APO

samedi 31 octobre 2015

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 28 OCTOBRE 2015

Félix Prosper Basse : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire des Nations Unies.
§ Activités des Composantes de la MONUSCO
§ Activités de l’Equipe-pays
§ Situation militaire
Activités des Composantes de la MONUSCO
 VIH/SIDA :
Un atelier de formation de cinq jours des pairs éducateurs VIH a eu lieu du 13 au 17 octobre au quartier général de bataillon népalais dans la ville de Beni, au Nord-Kivu. Organisé par la Section VIH/SIDA de la MONUSCO en collaboration avec la cellule militaire de formation, cet atelier de formation concernait des Casques bleus sélectionnés au sein des bataillons Népalais, Malawite et Tanzanien de la MONUSCO basés à Beni. Pendant cinq jours, les participants ont été formés sur divers sujets, notamment les connaissances de base du VIH, son impact sur l'humanité, les mesures de prévention et des infections sexuellement transmissibles et l'importance de l'utilisation correcte et systématique du préservatif, l'évaluation des risques de contamination et comment organiser un atelier de formation. Il convient de noter que la formation des pairs éducateurs est l'un des moyens les plus efficaces de prévention durable du VIH. La formation des pairs éducateurs VIH a aussi un fort impact sur la lutte contre cette pandémie dans la mesure où elle apporte de réels changements dans le comportement et l'attitude des soldats de la paix. Genre : Dans le cadre du 15eme anniversaire de la résolution 1325 sur Femmes, Paix et Sécurité du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la section Genre de la MONUSCO en collaboration avec les organisations de Femmes de la société civile de Goma organise une journée d’échange sur l’état des lieux de ladite résolution en RDC en général et au Nord Kivu en particulier et les perspectives d’avenir pour sa mise en œuvre. Police MONUSCO : La Police MONUSCO renforce sa présence à Kinshasa, suite à la réouverture du Secteur UNPOL et le démarrage des activités opérationnelles depuis hier 27 octobre 2015. Réduite à une antenne après la reconfiguration à l’Est, les autorités de la Composante Police renforcent, avec l’accord de la Mission, la présence des policiers dans la capitale, dans le cadre d’un rééquilibrage de ses effectifs sur l’ensemble du territoire de la République démocratique du Congo. Toujours hier 27 Octobre 2015, l’Adjoint au Chef de la Composante Police MONUSCO, le Colonel Tabasky Diouf, a procédé à la remise de la médaille des Nations Unies à 134 personnels de L’Unité de Police Constituée Indienne (INDFPU-2) basée à Beni. La cérémonie qui s’est déroulée en présence des autorités administrative, de la Police Nationale Congolaise et de la MONUSCO de la ville de Beni, témoigne de la reconnaissance des Nations unies à la contribution de ces policiers à la paix à Beni en particulier et en RDC. Durant la semaine, les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la Stratégie Opérationnelle intégrée de Lutte contre l’Insécurité à Beni/Oicha, ont poursuivi leurs patrouilles régulières de sécurisation. Au total, cent deux (102) appels ont été reçus sur les numéros verts pour trente et une interventions qui ont donné lieu à dix-huit interpellations pour diverses infractions de droit commun. Au cours de la même semaine, les différentes Unités de Police Constituées ont poursuivi leurs missions de protection des populations. Ainsi, trois cent quatre-vingt-dix-neuf (399) patrouilles de sécurisation dont cent vingt-sept conjointes avec la PNC ont été effectuées. Par ailleurs, vingt-deux escortes de hautes personnalités ont été réalisées par ces unités. Activités de l’Equipe-pays Lancement du site web de l’ONU en RDC : Le site web de l’ONU en RDC accessible à l’adresse http://cd.one.un.org/ a été lancé le vendredi 23 octobre 2015 en marge des célébrations de la journée des Nations Unies et du 70ème anniversaire de l’Organisation. Le site est une plateforme d’informations sur les Nations Unies en RDC, sa mission de maintien de la paix et ses 22 agences, fonds et programmes. On y trouve des communiqués de presse, des articles, photos, vidéos ainsi que de nombreuses informations institutionnelles.
PAM : Foire alimentaire dans le camp de réfugiés de Lusenda
Du 22 au 26 octobre 2015, le Programme alimentaire mondial (PAM), en collaboration avec le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et African Initiatives for Relief & Development (AIRD), a organisé une foire alimentaire dans le camp de réfugiés burundais à Lusenda (territoire de Fizi) en faveur de 9.500 réfugiés vivant dans ce camp. Grâce à des bons d’achat alimentaires, les bénéficiaires ont pu acquérir les vivres de leur choix dans un marché ouvert (foire) à cet effet, où plus de 20 commerçants avaient étalé leurs marchandises. La ration alimentaire par bénéficiaire est de 45 jours, soit l’équivalent de 23 USD par personne. Le PAM assiste les réfugiés burundais et leurs familles d’accueil depuis leur arrivée au Sud-Kivu. A ce jour, plus de 700 tonnes de vivres ont déjà été distribuées.
