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mercredi 27 février 2013

Kananga : Une station de radio fermée et son directeur interdit d’antennes par l’instance de régulation des médias

Kasaï Horizon Radio Télévision (KHRT), une station privée émettant à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Occidental a été interdite de diffusion pour une durée de cinq jours, depuis lundi 25 février 2013, par la coordination provinciale du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). Le directeur de ce média, Edouard Diyi est interdit d’antenne sur KHRT et sur tous les médias du Kasaï Occidental pour une durée de 30 jours.
Dans une décision adressée au responsable de KHRT et dont Journaliste en danger (JED) a pu obtenir une copie, le CSAC reproche à ce média un certain nombre de manquements dont « Le non respect de l’équilibre et le parti pris systématique dans le traitement de l’information ; la déformation des faits, l’atteinte à la dignité humaine et à la vie privée ; le sensationnalisme, le refus systématique de se présenter devant l’autorité de régulation des médias pour présenter ses moyens de défense ; la publication de fausses nouvelles, la confusion du rôle de journaliste avec celui de justicier ; la diffamation et la diffusion des actes de procédure judiciaire pendant que le procès court encore ».
Selon les informations recoupées par JED, le CSAC accuse le directeur de la KHRT d’avoir diffusé, dimanche 17 février 2013, une information ayant trait à la destruction du mur séparant la parcelle de M. Manix Kabuanga, député provincial, à celle de son voisin alors que le dossier est encore en cours au tribunal et que l’avocat de M. Kabuanga aurait déjà fait appel. Le CSAC a rappelé dans sa décision qu’en dates du lundi 22 août 2011 et du mardi 25 septembre 2012, Edouard Diyi, avait au cours de l’émission intitulée « Qu’en pensez-vous ? », tenu des propos diffamatoires à l’endroit de M. Kabuanga en affirmant qu’il avait adhéré au PPRD, le parti présidentiel.
Ces accusations ont été rejetées par Edouard Diyi qui a déclaré à JED avoir couvert le conflit parcellaire qui oppose M. Kabuanga à son voisin en exécution du jugement de démolition dudit mur rendu public, le 15 février 2013, par le tribunal de grande instance de Kananga. « Nous avons diffusé cet élément dans le journal parlé sans aucun commentaire. Nous n’avons pris position pour aucune partie en conflit. J’ai été entendu sur procès-verbal ce mercredi 27 février 2013 au parquet de grande instance de Kananga par un inspecteur judicaire qui n’a pas voulu nous confronter au responsable du CSAC. Cet inspecteur nous a conseillé de respecter cette décision illégale du CSAC », a-t-il dit avant d’ajouter que l’émission « Qu’en pensez-vous ? » n’a jamais été diffusée lundi ou mardi, mais qu’elle passe plutôt chaque mercredi.
JED constate et regrette le caractère totalement abusif et arbitraire de la fermeture de cette station et de l’interdiction d’antenne au directeur de KHRT par l’instance de régulation des médias qui manifestement a failli à son obligation d’impartialité dans le traitement de ce dossier.

La rougeole continue ses ravages en République Démocratique du Congo

Kinshasa, le 27 février 2013 - En décembre déjà, MSF avait lancé une alerte sur la situation et le manque de moyens mis à la disposition du personnel de santé national pour faire face à l’urgence. Deux mois plus tard, l’épidémie de rougeole continue d’affecter des dizaines de milliers d’enfants en Province Orientale et en Equateur, au nord du pays. Extrêmement contagieuse, la rougeole peut engendrer des complications médicales graves et la mortalité peut atteindre jusqu’à 25 % des cas. Face aux carences du système de santé, Médecins Sans Frontières (MSF) tente de faire face à cette épidémie. Depuis mars 2012, l’organisation a déjà pris en charge plus de 18.500 malades et vacciné plus de 440.000 enfants.
« On voit de nombreuses petites tombes récentes le long des routes », témoigne Nathalie Gielen, responsable d’une équipe de MSF, de retour de la zone de santé de Djolu dans la province de l’Equateur. « Dans un village, nous avons compté 35 décès. Un père nous a expliqué qu’il avait perdu sept enfants en trois semaines. De village en village, on n’entend qu’un seul mot : rougeole. Les gens sont effrayés et désespérés. Ils demandent de l’aide. »
Une crise continue depuis 2010
« Cette situation est le dernier développement d’une épidémie continue qui touche l’ensemble du pays depuis 2010 et qui est particulièrement meurtrière chez les enfants de moins de cinq ans», déplore Amaury Grégoire, chef de mission adjoint de MSF. « Il est inacceptable que l’on puisse encore mourir de la rougeole au 21ème siècle. Il existe un vaccin très efficace et bon marché, qui protège de la rougeole après une dose unique. Pourtant, dans des pays comme la RDC, des centaines de milliers d’enfants n’ont jamais été vaccinés et continuent de mourir d’une maladie dont il est si facile de se prémunir.»
Le système sanitaire est dépassé par l’ampleur des besoins. Lorsqu’elles fonctionnent, les structures de santé font régulièrement face à des ruptures de stocks de médicaments. Elles sont aussi confrontées à d’importants déficits en ressources humaines qualifiées. Leur accès et leur approvisionnement sont rendus extrêmement difficiles par l’absence de routes praticables. Dans les zones les plus éloignées, la chaîne de froid, essentielle pour garantir l’efficacité de vaccins, est souvent rompue à cause du manque de matériel ou d’électricité. Dans la zone de santé de Yahuma en Province Orientale, où MSF a vacciné
76.000 enfants, le centre de santé ne disposait que de deux réfrigérateurs et d’une moto en panne pour desservir un territoire aussi grand que la moitié de la Suisse. Cette situation rend l’accès aux soins de la population, dont la majorité vit dans des villages reculés et sous le seuil de pauvreté, d’autant plus difficile que la gratuité des soins n’est pas toujours assurée, malgré l’épidémie déclarée.
Des centres de santé vides ou inaccessibles
A l’hôpital de Dingila, Martine accompagne sa fille Asiata, âgée de 10 mois, atteinte de rougeole avec complications respiratoires. Elles ont parcouru 20 kilomètres à pied pour accéder aux soins offerts par MSF. Aux soins intensifs, Félicien dit avoir marché deux jours pour y amener Israël, son fils de 3 ans, qui se trouvait dans un état critique suite à des complications médicales liées à la rougeole: « Notre poste de santé n’a pas de médicaments », affirme le père, avant de raconter que deux enfants de son village sont déjà morts sur la route vers l’hôpital.
Dans cette vaste région forestière, les populations doivent souvent marcher plusieurs jours avant d’accéder aux soins. C’est souvent en dernier recours, après avoir essayé la médecine traditionnelle, qu’elles décident de se rendre dans un centre de santé public, si elles en ont les moyens financiers.
« Les parents arrivent lorsque l’enfant a déjà développé des complications médicales, telles les infections respiratoires aiguës ou la malnutrition », indique le Dr Jehu, responsable de l’équipe de MSF à l’hôpital de Buta. « Certains ont également le paludisme. On soigne un grand nombre d’enfants qui souffrent de plusieurs complications médicales à la fois. Beaucoup meurent dans leur village, car les structures de santé sont incapables d’assurer une prise en charge adéquate.»
Atteindre les zones de santé les plus reculées coûte que coûte
MSF continue d’alerter les autorités sanitaires, car l’épidémie est loin d’être jugulée. L’organisation étend son intervention en poursuivant la vaccination et la prise en charge des patients, y compris ceux nécessitant des soins intensifs dans des structures hospitalières. Elle appuie les structures de santé, forme le personnel local, sensibilise les populations sur la gratuité des soins et réfère les malades les plus sévères.
«Le traitement des enfants atteints de complications médicales liées à la rougeole est très compliqué, même dans une unité de soins intensifs bien équipée. Mais aucun enfant ne devrait arriver à l’hôpital à cause de la rougeole, car cette maladie devrait être facile à prévenir », conclut le Dr Mathieu Bichet, responsable adjoint des programmes d’urgence de MSF.

Mise en œuvre de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la RDC et la région: le Président de la RDC devra faire adopter, en urgence, les lois de mise en œuvre du Statut de Rome et créant la Cour spécialisée mixte, et inclure les ONG des droits de l’homme au sein du mécanisme national de suivi

Kinshasa, le 27 février 2013- L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) appelle le Président Joseph Kabila à faire prendre, par le gouvernement, des dispositions nécessaires pour que le Parlement adopte les lois de mise en œuvre du Statut de Rome et créant la Cour spécialisée mixte, essentielles pour la lutte contre l’impunité et le rétablissement de l’autorité de l’Etat en RDC.
Le 24 février 2013, plusieurs chefs d’Etats africains ont signé, en présence du Secrétaire général des Nations Unies et de la Présidente de la Commission africaine, l’Accord-cadre de onze points pour le rétablissement de la paix, la sécurité et la coopération en RDC et dans la région des Grands-lacs.
Cet accord énonce des engagements pris par le Gouvernement de la RDC, les pays de la région et la Communauté internationale. La RDC s’est particulièrement engagée à approfondir la réforme du secteur de sécurité, de justice et consolider l’autorité de l’Etat principalement à l’Est. Le Président Joseph Kabila devra mettre en place un mécanisme national de suivi en vue d’accompagner et superviser la mise en œuvre des engagements pris par la RDC.
« La réforme du secteur de sécurité, de justice et la consolidation de l’autorité de l’Etat doivent comprendre l’adoption des lois essentielles pour la  lutte contre l’impunité des crimes graves telles que celles de mise en œuvre du Statut de Rome et créant la Cour spécialisée mixte. Elles devraient englober la promulgation par le Président de la république des lois, déjà adoptées et contrôlées par la Cour suprême de justice, susceptibles de renforcer l’indépendance des tribunaux civils afin de leur permettre d’avoir la responsabilité principale d’enquêter et de poursuivre les auteurs des crimes de la compétence de la Cour pénale internationale», a déclaré Me Georges Kapiamba, Président national de l’ACAJ.

