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vendredi 31 août 2012

Territoire de Rutshuru : le M23 multiplie des attaques contre les civils


Les rebelles du M23 s’en sont pris vers 22 heures, dans la nuit de jeudi à vendredi 31 août 2012 aux civils au point de faire nombreuses victimes parmi eux.
Ils ont attaqué un véhicule de marque Fuso en provenance de Goma pour le Grand-Nord de la Province du Nord-Kivu. C’était  à hauteur de Nyahanga (7 km-sud de Rutshuru-Centre, sur la route Goma). Les assaillants qui avaient coupé la route, ont tiré en rafale sur le véhicule pour contraindre le chauffeur de s’arrêter. Ce sont les balles tirées ça et là par ces criminels qui ont occasionnées de pertes en vies humaines à coté  des blessés.  
Le bilan provisoire fait état de 2 morts, 10 blessés graves parmi les  passagers à bord, de l’argent et des marchandises emportés par ces agresseurs. Les blessés sont admis à l’instant à l’Hôpital Générale de Rutshuru.
La Coordination provinciale de la Société civile du Nord-Kivu qui condamne avec véhémence cette attaque délibérée contre les civils alerte l’opinion et en interpelle de nouveau le Conseil de Sécurité des Nations Unies. Elle se déclare surprise de voir que l’ONU continue à dorloter le Rwanda, en l’appelant de cesser son soutien au M23, au lieu d’adopter des sanctions contre cet Etat qui agresse à cœur joie et qui déstabilise au quotidien cette Province.
Par ailleurs, la structure de la Société civile du Nord-Kivu attire l’attention des autorités gouvernementales sur les informations faisant état de préparatifs du M23 à lancer de prochains assauts sur Rwindi,  Tongo et Kibumba, en vue étendre d’ici là leur contrôle sur Kanyabayonga (Territoire de Lubero) et Goma (chef-lieu de la Province du Nord-Kivu).


mercredi 29 août 2012

OLPA inquiet après l’interpellation d’un journaliste à Kananga


Kinshasa, le 29 août 2012. L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), réseau africain d’experts juristes et journalistes volontaires pour la défense et la promotion de la liberté de la presse, exprime ses vives inquiétudes après l’interpellation de
Pierre-Sosthène Kambidi, journaliste à la Radio-Télé Chrétienne (RTC), émettant à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï occidental, au centre de la République démocratique du Congo (RDC).
Le journaliste a été interpellé, le 28 août 2012, par des éléments de l’Agence nationale des Renseignements (ANR/Kananga) et embarqué dans une jeep avant d’être conduit au bureau local de l’ANR. Aucune explication n’a été fournie au journaliste sur le motif de son
arrestation.
Avant son interpellation, Pierre-Sosthène Kambidi a reçu plusieurs appels téléphoniques anonymes provenant du numéro +243 824 259 177 depuis le 17 août 2012. Les auteurs de ces appels proféraient des menaces à son encontre, reprochant au journaliste d’avoir diffusé sur
les antennes de la Radio-Télé Chrétienne, le 16 août 2012, une information sur la défection du colonel John Tshibangu, ex-commandant de la région militaire du Kasaï occidental, qui a créé un mouvement rebelle dénommé : Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes, lequel s’est retranché dans la province voisine du Kasaï oriental. Il avait également fait intervenir l’opposant politique Valentin Mubake du principal parti d’opposition UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) qui a déclaré que le régime illégal
du président Joseph Kabila était à sa fin.
Patrick Bianyaka, journaliste à la même radio, reçoit également des menaces de même nature. De ce qui précède, OLPA condamne cette interpellation du journaliste et les menaces proférées contre Patrick Bianyaka. Ces actes violent gravement la liberté de presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de
l’Homme.
OLPA exprime aussi sa grande préoccupation après le transfert à Kinshasa de Fortunat Kasongo, directeur de la Radio-Télévision Autonome du Sud Kasaï (RTAS), émettant à Miabi, à environ 30 Kms de Mbuji-Mayi, Chef-lieu de la province du Kasaï oriental. Arrêté le 14 août 2012 à Miabi, il a été amené à Mbuji-Mayi avant d’être transféré à Kinshasa, le 26 août 2012, par l’Agence nationale des renseignements (ANR). Le journaliste est accusé d’avoir reçu à son domicile, le 13 août 2012, le colonel John Tshibangu.
A la suite de son arrestation, la Radio-Télévision Autonome du Sud Kasaï (RTAS) a été mise à sac par les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et de la Police nationale congolaise (PNC). OLPA déplore également le climat de terreur et d’intimidation des journalistes et des médias qui s’est installé dans les provinces de deux Kasaï.
En conséquence, OLPA exhorte les autorités provinciales et nationales à : - ordonner la libération immédiate et inconditionnelle de Pierre-Sosthène Kambidi ; - diligenter une enquête pour identifier les auteurs des menaces contre Pierre-Sosthène Kambidi et Patrick Bianyaka ; - faire cesser les actes d’intimidation contre les médias dans les provinces du Kasaï occidental et oriental ; - et de favoriser l’exercice de la liberté de la presse sur toute
l’étendue de deux provinces.

