internationaux prospères en matière de programmes axés sur les violences sexuelles basées sur le genre – tel que le projet financé par les Etats-Unis qui a aidé Marie – en améliorant  l’établissement des dossiers criminels et les processus de gestion dans l’est du pays.   
En République Centre Africaine, le Département d’Etat forme des acteurs du secteur judiciaire afin qu’ils soient mieux à même de reconnaitre et de répondre aux violences sexuelles basées sur le genre. En outre, des para-juristes évoluant dans les communautés enseignent des communautés-cibles à propos des droits légaux et des services disponibles. Ces efforts ont atteint plus de 5.000 personnes rien que pour l’année dernière. 
Au Libéria, l’approche du Département d’Etat comprend un appui aux victimes et une composante vulgarisation, combinés à des réformes judiciaires, pour transformer des systèmes
qui, actuellement, pérennisent les violences sexuelles basées sur le genre. Nous travaillons avec le système judiciaire libérien pour améliorer l’efficacité et la transparence de la cour pénale qui s’occupent des cas de violences sexuelles basées sur le genre afin de soutenir les victimes et de renforcer la confiance des citoyens en un système judiciaire en état de fonctionner. 
·     L’engagement des Etats-Unis à travailler avec les gouvernements et la communauté internationale pour sensibiliser les citoyens et mettre un terme à l’impunité est ferme. Comme de plus en plus de gens sont informés des cas de violences sexuelles basées sur le genre déférés devant les tribunaux et qui sont jugés équitablement, leur confiance envers le système judiciaire s’accroit ainsi que l’espoir de voir d’autres victimes emprunter le même chemin menant à la justice. 
Bien que le renforcement des institutions judiciaires et l’accroissement des capacités de la police, des procureurs et des juges soient cruciaux, les actions en dehors des tribunaux sont également importantes. Les personnes fournissant des services psychologiques et sociaux devraient être formées et autonomisées afin d’aider les victimes à se rétablir et à se réintégrer. Les gouvernements aux niveaux local, régional et national ont aussi un rôle à jouer en encourageant et en appuyant ces programmes, en protégeant les innocents et en prenant des mesures visant à assurer l’efficacité des systèmes judiciaires.  
Les violences sexuelles basées sur le genre ne sont pas un phénomène nouveau. Toutefois, un effort international pour répondre à ce problème, mieux éduquer les communautés et construire et renforcer des systèmes qui réagissent aux violences où elles se déclarent – en guérissant les victimes et en punissant les auteurs – contribuera grandement à y mettre un terme. 
*Le nom de Marie a été changé pour protéger son identité. 

Présélection des Léopards Locaux pour le CHAN 2016

L’entraineur des Léopards, Florent Ibenge a rendu publique la liste des présélectionnés pour le Championnat.

Gardiens de but

1. Nlandu ( Vclub)

2. Matampi ( DCMP)

3. Nke ( Vclub) 

Défenseurs 

4. Bahumeto ( Lupopo)

5. Bangala ( Dcmp)

6. Bompunga ( Vlub)

7. Bukasa ( Rojolu)

8. Issama ( TP Mazembe)

9. Kimwaki (TP Mazembe)

10. Lomalisa ( Vclub)

1 1. Makwekwe ( Vlub)