Point de presse conjoint des ministres des Affaires étrangeres, coopération internationale et Francophonie et des Médias, relations avec le parlement et initiation à la Nouvelle citoyenneté

Echanges et concertations pour le renforcement de la cohesion nationale et l’appel a la mobilisation generale
Vous venez d’être édifié, par Monsieur le ministre Raymond Tshibanda au sujet de la signature, dimanche 25 février 2013 à Addis-Abeba, de l’accord-cadre sur la paix à l’Est de notre pays. Sans avoir à revenir sur les détails qui vous ont été fournis, il est heureux qu’après des décennies de relations tumultueuses avec quelques uns de nos  voisins, la Communauté internationale, à travers les regroupements régionaux SADC et CIRGL, l’Afrique et les Nations Unies, parraine un processus qui fixe et défini clairement les conditions globales d’une paix durable dans la région des Grands Lacs.
En même temps qu’il encourage les institutions publiques de la République Démocratique du Congo à poursuivre et accélérer les efforts de réconciliation et de restauration de l’autorité de l’Etat et de la bonne gouvernance en cours. il n’est pas inutile de répéter, pour écarter tout malentendu qu’au cœur de cette action de normalisation demandée aux autorités congolaises se profile la loi des lois ou la constitution qui régit depuis 2006 les institutions publiques dans notre pays.
Aucune démarche ne peut écarter à ce jour la RDC de la voie tracée par son peuple à travers les textes fondateurs de sa jeune démocratie. La restauration et la consolidation de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national de même que le règlement des questions sécuritaires sont à ce prix. On ne peut en effet pas imaginer un seul instant que la réforme, en cours, du secteur de la sécurité, qu’il s’agisse des forces armées, de la police ou des services d’intelligence puisse s’effectuer en violation des prescrits constitutionnels et légaux. Personne ne nous l’a demandé du reste.
La bonne fin de cette tâche requiert l’adhésion de tous les Congolais, à quelque bord et à quelque catégorie qu’ils appartiennent car il s’agit de mettre fin aux souffrances indicibles de notre peuple pour consacrer toutes nos énergies au développement. C’est la raison pour laquelle le Chef de l’Etat a engagé une vaste concertation au niveau national depuis quelques semaines et qu’il a annoncé pour bientôt une initiative en vue de renforcer la cohésion des Congolaises et des Congolais face aux menaces qui se dressent contre leur pays, des menaces dont seuls quelques exaltés nient la réalité au moment où le monde entier se joint à nous pour les conjurer.
Le but est de rassembler et mobiliser les filles et les fils du Congo dans un effort national pour barrer la route aux ennemis de la paix et consolider la refondation de l’Etat-Nation mise à mal par une conflictualité récurrente instiguée et entretenue à partir de l’extérieur. La Communauté internationale ayant accompli sa part d’obligations relatives au retour à la paix à l’Est de la RDC, il importe que les Congolais eux-mêmes fassent leur part avec loyauté, abnégation et responsabilité. Il faut à cet égard espérer que soient abandonnées les attitudes, propos et comportements égocentriques et ambivalents qui donnent à croire que leurs auteurs veulent à la fois une chose et son contraire.
La cohésion nationale face aux menaces de balkanisation est une question fondamentale de patriotisme et de nationalisme qui dépasse les calculs partisans qui semblent prendre le pas dans un certain microcosme kinois.
C’est le lieu d’affirmer que ni la Communauté internationale, ni le Président de la RDC n’ont à aucun moment fait du rétablissement de l’autorité de l’Etat et de la bonne gouvernance dans ce pays une question de partage dit « équitable et équilibré » du pouvoir.
Il suffit de rappeler que le délitement de l’Etat de droit en RDC a coïncidé avec ledit partage équitable et équilibré pour se rendre compte de la vanité de ce schéma inconstitutionnel et illégal. Il ne s’agit pas non plus de dépouiller l’ordre judiciaire congolais du pouvoir de dire le droit en matière de contentieux électoraux pour le confier aux parties en litiges elles-mêmes et à des réseaux extérieurs, ce qui aboutirait à tuer l’Etat de droit.
Il s’agit, au-delà de toutes ces considérations particulières, de donner à la RDC une seconde chance de redevenir un pays souverain, en paix avec lui-même et son environnement régional, respectueux de ses propres lois. La participation aux concertations auxquelles le Chef de l’Etat convie son peuple, et pas seulement les acteurs politiques de Kinshasa, est bien ouverte à toutes les forces politiques et sociales du pays.
Elle ne peut, dans l’entendement du Gouvernement, être conditionnée par des arrangements au mépris de la légalité républicaine comme tentent de faire certains acteurs politiques qui n’ont pas trouvé mieux que de surfer sur les crimes innommables de la pseudo-mutinerie du M23 pour exiger notamment une dispensation non constitutionnelle des pouvoirs d’Etat en leur faveur en échange de leur solidarité avec leur pays victime d’agression. Nous nous devons de déplorer de telles attitudes antipatriotiques et recommander avec insistance à ceux qui les manifestent de toujours raison garder : on ne peut pas conditionner la survie de la nation à des intérêts personnels.

Le respect de la Constitution

L’accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération signé samedi dernier à Addis-Abeba, ainsi que tous les autres engagements internationaux auxquels le Président de la République, Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange, a souscrit ont été négociés et conclus au nom et dans l’intérêt du peuple Congolais qui Lui a confié un mandat de garant de la souveraineté du pays, conformément à la constitution de la République.
Les seuls bénéficiaires dont il faut se soucier dans l’analyse de ce texte sont en premier et dernier ressorts les populations congolaises martyrisées par une guerre qui dure depuis 1998. Rien dans ce qui se met en place dans ce cadre ne peut dès lors s’écarter du cadre de ce mandat populaire reçu par le Président Kabila du peuple congolais en 2006 et renouvelé en 2011.
Il y a lieu, à cet égard, de rappeler que le déploiement diplomatique entrepris par le Chef de l’Etat et le Gouvernement de la République n’a été effectué que pour le bénéfice du peuple congolais dans son ensemble et pas pour celui d’une catégorie quelconque au sein de ce peuple comme d’aucuns dans le microcosme susmentionné semblent le croire.
Lorsque l’Accord-Cadre d’Addis Abeba stipule parmi les engagements pris par la RDC celui de « promouvoir la réforme structurelle des institutions de l’Etat y compris la réforme des finances et promouvoir les objectifs de réconciliation nationale, de tolérance et de démocratisation », il ne s’agit certainement pas du partage hors constitution du pouvoir qui ne serait rien moins qu’antidémocratique. On a par ailleurs entendu dire que Kampala aurait été un fiasco du fait de l’absence de quelques personnalités dont il faudrait absolument satisfaire les desiderata pour qu’une initiative soit couronnée de succès.
Une pure présomption de la part d’acteurs politiques à l’ego surdimensionné qui croient que sans eux le Congo n’existerait pas et qui voudraient la recherche des solutions aux vrais problèmes de notre pays dans la réponse à leurs frustrations individuelles. La République n’obéit pas à cette logique de show business. Autrement dit, la République ne négocie pas pour plaire à telle ou telle autre vedette de la scène politique. Les institutions publiques ont pour mission sacrée de se déployer pour le souverain primaire. La classe politique, quelle qu’en soit la tendance, n’est concernée par les résultats de l’action gouvernementale que dans la mesure où elle fait partie, elle aussi, de la population.
Cela devait être dit pour tordre le cou une bonne fois pour toutes au syndrome de substitution qui envahit certains cercles particuliers de notre pays dès qu’une initiative institutionnelle majeure est annoncée dans le pays et qui constitue en quelque sorte le degré zéro de la démocratie représentative. C’est en toute illégitimité que certains acteurs politiques évoluant dans les partis politiques qui sont des faits privés s’auto – arrogent un pouvoir d’intermédiation entre les populations congolaises et les institutions politiques qu’elles ont elles-mêmes mises en place à la faveur des élections. Personne ne dispose d’un tel mandat sauf à vouloir violer la constitution qui régit la vie institutionnelle en RDC.
Les appels des pieds des uns et des autres, tendant à pousser le Président et Son Gouvernement à contourner le souverain primaire pour des conciliabules aux contours tellement flous qu’on les voit même aller au-delà des frontières nationales ne sont donc pas recevables. Ce n’est pas pour rien que la République Démocratique du Congo s’est doté d’un texte constitutionnel. Celui-ci définit les conditions dans lesquelles se règle la dévolution du pouvoir d’Etat en ce compris les règlements des controverses et différents y relatifs, s’ils existent. Proposer aux graves problèmes qui assaillent notre pays des solutions qui violent la constitution et les lois de la République reviendrait à appliquer à ce grand malade qu’est la RDC un remède pire que le mal dont il souffre. Au lieu d’un Etat noyé dans des problèmes créés par une agression et l’incommunicabilité entre certaines de ses composantes communautaires, nous n’aurions simplement plus d’Etat du tout. Une hypothèse que nous refusons même d’envisager.
C’est ainsi qu’il faut comprendre les motivations du Chef de l’Etat et de son Gouvernement lorsqu’ils estiment que rien ne peut se régler en dehors de la constitution et des lois de la République. C’est ce qui a été soutenu à la rencontre de Kampala avec les éléments du M23. C’est également la réponse à ceux des nôtres qui, ces derniers temps, évoquent un Sun City bis.