OMS : Réunion de haut niveau sur la lutte anti-tabac
Pour accélérer la mise en œuvre de la Convention-Cadre de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la lutte antitabac, le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique organise du 28 au 30 octobre 2015 à Kinshasa, en étroite collaboration avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC), une réunion de haut niveau en vue de faciliter les discussions entre les différentes délégations gouvernementales sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la CCLAT ainsi que sur les défis à relever. 23 pays de la région africaine, représentés au niveau ministériel ont été invités à cette manifestation. La Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (CCLAT) est le premier traité de santé publique négocié sous les auspices de l’OMS. Il a été adopté à l’unanimité par l’Assemblée mondiale de la santé le 21 mai 2003 et il est entré en vigueur le 27 février 2005. Depuis lors, elle est devenue l’un des traités les plus largement acceptés de l’histoire des Nations Unies, avec 180 Parties représentant environ 90 % de la population mondiale - dans la Région africaine, 43 des 47 Etats Membres l’ont aussi adopté. Principal instrument de l’OMS pour la lutte antitabac, la CCLAT s’inscrit résolument dans la promotion de la santé publique. Il s’agit d’un traité fondé sur des bases factuelles qui réaffirme le droit de tout être humain à bénéficier du meilleur état de santé qu’il est capable d’atteindre, fournissant un cadre juridique pour la coopération sanitaire internationale et fixant également des normes exigeantes en matière d’application. Le Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique (AFRO) a soutenu les Etats Membres de la Région à mettre en œuvre la CCLAT à travers les politiques nationales, les lois et réglementations. Les progrès dans la mise en œuvre de la CCLAT ont été prometteurs, mais des défis majeurs persistent.

Situation militaire (Par le Lieutenant-colonel AMOUZOUN CODJO MARTIN, Porte-parole militaire)
L’environnement sécuritaire à Kinshasa et dans les autres provinces situées dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo, a été jugé stable durant la semaine écoulée. En Province Orientale, les Forces onusienne et congolaise continuent à exercer la pression militaire sur les éléments résiduels de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA), dans le but de neutraliser leurs activités négatives perpétrées contre les populations civiles dans les districts de Haut et de Bas-Uélé. En Ituri, la Force de la MONUSCO, en coordination avec l’armée congolaise, poursuit les activités militaires contre le Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI), dont les éléments réfractaires continuent à perpétrer des exactions contre les populations civiles et des Organisations Non Gouvernementales (ONG), dans les localités du Sud du territoire d’Irumu. Le 21 octobre 2015, les troupes de l’armée congolaise ont riposté et repoussé des éléments réfractaires du FRPI, ayant lancé une attaque contre le poste de contrôle des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) basé à Kagoro, situé à 33 kilomètres à l’Est d’Aveba. Le 24 octobre 2015, trois femmes ayant résisté aux pillages de leurs biens domestiques, ont été violées par des éléments du FRPI dans les localités de Songoja et Fomvo, situées à 8 kilomètres au Nord-est de Bukiringi. Le 25 octobre 2015, des troupes des FARDC ont combattu des éléments du FRPI dans la région du marché de Bukiringi, située à 61 kilomètres au Sud-est de Bunia, et tué l’un d’entre eux. Au chapitre des redditions dans cette partie du pays, le 25 octobre 2015, un élément du FRPI s’est rendu volontairement avec une arme AK-47 et des munitions, à la Force de la MONUSCO à Tchey, situé à 29 kilomètres à l’Ouest d’Aveba. Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est marquée par des activités militaires de la Force de la MONUSCO, menées en coordination avec l’armée congolaise, visant à lutter contre la recrudescence de l’activisme des groupes armés dans les territoires de cette province, notamment Beni. Dans le territoire de Beni, le 26 octobre 2015, quatre éléments de l’ADF ont été tués par l’armée congolaise, au cours d’une attaque lancée contre le poste de commandement des FARDC situé à Jeriko, à 15 kilomètres d’Eringeti. Le 24 octobre 2015, des éléments de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF) ont kidnappé une femme dans la région de Kainama, à environ 50 kilomètres au Nord-est d’Eringeti.
La Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO a placé en alerte maximale toutes ses troupes déployées dans la région. Dans le territoire de Masisi, l’armée gouvernementale a mené une opération contre les éléments de l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), dont la récurrence de l’activisme a été rapportée pendant la période sous examen. Des exactions perpétrées par des éléments des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) contre les populations civiles, ont également été rapportées. Le 26 octobre 2015, trois éléments des FDLR ont fait incursion dans le camp des déplacés situé près de Kalembe (29 kilomètres au Nord de Kitchanga), et tué un garçon de 15 ans. Le 23 octobre 2015, quatre éléments de l’APCLS ont attaqué la localité de Biriba, située à 42 kilomètres au Sud-ouest de Buleusa. Ils ont torturé des civils et kidnappé deux garçons. Dans les territoires de Rutshuru et de Butembo, la situation sécuritaire a de nouveau été perturbée par des exactions des éléments des FDLR, perpétrées contre les populations civiles. La Force de la MONUSCO en coordination avec les FARDC, poursuit les activités militaires contre les éléments des groupes armés dans le territoire de Butembo, dans le but de neutraliser leurs activités négatives. Dans le territoire de Walikale, des affrontements réguliers entre des éléments du groupe Mayi-Mayi Nduma Défense du Congo-Rénové (NDC-R) et ceux des FDLR, provoquent des déplacements massifs des populations civiles. Le 22 octobre 2015, une femme a été tuée au cours d’accrochages entre des éléments du NDC-R et ceux des FDLR dans la localité de Mpeti, située à 14 kilomètres à l’Est de Pinga. Par ailleurs, le 26 octobre 2015, des éléments armés non identifiés ont attaqué le dépôt d’armement des FARDC situé à Walikale-centre et emporté seize armes, dont quinze de type AK-47. Les troupes de la Force de la MONUSCO déployées dans la région sont placées en alerte maximale, dans le but d’interdire des incidents similaires et de contrer toute exaction contre les populations civiles dans la région. Dans le territoire de Lubero, la Force de la MONUSCO en coordination avec les FARDC, mènent des activités militaires visant à mettre un terme aux attaques armées rapportées dans certaines localités, ainsi qu’à Lubero-centre. Les 22 et 23 octobre 2015, quatre éléments ayant tendu des embuscades contre des populations civiles au pont Biena, dans la localité de Kimbulu, environ 17 kilomètres au Nord de Lubero-centre, ont été appréhendés par l’armée congolaise.

