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vendredi 28 décembre 2018

Processus électoral, un ex-proche d’Etienne Tshisekedi met dans le même panier le pouvoir et l’opposition


Norbert Luyeye, ancien proche du leader de l’Udps, le principal parti de l’opposition en Rd Cong, s’est exprimé le 27 décembre 2018 au cours d’une conférence de presse à Kinshasa. In extenso sa déclaration devant la presse.

‘’C’est pour la première fois dans l’histoire de notre pays qu’une année s’achève dans l’émotion et dans la douleur. Ainsi, une vive tension règne dans l’ensemble de notre pays. Cette situation est due par un petit groupe des gens au sein des institutions en place qui partagent le bilan négatif de 18 ans de règne de M. Joseph Kabila aujourd’hui au pouvoir sans mandat ni légitimité depuis 2016. Ces gens pour ne plus les citer, veulent à tout prix, conserver le pouvoir par la voie des élections bâclées dans l’espoir de continuer à créer d’un côté la confusion dans la scène politique et de l’autre côté continuer à nuire à l’intérêt général des peuples congolais.
Mes chers compatriotes,
Si nous sommes arrivés aujourd’hui à cette situation chaotique dans notre pays c’est à cause des gens que nous venons de pointer ci- haut, car ils n’ont pas la volonté politique ni la culture du respect de texte juridique qui régit notre pays. C’est par manque d’organisation des élections depuis 2016 que notre pays est plongé dans le vide juridique. En effet, ces dirigeants n’ont pas la volonté de résoudre le problème du vide juridique, raison pour laquelle ils ont pris la Céni avec M. Nangaa en tête en otage, le plaçant au dessus de la mêlée pour jouer tous les coups et créer la confusion dans la scène politique. M. Nangaa est considéré aujourd’hui comme le garant des institutions, c’est lui qui prend toutes les décisions importantes au sommet de la nation.
Mes chers compatriotes,
Le premier coup de Nangaa est parti en 2015, sans se référer à l’article 139 de la constitution et sur ordre du pouvoir en place, il a violé la constitution sans qualité ni droit, il a eu le privilège de saisir la cour constitutionnelle en introduisant une requête pour l’interprétation des articles 70, 103, 105 et 197 repêchés par cette même cour sans faire allusion à l’article 73 de la constitution qui va de pair avec les articles cités ci-haut disposant que « Le scrutin pour l’élection du Président de la République est convoqué par la Céni 90 jours avant l’expiration du mandat du Président en exercice ».
Ainsi, l’interprétation de ces articles par la cour constitutionnelle a violé intégralement l’article 220 de la constitution auquel on ne peut toucher.
L’interprétation de ces articles par la Cour constitutionnelle a permis à M. Joseph Kabaila sans qualité ni droit dans la constitution de convoquer les concertations nationales de l’Union Africaine suivies du dialogue de la Cenco du Centre Interdiocésain où un accord a été trouvé.
Cet accord prévoyait l’organisation des élections au 31 décembre 2017.
Cet accord où le pouvoir et la soi-disant opposition ont bénéficié d’un mandat supplémentaire d’une année.
Cette date marque aussi la fin du mandat de toutes les institutions en place. Le conseil de sécurité des Nations Unies a pris deux résolutions à ce sujet, les résolutions 2348 et 2409. La date du 23 décembre 2018 pour l’organisation des élections n’est ni constitutionnelle ni dans l’accord de saint – sylvestre. Elle vient plutôt des Etats-Unis d’Amérique par le truchement de Mme Nikki Haley, ancienne ambassadrice des Etats-Unis à l’ONU et envoyée spéciale du Président Donald Trump en mission en RD Congo et elle a été adoptée par l’ensemble de la communauté internationale.
C’est une injonction imposée au pouvoir en place qui a mis l’obstacle à organiser les élections dans le délai constitutionnel. Elle marque aussi la fin du régime en place qui vit sous ultimatum de la communauté internationale.
Du côté pouvoir en place, il a dit Oui aux élections mais qui doivent être organisées à sa manière. C’est-à-dire :
- Non à l’ingérence étrangère ;
- Pas d’implication de la communauté internationale ;
- Pas question du respect de la date du 23 décembre 2018.
Cependant à l’approche de cette date, le pouvoir en place et M. Nangaa montent un scénario de l’incendie de l’un des entrepôts de la Céni. Cet incendie a permis à M. Nangaa comme maître du jeu de se placer au dessus de la mêlée, sans se référer à aucun texte juridique de notre pays pour prendre une décision unilatérale de prolonger la date de la tenue des élections le 30 décembre 2018, le vide juridique est consommé de nouveau, c’est un coup d’Etat constitutionnel.
Cette date est justifiée par l’incendie de l’un des entrepôts de la Céni. En réalité, M. Nangaa a lancé un défi à la communauté internationale qui lui faisait pression de ne pas dépasser cette date pour organiser des élections.
Comme le pouvoir en place et l’opposition institutionnelle sont dans une solidarité institutionnelle, ces opposants qui se sont engagés sur cette voie des élections sans condition prennent acte et acceptent le report des élections au 30 décembre 2018 et valident le coup d’Etat de M. Corneille Nangaa.