Les incidents de Rutshuru

Dans la nuit de dimanche au lundi 26 février 2013, des affrontements armés ont opposé deux fractions de la rébellion du M23 à Rutshuru. Les sources gouvernementales et indépendantes crédibles renseignent que ces affrontements dus à une lutte de leadership sur fond de partage du butin des pillages opérés à Goma notamment a fait de nombreuses victimes. Plus de 17 personnes ont trouvé la mort dans ces incidents armés d’une rare violence. Des civils innocents au nom desquels les rebelles prétendent avoir pris les armes ont trouvé la mort dans ces incidents, notamment la journaliste Tatiana Kahashi, ancienne de la radio la Colombe et collaboratrice d’une radio-télévision locale.
Parmi les rebelles, il est fait état, entre autres, du décès du Major Musana, l’aide de camp du Général Ngaruye, dont les obsèques et l’inhumation ont eu lieu à Gisenyi au Rwanda. Les rebelles du M23 ont maladroitement tenté de maquiller ces dissensions armées en suggérant qu’ils auraient été victimes d’une attaque de forces coalisées de notre armée, des forces négatives FDLR et d’autres éléments irréguliers dans la région. Une explication qui ne tient pas la route. Outre que la configuration de l’occupation militaire de la région jette un sérieux doute sur une éventuelle présence des FARDC autour du théâtre de ces affrontements, tout le monde sait, grâce au rapport du Comité d’Experts des Nations-Unies qui recycle les FDLR et pour qui cette milice se bat.
C’est ici l’occasion de lancer un appel solennel au M23 pour qu’il applique les recommandations du Conseil de sécurité des Nations Unies en mettant fin à son existence et en se conformant aux lois de la République Démocratique du Congo qui interdisent la création de groupes politico-militaires.

Je vous remercie.
 
Lambert MENDE OMALANGA
Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté
Porte-parole du Gouvernement

mardi 26 février 2013

Le Premier ministre Matata fustige le manque de leadership fort dans la gestion de certaines communes de la capitale

Très attaché à la gestion rationnelle des écosystèmes et à celle axée sur le résultat, le Premier ministre congolais a inspecté à fond, plusieurs coins et recoins de quelques communes de Kinshasa dont Kitambo, Ngaliema, Barumbu et celle de N’djili. Le souci, dans cette démarche, c’est de voir le niveau d’exécution des travaux d’assainissement sur le terrain ainsi que ceux en rapport avec la modernisation du boulevard Lumumba. Augustin Matata Ponyo a, entre autre été accompagné du ministre national en charge des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction, Fridolin Kasueshi.
Kinshasa, le 25 février 2013 (Com)- Malgré la pluie qui s’est abattue dans la ville de Kinshasa, le Premier ministre de la RD Congo n’a pas rompu à sa culture de suivi rapproché quant à l’assainissement du siège des institutions congolaises. Pour ce faire, Augustin Matata Ponyo s’est éloigné le dimanche 24 février dernier de sa cravate rouge pour palper une fois de plus, les problèmes de ses compatriotes à la base.
Sur l’avenue Bangala, dans la commune de Kintambo, c’est l’assainissement à grande échelle qui est lancée. Les équipes fournissent des efforts en se relayant les unes après les autres pour curer les niveaux. Des questions techniques, financières et celles en rapport avec les ressources humaines n’ont pas échappé à la curiosité du Premier ministre.
Au niveau de l’avenue Mushi, Matata Ponyoa personnellement inspecté les travaux. Il s’est alors rendu compte de la manière dont les eaux de ruissellement sont canalisées. Heureuse et étonnée de voir cette autorité du pays, vouloir connaître ses problèmes, la population va l’encourager à réaliser la vision du Président Joseph Kabila. Même opération dans la commune de Barumbu où, le Chef du Gouvernement a personnellement noté des problèmes de manque de leadership qui y persistent. A ce sujet, certaines organisations non gouvernementales qui, autrefois avaient gagné des marchés d’assainissement dans la ville de Kinshasa ont vu leur contrat résilié du fait de non respect de son contenu. D’autres par contre ont été encouragées à accompagner le Gouvernement.
Signalons que le Boulevard Lumumba, au niveau de Ndjili Quartier 1 a été le point de chute de cette ronde d’inspection. Ici le Premier ministre a encouragé l’Agence Congolaise des Grands Travaux à doubler d’ardeur pour terminer les travaux de modernisation de la chaussée sur le boulevard Lumumba, en respectant le chronogramme arrêté.
Tout compte fait, le souci du Chef du Gouvernement est que l’image de marque de la République Démocratique Congo s’améliore positivement et les travaux prévus soient réellement exécutés, conformément aux standards internationaux.
Placide Matobo

lundi 25 février 2013

DHL express triple son réseau en Afrique subsaharienne

• La compagnie Express élargit sa présence, en passant de 300 à plus de 1.000 points de service (Service Points) DHL, en l'espace de six mois.
• DHL accroît son rôle consistant à connecter l'Afrique avec environ 220 pays du monde entier.
Cape Town, Afrique du Sud, 25 février 2013 - DHL Express, leader mondial de la prestation de services express à l'international, a élargi son réseau de points de service DHL en Afrique subsaharienne, passant de 300 à plus de 1.000 points, en quelques mois seulement. Cette initiative constitue une expansion agressive sur le marché. Elle vise à renforcer davantage encore la position de leader de la société en Afrique, mais également à proposer aux petites entreprises et aux consommateurs locaux un moyen d'expédition outre-mer efficace et pratique.
La société, spécialisée dans la logistique et les services express, est présente sur 52 marchés de l'Afrique subsaharienne. Elle vise à améliorer l'accès aux fonds et aux comptes clients, favorisant ainsi l'accessibilité des clients, et augmentant la connectivité entre les marchés africains et les quelques 220 pays du monde entier desservis par DHL.
« Dans notre récent Indice de connectivité mondiale (Global Connectedness Index) 2012, qui mesure l'état de la globalisation dans le monde, l'Afrique subsaharienne demeure la région la moins connectée de la planète », indique Charles Brewer, Directeur général de DHL Express pour l'Afrique subsaharienne. « Pourtant, cette région a enregistré la hausse la plus élevée entre 2010 et 2011, et peut se targuer de compter les cinq pays les mieux classés, à savoir le Mozambique, le Togo, le Ghana, la Guinée et la Zambie. Cela signifie qu'il subsiste une opportunité majeure pour améliorer la connectivité à l'échelle du continent, et l'accès aux services logistiques et aux marchés internationaux est une condition essentielle pour y parvenir ».
L'opérateur de logistique a également identifié un besoin accru de commodité pour les petites et moyennes entreprises (PME). Une étude récente de la société IHS, spécialisée dans l'information mondiale et les analyses, a démontré que l'accessibilité aux marchés internationaux constitue un moteur pour la réussite des petites entreprises. « Le secteur des PME s'accroît à un rythme incroyable, et cet investissement contribuera à connecter les PME africaines au reste du monde », précise Charles Brewer.
La décision d'augmenter les points d'accès pour les consommateurs s'inscrit dans le cadre d'une stratégie de commerce de détail pluridimensionnelle, qui s'adresse aussi bien à la petite échoppe en Afrique du sud qu'à une société de télécommunications en Angola, ou encore à un bureau de poste à l'Île Maurice.
« L'Afrique est un marché complexe, mais nous avons démontré qu'avec un peu de créativité, il est possible d'y étendre sa présence et de contribuer à la croissance du continent », conclut Charles Brewer. « S'assurer que les Africains peuvent accéder aux marchés mondiaux, exporter leurs compétences et leurs marchandises, et transférer les informations, implique d'être en mesure de soutenir et de stimuler un rebond africain dans la durée. L'expansion de notre présence dans le secteur du détail ne constitue que la première étape ».
DHL est le leader mondial du marché de la logistique et « la société de logistique du monde (The Logistics company for the world) ». DHL met son expertise dans le domaine des services express internationaux, du fret aérien et maritime, du transport routier ou ferroviaire, de la logistique contractuelle et du courrier international, au service de ses clients.  Un réseau mondial composé de plus de 220 pays et territoires, et d'environ 275.000 salariés dans le monde entier, offre à ses clients un service de qualité de haut niveau et une connaissance du terrain, permettant de satisfaire aux exigences dictées par leurs chaînes d'approvisionnement. DHL assume sa responsabilité sociale en soutenant la lutte contre le changement climatique, la gestion des catastrophes naturelles et l'éducation. DHL fait partie de Deutsche Post DHL. Le groupe a enregistré des recettes d'un montant de 53 milliards d'euros in 2011.