Au chapitre des redditions dans la province, du 21 octobre 2015 à ce jour, quatre éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes des Force onusienne et congolaise déployées dans la province. Il s’agit de : Trois des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) et un de groupe Mayi-Mayi. Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire a été marquée par l’activisme des éléments des FDLR. La Force de la MONUSCO en coordination avec l’armée congolaise, poursuit ses activités militaires contre les différents groupes armés dans cette province. Des rapports concordants ont fait état le 20 octobre 2015, de la recrudescence des activités négatives des FDLR dans cette province, qui recrutent activement des villageois dans les localités situées dans le territoire de Mwenga, et commettent également des violations des droits de l’Homme. Le 21 octobre 2015, trois individus ont été kidnappés par des éléments des FDLR, au cours d’une incursion dans la localité de Kigogo, située dans la chefferie de Lwindi, à 176 kilomètres au Sud-ouest de Bukavu-centre. Par ailleurs, la Force de la MONUSCO en coordination avec l’armée congolaise, poursuit sans relâche ses activités militaires contre les groupes armés encore actifs dans les différents territoires de cette province. Au Katanga, l’environnement sécuritaire a été jugé globalement stable. Toutefois, il demeure volatile dans la région de Nyange, située à 22 kilomètres au Nord-ouest de Bendera, et ce, après la récente infiltration des éléments du groupe Mayi-Mayi Yakutumba. La Force de la MONUSCO mène des patrouilles dans la région concernée, dans le but de dissuader les activités négatives des éléments du groupe Mayi-Mayi, de neutraliser les groupes armés et de protéger les populations civiles. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1236 patrouilles armées, dont 349 nocturnes, et fourni 80 escortes pendant la période sous examen.

mardi 27 octobre 2015

Présentation du Projet de Loi de finances pour l’exercice 2016 devant l’Assemblée nationale

Kinshasa, octobre 2015
Honorable Président de l'Assemblée nationale,
Honorables membres du bureau,
Honorables Députés nationaux,
Le Gouvernement de la République est honoré, ce jour, de se présenter devant les Elus du Peuple pour donner le contenu du projet de Loi de finances de l’exercice 2016 transmis au Bureau de votre auguste Assemblée, conformément aux articles 126 de la Constitution de la République et 83 de la loi relative aux finances publiques.
Avant de procéder à la présentation de ce projet de loi, je voudrais m’acquitter d’un devoir moral, celui de souhaiter aux Honorables Députés, plein succès dans les travaux parlementaires de la session en cours, du reste essentiellement budgétaire.
Honorable Président de l’Assemblée Nationale,
Honorables Députés Nationaux
Je voudrais rappeler  à l'attention de l'Auguste assemblée qu'il a plu au Président de la République, Chef de l'Etat, Son Excellence Monsieur Joseph KABILA KABANGE, à qui je rends mes hommages les plus déférents, de réaménager le gouvernement  mis en place en décembre de l'année dernière. C’est l’équipe gouvernementale réaménagée qui accompagne le Chef du Gouvernement dans l’exercice de cette obligation constitutionnelle.
Dans le cadre de mon intervention de ce jour, j’aborderai successivement les points suivants :
l’exécution de la loi de finances au cours du premier semestre de l’année 2015 ;
le projet de Loi de finances de l'exercice 2016 soumis à votre examen, en décrivant l’environnement économique international et national, et le contexte politique dans lesquels ce projet est élaboré, ainsi que la configuration du budget y contenu.
Avant d’aborder ces points, permettez-moi d’évoquer le processus de réforme en matière de consolidation budgétaire entamé par le gouvernement conformément à la volonté du législateur et qui a permis l’élaboration à ce jour, de deux projets de Lois de consolidation des budgets du Pouvoir central avec ceux des Provinces respectivement pour les exercices budgétaires 2014 et 2015.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
La Constitution de la République consacre, en son article 171, une distinction nette entre les finances du Pouvoir central et celles des Provinces. Elle spécifie aussi en son article 175 que le budget des recettes et des dépenses de l’Etat, à savoir celui du Pouvoir Central et des Provinces, est arrêté chaque année par une loi. 