Kananga : un deuxième journaliste arrêté dans l’affaire de la défection d’un officier des Fardc


Pierre Sosthène Kambidi, journaliste et rédacteur en chef à la Radio Télévision Chrétienne (RTC), une station confessionnelle émettant à Kananga, Chef-lieu de la province du Kasaï Occidental (centre de la RDC), a été interpellé, mardi 28 août 2012, aux environs de 10 heures locales par un groupe d’hommes présentés comme des éléments de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) roulant à bord d’une jeep aux vitres fumées. Le journaliste aurait été conduit dans les locaux de ce service de sécurité où aucun contact n’a pu être établi pour connaître le motif de cette arrestation.
Contacté par JED, M. Charles Boniface Bayakwabo, Directeur de la RTC a confirmé l’arrestation de  Kambidi ainsi que les menaces qui pèsent également sur Patrick Bianyaka, journaliste de la même station. « C’est depuis bientôt deux semaines que mes deux collaborateurs sont inquiétés au téléphone, et Sosthène vient d’être arrêté sans raison valable », a-t-il dit.
Selon des informations parvenues à JED, Pierre Sosthène Kambidi et Patrick Bianyaka, tous deux journalistes de la Radio Télévision Chrétienne (RTC), recevaient, depuis vendredi 17 août 2012, des messages de menaces de mort proférées au téléphone à partir du numéro 082 425 91 77. Il leur était reproché d’avoir diffusé une information relative à la création, au Kasaï, d’un mouvement armé, avec à sa tête le colonel John Tshibangu.
Dans son journal parlé en français diffusé le jeudi 16 août 2012 à 13 heures, RTC avait diffusé un extrait  d’une interview  accordée par le colonel John Tshibangu à la Radio Okapi et au cours de laquelle il avait annoncé la création d’un mouvement armé dénommé « Mouvement pour la revendication de la vérité des urnes »
Au cours du journal incriminé, la parole était donnée à M. Valentin Mubake, cadre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS, parti d’opposition), qui, réagissant à la défection de cet ancien colonel des Forces armées de la RDC (Fardc), avait déclaré : « C’est le début de la fin du régime illégal du président Kabila ». Dans les messages tombés dans les appareils des journalistes, il leur était demandé clairement de préparer leurs cercueils.
JED exprime sa profonde inquiétude sur la sécurité physique de ces deux journalistes et exige la libération immédiate de Sosthène Kambidi au cas où son arrestation était liée à son travail de journaliste.
JED rappelle que Kambidi est le deuxième journaliste arrêté dans cette affaire après Fortunat Kasongo de la Radio Télévision Autonome du Sud-Kasaï (RTAS) arrêté depuis le mardi 14 août 2012, à Miabi dans le Kasai Oriental par les mêmes services de sécurité et transféré, depuis, à Kinshasa.