Compte rendu de la 5ème reunion ordinaire du conseil des ministres

Ce vendredi 22 février 2013, la cinquième réunion ordinaire du Conseil des ministres s’est tenue à la Cité de l’Union Africaine sous la présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Son Excellence Monsieur Augustin Matata Ponyo Mapon.
Quatre points étaient inscrits à l’ordre du jour :
I. Points d’informations ;
II. Approbation du relevé des décisions de la dixième réunion extraordinaire du Conseil des Ministres du lundi 28 janvier 2013 ;
III. Examen et adoption des dossiers ;
IV. Examen et adoption des textes ;
I. Points d’informations
I.1. Situation Sécuritaire
En ce qui concerne l'état général de la situation sécuritaire du pays, il y a un calme relatif même si l'on observe un regain d'activités des groupes armés dans différentes provinces, notamment:
- Au Katanga particulièrement dans le Nord Katanga.
- Au Maniema, où les FARDC ont réussi à stopper l'avancée des Raïa Mutomboki en reprenant successivement le contrôle de Punia-centre le 17 février 2013 et le 21 février 2013 la cité minière de Kasese, tenue depuis le 31 janvier 2013 par ce groupe armé qui pillait la population et a vandalisé tous les bâtiments administratifs de l'Etat en une seule journée.
- En Province Orientale, précisément dans le Haut Uélé, les opérations de nettoyage de zone par les FARDC dans le territoire de Mambasa continuent.
- Dans le Nord et Sud-Kivu, les FARDC continuent à contrôler les positions tenues depuis Décembre 2012. On note cependant une escalade du grand banditisme, viols et autres exactions tel que l'enlèvement des chefs coutumiers dans la zone neutre entre Mabenga et Rwindi.
I.2. Etat du territoire
D'une manière générale, la situation du pays demeure relativement calme, hormis des foyers de tension enregistrés dans sa partie Est comme relever plus haut.
L'état d'esprit de la population est focalisé d'une part, sur les pourparlers de Kampala et la signature prochaine à Addis-Abeba, de l'accord-cadre et d'autre part, sur les tractations à l'ONU concernant la mise en œuvre de la Force Internationale Neutre et enfin sur le cadre de concertation initié par le chef de l'Etat lors de son discours de la Nation.
En ce qui concerne la situation aux frontières, il convient de signaler quelques expulsions d'Angola de nos compatriotes qui étaient en situation de séjour irrégulier, le gouvernement est en train de trouver des solutions appropriées.
Dans la ville de Kinshasa, l'opération "Coup de Poing" déclenchée par la Police Nationale Congolaise, dans le cadre de la traque contre les Kuluna et d'autres malfrats dans les diverses communes a mené à la condamnation suite à des audiences foraines de 29 Kuluna sur les 30 arrêtés à des peines allant de la peine capitale à cinq ans de servitude pénale principale.
La conférence des gouverneurs est prévue du 15 au 16 mars à Kananga avec comme thèmes principaux la mise en œuvre de la décentralisation et la sécurité et le développement des provinces.
Dans le cadre des activités du ministère de l'intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières, le ministre a présidé le 18 février 2013 à Gemena à la cérémonie de signature du pacte de non-agression inter- ethnique entre les différentes communautés Lobala, Bomboli Munzaya, Bomboma et Monzombo, en présence de la Monusco et des membres du corps diplomatique et des Nations Unies.
I.3. Les négociations de Kampala
Le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération Internationale et de la Francophonie a présenté l'état des discussions à Kampala. Le Conseil des ministres en a pris acte.
II. Relevé des décisions prises lors de la dixième réunion du Conseil des ministres du 28 janvier 2013.
Présenté par le Secrétaire Général du Gouvernement, le relevé des décisions prises lors de la dixième réunion du Conseil des Ministres du 28 janvier 2013 a été adopté.
III. Examen et adoption des dossiers
Les textes ci-après ont été présentés et défendus devant le Conseil des Ministres :
III.1. Du Ministère de la Justice et Droits humains :
Un projet d’ordonnance portant nomination d’un Directeur Général et d’un Directeur Général Adjoint du Guichet Unique de Création d’Entreprise a été présenté au Conseil des ministres par Madame la ministre de la Justice et des Droits humains dans le cadre des efforts du Gouvernement d’améliorer le climat des affaires et des investissements en RD Congo. Ce dossier a été adopté moyennant quelques amendements quant à la présentation des candidats.
III.2. Du Ministère des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication :
Le ministre des Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication a quant à lui, présenté au Conseil des ministres un dossier ayant trait à la migration de la télévision analogique à la télévision numérique.
Après débat et délibération, le Conseil des ministres a décidé de renvoyer le dossier pour une plus large concertation et ce avec le ministère chargé des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l'Initiation à la Nouvelle Citoyenneté.
IV. Examen et adoption des textes
IV.1. Du ministère des Hydrocarbures :
Un projet de décret portant réglementation de l’exploitation des hydrocarbures gazeux en RD Congo a été présenté par le ministre des Hydrocarbures.
Il s’agit d’un projet initié dans la perspective de l’exploitation du gaz méthane du Lac Kivu qui comporte beaucoup de risques tant pour l’homme que pour l’environnement face au manque d’une réglementation spécifique en la matière.
Ce texte a été adopté.
IV.2. Du ministère de l’Emploi, du Travail et Prévoyance Social :
Quatre textes ont été présentés au Conseil par le Ministre de l’Emploi, du Travail et Prévoyance Social à savoir :
- le Projet de Code de sécurité sociale ;
- le Projet de loi déterminant les principes fondamentaux relatifs à la mutualité ;
- le Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de la cellule de pilotage transversal de la dimension sociale de la reforme des entreprises publiques ;
- le Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de la commission interministérielle de l’enseignement technique et de la formation professionnelle « CIETFP » en RD Congo.
Ces textes ont été adoptés sous réserves des amendements à l'exception du Projet de décret portant création, organisation et fonctionnement de la commission interministérielle de l’enseignement technique et de la formation professionnelle « CIETFP » en RD Congo qui devra être représenté au prochain conseil des ministres après concertation avec le ministre de l'Enseignement Supérieur et Universitaire.
IV.3. Du ministère de l’Affaires Sociales, Action Humanitaire et Solidarité Nationale :
Le ministre des Affaires Sociales, Action Humanitaire et Solidarité Nationale a présenté au Conseil des ministres un projet de loi autorisant la ratification de la convention relative aux droits des personnes handicapées. Ce projet a été adopté.
IV.4. Du Ministère de la Fonction Publique :
Le Ministre de la Fonction publique a quant à lui présenté au Conseil des Ministres deux textes à savoir :
Le projet de décret portant création, organisation et fonctionnement d’un établissement public dénommé « Ecole Nationale d’Administration », en sigle « ENA » qui met en exergue la formation des hauts cadres de la fonction publique ainsi que le projet de loi autorisant la ratification de la charte Africaine sur les valeurs et les principes du service public et de l’administration qui doit être signée incessamment.
Les deux textes ont été adoptés
IV.5. Du ministère des Sports, Jeunesse, Culture et Arts :
Deux projets de décret portant respectivement création, organisation et fonctionnement de la Commission de surveillance des jeux de hasard et création, composition et fonctionnement de la commission de classement des biens culturels ont été présentés par le ministre de la Jeunesse, Sports, Culture et Arts. Le texte sur la création de la Commission sur la surveillance des jeux de hasard a été réorienté vers le Vice-Premier ministre, ministre du Budget pour examen au sein de la commission ad hoc.
Le second texte sur la commission de classement des biens culturels a été adopté.
IV.6. Du Ministère des Finances :
Le ministre Délégué auprès du Premier ministre, chargé des Finances a enfin présenté au Conseil deux textes à savoir :
Le Projet de Loi autorisant la ratification du protocole sur la Finance et l’Investissement de la SADC ainsi que le Projet d’Ordonnance portant approbation de l’accord de financement de Don n°G-I-DSF-8105-ZR conclu entre la RD Congo et le Fonds International de Développement Agricole FIDA, au titre du programme d’appui au pôle d’approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers et maraîchers « PAPAKIN ». Ces textes ont été adoptés.
Commencée à 10 heures, la réunion du Conseil des ministres s’est terminée à 14h 15.
Je vous remercie.
Pour le Ministre des Médias, chargé des Relations avec le Parlement et de l’Initiation à la Nouvelle Citoyenneté, Porte-parole du Gouvernement
Wivine MUMBA Matipa
Ministre de la Justice et Droits Humains

vendredi 22 février 2013

Tuant, mutilant, torturant, les Maï Maï sèment la terreur au Nord-Katanga

Marie-France Cros ( La Libre) - "On ne peut imaginer quelque chose de plus repoussant", dit le père Raoul de Buisseret dans un doux sourire que contredit son regard bleu troublé. Il y a quinze jours, le village du Katanga où ce missionnaire belge est curé depuis 16 ans, Lukafu, au sud de Mitwaba, a été envahi par les Maï Maï. Ces villageois armés et "protégés" par des pratiques magiques terrorisent depuis plusieurs mois le Nord-Katanga.
"C’était le 6 février dernier et ils étaient une trentaine", venant de plus au nord, "de Mwemena, où ils avaient tué le frère du chef, et de Kabinga. Ils n’ont pas de chez eux, alors ils nomadisent en semant la mort et la destruction", dit le père. "Leur objectif avoué est de ‘nettoyer’ le pays des agents de l’Etat et assimilés - comme les notables, des commerçants parfois - qui font souffrir les villageois" en vivant sur leur dos et en les mettant sous pression . "Ils ‘nettoient’ aussi le village de ceux qu’on accuse d’être des sorciers - et donc de faire du mal à leurs voisins", ajoute le religieux.
Pour reconnaître les sorciers, explique-t-il, "il suffit qu’il y ait un consensus, même réduit, entre quelques personnes du village pour désigner comme tel un habitant. Et c’est fini pour lui. Les femmes sont égorgées. Pour les hommes, c’est pire : les Maï Maï dansent autour d’eux en un affreux rituel, tout en leur coupant les oreilles, en les éviscérant, en les lardant de coups de lance, en arrachant certains de leurs organes - parfois lorsqu’ils sont encore vivants ! - pour en faire des fétiches", des grigris censés protéger celui qui les porte. Ces exécutions se font en public, devant la population réunie, "qui applaudit par peur d’être considérée comme complice de celui qui est tué", dit le père Raoul.
"La manière de procéder est toujours la même : ils envoient d’abord des espions en civil dans une localité pour repérer ceux qui font souffrir la population. Puis arrive une avant-garde, plus brutale, pour le ‘nettoyage’. Elle tue puis vide les maisons des exécutés et vend leurs biens à un prix dérisoire - par exemple moins d’un euro pour une batterie de 200 dollars américains. Et ce qui n’est pas vendu est donné à la population. Avec l’argent qu’ils récoltent, les Maï Maï s’achètent des cigarettes, du chanvre et des femmes; ils ne s’enrichissent pas ", souligne le missionnaire.
 