Cette option constitutionnelle se matérialise, à travers la Loi relative aux finances publiques, par la notion d’intégration et de consolidation des budgets du Pouvoir Central et des Provinces. La LOFIP précise en son article 223 que cette consolidation s’effectue pour des raisons statistiques et informatives.
Le projet de Loi de consolidation que le Gouvernement présenté ce jour concerne l’exercice 2015. Il comprend la Loi de finances 2015 et les Edits d’intégration budgétaires des provinces. Le projet du budget consolidé de l’exercice 2015 soumis à votre analyse indique des recettes et des dépenses de l’ordre de 9.800,6 milliards de FC contre 9.724,0 milliards de FC en 2014, soit un taux d’accroissement de 0,8%.
Il fait ressortir un montant de 8.496,3 milliards de FC au titre de la Loi de finances de l’année 2015 et un montant de 3.361,8 milliards de FC des Edits d’intégration budgétaire 2015, desquels un montant de 2.057,6 milliards de FC a été déduit au titre d’ajustements dans le cadre des opérations de consolidation budgétaire.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
J’en viens à présent à l’exécution du budget du premier semestre de l’année en cours. Les recettes globales réalisées à fin juin 2015 se chiffrent à 2.866,9 milliards de FC contre 4.248,2 milliards de FC de prévision linéaire, soit un taux de réalisation de 67,5 %.
Ces recettes ont permis de financer les dépenses exécutées à fin juin 2015 à hauteur de 2.598,9 milliards de FC contre une prévision linéaire de 4.248,2 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 61,2 %.
En rapport avec les objectifs assignés par votre Auguste Assemblée au Gouvernement et reflétés dans son Programme d’Action, les grandes lignes de l’exécution des dépenses par axe se déclinent de la manière ci-après :
Dans le cadre de la poursuite et de la finalisation des réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat, les dépenses effectuées ont atteint 668,3 milliards de FC, soit un taux d’exécution de  57,0 %.
Les actions inscrites dans cet axe ont porté principalement sur l’amélioration du processus de prise des décisions publiques pour un montant de 226,0 milliards de FC, la poursuite du processus de décentralisation pour 94,2 milliards de FC, la poursuite des réformes de l’Administration publique, de l’Armée, de la Police Nationale, des services de sécurité et du système judiciaire à raison de 330,3 milliards de FC, la lutte contre la corruption et l’impunité ainsi que la promotion des droits de l’homme pour 12,2 milliards de FC, la promotion du genre et l’amélioration du statut de la femme et de l’enfant pour 3,0 milliards de FC ; ainsi que des actions liées à l’organisation du recensement général de la population chiffrées à 2,6 milliards de FC.
·      S’agissant de la consolidation de la stabilité macroéconomique, de l’accélération de la croissance et de la création d’emplois, votre Gouvernement a débloqué une enveloppe de 750,9 milliards de  FC, représentant  un taux d’exécution de 76,2%, notamment pour la modernisation des finances publiques, la construction des guichets uniques, des bâtiments et des divers équipements du secteur économique, le financement du projet d’agences des zones économiques spéciales, le fonds de soutien à l’agriculture, le projet de sécurité alimentaire et autres projets de relance agricole dont le parc agro-industriel de Bukanga Lonzo, la construction et la réhabilitation des différents barrages dont ceux d’Inga, de Kakobola, de Katende et de Zongo.
·      En ce qui concerne la poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base, le Gouvernement a décaissé 107,6 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 32,9%, affectés notamment aux travaux de la voirie, de construction et de réhabilitation des infrastructures routières, ferroviaires, portuaires, aéroportuaires, maritimes et fluviales.
·      L’amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population a également préoccupé le Gouvernement. A ce titre, un montant total de 637,1 milliards de FC, soit 50,8% de taux d’exécution, a été affecté aux dépenses relatives à l’éducation, à l’eau, à la santé, à l’électricité en milieu rural, à l’assainissement, à l’urbanisme et habitat, au  secteur foncier, au transport en commun, aux sports et loisirs ainsi qu’à la réforme de la sécurité sociale. Les principaux domaines auxquels ces ressources ont été affectées concernent essentiellement la Santé et l’Education :
-                 pour la Santé, un montant de 96,5 milliards de FC a été affecté aux travaux de réhabilitation et d'équipement des hôpitaux et des zones de santé ainsi qu’à la vaccination ;
-                 s’agissant du secteur de l’éducation, un montant de 351,4 milliards de FC a été alloué pour la construction, la réhabilitation et l'équipement des écoles.
·         Quant au renforcement du capital humain et de l’éducation à la citoyenneté, un montant de 22,6 milliards de FC, soit un taux de réalisation de 98,7%, a été décaissé notamment pour l’exécution de la feuille de route de la coordination du Comité National de Migration vers la Télévision Numérique Terrestre et pour diverses campagnes de communication sur la presse audiovisuelle.
·         Enfin, le renforcement de la diplomatie et de la coopération au développement n’est pas resté en marge des priorités de votre Gouvernement.
Les actions menées dans ce cadre au cours du premier semestre 2015 se chiffrent à 18,1 milliards de FC, soit un taux d’exécution de 58,4%. 
