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dimanche 16 février 2014

Kolwezi : JED exige la libération des deux journalistes arrêtés sur ordre de l’ANR



Journaliste en danger (JED) exprime sa profonde exaspération à la suite de la détention des deux journalistes à la prison centrale de Dilala à Kolwezi, ville située à 300 km de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga (Sud-est de la RDC).
Selon les informations parvenues à JED, Stanislas Lumwanga et Rodrigue Ngoy Mwika, respectivement directeur et animateur-technicien de la Radio Canal Vie Nouvelle, station confessionnelle appartenant à l’Eglise Protestante, émettant à Kolwezi, ont été acheminés, mercredi 12 février 2014 vers 15 heures, à la prison centrale de Dilala après avoir passé 48 heures au cachot du parquet de grande instance de Kolwezi pour le premier et 24 heures pour le second. Les autorités locales de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) accusent la Radio Canal Vie Nouvelle d’avoir diffusé la prédication d’un pasteur contenant un « message subversif ».
La Radio Canal Vie Nouvelle a diffusé, dimanche 9 février 2014, une prédication datant de 2004 du pasteur Lukusa, décédé, qui avait, entre autre, pour thème : « L’indépendance de la RDC ». Dans sa prédication, le pasteur Lukusa dénonçait, notamment, la mauvaise gestion et  gouvernance du pays depuis le 30 juin 1960, date de l’indépendance de la RDC.
Le lundi 10 février vers 12 heures, soit un jour après la diffusion de cet élément, trois agents de l’ANR munis d’un mandat d’amener ont fait irruption dans les installations de ce média en procédant à l’interpellation de Stanislas Lumwanga. Ce dernier a été conduit au bureau local de l’ANR où il sera gardé pendant quelques heures avant d’être transféré vers 15 heures au parquet de grande instance de Kolwezi. Après son audition sur procès-verbal, le journaliste a été immédiatement mis au cachot, accusé « d’incitation à la désobéissance civile et délit de presse ». Stanislas Lumwanga sera transféré, 48 heures après, à la prison centrale de Dilala où il est encore détenu.
Quant à Rodrigue Ngoy Mwika, il a été convoqué au parquet de grande instance de Kolwezi, mercredi 12 février 2013, pour être entendu autour de la diffusion de cette prédication. A la suite de sa déposition, il a été immédiatement jeté au cachot pendant quelques heures avant d’être conduit à la prison.
Contacté par JED, le Pasteur Delphin Wapanga, promoteur de la Radio Canal Vie Nouvelle, a déclaré avoir été lui aussi convoqué, mercredi 12 février 2014, au parquet de grande instance de Kolwezi où on lui a exigé d’exhiber tous les documents de la radio. Ce qu’il a fait.
Journaliste en danger (JED) considère ces arrestations des journalistes comme révélatrices d’un état d’esprit hostile à la liberté de la presse, et demande avec insistance aux autorités locales et provinciales de s’impliquer pour obtenir la libération de ces journalistes, et faire cesser toutes les formes d’harcèlements et de pressions actuellement exercées sur les journalistes et les médias de la ville de Kolwezi. 
    

Africafrance : Le nouveau livre d'Antoine Glaser, ancien directeur de La Lettre du continent



Fourmillant d'anecdotes et de révélations, ce livre raconte comment l’Afrique a pris la main à Paris
Paris, France, 14 février 2014 - Le nouveau livre d'Antoine Glaser, ancien directeur de La Lettre du continent, vient d'être publié aux éditions
Et si l’Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l’ancienne métropole se croit toute-puissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible !
À l’issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais patrons. Le monde entier trépigne dans leur salle d’attente. Pour la France, fini le temps du pétrole et de l’uranium à des prix « politiques », des marchés protégés pour une poignée d’entrepreneurs qui figurent dans le « top 50 » des grandes fortunes de l’Hexagone. Les interventions militaro-humanitaires, comme au Mali ou en Centrafrique, et les déclarations d’amitié de l’Élysée n’y changent rien. Habiles à se présenter en « victimes » de la Françafrique, les dirigeants africains profitent de cette nouvelle situation pour imposer à huis clos leurs exigences à leurs interlocuteurs officiels. Et ce n’est pas sans condescendance qu’ils traitent leurs anciens parrains tricolores.
L’Ivoirien Alassane Ouattara, le Congolais Denis Sassou Nguesso, le Nigérien Mahamadou Issoufou, le Tchadien Idriss Déby, le Camerounais Paul Biya, le Burkinabé Blaise Compaoré, le Sénégalais Macky Sall, le Guinéen Alpha Condé, le Gabonais Ali Bongo : en une dizaine de chapitres enlevés fourmillant d’anecdotes et de révélations, ce livre raconte comment l’Afrique a pris la main à Paris.
Adieu Françafrique, bonjour AfricaFrance. Qui paie commande !
Antoine Glaser a été pendant trente ans le directeur de La Lettre du continent, une publication de référence sur l’Afrique. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages, dont Comment la France a perdu l’Afrique (Calmann-Lévy, 2005) et Sarko en Afrique (Plon, 2008), tous deux coécrits avec Stephen Smith.

