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mardi 27 juin 2017

Un bijoutier achève la première exportation d'or artisanal responsable et libre de conflit provenant de l’Est de Rd Congo au Canada

C’est la première fois qu’un bien de consommation fabriqué à partir d’or artisanal libre de conflits au Congo est entièrement traçable, de la mine au consommateur
Ottawa, Canada, 26 juin 2017 - Partenariat Afrique Canada et Fair Trade Jewellery Co. annoncent la première exportation d’or artisanal libre de conflit et traçable de la République démocratique du Congo vers le Canada. Cet événement important survient un mois après que Partenariat Afrique Canada eut annoncé que le projet Or juste a mis en place un système de traçabilité pour l’or artisanal, le rendant légal et libre de conflit en RDC grâce à une chaîne d’approvisionnement fiable, du site minier jusqu’à l’exportateur.
Fair Trade Jewellery Co., un bijoutier de Toronto qui fait œuvre de pionnier en approvisionnement responsable, développement durable et vente au détail, a importé trois barres aurifères (238 grammes) vers le Canada. En quelques jours à peine, l’équipe torontoise a affiné, allié et conçu quatre bagues en or artisanal libre de  conflits et extraits de façon responsable. Chacune d’entre elles est munie d’un numéro de lot gravé qui retrace la mine précise dans la province d’Ituri en RDC, d’où provient l’or.
« S’approvisionner au Congo était un processus extrêmement ambitieux et inédit. Cela dit, nous en étions convaincus et avions les moyens de le mener à terme grâce aux partenaires que nous avions sur place, comme Partenariat Afrique Canada », a indiqué Robin Gambhir, cofondateur de Fair Trade Jewellery Co.
« Cela fait plus de dix ans que nous certifions que nos matériaux proviennent de sources responsables. Nous sommes donc ravis d’ajouter Or juste aux options que nous proposons actuellement aux clients en matière d’or. La garantie que nos matériaux peuvent être entièrement retracés jusqu’aux communautés est une façon d’encourager le développement local et, comme entreprise, d’influencer encore plus la vie de nombreux intervenants », a ajouté le cofondateur.
Partenariat Afrique Canada a lancé Or juste comme projet pilote en 2015 dans la province d’Ituri. Ce projet incite les mineurs d’or artisanal à distribuer leur produit à des exportateurs légaux et, à terme, à des consommateurs responsables, et à offrir un prix juste et transparent ainsi qu’un renforcement des capacités, comme l’assistance technique aux mineurs en échange de ventes légales. Les mineurs apprennent de meilleures techniques d’exploitation et reçoivent de l’équipement du projet Or juste. En contrepartie, l’or qu’ils produisent doit être l’objet d’un suivi et vendu de manière légale.
Actuellement, le projet compte plus de 600 mineurs inscrits dans six sites
La démarche de Fair Trade Jewellery Co. d’importer de l’or constitue une étape importante, alors que le projet s’officialise grâce à une chaîne d’approvisionnement fiable qui relie le site minier et l’exportateur en RDC. Le bijoutier travaille par ailleurs en tandem avec sa société sœur, la jeune entreprise torontoise de logiciel Consensas, pour retracer l’or de l’exportation jusqu’au consommateur.
« Cette exportation de Bunia (RDC) à Toronto est la preuve qu’il est possible d’offrir aux clients canadiens et internationaux de l’or artisanal, traçable et libre de conflit du Congo. En fait, la beauté, c’est d’avoir montré qu’on peut obtenir pour chaque gramme d’or des données fiables, qualitatives et quantitatives, qui indiquent la provenance et les intervenants qui participent à son extraction, sa production et son commerce », a indiqué Joanne Lebert, Directrice Générale, Partenariat Afrique Canada.

« L’industrie ne peut plus faire l’autruche et affirmer qu’il est impossible d’exercer un devoir de diligence dans des chaînes d’approvisionnement de l’or, car nous avons montré le contraire », a-t-elle indiqué. Partenariat Afrique Canada s’appuiera sur les contraintes rencontrées durant cette exportation (taxes élevées à l’exportation, restrictions de transport, paperasserie administrative) pour demander au gouvernement congolais d’améliorer les conditions du commerce légal et de l’investissement responsable.
Le financement pour le projet Or juste de Partenariat Afrique Canada provient d’Affaires mondiales Canada, ainsi que de l’USAID par l’entremise du projet Capacity Building for Responsible Minerals Trade (CBRMT) et de l’Organisation internationale pour les migrations.