Il s’est agi essentiellement de la redynamisation de la diplomatie pour réaffirmer la place de la République Démocratique du Congo sur l’échiquier international pour 14,9 milliards de FC ainsi que du renforcement de la coopération régionale et internationale pour 3,2 milliards de FC. Pour ce faire, le Gouvernement va continuer à assurer la régularité du fonctionnement des Ambassades et des Postes Consulaires du pays, ainsi que le paiement régulier des contributions aux organisations internationales, régionales et sous-régionales, notamment l’Union Africaine, le COMESA et la SADC.
Enfin, je voudrais préciser qu’en ce qui concerne le rapport d’exécution budgétaire pour le premier trimestre 2015, examiné par Votre Auguste assemblée le 23 octobre dernier, il sied de préciser que de nombreuses erreurs d’imputations budgétaires ont été à la base de plusieurs dépassements constatés. Toutes ces erreurs ont été corrigées, et la situation réelle est bien différente de celle dont vous disposez. Bien plus la situation à fin juin 2015 permet à votre Auguste assemblée d’avoir une situation globale dans laquelle se retrouve contenue celle du premier trimestre 2015. Par ailleurs, le gouvernement a initié un vaste programme de réforme conduisant au rajeunissement des agents et fonctionnaires de l'Etat. Ce processus permettra, à terme, à l'administration publique d'avoir des agents et fonctionnaires compétents à tous les niveaux.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
 Honorables députés nationaux,
Du niveau d’exécution du premier semestre 2015, il s'observe que le budget de l'Assemblée nationale, à l'instar d'autres institutions, n'a pas été totalement consommé par rapport au niveau souhaité, pour une raison évidente, à savoir l'exigüité des recettes publiques mobilisées au cours de la période sus indiquée.
Il se profile à fin décembre 2015, des réalisations probables des recettes de l’ordre de 4.961,5 milliards de FC, dont 4.566,7 milliards de FC des recettes internes et 394,8 milliards de FC des recettes extérieures.
Les recettes internes attendues seront constituées de : 
       1.893,7 milliards de FC pour la DGDA ;
       1.898,7 milliards de FC pour la DGI ;
       605,6 milliards de FC  pour la DGRAD et 
       168,6 milliards de FC pour les pétroliers producteurs.
Ce niveau probable des recettes impose que les dépenses à exécuter soient contenues de manière à éviter l’accumulation des arriérés de paiements ou le financement monétaire qui perturberait le cadre macroéconomique actuel.
A cet effet, les mécanismes de suivi du Plan d’engagement budgétaire et du Plan de trésorerie du secteur public ont été renforcés.
Les mesures d'encadrement ci-après ont été adoptées par le gouvernement :
i.                   réduction de l'enveloppe de frais de fonctionnement des institutions ;
ii.                   réduction de frais de mission à l'étranger ;
iii.                   plafonnement de frais de représentation pour les missions à l'étranger ;
iv.                   limitation du nombre de mission à l'étranger ;
v.                   limitation de la suite devant accompagner un membre de gouvernement ou institution politique en mission à l'étranger;
vi.                   suppression de tous les services et projets faisant double emploi avec l'administration ;
vii.                   rationalisation des primes non permanentes.
viii.                   gel de l'octroi des heures supplémentaires à tous les niveaux ; et
ix.                   poursuite de la rationalisation des postes diplomatiques à l'étranger et de l'adhésion aux organismes régionaux et/ou internationaux.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Le budget de l’exercice 2016 s’élabore dans un contexte particulier caractérisé, d’une part, par la baisse des cours des principales matières premières d’exportation du pays et, d’autre part, par l’organisation des élections ainsi que le découpage territorial.
En effet, le cours du cuivre est passé d’environ 7.000 dollars américains au début de l’année 2014 à 5.000 dollars américains la tonne en août 2015; et le baril du pétrole brut se vendait à 47 dollars américains à la même période contre 110 dollars américains au début de l’année 2014. Cet état des choses a provoqué un manque à gagner au trésor public d'environ 250 milliards de FC. Comme vous le savez, l’économie congolaise est fortement vulnérable aux chocs extérieurs, notamment au niveau des prix des matières premières sur les marchés internationaux. Et l’impact de cette baisse drastique des cours mondiaux sur les ressources de l’Etat est considérable.
A titre d’illustration, au cours du troisième trimestre, la société minière KCC a annoncé l'arrêt de sa production durant une période de dix huit mois. Cette société produisait environ 15% du total du secteur. Cela privera au Trésor près de 200 milliards de FC au cours de l’exercice prochain.
Le Gouvernement mène une série des politiques sectorielles afin d’amortir cette contrainte en procédant à une transformation progressive d’une économie de rente actuelle vers une économie productive, notamment par la diversification des secteurs de production. C’est à ce titre qu’un accent particulier est mis sur le développement de certains secteurs stratégiques, à savoir : les secteurs agricole, énergétique, manufacturier et financier.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Pour mitiger les effets négatifs de conjoncture internationale, le gouvernement s'est engagé, depuis le dernier trimestre 2015, à développer des stratégies endogènes de préservation de croissance en misant davantage sur les investissements et, en réduisant la part de la consommation. C'est dans ce cadre que la prévision de la croissance est établie à 9 % en 2016.