Des soins de santé améliorés pour 481.000 femmes et 473.000 enfants de moins de 5 ans au Nord-Kivu, dans les Kasaï et l’Ituri en Province Orientale, grâce au partenariat entre le Gouvernement, l’Union européenne et l’UNICEF



République Démocratique du Congo, Kinshasa, le 14 février 2014 : Le Ministère de la santé de la République Démocratique du Congo (RDC), la Délégation de l'Union européenne et l'UNICEF, lancent un programme de 36 mois visant à réduire la mortalité maternelle et infanto-juvénile dans les provinces du Kasaï Occidental, Kasaï Oriental, Nord-Kivu et dans le district de l’Ituri en Province Orientale. Ce programme de 40 millions d'euros, financé par l'Union européenne, s'inscrit dans le cadre des efforts du gouvernement de la RDC pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) et de la Promesse Renouvelée, une approche globale de santé lancée en 2013, visant à sauver 430.000 vies d’enfants de 0 à 5 ans et 7.900 vies de mères d’ici fin 2015.
La RDC a fait des certains progrès: de 2001 et 2010, le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans est passé de 213 à 146 pour mille naissances vivantes. Au niveau mondial, la RDC est, après l’Inde et le Nigeria, le troisième pays qui contribue le plus à la mortalité globale des enfants de moins de 5 ans. 1 enfant sur 6 meurt avant cet âge - environ 465.000 chaque année. La plupart de ces décès sont dus à des maladies évitables par des mesures simples et peu coûteuses, notamment le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et les infections respiratoires aiguës. En régression depuis 2001, la mortalité maternelle reste préoccupante en RDC.
« La mise en œuvre de ce projet dans les provinces retenues pour en bénéficier, permettra à la RDC de faire des progrès significatifs dans l’amélioration de la santé maternelle et infanto-juvénile. » explique le Dr Félix Kabange Numbi Mukwampa, Ministre de la Santé Publique de la RDC. « Dans mon pays, il est malheureusement constaté que les femmes et les enfants sont majoritairement comptés parmi ceux ayant un accès limité aux soins de santé sous des multiples raisons et ainsi chaque fois que des opportunités d’actions supplémentaires en faveur de cette frange de notre population nous sont offertes, le gouvernement de la République s’en félicite et le Ministère de la Santé Publique se dispose entièrement pour exécuter le paquet d’interventions déployées, en vue aussi de veiller à leur réussite et contribuer à l’atteinte des objectifs spécifiques visés ».
Jean Michel Dumond, Chef de Délégation de l'Union européenne en RDC, note l'importance de cet appui aux OMD à travers l'UNICEF pour couvrir des besoins en termes de traitement primaire pour les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes des 23 zones de santé ciblées. Le Chef de Délégation accentue l'importance des réformes institutionnelles visées par l'accord-cadre de paix de Addis Abeba, dont notamment la fourniture de services sociaux de base, et réitère l'appui sans faille de l'Union européenne au gouvernement de la RDC. « Notre engagement renouvelé dans le domaine de la santé pour l'avancement vers les OMD 4 et 5 en est un exemple dans un domaine absolument prioritaire », précise-t-il. Selon M. Dumond, le gouvernement de la RDC compte sur l'appui de l'Union européenne pour progresser et assurer « que toute femme ou enfant de la RDC, sans exception, bénéficie de l'accès aux services de santé et médicaments de qualité ». « Tous les enfants ont le droit de naitre, grandir et progresser en bonne santé. » souligne Barbara Bentein, Représentante de l’UNICEF en RDC.
La Délégation de l'Union européenne et l'UNICEF sont mobilisés aux côtés du gouvernement de la RDC pour lutter contre la mortalité des enfants et des mères. Leurs efforts, combinés à ceux des autres partenaires au développement, devront permettre de réduire les décès maternels de 549 à 322 pour 100.000 naissances vivantes, et la mortalité infanto-juvénile de 146 à 60 pour 1.000 naissances d’ici 2015. Afin d'atteindre cet impact, le programme contribuera à améliorer la couverture et la qualité des services et soins liés à la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant (SMNE) en faveur de 481.000 femmes en âge de procréer et 473.000 enfants de moins de 5 ans dans 23 zones de santé, tout en augmentant aussi leur accessibilité financière aux services et soins.