12. Mfuki ( FC MK)

13. Ngimbi ( FC Renaissance)

Milieux de terrain

14. Bope ( TP Mazembe)

15. Gikandji ( DCMP)

16. Kanku ( Shark XI)

17. Lusadisu ( Vclub)

18. Miche ( Don Bosco)

19. Munganga ( Vclub)

20. Ngudikama ( Vclub)

21. Tulengi ( DCMP)

Attaquants 

22. Bolingi ( TPMazemve)

23. Kazadi ( FC Renaissance)

24. Kombo ( FC MK)

25. Kule ( Vclub)

26. Luvumbu ( Vclub) 

27. Manga ( FC Renaissance)

28. Mechak ( Don Bosco)

29. Mukoko ( Vclub)

30. Mundele ( Vclub)

31. Ngulubi ( Shark XI)

32. Musingu ( DCMP )

Distribution d’urgence du PAM pour 48.000 nouveaux déplacés au Nord-Kivu

Le Programme alimentaire mondial des Nations Unies (PAM) et son partenaire Lutheran World Federation (LWF) est en train de distribuer des biscuits à haute valeur énergétique à 48.000 nouveaux déplacés et familles hôtes, arrivés depuis la mi-novembre à Miriki et Kimaka, dans le territoire de Lubero, en province du Nord-Kivu. Ce mouvement de population de grande ampleur a été causé par des affrontements entre les groupes armés au cours du mois de novembre.
Les évaluations préliminaires menées le 4 décembre par les acteurs humanitaires ont établi un niveau d’alerte maximum de 5 (sur 5), nécessitant une action immédiate afin de couvrir les besoins humanitaires urgents. Ces évaluations ont également fait état de nombreuses exactions commises contre les populations civiles à cette occasion (tueries, pillages, destructions de maisons).
C’est dans ce contexte que « le PAM a pris des mesures humanitaires pour répondre rapidement aux besoins des populations, en dépit des difficultés financières auxquelles il est confronté.  En effet, le PAM a un déficit de 28 millions de dollars pour couvrir les besoins de ses opérations d’urgence au cours des six prochains mois. Sans de nouvelles contributions de la part de ses partenaires et bailleurs de fonds, les opérations d’urgence seront compromises dès février 2016 », a déclaré Monsieur Pablo Recalde, Représentant du PAM en RDC.
Cette situation a conduit le PAM à intervenir en urgence grâce à ces biscuits à haute valeur énergétique fabriqués pour sauver des vies dans les cas les plus critiques. Leur distribution constitue la première ligne de réponse du PAM dans de telles catastrophes. Une étude multisectorielle sera menée par les acteurs humanitaires sur le terrain afin de cibler les personnes vulnérables qui auront besoin d’assistance au cours des prochains mois. La communauté humanitaire fournira alors une aide plus complète pour les personnes identifiées comme vulnérables, comme par exemple les mères monoparentales, les personnes âgées, ou les enfants en situation de malnutrition.
Le PAM est particulièrement préoccupé par la rapide augmentation des déplacements de populations au Nord-Kivu en raison de l’intensification des affrontements entre groupes armés. L’une de ces aires de déplacement est le territoire du Lubero où le PAM assiste déjà 17.000 personnes vulnérables à travers diverses distributions (alimentaires, en bons monétaires et en cash).
Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), la province du Nord-Kivu compte plus de 744.000 personnes déplacées. Il y a également 124.000 personnes auparavant déplacées qui sont rentrées dans leur village d’origine depuis janvier 2015, souvent pour y trouver leurs maisons, écoles et champs endommagés ou détruits.
Le PAM est la plus grande agence humanitaire qui lutte contre la faim dans le monde en distribuant une assistance alimentaire dans les situations d'urgence et en travaillant avec les communautés pour améliorer leur état nutritionnel et renforcer leur résilience. Chaque année, le PAM apporte une assistance à quelques 80 millions de personnes dans près de 80 pays.

L'Union européenne octroie 120 millions d'euros pour la protection de l'environnement et l'amélioration de l'agriculture durable en République démocratique du Congo

La Commission européenne a adopté le 15 décembre 2015 une décision de financement (sur les ressources du 11ème ‪FED d'un montant de 120 millions d'euros en faveur de la République démocratique du Congo RDC pour un nouveau programme dans le secteur "Environnement et Agriculture durable" pour la sauvegarde des sites biologiques prioritaires.
"Cette décision est la preuve de l'engagement de l'Union européenne à poursuivre ses appuis pour la protection de l'environnement, compte tenu l’importance planétaire que représentent la diversité biologique et les forêts de la République démocratique du Congo", a déclaré Jean-Michel Dumond, ambassadeur de l'Union européenne en République démocratique du Congo.
Ce programme vise à contribuer à la protection et à la valorisation du capital environnemental unique de la République démocratique du Congo en renforçant les liens entre conservation et augmentation des retombées économiques pour la population concernée.
Le programme appuiera la protection de cinq aires protégées majeures de la RDC, notamment: le parc national des Virunga, le parc national de la ‪Garamba, le parc national de la ‪Salonga, le parc national de l'‪‎Upemba et la réserve de la biosphère de ‪Yangambi. L'action de conservation sera accompagnée par des interventions visant à stimuler le développement agricole et socio-économique local des populations riveraines des cinq aires protégées. La gestion durable des ressources naturelles autour des sites d'intervention, permettant de réduire la déforestation des écosystèmes naturels et d’augmenter la séquestration du carbone, sera également au cœur du programme.
Ce nouveau financement démontre la volonté de la coopération entre la République démocratique du Congo et l’Union européenne d’apporter un appui pour contribuer à relever le défi des changements climatiques et de la conservation de la biodiversité, tout en s’attaquant au défi de la réduction de la pauvreté.


samedi 19 décembre 2015

Thomas Lubanga Dyilo et Germain Katanga sont transférés en RDC pour purger leurs peines d’emprisonnement