Attendu que les élections n’ont pas eu lieu le 23 décembre 2018, c’était une occasion pour ceux qui se disent de l’opposition de saisir cette opportunité de déclarer le vide juridique et constater la fin du mandat du pouvoir en place. Cette occasion devait de nouveau leur permettre de chasser M. Nangaa qui constitue aujourd’hui l’obstacle principal au processus électoral et un danger permanent pour notre pays.
Cette occasion devait aussi leur permettre d’évaluer le processus électoral et surmonter les obstacles rencontrés pendant la campagne électorale.
Mes chers compatriotes,
Ce qui est regrettable, pendant que les soi-disant opposants qui se sont engagés dans la voie des élections sont distraits en parlant de leur popularité lors de la campagne électorale et n’attendent que l’organisation des élections du 30 décembre 2018 pour aller voter. Par contre, du côté du FCC le vote est entrain de se dérouler, il est même déjà au niveau du dépouillement des bulletins de vote. Sans aucune surprise, le résultat donne M. Emmanuel Shadary vainqueur de l’élection présidentielle.
Le FCC vient d’obtenir la majorité dans les deux chambres du parlement, il ne reste que le résultat provisoire le 6 janvier et le 15 janvier 2019 sera consacré à la remise et reprise entre les Présidents entrant et sortant. C’est la continuité du système et de la misère du peuple congolais.
Vous constaterez avec moi que ces élections ne sont pas organisées selon les règles démocratiques du respect de la volonté de la majorité du peuple congolais. Mais tout est déjà réglé d’avance par une fine minorité des gens au pouvoir qui tient à s’imposer par la loi de la force pour s’accaparer du processus électoral. Comme ces élections seront organisées sans support juridique et hors délai constitutionnel dont ses dirigeants sont sans mandat, l’Union des Républicains ne reconnaitra jamais les dirigeants et les institutions issus de cette parodie d’élections.
Ce comportement va provoquer une vive réaction de la population sans attendre les résultats de vote et va pousser le peuple congolais et le monde entier à agir farouchement, va conduire notre pays aux troubles et à la violation des droits de l’homme dont les responsables seront le FCC et l’opposition institutionnelle qui ont choisis de participer sans condition aux élections bâclées.
C’est après ces violences que les élections seront annulées, ces événements vont une fois de plus donner raison à l’Union des Républicains. Le peuple congolais et l’ensemble de la classe politique sans exception vont rejoindre la voie du dialogue politique issu de l’accord-cadre d’Addis-Abeba signé le 24 février 2013, un engagement pris par M. Joseph Kabila lié conformément à l’article 215 de notre constitution dont l’Union des Républicains a fait son cheval de bataille. Cette situation va mettre fin à la prolifération de plusieurs leaders au sein de l’opposition politique, seule l’Union des Républicains va assurer le leadership de toute l’opposition en République Démocratique du Congo.
Ceux qui veulent faire la politique dans l’opposition doivent s’aligner derrière l’Union des Républicains. Et c’est pendant ce temps que la crise politique de la République Démocratique du Congo sera résolue.
Ce qui est surprenant lorsqu’on parle de la tenue des élections inclusives, M. Corneille Nangaa n’entend pas de ses oreilles.
Si hier il a violé la loi électorale pour exclure la diaspora de son droit de vote, aujourd’hui c’est le tour de quelques provinces et territoires du pays qui sont exclus de participer aux élections. Il ne reste qu’à M. Nangaa de nous confirmer si demain les communes et quartiers ne seront pas exclus.
Cette attitude montre que M. Nangaa vient de vider le peu de confiance dont il bénéficiait encore auprès de ses pairs. Ce ne sont plus les élections qu’il va organiser mais plutôt une pièce de théâtre qu’il va jouer. Et le décor de la contestation est déjà planté.
Mes chers compatriotes,
Pourquoi ce spectacle de concentration de plusieurs troupes militaires dans les différentes villes du pays et particulièrement la ville de Kinshasa ? C’est un génocide qui se prépare. L’Union des Républicains ne reconnaitra jamais ce régime moins encore les dirigeants qui sortiront de ce théâtre électoral.
Ce qui est regrettable, M. Joseph Kabila et ses institutions sont sans mandat ni légitimité dans leur pouvoir. La communauté internationale les considère toujours comme les interlocuteurs valables de la République Démocratique du Congo. Elle envoie ses ambassadeurs avec des lettres de créances auprès de M. Joseph Kabila pour les accréditer en RDC.
Notre souci est que cette crise soit résolue d’une manière pacifique, c’est-à-dire par le dialogue et non militaire. Nous ne pouvons pas accepter que notre pays soit plongé dans la situation de la Libye ou du Sud Soudan après sa balkanisation, aujourd’hui le pays est dans le chaos.
Mes chers compatriotes,
Quel que soit tout ce qui va se passer, je vous annonce que bientôt le changement va intervenir dans notre pays’’.