Coup d’envoi des camps d’entrainement Airtel Jeunes Talents


Les coaches de Manchester United sont à Nairobi pour coacher les jeunes footballeurs africains
Nairobi, Kenya, 27 août 2012 - Une cinquantaine jeunes garçons et jeunes filles, venus des quatre coins de l’Afrique, participent aux camps d’entrainement de Manchester United qui se déroulent à Nairobi la capitale du Kenya. Airtel Africa, qui est à l’origine de cette initiative, donne l’opportunité aux jeunes footballeurs africains de s’entrainer avec les meilleurs entraineurs du centre de formation de Manchester United.
Les camps d’entrainement de Manchester United succèdent au Championnat Airtel Jeunes Talents. Les jeunes qui se sont illustrés au cours de la compétition auront l’occasion de se familiariser avec les exigences du haut niveau. 
Le coach Matthew Gregory, qui supervise les camps,  a expliqué aux jeunes, lors de son allocution, que pendant les cinq prochains jours, «ils vont vivre, s’entrainer et jouer comme les joueurs de Manchester United». «Vous serez traités comme des joueurs professionnels et en retour, nous souhaitons que vous vous comportiez de manière professionnelle. Vous devez faire preuve de ponctualité, de discipline et d’engagement», a-t-il dit.
Le programme sera chargé pour ces jeunes footballeurs: les camps d’entrainement de Manchester United ne sont pas une colonie de vacances. «Nous allons passer quatre heures sur le terrain chaque jour et 30 minutes dans la salle de classe», annonce le coach Gregory.
Le britannique, qui est accompagné de trois adjoints,  ne se contentera pas seulement d’apprendre aux jeunes comment dribbler et défendre, il se chargera également de leur faire comprendre qu’avoir une hygiène de vie saine est très importante dans la vie d’un footballeur professionnel. Le coach mancunien mettra aussi l’emphase sur l’importance de l’éducation.
«L’éducation, c’est très important», a-t-il souligné à plusieurs reprises. Conscient que tous ces jeunes, bien que talentueux, ne deviendront pas des footballeurs professionnels étant donné que le nombre de places est limitées, le coach Gregory les exhorte à « travailler dur sur le terrain de foot et dans la salle de classe».
Les camps d’entrainement de Manchester United, qui se déroulent du 27 au 31 aout, regroupent des jeunes joueurs issus de neuf pays africains dont : le Burkina Faso, le Congo Brazzaville, la République Démocratique du Congo, le Gabon, le Kenya, le Malawi, le Niger, la Sierra Leone et la Tanzanie.
André Beyers, le chef du département marketing de Airtel Africa, a annoncé que la compagnie de télécommunications va continuer à participer activement au développement du football africain. «Nous avons beaucoup de bons footballeurs sur le continent africain  et des initiatives comme celles-ci (le championnat Airtel Jeunes Talents et les camps d’entrainement de Manchester United) donnent l’opportunité à ces jeunes joueurs de se faire remarquer », a-t-il dit.
Le championnat Airtel Jeunes Talents 2012 a rassemblé des jeunes d’une quinzaine de pays africains. Le tournoi a vu la consécration du Niger chez les hommes et du Ghana chez les filles. Grace à leur victoire, ces deux équipes ont obtenu un chèque de 10.000 dollars chacune. Cet argent sera investi dans l’éducation des jeunes footballeurs.

mardi 28 août 2012

Le collectif des Ongdh dénonce la campagne de diabolisation de l’Asadho par le gouvernement de la Rdc