Thomas Lubanga Dyilo et Germain Katanga ont été transférés le 19 décembre 2015 dans une prison de la République démocratique du Congo (RDC), où ils purgeront leurs peines d’emprisonnement respectives. Il s’agit de la première fois que la Cour pénale internationale (CPI) désigne un Etat pour l'exécution de peines prononcées par la Cour.
Le 8 décembre 2015, la Présidence de la CPI a désigné la RDC en tant que l’Etat où les peines d'emprisonnement de MM. Lubanga et Katanga seront exécutées, conformément à l'article 103 du Statut de Rome. La Présidence a souligné que MM. Lubanga et Katanga ont tous deux exprimé leur préférence de servir leurs peines d’emprisonnement respectives en RDC, leur pays d'origine. La Présidence a noté que l'exécution des peines d'emprisonnement sera soumise à la supervision de la Cour et doit être conforme aux normes internationales généralement acceptées régissant le traitement de prisonniers.
Le transfert de MM. Lubanga et Katanga en RDC a eu lieu avec la collaboration étroite des autorités de la RDC et le soutien apporté par les autorités néerlandaises et françaises. Le 24 novembre 2015, la CPI et la RDC ont finalisé un Accord ad hoc relatif à chacune des personnes condamnées, exprimant la volonté de la RDC d’accepter MM. Lubanga et Katanga pour l'exécution de leurs peines d'emprisonnement et de fournir un cadre juridique pour régir cette exécution.

Contexte

Le 10 juillet 2012, M. Lubanga a été condamné à 14 ans d'emprisonnement, après avoir été reconnu coupable des crimes de conscription et d'enrôlement d'enfants de moins de 15 ans et de les faire participer activement à des hostilités. Le 1erdécembre 2014, la Chambre d'appel a confirmé la condamnation et la peine imposée. Le temps passé sous la garde de la CPI sera déduit de la peine imposée. M. Lubanga est détenu au quartier pénitentiaire de la Cour à La Haye depuis le 16 mars 2006.
Germain Katanga a été condamné le 23 mai 2014 à une peine totale de 12 ans d'emprisonnement après avoir  été déclaré coupable, en tant que complice, d'un chef de crime contre l'humanité (meurtre) et de quatre chefs crimes de guerre (meurtre, attaque contre une population civile, destruction de biens et pillage) commis le 24 février 2003, lors de l'attaque contre le village de Bogoro, dans le district de l'Ituri en République démocratique du Congo. Le temps passé par M. Katanga en détention avant d'être reconnu coupable a été déduit de la peine infligée. Le 13 novembre 2015, trois juges de la Chambre d'appel de la Cour pénale internationale  nommés par la Chambre d'appel pour cette procédure, ont réexaminé la peine prononcée à l'encontre de Germain Katanga et ont décidé de la réduire. En conséquence, la fin de la peine est fixée au 18 janvier 2016.

Le Gouvernement de la République démocratique du Congo a saisi la Cour en avril 2004. Le Procureur a ouvert une enquête en juin 2004. Outre les affaires à l’encontre de MM. Lubanga et Katanga, quatre autres affaires ont été ouvertes devant les juges de la CPI. Un accusé, Bosco Ntaganda, demeure en détention au quartier pénitentiaire de la CPI ; son procès s’est ouvert le 2 septembre 2015 et les audiences sont prévues de reprendre en janvier 2016. Un suspect, Sylvestre Mudacumura, demeure en fuite. Mathieu Ngudjolo Chui a été acquitté par la Chambre de première instance II et les charges à l’encontre de Callixte Mbarushimana n’ont pas été confirmées.