lundi 17 décembre 2018

RD Congo : Campagne électorale violemment réprimée Les casques bleus devraient aider à protéger les personnes avant les élections


Les forces de sécurité gouvernementales à travers la République démocratique du Congo ont dispersé par la force des rassemblements de campagne de l’opposition avant les élections nationales du 23 décembre 2018, a déclaré Human Rights Watch. Les forces de sécurité ont tué au moins 7 partisans de l’opposition, blessé plus de 50 personnes, et en ont arbitrairement arrêté un grand nombre d’autres, du 9 au 13 décembre.

La mission des Nations Unies en RD Congo, la Monusco, devrait déployer des soldats de maintien de la paix dans les points chauds prévisibles dans les villes où il y a des risques de violence pendant les événements de la campagne et le jour du scrutin. Les gouvernements concernés devraient accroître la pression sur le gouvernement congolais, qui porte la principale responsabilité de protéger les citoyens, pour qu’il cesse de réprimer l’opposition politique et permette à tous les candidats de faire campagne en paix.


« Les forces de sécurité congolaises enflamment une situation déjà tendue en utilisant une force excessive contre les rassemblements de campagne de l’opposition », a déclaré 
Ida Sawyer, directrice adjointe de la division Afrique à Human Rights Watch. « Moins d’une semaine avant la date des élections, les autorités doivent empêcher une situation extrêmement volatile de devenir incontrôlable. »

Deux membres de ligues de jeunes associées au parti au pouvoir ont déclaré que des hauts responsables du parti au pouvoir les avaient recrutés, eux et d’autres jeunes, pour infiltrer les partisans du candidat de l’opposition à la présidence Martin Fayulu de la coalition Lamuka (« réveillez-vous » en lingala et en swahili, deux des quatre langues nationales de la RD Congo). Ils ont déclaré avoir été payés environ 50 dollars USD chacun et avoir reçu l’ordre de provoquer la violence et le désordre pendant les rassemblements de Fayulu, ce qui pourrait être attribué à Fayulu et créer un prétexte pour l’arrêter ou disqualifier sa candidature.


Le 11 décembre, les forces de sécurité se sont déployées dans Lubumbashi, la deuxième ville du pays, pour bloquer les mouvements de Fayulu et de ses partisans, faisant au moins cinq morts et plusieurs dizaines de blessés, et arrêtant de nombreuses autres personnes. Les autorités ont par la suite refusé aux membres des familles et aux observateurs indépendants l’accès à la morgue.

« Sept jeeps de la police sont arrivées pour nous disperser », a expliqué un activiste des droits humains surveillant l’arrivée de Fayulu à Lubumbashi pour un rassemblement de campagne. « Ils ont tiré des balles réelles et du gaz lacrymogène. La police a effectué une descente dans le stade [où Fayulu devait tenir le rassemblement] et a confisqué le matériel de sonorisation. Ils ont également utilisé du gaz lacrymogène et de l’eau chaude pour empêcher les gens d’atteindre le centre-ville depuis l’aéroport. » Certains partisans ont répondu en lançant des pierres sur la police, blessant 11 policiers, 
selon un porte-parole de la police.

On peut entendre Pande Kapopo, gouverneur de la province du Haut Katanga, où se trouve Lubumbashi, dans un enregistrement audio juste avant l’arrivée de Fayulu à Lubumbashi incitant ses partisans à commettre des actes de violence contre les partisans de Fayulu. Il a ajouté que la police ne ferait rien contre eux et que « nous avons le pouvoir ». L’équipe de Kapopo a déclaré à Radio France Internationale que ses paroles avaient été « sorti[e]s de leur contexte ».

Le 12 décembre, les forces de sécurité ont utilisé des balles réelles et des gaz lacrymogènes pour disperser les partisans de Fayulu dans la ville de Kalemie, dans le sud-est du pays, tuant une lycéenne de 18 ans, Jeannette Maua. Le 13 décembre, dans la ville centrale de Mbuji-Mayi, la police a érigé des barricades et abattu un garçon de 17 ans à la suite de l’arrivée d’un autre candidat de l’opposition à la présidence, Félix Tshisekedi, du parti de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS). Les Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu par les responsables de l’application des lois prévoient que ces derniers « ne recourront intentionnellement à l’usage meurtrier d’armes à feu que si cela est absolument inévitable pour protéger des vies humaines ».