Dans ce contexte, le Gouvernement mise sur les secteurs porteurs et à forte intensité de main d'œuvre, à savoir l'agriculture, les infrastructures routières et les pistes rurales conduisant aux bassins de production. Ces secteurs, tout en contribuant à plus de croissance et d'emploi, ne génèrent pas suffisamment des recettes. C’est pourquoi le niveau des recettes en 2016 sera légèrement en deçà de celui de 2015, face aux cours des matières toujours bas.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Les politiques publiques prioritaires retenues dans le présent projet de loi se réfèrent à celles projetées dans la Lettre d’Orientation Budgétaire et la Programmation Budgétaire des Actions du Gouvernement. Ces politiques visent à soutenir la croissance économique et à intervenir efficacement dans les secteurs sociaux en vue de réduire la pauvreté.
La préfiguration budgétaire de l’exercice 2016 repose sur les principaux indicateurs et agrégats macroéconomiques ci-après :
-                 Taux de croissance du PIB      : 9,0 % ;
-                 Déflateur du PIB : 3,41 % ;
-                 Taux d’inflation moyen : 3,4 % ;
-                 Taux d’inflation fin période     : 3,3 % ;
-                 Taux de change moyen : 933,45 FC le dollar américain ;
-                 Taux de change fin période : 939,9 FC le dollar américain ;
-                 PIB Nominal : 41.027 milliards de FC.
Pour atteindre ces objectifs de politique économique, le gouvernement envisage un train des mesures qui visent le financement des projets dans les secteurs porteurs de croissance tels que l’Agriculture, les Transports et l’Energie.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Le projet de Loi de finances pour l’exercice 2016 est présenté en équilibre, en recettes et en dépenses, de 8.437,4 milliards de FC, soit 20,6 % du PIB et un taux de régression de 0,7 % par rapport à la Loi de finances de 2015 arrêtée à 8.496,3 milliards de FC.
Les ressources à mobiliser pour l’exercice 2016 sont constituées des recettes du budget général évaluées à 7.205,1 milliards de FC, des recettes des budgets annexes de 830,4 milliards de FC et des recettes des comptes spéciaux chiffrées à 401,9 milliards de FC.
Les recettes du budget général comprennent les recettes internes de l’ordre de 5.791,2 milliards de FC et les recettes extérieures de 1.413,9 milliards de FC, représentant respectivement 80,4 % et 19,6 %.
Les recettes internes sont constituées des recettes courantes chiffrées à 5.697,9 milliards de FC et des recettes exceptionnelles d’un import de 93,3 milliards de FC provenant des emprunts obligataires que le Gouvernement entend lever sur le plan interne pour financer les investissements porteurs de croissance, en sus des emprunts obligataires à contracter sur le marché financier extérieur.
Les recettes courantes proviendront des Administrations financières à raison de :
·           2.576,1 milliards de FC pour les douanes et accises;
·           2.246,1 milliards de FC au titre d’impôts directs et indirects ;
·           699,9 milliards de FC au titre des recettes non fiscales encadrées par la DGRAD et qui intègrent notamment les effets d’entraînement de la nouvelle loi sur les hydrocarbures ;
·           175,8 milliards de FC pour les recettes des pétroliers producteurs dont les raisons de la baisse ont été évoquées dans le contexte d’élaboration du projet de Loi de finances sous examen.
Quant aux recettes extérieures, elles sont projetées à 1.413,9 milliards de FC et sont constituées de :
-          une enveloppe de 38,1 milliards de FC des recettes d’appuis budgétaires comprenant un montant de 30,4 milliards de FC au titre d’allègement issu du Contrat de Désendettement et de Développement conclu avec la France pour financer notamment le secteur de l’éducation et 7,7 milliards de FC provenant de l’Espagne pour le projet de lutte contre le paludisme ;
-          une enveloppe de 1.375,8 milliards de FC des recettes de financement des investissements constituées des dons projets de 606,2 milliards de FC et des emprunts projets de 769,6 milliards de FC.
Ces emprunts projets comprennent notamment une enveloppe de 653,4 milliards de FC au titre d’emprunts obligataires à contracter sur le marché financier international pour le financement des projets des secteurs porteurs de croissance.
Un montant de 100,0 milliards de FC est également attendu du partenariat conclu entre le Gouvernement et le consortium HUAWEI pour l’informatisation et la télécommunication des Administrations financières ainsi que la construction des hôpitaux généraux de référence, des centres de santé et des écoles techniques et professionnelles.
Par ailleurs, les recettes des budgets annexes  se chiffrent à 830,4 milliards de FC contre 535,0 milliards de FC en 2015, soit un taux d’accroissement de 55,2%, provenant des recettes des universités et instituts supérieurs ainsi que des hôpitaux généraux de référence.
Les recettes des Comptes spéciaux se situent à 401,9 milliards de FC contre 375,1 milliards de FC en 2015, soit un taux d’accroissement de 7,2% se rapportant uniquement aux comptes d’affectation spéciale répertoriés à ce jour.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
La réalisation des recettes projetées dans ce budget est tributaire des mesures fiscales et administratives alignées dans le présent projet de Loi de finances et reprises notamment dans le document n°1 qui vous est soumis.