Couverts de kaolin et de fétiches
Lorsque les Maï Maï sont entrés à Lukafu - village d’environ 3.500 habitants - le 6 février, "ils étaient recouverts de kaolin (poudre blanche), destiné à les ‘blinder’ contre les attaques, et porteurs de fétiches, lances, couteaux, haches, vieux fusils et quelques armes modernes récupérées sur des policiers tués. C’était un mercredi. Ils sont d’abord venus à la mission parce que les prêtres sont considérés comme de grands sorciers, plus puissants que les autres, et parce que, c’est vrai, il y a souvent une collusion entre l’Eglise et l’Etat, les évêques recevant souvent des cadeaux des autorités. Les Maï Maï nous ont ordonné de donner tous les objets de culte - calice, vêtements liturgiques, croix, etc. Ils les ont cassés, parce qu’ils croient qu’ils contiennent des "médicaments" (matière supposée soutenir un pouvoir magique) et se sont revêtus - déguisés plutôt - des étoles."
"Le jeudi, ils ont commencé le ‘nettoyage’. Ils ont vidé les maisons des agents de l’Etat, brûlé des biens. Les villageois, d’abord effrayés, se sont retournés en leur faveur lorsqu’ils ont reçu des biens pillés", nuance le père Raoul. "Vendredi, les Maï Maï se sont attaqués aux ‘sorciers’. Heureusement, personne n’a été tué, sans doute parce que nous sommes restés, précisément pour cette raison, un autre prêtre, deux médecins, l’administrateur de l’hôpital et moi-même. Les médecins ont soigné une femme d’une localité voisine, qui, enceinte, avait été battue par les Maï Maï parce que son mari avait, il y a plusieurs années, été agent de l’Etat. Elle a perdu le bébé mais elle était vivante lorsque je suis parti."
 
Un sexe coupé en guise de collier
"Le samedi, les Maï Maï sont venus danser devant la mission. Je n’en menais pas large. Puis, quatre danseurs se sont détachés du groupe et sont venus me chercher parce que leur commandant voulait me voir. On essaie alors de garder son calme ", explique pudiquement le père Raoul. "Tout autour, il y avait, parmi les Maï Maï, des gens de la région qui me connaissaient et qui compatissaient. Car il y a parmi eux d’anciens élèves de notre école, même si ces groupes sont surtout formés de gens sans éducation, de chômeurs, sans perspectives. Ceux qui ne me connaissaient pas, eux, me promettaient des horreurs "
Le missionnaire est amené dans une petite pièce. "Entre alors leur commandant. Il portait sur la tête un foulard de femme, surmonté de tiges et dans lequel étaient plantés des couteaux. Un sexe coupé était accroché à un collier sur sa poitrine. Il m’a regardé d’un air féroce puis s’est adressé en kiluba (langue des Lubas, majoritaires dans le Nord-Katanga) à un traducteur, qui parlait, comme moi, la langue locale des Bembas. Il a commencé par me remercier pour mon travail à Lukafu, dans l’école et dans le diocèse. Puis il m’a fait demander un fusil. ‘Je n’en ai pas’, ai-je répondu. ‘Quoi ? Un missionnaire sans fusil ?’ - il devait penser aux missionnaires de la période coloniale, qui possédaient des armes Comme je lui parlais doucement, il a fini par se calmer et m’a dit de sortir. Ses ‘Tigres’ - c’est ainsi qu’ils s’appellent eux-mêmes - se sont écartés et, dehors, des femmes m’ont blanchi : elles ont jeté sur moi de la farine, signe que je n’étais pas coupable. Et la population m’a raccompagné chez moi en chantant et dansant."
En apparence, le père Raoul est libre et pense alors rester à Lukafu pour continuer, par sa présence, à éviter au maximum les débordements violents qui accompagnent parfois le "programme" de nettoyage des Maï Maï. "Mais le soir, un des amis de ce commandant est venu me dire qu’il était parti mais reviendrait demain avec ses hommes - soit quelque 200 personnes - et voulait me voir à nouveau parce qu’il avait quelque chose à me demander. C’est toujours ce qu’ils font : quand un village a été ‘nettoyé’ par la petite avant-garde, le groupe entier de Maï Maï s’y installe quelque temps - buvant, chantant - avant de repartir plus loin. J’ai pensé que si nous nous en étions bien sortis avec une trentaine de Maï Maï, nous n’y arriverions plus avec 200. Et que le commandant me demanderait quelque chose en échange de la vie qu’il m’avait laissée. J’ai eu très peur. La nuit-même, avec l’autre prêtre, les docteurs et l’administrateur de l’hôpital, nous avons décidé de fuir. Ce que nous avons fait, le dimanche à l’aube."
Bien leur en a pris car, dans l’après-midi, débarquent des militaires congolais, qui tuent deux Maï Maï dans Lukafu, font trois prisonniers et tuent encore cinq autres Maï Maï le lendemain juste à la sortie du village. "Ils n’ont même pas essayé de poursuivre le groupe de Maï Maï et ont plié bagage le mardi matin, laissant la population à la merci de représailles. Et, évidemment, juste après le départ des militaires, les Maï Maï sont revenus Ils m’ont accusé d’avoir appelé les militaires. Heureusement, je n’étais plus là, mais tout ce qui était rattaché à moi - la mission, l’internat, le foyer, la maison des sœurs, celle du catéchiste - a été vidé et cassé."
"Même cette horreur attire"
Le missionnaire s’effare et se navre de voir que, "malgré leur cruauté", les Maï Maï"sont populaires une fois qu’ils distribuent des biens", comme des Robins des Bois, "y compris chez des gens qui ont été à l’école. La perte d’idéal et l’absence de perspectives sont telles que même cette horreur amène des gens à se rallier" aux Maï Maï. Car le boom minier du Katanga - où on est passé de 40.000 tonnes de cuivre en 2007 à près de 50.0000 tonnes l’an dernier - "n’a pas de retombées pour la population. Seule une toute petite minorité en bénéficie", se désole le prêtre.
Il s’inquiète aussi du peu de réaction des autorités. "A Lubumbashi, la vie continue comme si de rien n’était alors que les violences sont aux portes de la ville. Dimanche dernier, il y a eu des combats à Kinsevere, à 6 km de Lubumbashi, et un agent de l’ANR (service de renseignement) a été égorgé. Beaucoup pensent que les espions des Maï Maï sont déjà à Lubumbashi, incognito. Quand se révéleront-ils ? Les Maï Maï, eux, assurent que ce sera pour le 25 février."

mercredi 20 février 2013

Mgr Monsengwo, un "papabile" africain peut-être trop engagé en politique

De Pierre Briand (AFP) – Kinshasa - Mgr Laurent Monsengwo Pasinya, archevêque de Kinshasa et grande figure de l'église catholique africaine, est donné comme "papabile" mais son engagement politique en République démocratique du Congo pourrait desservir celui qui a failli succéder au président Joseph-Désiré Mobutu en 1995.
La stature imposante à 73 ans, éminemment respecté à Kinshasa où la plupart des hommes politiques se sont discrédités, Mgr Monsengwo séjourne de plus en plus à Rome où il se rend jeudi préparer le conclave qui doit élire le successeur de Benoît XVI. Premier Africain à être secrétaire spécial d'un synode des évêques en 2008, il a co-présidé avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation en octobre dernier, ce qui fait de lui un successeur possible.
Lors du dernier carême, en 2012, il a été choisi par le pape pour prêcher la retraite pascale à la Curie, signe de confiance en sa solidité doctrinale, puis Benoît XVI lui a demandé de se rendre en Syrie pour se pencher sur le sort des chrétiens, avec deux autres cardinaux, ce qu'ils n'ont pas encore fait. Décrit comme autocrate, on le dit aussi très sensible aux honneurs et aux signes du pouvoir.
"C'est sa culture, il est de famille royale", explique en souriant l'abbé Léonard Santedi, un de ses collaborateurs. Monsengwo, a-t-il expliqué à l'AFP, signifie "petit fils héritier du roi" dans l'ethnie sakata d'où il est issu.

"Le Desmond Tutu du Zaïre"
Mais si la question de sa désignation à la papauté devait se poser, c'est surtout son activisme politique qui risque de lui nuire. Initiateur en 1990 d'un mémorandum adressé au président Mobutu, chef de l'Etat depuis près de 30 ans à qui il demandait plus de démocratie, il a été porté à la tête de la Conférence nationale qui a ébranlé le pouvoir jusqu'à sa chute en 1997.
"Il semblait sur le point de devenir le Desmond Tutu du Zaïre", écrit l'historien et romancier David Van Reybrouk. Alors que Mobutu, malade et abandonné, était invité à partir, il est désigné en 1994 pour lui succéder par la Conférence qui avait fusionné avec le parlement. Mais Mobutu ne démissionnera pas et finira par lâcher le pouvoir à la rébellion venue de l'Est. Monsengwo, après 18 mois de bataille, avait finit par démissionner en dénonçant un "viol constant" de la Constitution.
Cet engagement, qui a sans doute évité le chaos total à l'immense RDC, pourrait lui porter tort, l'Eglise catholique encourageant les évêques africains à intervenir pour la paix, la démocratie, la bonne gouvernance et la réconciliation, mais sans entrer directement en politique. Sous son contrôle, l'Eglise de la RDC n'a pas abandonné son rôle contestataire, lançant régulièrement par le biais de la conférence épiscopale des mises en garde au pouvoir du président Joseph Kabila et manifestant aux sorties des églises sans que cela leur soit jamais interdit.
Ainsi fin 2011, Monsengwo a contesté publiquement les résultats des dernières élections présidentielles, estimant qu'ils n'étaient "conformes ni à la vérité ni à la justice". "Que la cour suprême se sente donc en conscience interpellée par le peuple congolais tout entier", avait il lancé avant que cette dernière ne valide les résultats.
Né le 7 octobre 1939, dans la région du Bandundu, juste à l'Est de Kinshasa, Laurent Monsengwo est ordonné prêtre en 1963. Un des premiers Africains à obtenir une licence en théologie biblique à Rome en 1964 puis un doctorat en sciences bibliques, il devient évêque en 1980, archevêque en 88, d'abord à Kisangani puis à Kinshasa. En 2010, il est nommé au collège cardinalice et fait partie, sur 18 cardinaux africains, des onze âgés de moins de 80 ans qui éliront un nouveau souverain pontife.