Le 14 décembre, 
le maire de Kananga a interdit toute manifestation dans la ville, capitale de la province du Kasaï-Central. Les forces de sécurité ont érigé des barrages routiers lorsque Tshisekedi est arrivé dans la ville. Le maire de Boma, dans la province de Kongo Central, a interdit un rassemblement de l’opposition le 1er décembre et les forces de sécurité ont barricadé la route.

Le 
mandat confié à la Monusco par le Conseil de sécurité demande aux soldats de la paix de protéger les civils se trouvant « sous la menace de violences physiques », notamment « dans le cadre des élections ». Les forces de maintien de la paix de l’ONU n’ont pas été déployées en grand nombre lors des rassemblements politiques la semaine dernière, où leur présence aurait pu aider à dissuader les forces de sécurité de tirer sur les sympathisants pacifiques de l’opposition, selon des observateurs locaux, des dirigeants politiques ainsi que du personnel des Nations Unies.

Les responsables gouvernementaux et les forces de sécurité ont également à plusieurs reprises retardé ou empêché l’avion de Fayulu d’atterrir dans des circonscriptions clés. À Kindu, capitale du Maniema, la province d’origine du candidat du parti au pouvoir, Emmanuel Shadary, les autorités ont 
placé plusieurs hélicoptères sur le tarmac de l’aéroport pour empêcher l’atterrissage de l’avion de Fayulu.

« Nous avons essayé d’accueillir Fayulu à l’aéroport, mais nous avons été bloqués par une bande de jeunes qui nous attendaient, et la police était juste derrière », a déclaré un partisan de Fayulu à Kindu. « La police a alors tiré en l’air et tiré des gaz lacrymogènes. Nous avons fui, mais les membres de la bande nous ont poursuivis, jetant des pierres. J’ai inhalé des gaz lacrymogènes et j’ai été hospitalisé pendant une journée. » Les membres de la bande ont par la suite saccagé des bureaux de partis de l’opposition. Plus d’une douzaine de personnes, dont deux policiers, ont été blessées et au moins 25 personnes ont été brièvement détenues.

Par contre, des responsables gouvernementaux ont reçu pour instruction de faciliter et d’aider les visites de la campagne de Shadary dans 
plus d’une douzaine de provinces. Le 7 décembre, les autorités de Goma ont détenu sept épouses et veuves de militaires congolais pendant plusieurs heures, après que celles-ci se soient rendues à Goma pour accueillir Fayulu la veille. Une veuve a ensuite été expulsée du camp militaire.

L’Union européenne a renouvelé 
l’interdiction de voyager et le gel des avoirscontre Shadary le 10 décembre pour son rôle présumé dans de graves violations des droits humains commises précédemment.

Des violences ont également été signalées dans d’autres villes, a déclaré Human Rights Watch. Le 12 décembre, des personnes 
ont lancé des pierres sur le cortège de Tshisekedi à Bunia. Le 1er décembre, les partisans de l’UPDS de Tshisekedi se sont affrontés avec des partisans de Shadary à Mbuji-Mayi. La police est intervenue en tirant des gaz lacrymogènes pour disperser la foule et a arrêté 22 personnes, dont 14 membres de l’UPDS, qui ont tous été libérés par la suite. Des assaillants non identifiés ont détruit du matériel de campagne dans plusieurs villes, notamment à Lubumbashi et Kwilu, et deux bureaux du parti au pouvoir ont été vandalisés à Kisangani et à Mbandaka.

Des groupes armés sont également intervenus dans les campagnes électorales dans l’est de la RD Congo et dans la région centrale du Kasaï. Le 7 décembre, dans le territoire de Masisi, dans la province du Nord-Kivu, des assaillants non identifiés ont attaqué un convoi transportant un candidat parlementaire de la majorité présidentielle, Eugène Serufuli, ministre national des Affaires sociales. Une douzaine de personnes ont été blessées dans l’échange de coups de feu entre les assaillants et l’escorte de la police de Serufuli. À Kananga, dans le Kasaï-Central, des 
assaillants ont enlevé deux membres du parti de l’Union démocratique africaine originelle alors qu’ils mobilisaient leurs partisans le 1er décembre. Ils sont toujours portés disparus.

Cinq médias proches de l’opposition restent fermés par le gouvernement, tandis que la Radio-Télévision nationale congolaise (RTNC), la chaîne gouvernementale, parmi d’autres, 
couvre largement la campagne de Shadary. Les forces de sécurité ont arrêté 11 activistes pro-démocratie à Kinshasa et à Goma le 14 décembre. Ils sont toujours en détention au moment de rédiger ces lignes.