A propos du Partenariat Afrique Canada (PAC) :
Partenariat Afrique Canada (PAC) est un chef de file mondial dans la mise en œuvre d’approches innovatrices qui visent à renforcer la saine gestion des ressources naturelles dans les régions touchées par des conflits et à haut risque. Depuis 30 ans, PAC collabore avec des partenaires afin d’encourager le dialogue sur l’action publique et le renforcement des capacités, notamment par la mise en place du processus de Kimberley, qui a valu à PAC une nomination pour le prix de Nobel de la Paix en 2003.
Fair Trade Jewellery (FTJCo) est une entreprise de pointe et un innovateur en traçabilité des métaux, des diamants et des pierres précieuses. Depuis 2006, elle constitue la référence pour la traçabilité des bijoux, ayant mis en place de multiples innovations inédites comme d’être le premier bijoutier à proposer de l’or équitable et même d’extraction équitable en Amérique du Nord. L’entreprise conçoit et fabrique ses produits à Toronto, lesquels sont certifiés par le Responsible Jewellery Council, Équitabilité et extraction équitable.


samedi 10 juin 2017

Rd Congo : le CICR appelle à la libération sans conditions des membres de son équipe enlevés au Nord-Kivu

Kinshasa (CICR) – Deux membres d’une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont été enlevés mercredi 7 juin dans la matinée entre Kirumba et Beni, dans le territoire de Lubero, province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo. Ils faisaient partie d’un convoi pris à partie par des hommes armés, alors qu’il circulait dans la région dans le cadre d’une mission d’assistance humanitaire. 

« Nous déplorons vivement cet enlèvement et mettons tout en œuvre pour que nos collègues puissent retrouver leurs familles le plus rapidement possible », déclare Christine Cipolla, cheffe de la délégation du CICR dans le pays. « Ce grave incident pourrait  malheureusement affecter de manière durable toutes nos activités dans le Sud-Lubero ». 


« De tels actes constituent en effet une atteinte à la sécurité des acteurs humanitaires et pénalisent avant tout des populations déjà durement touchées, les privant ainsi de l’assistance dont elles ont désespérément besoin », déplore Mme Cipolla. « Nous lançons un appel aux ravisseurs afin qu’ils libèrent immédiatement nos collègues, sains et saufs, et facilitent leur retour ». 

Les membres du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge travaillent afin d’aider les populations locales et sont protégés par le droit international humanitaire. Une distribution de vivres et d’articles ménagers de première nécessité avait ainsi commencé dans les villages de Kamandi-Gite et Kikuvo et a du être interrompue à cause cet incident de sécurité. 

Cette assistance était en faveur de 5.000 familles qui ont dû fuir leurs foyers au début de cette année en raison des combats, ainsi que pour la population résidente qui les ont accueillies. Par ailleurs, cet incident risque de remettre en cause, parmi d’autres activités, notre programme de soutien à l’hôpital de Kayna. Tous les déplacements du CICR prévus dans le Nord-Kivu ont été suspendus jusqu’à nouvel ordre. 

Grand Kasaï : 150. 000 enfants ont besoin d’une aide d’urgence pour reprendre leur scolarité