En date du 18 août 2012, l’ASADHO avait rendu public un communiqué de presse intitulé « Les critères à prendre en compte pour la composition de la Force Neutre d’interposition » et dans lequel elle demandait que « les troupes de tous les Etats impliqués dans le conflit armé congolais, entre 1996 et 2003, et  dans l’exploitation illégale des ressources naturelles soient exclues de ladite Force internationale neutre à déployer à la frontière congolo-rwandaise ». Il s’agit en l’occurrence de l’Angola, la Namibie, le Zimbabwe, le Rwanda, l’Ouganda et le Burundi.
En réaction à ce communiqué, le gouvernement congolais, par la bouche de son porte-parole, a déclaré lors d’une interview rendue public le lundi 20 août 2012 que « cette ONG n’était pas qualifiée et n’a pas été sollicitée pour émettre un quelconque avis sur une matière aussi sensible que la guerre. Celle-ci, a-t-il indiqué, relève de la compétence du Parlement et de l’exécutif national ». Dans un éditorial reflétant le point de vue du Gouvernement diffusé au journal de mercredi 22 aout 2012, à 20H00, sur la Radiotélévision Nationale Congolaise(RTNC), et totalement consacré à la position prise par l’ASADHO, le Gouvernement dit notamment que : « à l’évidence, l’ASADHO est opposée aux intérêts nationaux congolais à cette guerre injuste, lesquels consistent simplement à démanteler définitivement les interférences criminelles rwandaises en RDC ».
Le Collectif des Ongdh considère que ces propos sont de nature à soulever la population contre une organisation citoyenne qui n’a fait que donner son point de vue dans un débat démocratique et à l’exposer non seulement au mépris, à la haine et à la vindicte populaire, mais aussi à préparer l’opinion aux actions que des forces obscures manipulées pourraient entreprendre contre cette association.
Le Collectif des Ongdh en RDC note avec amertume, véhémence et frustration que pareilles déclarations officielles du gouvernement congolais démontrent à suffisance sa détermination à extirper de la vie nationale tout débat de société portant ainsi gravement atteinte à la démocratie et au droit à  la liberté d’expression tels que garantis par divers instruments juridiques internationaux ratifiés par la RDC et sa Constitution. Ces déclarations relèvent, par ailleurs, de la pire nostalgie de certains acteurs, hier très actifs dans les différents mouvements armés, aujourd’hui tous rétribués par des postes politiques, jouissant de la totale impunité des actes  d’agression, crimes de guerre et crime contre l’humanité dont ils portent encore la responsabilité jusqu’à ces jours.
En effet, le Collectif des Ongdh tient à rappeler à l’opinion tant nationale qu’internationale que le peuple congolais garde encore vifs en mémoire notamment des nombreuses vies humaines de ses fils et filles perdues, des femmes enterrées vivantes (à Makobola, Mwenga, et Kasika),  des viols et atrocités sur les populations civiles, de nombreux déplacés de guerre à l’est du Congo, des pillages des villages et des ressources naturelles, la privation d’eau et d’ électricité ayant occasionné d’énormes dégâts dans les hôpitaux et maternités à Kinshasa, etc. pendant que le ministre Lambert Mende Omalanga, porteur de la déclaration notoirement dangereuse ci-haut décriée, était alors porte-parole du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) avant de regagner le RCD/KML, entre autres mouvements complices dans l’agression de la RDC. Ces actes ne resteront pas impunis !
Aussi, compte tenu de tout ce qui précède et eu égard au danger de voir le pays revivre l’expérience du passé, le Collectif des Ongdh s’approprie et tient à réaffirmer la position émise par l’ASADHO dans son communiqué pré-rappelé car, on s’en souviendra, les violations des droits de l’Homme ont été perpétrées aussi bien dans la partie du territoire du Congo géré en son temps par l’entité gouvernement qu’à l’est de la RDC géré par les rebelles et leurs agresseurs alliés ; il en était de même du pillage des ressources naturelles. Depuis, tous ces Etats demeurent intéressés par la RDC pour l’assouvissement de leurs intérêts. Le rapport mapping des experts des Nations Unies et bien d’autres rapports n’en disent-ils pas long ? D’autres Etats ci-haut cités, poursuivent, jusqu’à ces jours, l’exploitation illégale des ressources naturelles du Congo dans un silence complice de l’exécutif congolais qui frise la haute trahison.
Dans ce contexte, le Collectif des Ongdh pensent qu’aucun des Etats intéressés ne devrait revenir sous quelque mandat que ce soit sur le territoire congolais car le peuple ne garde aucun bon souvenir de leur présence dans le passé si ce n’est soutenir, contre la volonté de celui-ci, un régime n’ayant aucun égard pour le respect et la promotion des droits de l’Homme et incapable de protéger ses citoyens.  
C’est pourquoi, et au regard de ce qui précède, le Collectif des Ongdh en RDC recommande :
1. Au Conseil de sécurité des Nations Unies, le renforcement du mandat de la MONUSCO comme unique force bénéficiant encore de la confiance du peuple congolais pouvant être déployée à ce titre en cette partie du pays ;
2. A l’Union Africaine, de se joindre à l’opinion du peuple congolais en mettant un terme  au mandat confié à la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) ;
3. Au Parlement congolais, d’interpeller, à sa session de septembre 2012, le gouvernement congolais sur la question de l’opportunité de la mise en place d’une force internationale neutre à l’est de la RDC dans l’esprit de la CIRGL et d’accélérer le processus d’adoption de la proposition de loi sur la protection des défenseurs des droits de l’Homme.
 4. Au gouvernement de la RDC, de cesser toute campagne de dénigrement contre les Ongdh et les considérer comme partenaires.
 
Fait à Kinshasa, le 27 août 2012