mercredi 16 décembre 2015

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 16 DECEMBRE 2015

Félix Prosper Basse : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi,
Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire des Nations Unies.
§ Activités des Composantes de la MONUSCO
§ Activités de l’Equipe-pays
§ Situation militaire
Activités des Composantes de la MONUSCO
Protection de l’Enfant :
 Vingt-deux garçons ont été victimes de recrutement et d'utilisation par des groupes armés. Trois d’entre eux ont été libérés de la détention par les FARDC, après qu'ils aient été arrêtés pour motif d’association aux groupes armés. 50 % de ces cas de recrutement d'enfants sont attribués aux FDLR (11). L'autre moitié est partagé entre les Mayi-Mayi Nyatura, les Mayi-Mayi Charles Bokande, Rahiya Mutomboki (2 chacun), et la LRA, les Mayi-Mayi Kifuafua et l’ADF (1 chacun). Dans le village de Miriki, dans le territoire de Lubero, province du Nord-Kivu, deux garçons âgés de 16 et 17 ont été grièvement blessés à l'arme blanche par des éléments des FDLR. En outre, une fillette de 14 ans a été violée dans le village Katero, territoire de Lubero par le même groupe armé. La Section Protection de l'Enfant condamne fermement ces violations commises contre les enfants et exige que les groupes armés respectent pleinement les lois internationales relatives à la protection des enfants. Dans le cadre de sa mission de prévention du recrutement d'enfants dans les groupes armés et les forces armées, la Section de la Protection de l'Enfant, en collaboration avec les organisations de la société civile a organisée, à Bukavu le 12 décembre, un concert musical sur le thème "Plus jamais d'enfants soldats". Cet événement visait à inciter les différents acteurs concernés à plus d'engagement et de responsabilité dans la lutte contre les violations des droits des enfants et l'impunité. Un public composé d'autorités politico-administratives, des représentants de la force armée nationale, des membres de la société civile et de la communauté, y compris les enfants, a assisté au concert. Une activité similaire a eu lieu à Uvira, le 10 décembre 2015.
Activités de l’Equipe-pays PNUD :
La République Démocratique du Congo progresse de 11 places dans le classement mondial du développement humain. Elle se situe à la 176ème place sur 188 pays. Le Rapport mondial sur le développement humain 2015 est lancé officiellement ce matin par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD-RDC). Ce, en présence des autorités congolaises. Cette année, le thème est : « le travail au service du développement humain ». Ce Rapport indépendant, élaboré au niveau international, montre que la RDC a gagné 11 places dans ce classement mondial. Les progrès sont visibles en termes d’espérance de vie, de durée de scolarisation et en termes de revenu national brut par habitant. Le Rapport 2015 souligne que la réduction des inégalités et la création d’emplois sont vitales pour le développement humain dans la région d’Afrique subsaharienne. Ce rapport 2015 insiste aussi sur le fait que la notion de travail est beaucoup plus large que celle de l’emploi. En effet, il existe différentes formes de travail qui participent toutes au développement de la société : le travail non rémunéré, le travail bénévole, l’expression créative, le travail informel, etc. Ces 25 dernières années, près de 2 milliards de personnes sont sorties d’un faible niveau de développement humain. Il faut donc consolider ces progrès en améliorant les conditions de travail et la protection sociale ; en accroissant la transition vers le travail durable ; en accélérant l’accès de chacun et chacune à un travail décent, et favorisant une plus grande inclusion des femmes et des jeunes dans le monde du travail. Toujours au PNUD, à Bunia, 10 tonnes de munitions et 500 kg d’armes à feu sont en cours de destruction depuis hier mardi 15 décembre. L’opération se poursuit jusqu’au vendredi 18 décembre. Cette opération de destruction d’armes et de munitions obsolètes détenues illégalement a été lancée par le PNUD, en partenariat technique avec le Service d’action anti-mines des Nations Unies (UNMAS) sur le site de Rwampara à Bunia dans la Province de l’Ituri. Au total donc, 10 tonnes de munitions et 500 kg d’armes à feu seront détruites. Rappelons qu’en mars 2014, le Ministre de l’Intérieur et Sécurité, avait officiellement lancé à Bunia, la collecte de 2 500 Armes Légères et de Petit Calibre (ALPC) en Ituri, auprès des populations civiles. Cette opération menée selon le principe « arme contre développement » s’est achevée en août 2014 et a concerné 4 sites: Bunia, Fataki, Libi et Mahagi. Les résultats ont largement dépassé les attentes : 70 % des populations civiles des 4 sites et des environs immédiats (dont 45 % de femmes) ont été sensibilisés au désarmement civil volontaire ; 23.594 armes et munitions illicites – 774 armes à feu et 22.820 munitions – ont été remises par 650 personnes, dont 6 femmes; Près de 8.500 kits de compensation ont été offerts aux remettants en contrepartie (à savoir des motos, moulins à moudre, pagnes, savons, cellulaires, tôles, etc.) ; 550 armes à feu ont été marquées pour faciliter leur traçabilité. La RDC répond ainsi à ses