Benoît XVI et les médias : un malaise réciproque

Le pontificat de Benoît XVI n’aura pas été épargné par les polémiques et scandales en tous genres, largement relayés et amplifiés par les médias, qui en auront été, au demeurant, les premiers acteurs.
Les violentes controverses autour du discours du pape à Ratisbonne en 2006, de ses propos sur le préservatif, de l’affaire Williamson, de l’annonce de la béatification de Pie XII, etc. sont en effet les fruits de malentendus, de raccourcis malheureux, de simplifications et de mauvaises interprétations, conséquences d’une mauvaise interaction entre le pape et les médias du monde. Tel est, en tous cas, l’avis de Bernard Lecomte, journaliste et écrivain, spécialiste de la papauté contemporaine.
« Ca ne colle pas avec les médias et le Pape, dès le départ, et c’est réciproque ! » affirme-t-il. Le Vatican a du mal à s’adapter aux médias modernes, et ceux-ci ne peuvent concevoir le Pape comme un interlocuteur « comme les autres ».
 
L’évolution des médias
Il ne s’agit pas pour autant d’un "acharnement" pour Bernard Lecomte, qui préfère plutôt parler d’une « évolution » des médias, laquelle a généré une inculture religieuse généralisée. «Aujourd’hui, 90 % des journalistes, observe l’écrivain, ne savent pas faire la différence entre les chiites et les sunnites, entre la Torah et le talmud, ou entre un synode et un conclave ! ».
Cette évolution des médias s’est doublée d’une véritable évolution sociétale, faisant la part belle au relativisme et à l’individualisme, érigées en valeurs universelles. Les médias, porteurs de ces valeurs, s’affirment donc viscéralement opposés à toute idée de morale collective, ou d’institution. L’Eglise catholique, Institution par excellence, constitue donc une cible idéale ; ses moindres faiblesses, ses moindres défauts sont aussitôt traqués et exposés aux feux des critiques.
 
Prise de conscience au Vatican ?
Mais pour Bernard Lecomte, il faut voir « le bon côté des choses ». Ces scandales auront finalement permis une prise de conscience au sein du Vatican. Beaucoup de cardinaux, d’évêques et de responsables de la Curie romaine seraient dorénavant prêts à « écouter les rares hommes de communication du Vatican ». « Il va peut-être y avoir un certain nombre de progrès de fait, note Lecomte, et le successeur de Benoît XVI aura peut-être moins de mal à s’adapter à l’évolution des médias modernes ».
 
Benoît XVI : renversement d’image
Au-delà des scandales et des polémiques, reste l’image même de Benoît XVI, présenté dès avant son élection au siège de Pierre, comme le « Grand Inquisiteur », le conservateur borné et hermétique. « Son image est très mauvaise, dès le départ », remarque Lecomte.
« Et puis, il y a eu le voyage en France ». Pour Bernard Lecomte, les voyages apostoliques, surtout ceux de Benoît XVI, ont fait « bouger les lignes ». Loin de l’image austère qu’ils pouvaient se faire de lui, les Français découvrent « un vieux monsieur très gentil, timide, très précis dans son propos ». « Et aujourd’hui », notamment dans les sondages, observe le journaliste, « on voit bien que dans l’opinion française, ce Pape a une bonne image »
(Manuella Affejee)

Prise de Goma par le M23: Ban Ki-Moon confirme un soutien extérieur!

Les rebelles du M23 qui ont pris en novembre dernier la ville de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC) ont sans doute bénéficié d'une aide extérieure compte tenu de la qualité des équipements utilisés, estime le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon dans un rapport publié mardi.
Il n'a pas dit d'où pouvait provenir cette aide. Le Rwanda et l'Ouganda ont été accusés par les experts de l'Onu d'avoir aidé le M23 à prendre Goma le 20 novembre. Les deux gouvernements de ces deux pays démentent toute participation. Dans son rapport sur l'activité de la Force de maintien de la paix en RDC, la Monusco, Ban Ki-moon souligne que les rebelles du M23 - ils se sont retirés de Goma 11 jours plus tard - ont fait preuve de capacités inconnues auparavant.
"La vitesse, l'efficacité et le succès de l'offensive du M23 ont été rendues possibles par une soudaine augmentation du nombre de combattants dans le groupe, des attaques coordonnées sur plusieurs fronts et des attaques en coordination entre l'infanterie et l'artillerie en appui", déclare Ban Ki-moon dans ce rapport daté du 15 février et publié mardi.
"Les observations par la Monusco du commandement et de la capacité de contrôle des forces attaquantes, la coordination efficace de son artillerie, la qualité de son équipement et la capacité de combat en général, notamment la nuit, tout cela suggère l'existence d'un soutien extérieur, direct et indirect", déclare le secrétaire général des Nations unies. A l'époque de l'avance du M23 sur Goma, les responsables des Nations unies s'étaient dit surpris de la force accrue des rebelles mais avaient semblé réticents à dire officiellement qu'ils bénéficiaient d'une aide extérieure.
Certains pays ont critiqué la Monusco pour ne pas avoir su empêcher la chute de Goma. Dans ce contexte, Ban Ki-moon devrait dans quelques jours recommander au Conseil de sécurité des Nations unies d'approuver la création d'une brigade spéciale au sein de la Monusco chargée de lutter spécifiquement contre les groupes armés dans l'est du Congo.
Ce genre de mission offensive autorise l'utilisation de la force dans les situations graves, tandis que les forces de maintien de la paix ont plutôt vocation à surveiller un cessez-le-feu déjà en vigueur, expliquent les diplomates. Dans le cadre de la trêve fragile conclue entre le gouvernement congolais et les rebelles du M23, des négociations entre les deux parties se tiennent en Ouganda.
Par ailleurs, un accord de paix régional sous les auspices de l'Onu visant à mettre fin à deux décennies de conflit dans l'est du Congo doit être signé le 24 février dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba.

Les organisations humanitaires contraintes de relocaliser leur staff suite aux affrontements dans le Territoire de Punia

· 28 travailleurs humanitaires, travaillant pour des ONG internationales, ont été évacués le 18 février de Punia, dans la Province du Maniema, vers Goma et Kindu par deux vols humanitaires, à la suite des combats qui ont opposé dans cette cité l’armée nationale au groupe armé Raia Mutomboki. Cependant, l’ONG Médecins sans Frontières (MSF) a gardé son staff sur place et renforce même son équipe pour apporter un appui à l’Hôpital général de référence. Dès les conditions sécuritaires le permettront, les acteurs humanitaires reviendront pour continuer l’assistance aux personnes vulnérables.
· Quelque 6.000 ménages se sont réfugiées dans la forêt ou éparpillées sur les axes Punia – Ferekeni, Punia – Kaïlo et Punia – Lubutu, selon les estimations du point focal mouvements de populations. D’autres ménages ont trouvé refuge au couvent des prêtres et à l’Hôpital général de référence de Punia.
· Les questions de protection continuent à se poser à Punia. Des cas de viol, de pillage et autres exactions sont rapportés dans la cité, notamment des arrestations arbitraires sur simple soupçon d’appartenir au Raia Mtomboki. La forte militarisation de la cité fait craindre d’autres exactions et freine le retour des personnes déplacées.
· Le Programme alimentaire mondial (PAM) a acheminé la semaine dernière 20 tonnes de biscuits énergétiques et nutritifs pour assister dans l’urgence 1.600 ménages (8.000 personnes). La distribution prévue initialement le samedi 16 février a commencé ce mardi 19 février et se poursuit ce mercredi. Au moins 3.000 déplacés ont déjà reçu une ration de cinq jours.
· Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNCEF) a remis des vaccins contre la rougeole à la zone de santé de Punia pour vacciner plus de 50.000 enfants de 6 mois à 15 ans et des kits de prise en charge des violences sexuelles (PEP) à son partenaire HEAL Africa pour assister 250 survivants de violences sexuelles. L’ONG MERLIN, partenaire de l’UNICEF, a remis des médicaments aux structures de santé. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a mobilisé plus d’une tonne d’intrants et médicaments qui étaient pré positionnés à Kindu pour un appui aux soins de santé primaires pour 4 à 8 semaines, selon les besoins identifiés par l’évaluation rapide du cluster santé, effectuée du 7 au 14 février 2013.
Plus de 2.000 cas de violences sexuelles rapportés au cours de dix derniers mois en Ituri ; besoin de financement supplémentaire.
· 2.030 cas de violences sexuelles ont été rapportés dans les territoires de Djugu et de Mambasa (Province Orientale) entre mars 2012 et janvier 2013. Soit une moyenne d’environ 200 cas par mois. Selon l’ONG Association pour la protection de l’enfance au Congo (APEC), 75% de ces cas proviennent de la seule région de Mambasa où le personnel des rares structures de santé n’est pas formé pour la gestion et la prise en charge des cas de violences sexuelles. Le programme d’assistance d’APEC s’achève en mars prochain. Un appel a été lancé aux bailleurs de fonds pour permettre la poursuite de la prise en charge des cas. Au cours de la période susmentionnée, APEC a apporté une assistance multisectorielle (prise en charge médicale, psychosociale, insertion socio-économique et scolaire) à quelque 2.000 personnes en Ituri, grâce à un financement du programme de Stabilisation de l’Est du Congo (STAREC) et de l’UNICEF.
DFID finance le transport aérien des cargos humanitaires entre Bukavu et Shabunda
· Pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire dans le Territoire de Shabunda, le Département britannique pour le développement international (DFID) finance à hauteur de Usd 370.000 le transport aérien de l’aide de Bukavu vers les aérodromes de Kolula, Lusenge, Shabunda centre et Tchonka. Avec cet appui via le cluster Logistique, les humanitaires pourront acheminer plus de 200 tonnes de matériels et consommables médicaux, de vivres et de biens essentiels de ménage (NFI) à des milliers de personnes vulnérables se trouvant dans la zone. Le Territoire de Shabunda qui abrite plus de 27.000 personnes déplacées internes, est difficilement accessible à cause de l’insécurité et du mauvais état des routes.
Le HCR distribue des kits de biens essentiels de ménage aux camps de Kiwanja et Muguinga III
· Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés et son partenaire IEDA Relief ont procédé les 15 et 16 février 2013 à la distribution de kits de biens essentiels de ménage aux déplacés du camp de Kiwanja, au Nord-Kivu. 712 ménages ont reçu des kits composés d'une bâche, de deux couvertures, de deux jerricans de 10 litres chacun, d'une moustiquaire imprégnée d’insecticide, de trois nattes, d'un ensemble d'ustensiles de cuisine ainsi que de préservatifs. 720 ménages d’environ 3.000 personnes vivent dans ce camp situé à plus de 80 kilomètres au nord de Goma. Ces déplacés n’avaient plus accès à l’assistance à cause de l’insécurité dans cette partie du pays. A Mugunga III, la distribution se poursuit et vise un total de 1 820 ménages.