Les responsables des élections n’ont toujours pas répondu aux préoccupations concernant le projet controversé d’utiliser une machine à voter électronique, dont bon nombre craignent qu’elle sera utilisée pour 
faciliter la fraude, et les quelque 6 millions d’électeurs « fictifs » potentiels inscrits sur les listes électorales.

« Il est essentiel que les soldats de la paix de l’ONU jouent un rôle plus actif dans la protection des personnes exposées au risque d’abus dans le contexte des prochaines élections, notamment en déployant des patrouilles dans les zones connues comme foyers potentiels de violence », a conclu Ida Sawyer. « Les voisins et les partenaires internationaux de la RD Congo devraient indiquer clairement qu’il y aura des conséquences réelles si la répression brutale du gouvernement persiste. »

dimanche 16 décembre 2018

Interdiction de voyager avec 10.000 dollars américains ou son équivalent en monnaies étrangères


La Banque central du Congo a rappelé au public vendredi dernier son Règlement modifiant et complétant la règlementation du change du 28 mars 2014 sur la circulation des monnaies étrangères en République Démocratique du Congo. Ce texte réglementaire confirme la libre circulation des monnaies étrangères sur le territoire national.
Toute personne physique ou morale ne peut voyager sur le territoire national avec un montant en billets de banque des monnaies étrangères égal ou supérieur à dix mille dollars américains ou son équivalent en d’autres monnaies étrangères. L’objectif de ce règlement est de lutter contre la manipulation des billets de banque dans les transactions sur le territoire national et de s’adapter aux meilleures pratiques internationales.
Il est fait exception des localités dépourvues des points d’exploitation de banques commerciales, d’autres institutions financières habilitées ou de représentation de la Banque centrale du Congo.
Cependant, elle doit en faire la déclaration auprès des services de la migration au départ et à l’arrivée, en justifier l’origine et la destination. A cet effet, l’origine des fonds peut être le retrait du compte bancaire, le produit des ventes des biens et services ou une donation légitime.
A ce sujet, la Banque centrale du Congo attire l’attention du public sur le fait que la circulation des billets de banque en monnaies étrangères, au-delà de ce plafond, doit faire l’objet d’un transfert bancaire couvert ou être couverte par une autorisation expresse des services de la douane ou à défaut deux de migration opérant à l’aéroport, au port ou à la gare.
En conséquence, la Banque centrale du Congo convie le public à se conformer à ces nouvelles dispositions visant à sécuriser les voyageurs détenant des billets de banque en monnaies étrangères et à maintenir au sein de notre environnement les bonnes pratiques conformes aux standards internationaux en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.




mercredi 12 décembre 2018

Dénonçant les violences de la campagne de Fayulu, Lamuka depose ce jeudi une plainte devant la justice et saisit le Conseil de sécurité

Le Comité de campagne de la coalition Lamuka condamne de la manière la plus rigoureuse les violences qui ont émaillé la visite du candidat commun de l’opposition, Martin Fayulu Madidi le mercredi 12 décembre 2018 à Kalemie, après les tristes événements de Kindu et de Lubumbashi. C’est en ces termes que s’est exprimé mercredi le directeur de campagne de Martin Fayulu, Pierre Lumbi.

Il a présenté, au nom de la coalition Lamuka, les condoléances les plus attristées à toutes les familles victimes des violences de Kalémie. Ces violences ont causé la mort de trois personnes et fait plusieurs blessés. Elles ont été provoquées par les autorités politico-administratives de la province du Tanganyika qui ont instrumentalisé les Forces de l’Ordre, a dit Pierre Lumbi.
‘’Malgré toutes ces provocations des forces de l’ordre, le meeting a quand même eu lieu. Au retour vers l’aéroport, après le meeting, l’intervention musclée et armée de  la police a coupé en deux le convoi. Comme si cela ne suffisait pas, le jet qui devait les amener à Kolwezi a été délibérément dévié sur Goma’’.

En réaction au Cach qui accuse Lamuka de perturber ses meetings, Pierre Lumbi a déclaré que ce sont les militants de Lamuka qui sont victimes. ‘’Nous n’encouragerons jamais nos militants à s’en prendre aux autres. Nous condamnons les groupes armés et si il y a des gens qui ont voulu empêcher et empêché les meetings de Cach, nous les condamnons aussi. Nous attendons également de Cach qu’il condamne les violences de Kindu, Lubumbashi et de Kalemie’’.