obligations internationales et prévient le risque potentiel de déflagration lié aux conditions de conservation des ALPC. Cette cérémonie marque la clôture officielle du Projet-pilote de sécurité communautaire, financé, depuis 2008, principalement par le PNUD dans le cadre de la prévention des crises et du relèvement communautaire. Les autres partenaires impliqués dans ce projet sont les autorités civiles, policières et militaires de Bunia, la MONUSCO, l’Allemagne, l’Australie et le Réseau des ONG pour la réforme du secteur de la sécurité. UNESCO : Le Ministère de la Communication et de Médias, avec l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour la science et la culture (UNESCO), organise du 21 au 22 décembre 2015 une table ronde nationale consultative sur la problématique de la dépénalisation des délits de presse en République Démocratique du Congo. Cette table qui regroupera les experts de toutes les parties prenantes du secteur des médias permettra à ces derniers de Mieux comprendre la dépénalisation des délits de presse, ses défis, enjeux et perspectives en RDC ; de brosser le portrait du journaliste œuvrant en RDC et de s’entendre sur les préoccupations qui devraient être au cœur de sa responsabilité en tant que professionnel des médias ; enfin d’identifier les priorités qui s’inscrivent dans le processus de la dépénalisation des délits de presse afin de formuler la démarche à suivre selon une approche coordonnée et concertée entre les parties prenantes du secteur des médias. Les conclusions de ces assises feront l’objet d’un atelier général qui déterminera par la suite le processus formel pour la mise en œuvre de la stratégie qui sera élaborée par les Experts. Il s'agit d'une excellente occasion pour toutes les parties prenantes du secteur des médias de s'engager et prendre la parole sur cette question de la dépénalisation des délits de presse en République Démocratique du Congo ! Pilier humanitaire : Les opérations militaires et l’activisme des groupes armés dans la Province du Nord-Kivu ont des conséquences dans la Province voisine de l’Ituri. Plus de 7.100 ménages déplacés – environ 35.000 personnes – en provenance du Nord-Kivu sont arrivées en Ituri et se retrouvent répartis sur l’axe Luna - Komanda. Les acteurs humanitaires sont en train de préparer une intervention multisectorielle (eau, hygiène, assainissement, abris, articles ménagers essentiels, vivres, santé, ...) pour plus de 30.000 personnes déplacées qui se trouvaient déjà dans la zone. Il s’agit des personnes déplacées en 2014 et en octobre 2015. Une allocation spéciale d'environ 2,3 millions a été mise à la disposition des acteurs humanitaires de l'Ituri pour répondre à cette crise. Avec la nouvelle vague – des personnes qui sont arrivées entre le 30 novembre et le 10 décembre 2015 – une nouvelle mobilisation des ressources s'impose pour prendre aussi en considération les besoins des récentes arrivées.
UNICEF :
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) souffle ses 70 bougies l’année prochaine. Et, à l’occasion, l’UNICEF, en collaboration avec le Ministère de la Femme, Famille et Enfant, organise un concours pour les journalistes sur la production des articles et émissions sur la thématique « l’Equité et droits de l’enfant » dans la ville de Kinshasa. L’organisation de ce concours s’inscrit dans le cadre du 70ème anniversaire de l’UNICEF en 2016 et de la Journée Internationale de la Radio et Télévision en faveur de l’enfant. Ce concours a pour objectif d’encourager les journalistes de s’intéresser à la situation de l’enfant en RDC afin qu’ils s’attèlent à maîtriser et à diffuser des reportages sur les questions relatives aux enfants. Officiellement, le concours a été lancé le 11 décembre 2015, date anniversaire de l’UNICEF et sera clôturé le 06 mars 2015, lors de la célébration de la Journée Internationale de la Radio et Télévision en faveur de l’enfant. La date limite de dépôt des productions, y compris la preuve de la publication ou la diffusion est fixée au 12 février 2016 à 14h00. Les articles, les CD et DVD peuvent être déposés sous plis fermés, au bureau de l’UNICEF, sis 372, Av. Col. Mondjiba, Kinshasa – Ngaliema.
Situation militaire
(Par le Lieutenant-colonel AMOUZOUN CODJO MARTIN, Porte-parole militaire)
Pendant la période sous examen, la situation sécuritaire dans la ville-province de Kinshasa, ainsi que dans les autres provinces situées dans l’Ouest de la République Démocratique du Congo, a été jugée calme. Dans les provinces de Haut et de Bas-Uélé, la Force de la MONUSCO, en coordination avec l’armée congolaise, continue d’exercer une forte pression militaire sur les éléments résiduels de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dans le but de mettre un terme à leurs activités négatives. Dans la province de Haut-Uélé, le 11 décembre 2015, des éléments armés ont tendu une embuscade à trois militaires des FARDC et un agent de l’immigration en déplacement sur l’axe Nabia Pay (38 kilomètres au Nord-ouest de Duru)-Bitima (18 kilomètres au Nord-ouest de Duru) et blessés deux soldats de l’armée loyaliste.
Une patrouille d’intervention rapide de la Force de la MONUSCO déployée promptement sur les lieux de l’incident, a dominé le terrain, sécurisé la région et évacué les blessés vers Dungu, où des soins médicaux appropriés leur sont administrés.