Plus de 150.000 enfants sont privés ou ont un accès réduit à l’école en raison de la violence dans le Grand Kasaï dans le sud de la République Démocratique du Congo (RDC).
Depuis le début des violences en août 2016, des attaques ont endommagé 639 écoles primaires et secondaires dans le Grand Kasaï. De plus, de nombreuses écoles servent aujourd’hui de lieu d’hébergement de fortune pour les déplacés. Certaines infrastructures scolaires sont mêmes occupées par les milices ou des forces combattantes. Face à la violence, les enseignants hésitent à se rendre dans leurs écoles.
« Il est essentiel de pouvoir rétablir au plus vite la scolarité des enfants du Grand Kasaï », a souligné Dr Tajudeen Oyewale, Représentant ai de l’UNICEF en RDC. « L’UNICEF rappelle que l’école est un espace privilégié d'apprentissage, de socialisation, de protection et de construction de la citoyenneté. L’école donne aux enfants un cadre de normalité dans des périodes troubles et l’éducation constitue un espoir pour l’avenir de chaque enfant. Par son action éducatrice, l’école porte en elle les ferments de la fraternité, du dialogue et de la réconciliation sociale ».
L’UNICEF rappelle que le 28 juillet 2016, la RDC avait signé la Déclaration d’Oslo sur la Sécurité dans les Ecoles. En endossant cette Déclaration, la RDC s’était engagée à promouvoir et à protéger le droit à l'éducation dans les situations de conflit armé.
Selon l’UNICEF, plus d’un enfant sur dix en âge d’aller à l’école primaire dans le Grand Kasaï a eu sa scolarité interrompue d’une manière plus ou moins longue suite aux violences. Plusieurs écoles de la région ne sont plus opérationnelles depuis plus de 100 jours.
« Même si la volatilité de la situation sécuritaire limite l’accès humanitaire, il faut profiter des moments d’accalmie dans certaines zones pour intervenir et pour restaurer l’éducation, » a expliqué Dr Oyewale : « Une génération entière risque d’être sacrifiée si rien n’est fait pour apporter une assistance en éducation en situation d’urgence ».
Dans le cadre de son programme de réponse à l’urgence pour le Grand Kasaï, l’UNICEF appui plus de 3.600 enfants pour leur permettre de passer le test national de fin d'études primaires, en leur offrant des cours de rattrapage, du matériel scolaire et des uniformes. L'UNICEF a également organisé en urgence la formation de 64 enseignants et a appuyé la réhabilitation de 24 salles de classe.
L'UNICEF a besoin de 40,2 millions de dollars américains pour sa réponse d'urgence dans le Grand Kasaï.

À propos de l’UNICEF
L’UNICEF promeut les droits et le bien-être de chaque enfant, dans tout ce que nous faisons. Nous travaillons dans 190 pays et territoires du monde entier avec nos partenaires pour faire de cet engagement une réalité, avec un effort particulier pour atteindre les enfants les plus vulnérables et marginalisés, dans l’intérêt de tous les enfants, où qu’ils soient.


samedi 3 juin 2017

Joseph Kabila à un magazine allemand : « Un changement constitutionnel est un non-sens total, mais n’exclut cependant pas l'éventualité d'un référendum »

Dans un rare entretien bilan accordé à la presse, le 16 mai dernier à la veille du 20ème anniversaire de l'avènement de l'AFDL, Alliance pour les forces démocratiques de Libération du Congo, au journal allemand Der Spiegel, le président Joseph Kabila a estimé qu'il est plus important de faire l'évaluation du parcours que de longs discours.

Sur la tenue des élections

Assurant n'avoir "rien promis du tout" concernant la tenue d'élections présidentielles cette année, le président Joseph Kabila souhaite qu'elles soient organisées aussi vite que possible. "Nous voulons des élections parfaites, pas seulement des élections", a-t-il ajouté, rassurant que pour le moment, l'enrôlement des électeurs en cours, se déroule bien.

Pas de révision constitutionnelle

S'étonnant que beaucoup s'époumonent sur le sujet, le président Joseph Kabila estime que "tout ce blabla sur un changement constitutionnel est un non-sens total". Ce qui n'exclut cependant pas l'éventualité d'un référendum.
"Jusqu'ici nous n'avons pas entamé du tout le débat" sur une éventuelle consultation populaire, affirme-t-il dans le magazine allemand. 
Mais interrogé à plusieurs reprises pour savoir s'il écartait définitivement un 3ème mandat, le président nuance, "cela dépend de ce qu'on entend vraiment par 3ème mandat" mais précise ne pas avoir "l'intention de porter atteinte à la Constitution. Comment pourrais-je avoir un 3ème mandat sans porter atteinte à la Constitution", s'interroge toutefois le président Joseph Kabila.
Le président congolais ne s'était plus exprimé à la presse depuis prés de 5 ans, optant pour une communication via des discours à la Nation ou à la télévision officielle.