Bilan annuel 2012 des activités de la Police MONUSCO

 A) SUR LE PLAN OPERATIONNEL
1-Soutien à la PNC 
11-Sommet de la francophonie 
La police MONUSCO a soutenu la PNC dans sa préparation au sommet de la francophonie qui s’est tenu les 13 et 14 octobre 2012 à KINSHASA par différentes actions notamment : 
Recyclage de deux bataillons de la LNI par le biais des FPUs et de la cellule formation ;  
Un appui logistique en termes de carburant, rations alimentaires, ainsi que le transport de matériel MROP ; Il faut noter qu’à cette occasion, la prise en compte sécuritaire de KINSHASA a été remarquable, grâce aux efforts de planification et de préparation réalisés par la PNC sur conseils d’UNPOL.  
12-Reprise sécuritaire de la ville de GOMA 
Pour appuyer le retour de la PNC à GOMA, consécutivement au retrait du M23, la Police MONUSCO a déployé sur le terrain une équipe de haut niveau en provenance de son quartier général dès fin novembre 2012. En concertation avec de nombreux interlocuteurs nationaux et internationaux, les policiers précédemment évacués vers BUKAVU, ou provenant d’autres villes, ont pu ainsi rejoindre rapidement GOMA dès le 1er décembre pour reprendre progressivement le contrôle sécuritaire de la ville, et retrouver début janvier 2013, quasiment le même volume de policiers recensés avant la crise.  A noter également dans ce point particulier du support apporté lors de la gestion de crise, l’appui consenti par UNPOL (secteurs et FPUs) en termes d’extraction, d’accueil et d’évacuation de certains personnels de la PNC  à GOMA. 2-Renforcement des capacités de la PNC 
21-Nouvelle stratégie à GOMA Dans le cadre de la restauration de l’autorité de l’Etat à GOMA, UNPOL a développé un concept de renforcement des capacités de la PNC dans plusieurs domaines : 
 Il a été convenu de dépasser la notion d’advising par la colocalisation d’officiers UNPOL auprès de structures ciblées de la PNC (GMI-PIC-PSPFE-Commissariat District, …), de manière à se comporter davantage en conseiller dans de nombreuses sphères d’emploi.  
Une collaboration plus étroite a été initiée envers les sections substantives de la MONUSCO liées à la protection des civils (Affaires civile, Protection de l’Enfance, Droits de l’Homme, …) dans le but de favoriser l’échange et la concertation pour le traitement des dossiers sensibles avec la PNC.  
Un effort a été consenti pour la protection des camps de déplacés, par le biais de la FPU au profit de laquelle des UNPOLs ont été détachés.  
Enfin, des échanges étroits avec la Force MONUSCO et la JVM ont été initiés pour suivre notamment les conditions sécuritaires de la garde de l’aéroport et de la mise en place de la future zone tampon entre le M23 et GOMA.   En résumé, une multitude d’actions a été entreprise pour optimiser le travail UNPOL au bénéfice de la restauration de l’autorité de l’Etat en étroite liaison avec ses partenaires privilégiés. Pour mettre en place cette stratégie, la Police MONUSCO a  déployé 21 officiers UNPOL début décembre, venus s’ajouter aux 10 restés sur place après les évacuations des personnels UN.  
22-Projet de renforcement de la sécurisation des camps de déplacés 
Devant le besoin sécuritaire envers les camps de déplacés, UNPOL a développé un  projet pilote en partenariat avec les acteurs concernés (sections substantives de la MONSUCO, Agences des Nations- Unies, …), visant le renforcement de leur sécurisation. 150 policiers devraient être concernés par une formation d’une durée de 1 mois dirigée par UNPOL à GOMA pour ensuite être dédiés particulièrement à cette tâche.  
23-Activités quotidiennes 
Dans le cadre de ses activités quotidiennes, UNPOL a apporté son expertise à la PNC par le biais de conseils qu’elle a prodigués dans les différents services de la PNC en se focalisant notamment sur la protection des personnes. A cet égard, UNPOL suit particulièrement les violations aux droits de l’homme commises par les Forces de Défense et de Sécurité, comme par exemple le respect des conditions légales de garde à vue en effectuant des  visites conjointes des cachots de la PNC avec les acteurs locaux de la justice, qui permettent, entre autres, de libérer des personnes illégalement détenues.  
24-Création de nouveaux sous-secteurs UNPOL 
Pour accentuer sa présence sur le terrain, UNPOL a créé 2 nouveaux sous-secteurs à DUNGU (Province Orientale) et KAMINA (Katanga) en juillet 2012, de manière à être davantage aux côtés de la PNC, de participer ainsi au renforcement de ses capacités et de l’appuyer dans l’exercice de ses missions quotidiennes.     
25-Les FPUs 
Les 8 FPUs déployées en RDC ont participé au renforcement des capacités de la PNC par le biais de patrouilles conjointes, mais également en participant à la remise à niveau des GMI au travers de séances de séances de formation ou d’exercice conjoints.   Les Officiers de liaison UNPOL auprès des FPUs ont suivi un stage de formation d’un mois en 2012 pour leur permettre de davantage suivre les activités des FPUs, et par là-même leurs contributions envers la PNC.  
3-Objectifs et perspectives pour 2013 
31-Dynamisation de l’activité des secteurs UNPOL Dans la lancée des sous-secteurs créés en 2012, 2 secteurs vont voir le jour à KINSHASA pour permettre un meilleur appui à la PNC dans le cadre de ses activités quotidiennes. Dès que la situation sécuritaire le permettra à l’Est, d’autres secteurs devraient voir le jour. Un séminaire des chefs de secteurs est prévu à Kinshasa début février pour débattre sur leurs activités générales, notamment d’un point de vue dynamisation au profit de la PNC.  
32-Mise en œuvre du projet de renforcement de la sécurisation des camps de déplacés Dès que le projet pilote sera opérationnel, après l’obtention des fonds nécessaires, UNPOL et ses partenaires le mettront en œuvre pour optimiser la capacité opérationnelle dans ce domaine primordial pour la protection des populations civiles.  
33-Poursuite de l’appui particulier à la PNC à GOMA La stratégie mise en place au profit de la PNC à GOMA va se poursuivre et se renforcer par son adaptation aux besoins du moment.  
34-Appui dans le cadre de la poursuite du processus électoral UNPOL  va appuyer la PNC, comme elle l’avait fait avant les élections de novembre 2011, au travers de sa participation aux mécanismes opérationnels conjoints sur le terrain et se comporter en véritable conseiller sécuritaire au profit des différents échelons de la hiérarchie.  
35-Renforcement des capacités des FPUs.  A l’instar du stage organisé au profit des UNPOL officiers de liaison auprès des FPUs, un autre stage du même type est actuellement en cours depuis début janvier à Kinshasa. Au même titre que l’organisation d’un séminaire des chefs de secteurs, et dans le même esprit, un séminaire des commandants de FPUs est prévu dans le premier trimestre 2013.
STABILISATION A L’EST DE LA RDC
Au courant de l’année 2012, les activités de la Police MONUSCO,  dans le cadre du soutien à la Stratégie de Stabilisation de l’Est de la RDC, ont été essentiellement consacrées au 1ER semestre à ses missions traditionnelles de suivi  et de coordination des unités déployées le long des 6 axes prioritaires et ce en dépit de la situation sécuritaire qui est demeurée toujours volatile, notamment dans la Province du Nord Kivu en proie à l’activisme du M23. Dans le second semestre, la dégradation de la situation avec les restrictions de mouvement par UNDSS, a mis en veilleuse les activités,  surtout au Nord Kivu.  
1-La Formation -Dans le cadre du renforcement des capacités professionnelles et institutionnelles de la PNC, le Centre d’instruction de la PNC de MUGUNGA à GOMA a effectivement ouvert ses portes le 6 avril 2012 avec un effectif de 297 apprenants dont 23 femmes, tous intégrés issus de la Province du NORD KIVU, qui ont bénéficié de 6 mois de formation. Cette formation a été précédée d’une formation de formateurs au profit de 20 PNC -Poursuite des projets développés dans le cadre de la consolidation de la paix à l’Ouest et de la Stabilisation à l’Est de la RDC en ligne avec le renforcement des capacités de la PNC et de la protection des civils sous financement JICA, pour la formation de 1000 PNC dans les centres d’instruction de KAPALATA et de KASANGULU (168 policiers intégrés précédemment déployés ont été formés au centre d’instruction de KAPALATA sur les 500 apprenants et sont retournés dans leurs Provinces d’Origine concernées par la Stabilisation). -Formation en SGBV 