Dans la province de Bas-Uélé, quatre éléments supposés appartenir à la LRA, ont pendant la période sous examen, kidnappé six individus dans la localité de Nebwaka, située à 55 kilomètres au Nord d’Ango. Des éléments supposés appartenir à la LRA ont également pendant la même période, tendu une embuscade et kidnappé trois garçons dans la localité de Bangu, située à 85 kilomètres au Nord-ouest d’Ango. La Force de la MONUSCO, en coordination avec l’armée congolaise, surveille étroitement la situation sécuritaire dans cette partie du pays, dans le but d’y contrer les activités négatives des éléments de la LRA.
 En Ituri, la Force de la MONUSCO, en coordination avec l’armée gouvernementale, poursuit ses activités militaires contre les éléments réfractaires du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), auteurs de nouvelles exactions contre les populations civiles vivant dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu. Du 7 au 9 décembre 2015, les miliciens du FRPI ont attaqué plusieurs localités situées au Sud du territoire d’Irumu, notamment Avelo (6 kilomètres au Sud d’Aveba), Kakado (6 kilomètres à l’Ouest de Gety et Kaswara (3 kilomètres au Nord d’Aveba), molesté nombreuses personnes et pillé des biens de valeur. Des patrouilles dissuasives ont été rapidement projetées sur les lieux des incidents par le contingent Bangladais de la Force de la MONUSCO, dans le but de contrer les activités négatives des assaillants, d’interdire de nouvelles attaques, de dominer le terrain, de rassurer et de protéger les populations civiles. Des Casques bleus appartenant aux équipes médicales de ce bataillon onusien, ont également administré des soins médicaux appropriés aux personnes molestées et blessées par les insurgés. Le 11 décembre 2015, un civil a été blessé et des biens domestiques pillés, au cours d’incursion d’un groupe d’éléments du FRPI dans la localité de Kaswara, située à 3 kilomètres au Nord-est d’Aveba. Une patrouille d’intervention rapide de la Force de la MONUSCO projetée rapidement sur les lieux de l’incident, a dominé le terrain, dissuadé d’autres attaques contre les populations civiles et évacué le blessé vers l’hôpital d’Aveba. Il est malheureusement décédé plus tard des suites de ses blessures. Le 13 décembre 2015, un individu a été tué et plusieurs autres blessés, au cours d’incursion des éléments du FRPI dans la localité de Balisongo, située à 60 kilomètres au Sud de Bunia. La Force de la MONUSCO poursuit conjointement avec l’armée congolaise, la conduite des activités militaires visant le démantèlement des camps du FRPI, afin de neutraliser les positions de ce groupe armé et de mettre un terme aux activités négatives de ses éléments.
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire demeure volatile et imprévisible dans certains territoires de cette province, du fait de la récurrence des activités négatives perpétrées par les différents groupes armés, contre les Forces de Défense ainsi que les populations civiles. Toutefois, elle demeure globalement sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise. Dans le territoire de Beni, la Force de la MONUSCO, en coordination avec l’armée congolaise, fournit des efforts significatifs visant à lutter efficacement contre l’activisme des éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF). Le 10 décembre 2015, des troupes d’intervention rapide de la Force de la MONUSCO basées à Mayimoya et Eringeti, ont été redéployées rapidement dans la région de Linzo, dans le but d’appuyer les troupes des Forces Armées de la République Démocratiques du Congo (FARDC), suite à l’attaque lancée contre les positions de l’armée loyaliste situées dans la zone, par des éléments de l’ADF. L’armée congolaise a repoussé l’attaque de ces assaillants. Le même jour, des éléments de l’ADF, ont, pour des besoins d’approvisionnement logistique en denrées alimentaires, tendu une embuscade à un véhicule en déplacement sur l’axe Opira-Linzo, dans la région de Tungudu, et blessé le chauffeur, qui a quitté la zone d’embuscade en roulant rapidement. Ils ont tiré et tué sur-le-champ un motocycliste présent sur les lieux de l’incident. Des militaires des FARDC basés à un poste de contrôle proche, ont riposté et engagé les assaillants, qui se sont retirés vers la jungle. Des troupes d’intervention rapide de la Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO basées à Mayimoya et Eringeti, ont été rapidement projetées sur les lieux de l’incident, afin d’appuyer les soldats des FARDC. Le 11 décembre 2015, quatre militaires des FARDC ont été blessés, au cours d’accrochages avec des éléments supposés appartenir à l’ADF dans la région située entre PK11 et PK13, sur l’axe Mbau-Kamango (17 kilomètres au Nord de Beni). Le 13 décembre 2015, des éléments de l’ADF divisés en plusieurs groupuscules, ont lancé de multiples offensives contre les positions des FARDC et les populations civiles basées dans la région d’Oicha, à Makembi, Kadou et Mayangose (près de Tubameme), tué un civil, blessé trois autres, pillé du bétail, incendié cinq maisons, et provoqué le déplacement des populations civiles vers Oicha-centre. Des patrouilles robustes de combat et de domination de terrain MONUSCO-FARDC, ont été conjointement menées par des troupes d’intervention rapide dans les régions affectées, dans le but de contrer les activités négatives des assaillants, de rassurer et de protéger les populations civiles. Le 14 décembre 2015, une patrouille des FARDC a engagé un groupe d’éléments de l’ADF dans la région de PK 20, située sur l’axe Mbau-Kamango, tué un insurgé et récupéré une arme.