S’agissant des recettes des douanes et accises, il y a lieu de citer notamment : 
-           l’audit du secteur des télécommunications qui est susceptible de rapporter 6,0 milliards de FC ;
-           le marquage moléculaire des produits pétroliers importés en exonération dont l’impact financier est estimé à 12,0 milliards de FC ;
-           la mise en place d’une nouvelle politique de fixation des prix des produits pétroliers projetée également à 12,0 milliards de FC;
-           la comptabilisation des recettes du stock de sécurité émargeant dans la structure des prix des produits pétroliers et des dépenses y relatives dans la Loi de finances qui s’évalue à 121,1 milliards de FC ;
-           la réduction au strict minimum des exonérations dont le manque à gagner se situe autour de 25% des recettes de la régie ;
-           l’adoption du nouveau tarif des droits et taxes à l’importation et à l’exportation.
Concernant les recettes des impôts, il y a lieu d’épingler notamment :
-           la révision du taux d’imputation des pertes au résultat de l’exercice, de 70 à 60 % pour imposer les 40 % restants ;
-           la retenue à la source de 14 % sur les factures des prestations des entreprises d’origine étrangère non établies en RDC ;
-           la retenue à la source de l’IPR des membres des institutions politiques nationales et provinciales ainsi que ceux des entreprises publiques.
Quant aux recettes non fiscales encadrées par la DGRAD, il convient de citer parmi les mesures : 
-           la canalisation vers le Trésor public des 50 % des pas de porte et royalties dont bénéficient les entreprises du Portefeuille du secteur minier ;
-           l’assujettissement à la redevance annuelle sur la concession ordinaire foncière des étrangers, personnes physiques ou morales, détenteurs d’un titre foncier ou immobilier ;
-           l’institution du droit proportionnel d’enregistrement du contrat de location de plus de neuf ans et des charges réelles ;
-           la fixation du taux des redevances annuelles sur les concessions et la fourniture au public des services internet, à 3% du chiffre d’affaires ;
-           l’accélération du processus de libéralisation des assurances. 
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Les dépenses projetées pour l’exercice 2016 se chiffrent à 8.437,4 milliards de FC contre 8.496,3 milliards de FC en 2015, soit une baisse de 0,7 %. Elles sont réparties en budget général, budgets annexes et comptes spéciaux, en équilibre avec les recettes correspondantes.
Les six axes prioritaires du Programme d’Actions du Gouvernement se déclinent comme suit en 2016 :
1°.          Poursuite et finalisation des réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat : 2.396,6 milliards de FC, représentant une part relative de 33,3% consacré notamment aux opérations électorales, à la mise en place des nouvelles provinces, à la mise en œuvre des lois de programmation de la Police et de l’Armée ainsi qu’au fonctionnement régulier des institutions de la République ;
2°.          Consolidation de la stabilité macroéconomique, accélération de la croissance et création d’emplois : 2.115,5 milliards de FC, soit une part relative de 29,4 % affectée entre autres à l’extension des parcs agro-industriels, à la réalisation de l’ouvrage INGA, à la quote-part de l’Etat dans les capitaux de la CILU et de la sucrière de KILIBA, à la certification des réserves gazières, à l’extension progressive en provinces du Cadre Permanent de Concertation Economique, au renforcement du fonds pour la Consolidation du Secteur Forestier, au Fonds d’appui aux PME et à l’OPEC, à l’informatisation et à la télécommunication des Administrations financières ainsi qu’à diverses constructions et réhabilitations dans les secteurs porteurs de croissance ;
3°.          Poursuite de la construction et de la modernisation des infrastructures de base : 274,7 milliards de FC, soit une part relative de 3,8 % consacrée en particulier à la construction et à la réhabilitation des infrastructures routières et portuaires ;
4°.          Amélioration du cadre de vie et des conditions sociales de la population : 2.313,7 milliards de FC, soit une part relative de 32,1 % dédiée essentiellement à la poursuite de la construction et de la réhabilitation des infrastructures scolaires et sanitaires, à la lutte contre les maladies, à la  desserte en eau potable et électricité en milieu rural ;
5°.          Renforcement du capital humain et de l’éducation à la citoyenneté : 51,4 milliards de FC, représentant une part relative de 0,7 % en vue d’assurer notamment une adéquation entre la formation et le monde du travail et promouvoir l’initiation à la nouvelle citoyenneté au sein des établissements scolaires ainsi qu’à la promotion des étudiants doctorants ;
6°.          Renforcement de la diplomatie et de la coopération au développement : 53,2 milliards de FC, soit une part relative de 0,7 % destinée notamment à la poursuite du rapatriement des diplomates en fin de carrière, à l’amélioration des conditions sociales des diplomates ainsi qu’à la contribution aux organismes internationaux.
S'agissant du financement des élections, il est prévu des ressources suffisantes dans le budget évaluées à 537,8 milliards de FC, soit 500 milliards sur ressources propres et 37,8 milliards sur ressources extérieures. Toutefois, des efforts devront être conjugués pour la maîtrise de coûts et le respect des procédures de passation de marchés.

Honorable Président de l’Assemblée nationale,

Honorables députés nationaux,
Comme vous venez de le constater, le projet de Loi de finances de l’exercice 2016 est buté à l’étroitesse des recettes publiques, ce qui influe sur le niveau des dépenses requis pour la mise en œuvre des politiques publiques dont notamment celles en rapport avec les secteurs prioritaires, les grandes réformes ainsi que le fonctionnement des institutions de la République.