L’Onu lance son rapport des données et tendances humanitaires



Genève, 14 février 2014 - La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Kyung-wha Kang, a lancé aujourd’hui le rapport phare du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) : Données et tendances humanitaires mondiales 2013.
Le rapport met en évidence les tendances principales émanant des crises humanitaires, leurs causes sous-jacentes et les acteurs qui participent dans la prévention des crises, la réponse et le relèvement. Le rapport rassemble des informations de sources diverses sur une longue période fournissant ainsi un outil de référence détaillé pour les décideurs, les chercheurs et les acteurs humanitaires. L’analyse des tendances, au-delà de fournir des statistiques, montre comment le paysage humanitaire évolue et comment le système humanitaire peut être encore plus efficace dans un monde en rapide mutation.
« C’est un effort d’OCHA pour renforcer les données de l’assistance humanitaire dans l’espoir que les chercheurs et les décideurs aient ainsi une base commune pour les guider dans leur travail, » a souligné Mme Kang dans sa présentation aux Etats membres de l’ONU.
Les tendances actuelles montrent que l’augmentation des besoins humanitaires, l’inhabilité de résoudre les crises de longues durées et l’interaction de nouveaux défis globaux, tels que l’augmentation de la population, ont conduit à un déficit de la capacité du système humanitaire et des gouvernements à répondre. Les efforts humanitaires et de développement devraient donc davantage se concentrer sur la gestion des risques et la résilience. Par exemple, depuis la crise alimentaire de 2005, les investissements liés à l’agriculture dans la région du Sahel en Afrique ont considérablement augmentés. L’aide humanitaire a elle aussi augmenté, surtout sous la forme d’aide alimentaire d’urgence mais ces efforts à eux seuls n’ont pas permis de soutenir la résilience des populations vulnérables qui continuent de faire face à une pauvreté extrême, aux sécheresses, à une forte croissance de la population et une dégradation de l’environnement. La construction d’une résilience sur le long terme nécessitera une approche commune de nombreux secteurs en terme d’assistance humanitaire et au développement.
Ce rapport contribue aux efforts d’OCHA visant à améliorer la récolte des données et l’analyse des situations humanitaires à travers le monde. En 2014, OCHA travaillera aux côtés de ses partenaires pour créer une plateforme de données de la communauté humanitaire. L’objectif est d’établir une interface dynamique pour les utilisateurs afin d’explorer et d’analyser des vastes quantités de données.

L’ETAT ACTUEL DE LA JUSTICE MILITAIRE EN RD CONGO



La Fondation Konrad Adenauer a organisé ce mercredi 12 février 2014 une journée de formation destinée aux Formateurs des FARDC et de la PNC dans le but de renforcer des capacités en matière de justice militaire. Cette activité financée par le Bureau Kinshasa de la Konrad Adenauer Stiftung s’inscrit dans le cadre de son programme d’éducation civique. La rencontre s’est déroulée en la salle de réunion de la KAS.

OBJECTIF :
Le but poursuivi par cette réunion est de renforcer les capacités des opérateurs judiciaires des FARDC et de la PNC en phase avec les objectifs de la Konrad Adenauer Stiftung.

PARTICIPANTS :
Cette rencontre a réuni des experts de la Police Nationale et des Forces Armées de la RD Congo auxquels se sont joints des experts de l’EUPOL et de l’EUSEC.
DEROULEMENT DES TRAVAUX
A l’ouverture des travaux, le Représentant Résident de Konrad Adenauer Stiftung, M. Steffen Krueger a dit aux participants que les objectifs de la rencontre s’inscrivent dans le renforcement des capacités des Formateurs et des opérateurs judiciaires en cette période ou la RD Congo entame des reformes du secteur de la justice et de la sécurité. Les objectifs de la KAS : assurer l’éducation civique par des restitutions des connaissances acquises, renforcements des capacités des institutions civiles et politiques.
M. Steffen Krueger a saisi cette occasion pour présenter les différents projets de la KAS depuis 2009 comme participer, Publication de Armée et Etat de droit.