Après les échauffourées de Kindu, les violences de Lubumbashi qui ont fait deux morts et celles de Kalemie qui en ont fait trois, le doute n’est plus permis. Pierre Lumbi est convaincu que ces tueries en crescendo ont été planifiées et s’exécutent de manière systématique pour décourager les électeurs et tenter de freiner brutalement le train électoral qui a atteint sa vitesse de croisière.
Lamuka constate que, comme partout où il est passé, son candidat a soulevé l’enthousiasme de centaines des milliers d’hommes et de femmes dans la ville de Kalémie. La coalition félicite et remercie la population de cette ville pour  l’accueil et la mobilisation malgré la violence et la terreur qui ont  émaillé l’étape de Lubumbashi.

Par ailleurs, la coalition qui soutient la candidature de Fayulu a tenu à souligner que toutes ces violences ne pourront en aucun cas entamer sa détermination à aller voter le 23 décembre 2018. ‘’Au contraire, elles nous motivent davantage à poursuivre notre campagne qui devient un véritable combat de libération de notre peuple. Nous ne lâcherons pas. Le Candidat Martin Fayulu ne lâchera pas. La lutte continue’’, a ajouté Pierre Lumbi.

C’est ici l’occasion de dénoncer de la manière la plus rigoureuse cette deuxième tentative d’assassinat de Candidat Commun de l’opposition ainsi que toutes ces violations massives de la Loi Fondamentale et de la Loi Electorale. Suite à ces incidents malheureux et successifs, Pierre Lumbi a indiqué que le peuple congolais prend à témoin l’opinion tant nationale qu’internationale et fustige cette attitude du Gouvernement qui traduit sa volonté manifeste d’entraver la campagne électorale du Candidat Commun de l’opposition.

Pour le directeur de campagne de Fayulu, le peuple  congolais prévient le Président Kabila ainsi que tout son Gouvernement qu’il ne cédera pas à leurs intimidations. Il continuera à accueillir massivement son Candidat Commun de l’opposition Martin Fayulu Madidi et à lui garantir son suffrage, à n’importe quel coin de la République où il pourra se rendre. ‘’Enfin, nous vous informons que dès demain nous allons saisir les juridictions compétentes pour que justice soit faite mais également le Conseil de sécurité de l’Onu’’, a conclue Pierrre Lumbi.

  

lundi 10 décembre 2018

Nord-Kivu : Distribution des vivres pour environ 30.000 personnes dans le Territoire de Walikale


La situation humanitaire demeure critique dans la Zone de santé d’Oicha, au nord de la province, où les civils ont été de nouveau victimes des violences de la part des groupes armés. Le 26 novembre 2018, des groupes armés ont tué neuf civils et blessé quatre autres pendant les violences qui ont secoué le quartier Masosi, dans la partie nord-est d’Oicha. Des maisons ont été incendiées et plusieurs biens ont été pillés par les assaillants.
Cependant, le 27 novembre 2018, près de 5.000 personnes, soit 35 % des 14.000 habitants de Masosi, qui s’étaient déplacés préventivement pour se mettre à l’abri des violences, se seraient retournés. Selon le rapport diagnostic préliminaire fait par le Consortium Réponse Rapide aux Mouvements de Population (RRMP), environ 30.000 personnes se sont déplacées depuis début novembre 2018 dans la zone pour se mettre à l’abri des violences.
Depuis le 29 novembre 2018, un autre groupe de déplacés a été rapporté à Pinga dans le Territoire de Walikale. Environ 500 personnes déplacées, originaires de Birii (Territoire de Masisi), fuyant les affrontements entre groupes armés, sont disséminées dans des familles d’accueil ; certains occupent des salles de classe.
Après environ sept semaines de suspension, les activités scolaires ont repris depuis le 27 novembre 2018 dans l’ensemble du Territoire de Beni. Au moins 300 écoles avaient fermé leurs portes suite à la grève des enseignants contre la résurgence de l’insécurité et tueries dans la ville Beni, affectée par les incursions de groupes armés dans la commune de Ruwenzori, au Nord-Est de la ville. La crainte d’une année blanche a, entre autres, motivé les enseignants à reprendre des cours.

Besoins et réponse humanitaire Sécurité

Du 26 au 29 novembre 2018, l’ONG CARITAS, partenaire du PAM, a réalisé le deuxième cycle de distribution de vivres pour environ 30.000 personnes déplacées et vulnérables à Pinga, Mpeti, Mera et Minjenje, dans le Territoire de Walikale. Les bénéficiaires de cette assistance sont en majorité des déplacés qui avaient fui les affrontements entre groupes armés dans les alentours de Mutongo, au nord-est de Walikale au début de 2018. Au moins 17.000 personnes ont bénéficié d’une assistance en intrants agricoles distribués par la Fondation Associazione Volontari per il Servizio Internazionale (AVSI) le 27 novembre 2018 à Buyinga, Makoko, Muhangi, Masumo et Katanga, dans la Zone de santé de Musienene (Territoire de Lubero). Cette intervention, qui s’inscrit dans le cadre du projet d’appui aux ménages agricoles vulnérables financé par la FAO, entre octobre 2018 et mars 2019, couvre environ 3.500 personnes déplacées arrivées dans la zone entre septembre 2017 et février 2018.
Ce rapport a été produit par OCHA Nord-Kivu en collaboration avec les partenaires humanitaires. Il est publié par OCHA et couvre la période du 26 novembre au 3 décembre 2018.