Toutefois, le 10 décembre 2015, suite à la pression militaire exercée sur l’ADF par les troupes MONUSCOFARDC, un élément de ce groupe armé qui a participé le 26 novembre 2015 aux attaques lancées par cette force négative contre la localité d’Eringeti, s’est rendu volontairement aux autorités locales à Butembo centre, situé à 44 kilomètres au Sud-ouest de Beni. Plusieurs exactions ont également été perpétrées par des éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) dans les différents territoires de cette province, pendant la période sous examen. Dans le territoire de Walikale et de Lubero, le 8 décembre 2015, quatre individus ont été tués et six autres kidnappés, au cours d’incursion des éléments des FDLR dans les localités de Buleusa et de Kaumo, situées respectivement à 30 et 25 kilomètres au Nord-ouest de Nyanzale et au Sud-est de Lubero-centre. Le même jour, six civils ont également été enlevés, puis tués dans la localité de Kalevya, située à environ 15 kilomètres au Sud-ouest de Luofu par des éléments des FDLR, après avoir violé les femmes qui faisaient partie du groupe. La détérioration de la situation sécuritaire dans les régions situées au Sud du territoire de Lubero se poursuit. Car des mouvements des populations civiles vers la localité de Miriki fuyant les tensions ethniques dans la zone, sont toujours observés. Le nombre de déplacés basés autour du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Miriki a surpassé cinq mille individus. La Force de la MONUSCO leur fournit son assistance en termes logistique, et assure également leur protection. A cet effet, dans le cadre de la lutte contre les groupes armés actifs dans ce secteur et d’assurer une protection optimale des populations civiles, la Force de la MONUSCO a mené à partir du 10 décembre 2015, des patrouilles robustes de domination de terrain, de Loufu à Buleusa. Les éléments des FDLR présents à Buleusa et dans les zones environnantes se sont retirés vers la brousse à l’approche de la Force onusienne, et les Casques bleus ont récupéré une importante quantité de munitions de mitrailleuse et d’armes de type AK, ainsi que trois machettes. Les troupes de la Force de la MONUSCO ont été redéployées dans la région pendant 72 heures, dans le but d’assurer une domination effective de la zone, et de dissuader les activités négatives des groupes armés. Les personnes déplacées à Kimaka et Miriki ont apprécié le déploiement de la Force onusienne à Buleusa, et exprimé leur intention de retourner dans leurs zones d’origine. Dans le territoire de Rutshuru, le 8 décembre 2015, des éléments des FDLR ont tendu une embuscade et pillé un véhicule dans la région de Biruma, située à 2 kilomètres au Nord-ouest de Katale. Les assaillants ont emporté cinq tonnes de riz et d’huile.
Au chapitre des redditions dans la province, du 9 décembre 2015 à ce jour, quinze éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne et aux autorités locales de la province. Il s’agit de : cinq des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Nyatura’’, trois du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki, un de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) et cinq de divers groupes Mayi-Mayi.
Au Sud-Kivu, les troupes des Forces onusienne et congolaise maintiennent sous leur contrôle l’environnement sécuritaire, en dépit de l’activisme de quelques groupes armés rapporté dans certains territoires de cette province. Le 9 décembre 2015, les troupes des FARDC ont initié des attaques contre les positions des éléments MayiMayi Rahiya Mutomboki, faction Mabala, situées dans la localité de Kiseku (55 kilomètres à l’Est de Shabunda) et la forêt de Nzovu (117 kilomètres au Nord-est de Shabunda et 30 kilomètres au Sud-est de Kigulube), tué trente-trois miliciens et récupéré vingt armes. Le même jour, dans le territoire de Shabunda, des troupes d’intervention rapide des FARDC ont au cours de patrouilles intensives menées dans la localité de Tchombi, située à 30 kilomètres à l’Est de Shabunda-centre, dans le groupement de Bamuguba et chefferie de Bakisi, découvert une cache d’armes renfermant quatorze armes de type AK-47, et des chargeurs correspondants. Le 12 décembre 2015, deux éléments du groupe Mayi-Mayi Yakutumba ont été blessés et deux armes récupérées, au cours d’accrochages entre des troupes des FARDC et des éléments de la force négative précitée dans la localité de Kitumba, située à 106 kilomètres au Sud-ouest d’Uvira. Au chapitre des redditions dans la province, un élément du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki et cent vingt miliciens appartenant aux divers groupes Mayi-Mayi, se sont rendus volontairement pendant la période sous examen, au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO déployé à Bunyakiri et à Luberizi.