Le Gouvernement préconise la mise en œuvre des mesures fiscales et administratives des Administrations financières pour la mobilisation effective des recettes projetées, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscale ainsi que la maîtrise des impôts réels.
Au-delà de ces mesures, une thérapeutique appropriée est indispensable pour résoudre cette question de faible mobilisation des ressources devenue chronique. Nous allons y travailler profondément.
En vue d’atteindre les objectifs fixés sur le plan politique, économique et social, le Gouvernement de la République sollicite l’implication de l’ensemble des institutions dans la mise en œuvre des mesures relatives à des ajustements compatibles avec l’environnement économique national et international.
Ces mesures visent, au regard de la contrainte budgétaire, l’encadrement des ressources disponibles en vue d’assurer le fonctionnement régulier des services publics et l’affectation des économies ainsi dégagées dans les secteurs sociaux prioritaires.
Dans le domaine des dépenses, il devra être procédé à la rationalisation des missions de service, à l’optimisation des structures existantes et au gel de création de nouvelles structures.
De même, dans le cadre de la rationalisation de la politique salariale, les efforts en cours vont se poursuivre pour la maîtrise des effectifs et de la masse salariale, à travers l’opération de bancarisation de la paie qui sera renforcée avec la mise en œuvre du nouveau système intégré de gestion des ressources humaines et de la paie. L’opérationnalisation de ce système électronique intégré entre les ministères de la fonction publique, du budget et des finances mettra en place des procédures sécurisées de consolidation du fichier unique de référence de la paie du personnel de carrière de l’Etat.
Dans cette optique, le contrôle de la paie initié au niveau de Kinshasa est en cours d’extension à tous les secteurs et dans toutes les Provinces.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Certains Honorables Députés pourraient poser des questions sur la crédibilité du budget de l'Etat. Les stratégies énoncées par le gouvernement visent à réduire les incidences des chocs extérieurs sur notre économie.
Toutefois, les mécanismes prévus par la Constitution, sous la direction de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l'Etat, et de la loi n° 11/011 du 13 juillet 2011 relative aux finances publiques, notamment le projet de loi de finances rectificatives, seront mis en œuvre en cas de nécessité.
Le Chef de l'Etat s'est employé pour consolider la paix sur toute l'étendue du territoire national. C'est grâce à cet engagement politique que la révolution de la modernité est devenue une réalité pour conduire notre pays vers l'émergence.
Honorable Président de l’Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Aucune nation n'est allée très loin sans un esprit de sacrifice, d'abnégation et de regard sur les autres. Ces sont les valeurs fondamentales qui doivent caractériser la nouvelle citoyenneté.
La République Démocratique du Congo a fait un pas de géant avec le concours et grâce aux sacrifices de toutes ses filles et de tous ses fils. Nous n'avons pas le droit de perdre les avantages acquis. J’exhorte donc tout le monde à un élan de patriotisme, à un sursaut d'altruisme et à une raison d'espérer, pour poursuivre cette glorieuse marche vers le destin du pays. Ce pays est notre héritage commun.
Aussi, j’aimerais souligner à la particulière attention de cette auguste Assemblée que les efforts à consentir par le Gouvernement visent essentiellement à éviter les dérapages du cadre macroéconomique, qu’on est en train d’observer déjà dans certains pays africains, à la suite des chutes continues des prix des matières premières. Dans ces pays, les monnaies se déprécient et les prix intérieurs montent tandis que le pourvoir d’achat des populations diminuent. Ce qui augmente le niveau de pauvreté de la population.
En effet, nous n’avons d’autre choix que de nous ajuster, aux risques de retomber dans l’hyperinflation de triste mémoire, avec son chapelet d’événements tragiques tant sur le plan social, économique que politique. Rappelez-vous, Honorables députés, du taux d’inflation de près de 10.000 % en 1994, et du taux de dépréciation monétaire de 100 %, qui nous ont conduit à imprimer des billets à valeur faciale de cinq millions de zaïres au cours des années 1990. Et les conséquences sociales au niveau de la destruction du tissu économique et social ont été plus que dramatiques.
Nous avons tous la responsabilité de ne plus replonger l’économie nationale dans un tel cauchemar. Nous devons préserver les performances macroéconomiques exceptionnelles actuelles qui situent l’inflation à moins d’un pourcent par an et le taux de dépréciation monétaire annuel à près de zéro pourcent.
C'est pourquoi, votre gouvernement sollicite l'appui de l'Auguste assemblée pour que les résultats envisagés, dans le cadre de cette loi de finances de l'exercice 2016, soient atteints. C’est un projet de budget  réaliste qui tient compte d’un environnement économique et social défavorable.
Honorable Président de l'Assemblée nationale,
Honorables membres du bureau,
Honorables députés nationaux,
C’est ici l’occasion pour moi, de réaffirmer devant votre Auguste Assemblée, le ferme engagement du Gouvernement qu’en 2016, il s’emploiera à intensifier davantage ses efforts pour mobiliser les ressources.
Tout en réitérant mes remerciements pour votre attention soutenue, je sollicite très humblement la recevabilité de ce projet de Loi de finances afin de doter votre Gouvernement des moyens de sa politique.
Honorable Président de l'Assemblée nationale,
Honorables députés nationaux,
Je vous remercie.

MATATA PONYO Mapon