dimanche 9 décembre 2018

FFJ documente 128 cas d’atteinte à la liberté de la presse en 2018 en RD Congo


Freedom for journalist (FFJ), organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information a documenté 128 cas d’atteinte à la liberté de la presse en 2018 en République démocratique du Congo.
Dans un rapport rendu public dimanche à Kinshasa, à l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, l’organisation a repris un éventail de typologies des violations des droits civils et politiques des journalistes violés depuis janvier jusqu’au mois de décembre 2018.
Parmi les violations, FFJ a noté l’arrestation et l’emprisonnement des journalistes. A la publication de ce présent rapport, deux journalistes sont incarcérés dont l’un sans jugement à la Prison centrale de Makala. Ils sont tous deux poursuivis pour diffamation par des détenteurs de la puissance publique. L’un par le secrétaire général des Sports et l’autre par le fils du premier ministre. Le taux élevé d’interpellations, d’entraves à la libre circulation de l’information, de pressions administratives, économiques et judiciaires a été élevé tout au long de l’année 2018.
Ce rapport publié au dernier mandat du président Kabila révèle une série d’entraves à la liberté de la presse. Notamment, l’arrestation policière des membres d’une maison de presse, AfricaNews, accusés d’avoir relayé un dysfonctionnement dans une école de formation de Police. L’enlèvement des journalistes s’est sensiblement caractérisé cette année. Deux journalistes ont été enlevés et se sont retrouvés abandonnés et visages masqués.
Le rapport ajoute que la brutalité policière a caractérisé  
« La liberté de la presse qui découle de la liberté d’expression est un droit fondamental de l’homme et devra être protégée. FFJ invite les institutions et les organes de l’Etat, les organisations de la société civile, les forces vives  à contribuer efficacement à la promotion de la liberté de la presse », a déclaré, dans le rapport, le directeur de FFJ, dans le préambule du rapport, Désiré-Israël Kazadi.
Soixante interpellations, trois emprisonnements dont deux courent encore, médias proches des opposants demeurés fermés, rafle des journaux au contenu jugé critique à l’action du gouvernement et du régime. Les autres chiffres concernent des cas divers d'entraves, notamment des violentes et sérieuses menaces des journalistes, intimidations physiques, confiscation des matériels de travail sur les journalistes pendant les manifestations publiques.
Le rapport révèle que la plupart des violations des droits des journalistes sont commises à l’Est de la RD Congo, partie meurtrière où les journalistes sont régulièrement pris à parti. Ce rapport a été élaboré grâce à la collaboration des deux organisations partenaires Journalistes pour la promotion et la défense des droits de l’homme (JPDH) et Réseau des journalistes pour la justice transitionnelle (RJJT).

vendredi 30 novembre 2018

RD CONGO : Un média fermé à Bukavu et deux autres réouverts à Lisala après 49 jours de fermeture


Bukavu : Le parquet ordonne la fermeture d’une radio proche de l’opposition
Journaliste en danger (JED) s’insurge contre la fermeture par le parquet de grande instance de Bukavu de la Radio Iriba Fm émettant à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu et propriété d’un journaliste, candidat député national pour le compte d’un parti de l’opposition.
Selon les sources, un Officier de police judicaire accompagné d’un groupe d’éléments de la police nationale congolaise s’est rendu, le mercredi 28 novembre 2018, dans les installations de la Radio Iriba FM où il a contraint les journalistes trouvés sur place d’interrompre immédiatement la diffusion des émissions. Ensuite, ils ont scellé toutes les portes  de la radio.
Aussitôt informée, la Directrice de la Radio Iriba FM, Prisca Bukaraba, s’est rendue au parquet dans le but de connaître la raison exacte de la fermeture de son média.
Contactée par JED, elle a expliqué que le magistrat a catégoriquement refusé de citer le nom du plaignant ou le motif de la fermeture de sa radio. « Il nous a simplement dit qu’il a exécuté un ordre de sa hiérarchie », a-t-elle déclaré.      
Sans entrer dans le fonds de cette affaire, Journaliste en danger (JED) condamne avec la dernière énergie cette mesure qui réduit au silence un média de grande écoute en cette période de campagne électorale. Pour JED, il s’agit d’une grave atteinte à la liberté de la presse et au droit à l’information. Il demande au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC) de se saisir rapidement de ce dossier pour exiger la réouverture immédiate de la radio Iriba Fm.  