Au Katanga, le climat sécuritaire demeure volatile et imprévisible. Il a été marqué dans la région de Kongolo par des activités négatives liées au banditisme. Le 11 décembre 2015, trois bandits armés d’AK-47 ont tendu une embuscade, tiré et blessé un motocycliste dans la localité de Kashishi, située à 17,4 kilomètres au Sud de Kongolo. Il a été admis à l’hôpital général de Kongolo pour des soins appropriés. Toutefois, la situation sécuritaire reste sous le contrôle des troupes de la Force de la MONUSCO et des FARDC déployées dans cette partie du pays. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1132 patrouilles armées, dont 361 nocturnes, et fourni 78 escortes pendant la période sous examen.

Indice du développement humain : La RDC est parmi les pays qui ont le taux de chômage le plus élevé, et aussi le taux de sous-emploi global, le plus élevé, particulièrement chez les jeunes

Le PNUD et la RDC ont lancé le Rapport sur le développement humain 2015 portant sur le thème : « Le travail au service du développement humain ». Ce Rapport indépendant, élaboré au niveau international, montre que la RDC a gagné 11 places dans le classement mondial, passant de la 186ème place sur 187 pays en 2013 à la 176ème sur 188 pays en 2014. Les progrès sont visibles en termes d’espérance de vie, de durée attendue et moyenne de scolarisation ainsi qu’en termes de revenu national brut par habitant. L’indice de développement humain (IDH) a été créé par le PNUD en 1990. Outre le revenu national brut par habitant, l’IDH mesure le développement et le bien-être de la population avec des indicateurs tels que l’espérance de vie à la naissance et le niveau de scolarisation des jeunes. Chaque année, le PNUD publie ce Rapport mondial qui est la compilation du travail mené par une équipe d’experts indépendants. Le Rapport mondial 2015 montre une évolution progressive et constante de l’IDH dans tous les groupes et régions du monde. La RDC occupe le 176ème rang sur 188 pays et gagne donc 11 places par rapport à 2013. Le rapport montre aussi une inversion du rythme de croissance de l’IDH de la RDC et une accélération depuis 2010. Toutefois, la RDC demeure parmi les pays à IDH faible.
En RDC, le travail en général et en particulier celui des jeunes et des femmes, se pose avec acuité. La RDC est parmi les pays qui ont le taux de chômage le plus élevé, et aussi le taux de sous-emploi global, le plus élevé, particulièrement chez les jeunes. Les conditions de travail sont pénibles pour la grande majorité bien que l’absence de statistiques ne permette pas de relever des évidences.
Le PNUD encourage le Gouvernement à poursuivre le développement humain par le travail autour de trois grands axes :
· Créer de nouveaux débouchés pour élargir le choix de travail ;
· Garantir le bien-être des travailleurs pour renforcer le lien positif entre le travail et le développement humain ;
 · Mener des actions ciblées pour remédier aux difficultés de groupes spécifiques comme les jeunes, les femmes, les minorités, les handicapés, les populations autochtones et celles vivant sur les sites d’exploitation des ressources naturelles. Le Gouvernement a déjà pris des initiatives en ce sens, particulièrement dans le cadre du Plan National Stratégique de Développement (PNSD) en cours d’élaboration. Des efforts seront conjugués pour faire du travail et de l’emploi, les facteurs de prospérité et de bonheur.

Le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, tou en reconnaissant que le problème de l’emploi se pose avec acuité en Rdc, a déclaré que les avancées économiques réalisées ces dernières années ont une incidence positive sur l’emploi et sur le niveau des salaires payés.