DES EXPOSES :

Le premier exposé a été présenté par le Commissaire Divisionnaire Adjoint Sabiti Abdalla Patrick sur « la mise en œuvre de la reforme de la PNC et ses implications juridiques »
Cette reforme s’inscrit dans un contexte historique. En 2001, le Président de la République, Joseph Kabila l’a exprime dans son discours d’investiture de faire de la police et de l’Armée une force professionnelle et républicaine, élitiste et légaliste au service de la Nation congolaise. En 2005, un projet a été initie a travers Groupe Mixte de Réflexion sur la Reforme et la Réorganisation de la Police Nationale Congolaise (GMRRR); il fallait changer le cadre légal et réglementaire et changer la force para militaire issue de la gendarmerie et de la Garde Civile. Une reforme cohérente avec une nouvelle vision de la police est née et s’appui sur trois textes de loi : loi portant organisation et fonctionnement de la nouvelle PNC, loi portant statut du personnel de carrière de la PNC et loi de programmation sur la mise en œuvre de la reforme de la Police nationale pour l’exercice 2014-2017. l’orateur a épinglé quelques réalisations comme la redevabilité de la Police, la modernisation de la gestion des ressources humaines, l’expérimentation de la « police de proximité », la mise en place d’un réseau de transmission moderne,la formation et les infrastructures,a indique M. le Commissaire Divisionnaire Adjoint,SABITI Abdalla.
« Le Concept de l’Innere Führung du militaire de la RFA » a été présenté par le Colonel Jens Ludwig, Attache de Défense de la RFA.
Il s’agit de la formation morale et civique ; les fondements éthiques, politiques, et sociétaux font partie des exigences du militaire allemand. Les militaires allemands sont des citoyens en uniformes. Le colonel Ludwig a indique que les militaires font partie intégrante de la société avec des droits et devoirs. Mais il existe aussi des limites. Un militaire allemand n’a pas le droit d’obéir a un ordre illégal, criminel et contre les droits humains ; il a le devoir de le dénoncer ; il y a donc un contrôle social. Comme on s’en aperçoit, les militaires allemands ont des droits et des de s devoirs.
Des questions sont soulevées sur le caractère citoyen du militaire allemand et ses applications pour la RD Congo et sa participation a la vie politique nationale.
« La justice militaire face aux justiciables de FARDC et de la PNC : essai de déontologie » par M. Katwala Kaba Kashala, Premier Avocat Général de la République.
La justice militaire répond a un ordre judiciaire, crée par la Constitution. Elle régule la discipline militaire. Quelques principes comme la rétroactivité des infractions et la responsabilité pénale individuelle,la non pertinence des la qualité officielle pour les privilèges de juridictions (Cour Pénale Internationale),le principe de l’imprescriptibilité des crimes de violences sexuelles,l’exonération des infractions soulèvent des préoccupations en rapport avec les textes de loi en vigueur en RD Congo. Et il conclut de la nécessité de mettre sur pied une loi de mise en œuvre des Statuts de Rome pour la Cour Pénale Internationale.
Une collaboration entre justice civile et militaire est souhaitée pour plus d’efficacité dans l’exercice de la justice face aux justiciables des FARDC et de la Police Nationale en RD Congo, soutient M. Katwala.
Le Colonel LUFWA, Avocat Général des FARDC a expose sur « la collaboration entre justice militaire et le commandement de Forces Armées et la Police Nationale Congolaise ». Apres avoir passe en revue l’organisation et le fondement légal de la justice militaire, il a insiste sur la discipline militaire qui a pour but de sauvegarder le commandement de l’Armée. La justice est la mère des Armées. La justice militaire apporte son appui pour assurer l’ordre au sein de l’Armée, a-t-il souligne.
Le Commandement Militaire a un rôle important pour la prévention des délits et autres crimes dans l’armée. C’est la courroie de transmission face aux juridictions militaires dans la distribution de la justice. Il aide à obtenir des fichiers pour des militaires au sein de leurs unités respectives.
Comment tout cela se passe dans la pratique ?
Peu de collaboration est constatée dans la pratique entre le commandement de l’Armée et la justice militaire. L’orateur a conclu son expose en suggérant la collaboration efficiente entre le commandement militaire et les opérateurs de la justice.
Quelques questions ont été soulevées sur les justiciables de la police. Pourquoi les policiers devant la justice militaire plutôt qu’a la justice civile ? Que faire alors que la reforme se met en place ? Apres échanges et débat entre participants, il a été constate qu’il est sans doute temps de corriger cette situation qui parait inadaptée suite a la reforme qui se met en place.