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mercredi 10 novembre 2021

Kinshasa : Les six membres d’une même famille ayant perdu la vie dans un incendie présumé ont été inhumés

Fulgence Falangani, son épouse Ornella Dinga Mengi, leurs deux enfants, la nièce et la mère du défunt mari ont été conduits le 10 novembre 2021 à leurs dernières demeures. Les obsèques ont été organisées dans l’enceinte de la Clinique Kinoise en présence du gouverneur de la ville de Kinshasa et d’une déléguée du ministère de la Justice. Les six membres de la famille ont péri dans la nuit du 12 au 13 octobre 2021 dans un « incendie » dans leur maison dans la commune de Lemba à Kinshasa.


Aussitôt ce drame intervenu, la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Rose Mutombo Kiese, a donné une injonction au Procureur de la République du Parquet près le Tribunal de Kinshasa-Matete pour élucider les circonstances de cet incendie présumé. Elle a envoyé sa conseillère à la levée des corps et qui suit cette affaire à l’étape préjuridictionnelle.

Le Bourgmestre de la commune de Lemba, Jean Nsaka, a profité de cette occasion pour réitérer ses sincères condoléances aux familles éprouvées à la suite de ce drame. C’est sur l’avenue Elila n° 9, Quartier Mandrandele dans la commune de Lemba que ce drame a emporté six personnes d’une même famille. Il n’y a eu aucun survivant de cet incendie.

La police scientifique continue à mener ses enquêtes pour déterminer les vraies causes qui ont occasionné cet incident malheureux. Le parquet est également mis à contribution dans le dossier. « Laissons à l’appareil judiciaire de faire son travail et de continuer ses enquêtes », a souligné le Bourgmestre de la Commune de Lemba. Les familles des victimes ont attendu près de quatre semaines pour conduire à la dernière demeure les leurs.

Les voisins ont affirmé que c’est aux environs de 3 heures du matin qu’ils ont vu s’échapper la fumée de la toiture. Ils ont frappé à la porte sans réaction des occupants. Le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila a donné un appui substantielle pour l’organisation des obsèques mais celles-ci ont été prises en charge par les familles des victimes et la banque qui employait le défunt.

L’avocat de la famille des victimes, Me Hyppo Ilunga Ngongo, a renseigné que le Procureur de la République avait requis la police scientifique ainsi qu’une réquisition pour l’autopsie. « Ces devoirs ont été accomplis. La police scientifique a tous les éléments et jusque-là nous n’avons pas encore le rapport. Elle transmettra son rapport au niveau du Parquet parce que c’est sur réquisition du procureur qu’elle a dû faire ce travail. Du côté parquet, il n’y a rien qui est fait. Nous ne comprenons pas cette léthargie », s’est plaint Me Hyppo Ilunga Ngongo.

Les habitants de la parcelle et ceux qui ont assisté à ce drame n’ont pas été entendus, s’est alarmé Me Hyppo Ilunga. L’incendie était-il d’origine criminelle, il est difficile à ce stade de dire ce qui s’est passé. « Nous avons constaté du feu à l’intérieur de la maison. Trop de zones d’ombres à élucider. Malgré l’incendie, tous les corps sont restés intacts. Ce qui nous laisse un peu perplexes. Nous sommes en train de réfléchir sur tout ça. Ce sont des éléments de réflexion.  Tous ces éléments nous amènent à atterrir à une piste criminelle. Nous sommes en train de tout faire pour pousser le procureur à aller plus loin dans ses enquêtes ».


« Jusqu’à présent, il n’y a pas encore un élément probant pouvant nous amener sur une quelconque piste ». Me Ilunga a rapporté que son ami Fulgence Falangani n’avait pas d’antécédents avec son entourage et à aucun moment il s’est plaint pour sa sécurité et de celle de sa petite famille. Il vivait en bon terme avec des gens et était peu loquace.

« Curieusement, nous avons constaté que leurs colocataires étaient indifférents à ce drame. Je suis allé personnellement dans cette parcelle, j’ai observé les habitants de cette parcelle qu’ils sont indifférents. Cette indifférence nous indigne un peu. Il est difficile de la comprendre. Je n’ai pas de précision si les victimes vivaient en bons termes avec leurs colocataires ».

Fulgence Falangani s’apprêtait à quitter la parcelle en versant la garantie locative ailleurs. « Nous avons récupéré cette garantie locative après ce drame », a-t-il conclu.