OLPA prend acte de la réouverture de deux médias à Lisala

L’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de presse, prend acte de la réouverture de la Radio Liberté Lisala et la Radio Mwana Mboka, stations privées émettant à Lisala, dans la province de Mongala.

Radio Liberté Lisala et Radio Mwana Mboka ont repris leurs émissions, le 27 novembre 2018, après la notification de la levée de la fermeture de ces deux médias par Bruce Bika
Malambo, maire de la ville de Lisala. Le Gouvernement provincial de Mongala s’est réuni, le 23 novembre 2018, sous la présidence de Louis Mbonga, gouverneur de province de Mongala, pour décider de rouvrir les deux médias après 49 jours de fermeture.

Pour rappel, les deux stations de radio ont été fermées, le 9 octobre 2018 par le maire de Lisala, accusées d’incitation à la désobéissance civile et de trouble à l’ordre public. Une mesure consécutive à la diffusion des propos de Bienvenue Octave Moyenge, Président de l’Assemblée provinciale de Mongala, appelant la population locale à ne plus payer des taxes et redevances sous prétexte que le Gouverneur actuel serait l’illégal.

Tout en prenant acte de cette mesure, OLPA exhorte les autorités de Mongala à respecter les dispositions légales qui garantissent la liberté de presse et de favoriser son exercice sur toute l’étendue de la province.


mardi 27 novembre 2018

RD CONGO : FFJ appelle à une urgente prise en charge médicale du journaliste Peter Tiani

Freedom for journalist (FFJ), organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l‘information appelle à une urgente prise médicale de Peter Tiani, journal et directeur de « Le vrai journal », un magazine télévisé diffusé à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC).

Selon une équipe de FFJ qui s’est entretenu avec le journaliste alité, incarcéré à la principale prison de Kinshasa depuis le 10 octobre 2018, la sinusite qui l’a terrassé depuis quelques jours, l’a davantage affaibli puisqu’il n’arrive plus à s’alimenter. La maladie aurait touché les trois principaux sinus : maxillaire, frontal et sphénoïdal. «Le moral est bien en place mais un corps malade n’est pas sain, je suis malade et je dois être soigné. Je me tors d’atroces douleurs de nuits entières», a déclaré le journaliste, jambes étendues sur son lit, à l’équipe de FFJ.

«La RDC devra respecter les standards internationaux. Même si par absurde, Peter Tiani était militaire, arrêté par le camp ennemi, conformément aux conventions de Génève, il aurait bénéficié des soins. Mais parce que c’est un journaliste souvent sans défendre, l’option levée est de l’humilier. Ne pas le sortir de sa cellule et le transférer dans un établissement hospitalier s’apparente à une décision bien murie de lui donner la mort», a déclaré Me Nkashama, chargé d’Aide légale à FFJ.

A quelques jours du lancement de la campagne électorale, un journaliste est en prison pour diffamation. Peter Tiani, transféré à la principale prison  de Kinshasa a été arrêté deux jours auparavant dans son studio par quatre policiers à la suite d’une plainte déposée par un des fils du premier ministre à la suite de la diffusion par son magazine télévisé «Le Vrai journal» d’une information reprise sur un site congolais qui faisait état de la disparition d’une forte somme d’argent au domicile du premier ministre.

Transféré à la prison centrale de Makala, Peter Tiani était détenu depuis trois jours au parquet général de Kinshasa-Gombe pour « diffamation, calomnie et imputations dommageables » à l’encontre de la famille du Premier ministre Bruno Tshibala.

Peter Tiani a été arrêté le 7 novembre 2018 par un groupe de quatre agents de service de sécurité dans les locaux de sa rédaction et conduit successivement dans les installations du Commissariat de la police du district de la Funa où il a été gardé pendant quelques heures avant d’être transféré, sans aucune audition, vers 21 heures, au parquet général de Kinshasa/Gombe d’où il a été transféré à la prison de Makala.
D'après les proches de Peter Tiani, c’est un fils du Premier ministre Bruno Tshibala qui a porté plainte contre le journaliste suite à  un article de Scoop-RDC, un média d’informations en ligne, qu’il avait relayé. Ledit article évoquait la disparition dans la résidence du Premier ministre d'une somme importante d'argent.





L'arrivée le 27 novembre 2018 à Kinshasa de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhé. Des milliers de militants et des sympathisants leur ont réservé un acceuil chaleureux malgré la pluie qui a arrosé la ville de Kinshasa durant une bonne partie de la journée.