2-Activités JMT -UNPOL a poursuivi ses activités dans ce domaine, en dépit du retrait des observateurs civils en février 2012. Les patrouilles ainsi réalisées ont pu suivre les activités des policiers déployés, mais aussi celles relatives à la remise de matériels divers :   
Appui du GIZ à la stratégie Internationale de soutien à la stabilisation et de la Sécurité de l’Est/Remise de matériel MROP L’UNPOL a pris part du 3 au 23 août à la remise de matériels MROP offerts par la GIZ à 6 commissariats construits dans les localités de BARAKA, BITALE, BUNYAKIRI, HOMBO, WALUNGU et FIZI. De même, durant le second semestre, la GIZ a également offert un lot de matériels MROP aux commissariats  de BOGORO, GETY et BOGA situés sur  l’axe  prioritaire BUNIA-BOGA en ITURI.  Le lot prévu pour le Nord Kivu n’a pu être remis du fait de la volatilité de la situation sécuritaire. 
3-Impact de la Situation Sécuritaire au Nord Kivu sur les projets relatifs au plan de stabilisation Les Commissariats de RUTSHURU, de KINYANDONI et NYAMILIMA construits dans le cadre de l’ISSSS-STAREC sont actuellement occupés pour les 2 premiers par le M23 et le dernier par les  Maï-Maï. Tous ces groupes armés ont installé dans les dites localités, des administrations policières parallèles . Cependant, suite au retrait du M23 des villes de GOMA et SAKE le 1er décembre, UNPOL a effectué le 7 décembre, une mission au commissariat de SAKE pour s’enquérir de l’état des infrastructures après le passage des rebelles. Du constat des UNPOL, les 6 bâtiments servant de logement, ainsi que le commissariat sont en bon état. En revanche,  23 armes ont été emportées par les rebelles, alors que  l’effectif actuel est de 471  policiers.   
4-Infrastructures en cours de réhabilitation ou prévues être réhabilitées/construites dans le cadre de la stabilisation à l'Est  
41-Infrastructures réalisée ou en cours de réalisation dans le cadre du plan de stabilisation 2009- 2011  -Globalement 76 infrastructures ont été réalisées au profit de la PNC dans le cadre du plan 2009- 2011 sur les 93 prévues (commissariats-logements-Bureaux, ...) En cours de réalisation : -6 sites de logements pour la PNC (4 Nord-Kivu et 2 Sud-Kivu) -7 postes de police dans le Nord Kivu  (2 suspendus en raison de la situation sécuritaire) -HQ police des mines dans le Nord Kivu -2 structures police des frontières (1 dans le Nord-Kivu et 1 dans le Sud-Kivu) -1 centre de négoce dans le Sud Kivu
 42-Infrastructures  estimés être réhabilités/ construits dans le cadre du plan de stabilisation 2012- 2014  -Construction de 3 postes de police sur les axes du Sud-Kivu (Axe BURHALE-SHABUNDA et BARAKA-FIZI-MINEMBWE)  -Construction de 8 postes de police en Province orientale, 4 dans le Haut Uele (DUNGU, FARADJE, NIAGARA et ISIRO), 4 dans le Bas-Uele (Bambeta, Buta, Dinguila et Ango)   -Total : 19 postes de police à construire dans l'Est  
B) Réforme de la police Au cours de l’année 2012, deux évènements majeurs s’inscrivant dans le cadre de la réforme méritent d’être signalés.  i) 7è REUNION PLENIERE DU COMITE DE SUIVI DE LA REFORME DE LA POLICE Sous la présidence du Ministre de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières (MISDAC), la 7e réunion plénière du Comité de Suivi de la Réforme de la PNC a eu lieu du a Kinshasa le 20 juin 2012. ii) LA TENUE D’UN ATELIER D’HOMOGENESATION ENTRE SE/CSRP ET LES CAMOs  On peut noter deuxièmement la tenue de l’atelier d’homogénéisation entre le Secrétariat Exécutif du Comité de Suivi de la Réforme de la PNC (SE-CSRP) et les Cellules d’Appropriation et de Mise en Œuvre de la réforme du Commissariat Général de la PNC (CAMO).  La Police MONUSCO, à travers les experts de la Cellule Réforme de la PNC, a participé sans relâche aux côtés des partenaires nationaux et internationaux, aux activités concourant à la réforme de la PNC tant au niveau du SE-CSRP, du Commissariat Général, de l’Inspection Générale que du Secrétariat Technique d’Appui et de Suivi de la Réforme du Secteur de Sécurité (STAS RSS) du MISDAC. 
I- AU NIVEAU DU SE-CSRP 
La promulgation de la loi organique du 11 août 2011 portant organisation et fonctionnement de la PNC a été un tremplin pour l’élaboration de plusieurs avant-projets de décrets et de textes portant organisation et fonctionnement du Commissariat Général de la PNC, du Conseil Supérieur de la PNC et du Service Juridique et du Contentieux au sein du Commissariat Général.  Aussi la police de proximité (PdP) qui a pour objectif de favoriser une meilleure gestion concertée des problèmes de sécurité en instaurant un partenariat entre la police et les populations a amorcé son envol avec son expérimentation qui a donné des résultats probants dans les provinces pilotes.  Pas de réforme sans moyens. L’élaboration d’un Plan d’Action Quinquennal (PAQ) 2012-2016 qui conduira à une loi de programmation relative aux dépenses d’investissement et de fonctionnement de la réforme, permettra de traduire les différents projets en réalité. 
Enfin, l’on peut également retenir la présentation de la réforme aux députés de l’Assemblée Nationale qui ont certainement mieux cerné ses enjeux, toute chose qui augure de bonnes dispositions à l’égard des textes qui viendraient à leur être soumis. 
II- AU NIVEAU DU COMMMISSARIAT GENERAL 
Les CAMOs ont, à des rythmes différents, entamé leurs activités.  Le volet mise en œuvre des projets de formation a pris une sérieuse orientation avec l’élaboration des textes devant régir l’Académie de Police (ACAPOL) et la Direction Générale des Ecoles et Formation (DGEF). L’objectif visé à terme est la création de cadres appropriés pour une formation adéquate et conforme aux normes internationales.  Dans le domaine de la gestion budgétaire et financière, l’essentiel des activités a concerné une série de formations en budget et finances et en audit interne dans le but de renforcer les capacités de gestion des fonctionnaires de ce département et des relations avec le Ministère de l’Intérieur.  En matière de ressources humaines, la phase de recensement et d’identification des policiers ayant été bouclée en 2011, 2012 a mis à profit les vérifications nécessaires des dossiers, cas litigieux et décisions en matière de dégagement de personnels aboutissant à une liste d’environ cent mille policiers validée avec laquelle la phase suivante de distribution de cartes individuelles de service peut-être enclenchée. 
III- AU NIVEAU DE L’INSPECTION GENERALE DE LA PNC 
Les faits majeurs concernent d’une part le lancement d’un numéro d’appel unique ouvert au public, le 114, et d’autre part la mise en place d’un système de gestion des plaintes concernant les exactions commises et/ou subies par les policiers à travers l’ensemble du territoire. Ces actions participent de la lutte contre la corruption, l’impunité et des comportements déviants de toutes sortes au sein de la PNC. 
IV- AU NIVEAU DU STAS-RSS DU MISDAC 
La Cellule Réforme a marqué sa présence par sa participation à deux ateliers visant la mise en place d’une Stratégie nationale de Sécurité Intérieure devant conduire à l’élaboration de la loi cadre relative à la sécurité intérieure.  
V- PERSPECTIVES 
La Cellule Réforme compte intensifier sa participation à la rédaction des textes d’application de la loi organique, à la concrétisation du projet de l’ACAPOL et de la DGEF, à la mise en œuvre du PAQ, à la vulgarisation de la police de proximité par son implantation dans toutes les provinces, et en général à la mise en œuvre des projets de réforme au sein du Commissariat Général de la PNC. 
C) FORMATION DE LA POLICE NATIONALE CONGOLAISE
Dans le cadre du renforcement des capacités de la Police Nationale Congolaise (PNC), la Cellule de Coordination de la formation  à  coordonner, superviser  et assurer les formations de base et les formations spécialisées, au profit  de trois mille trois cent cinquante sept éléments de la PNC dont deux cent soixante quatorze femmes, au cours de l’année 2012. 
I-LES  ACTIVITES DE FORMATION REALISEES
1. Au profit de la PNC La PNC a bénéficié de  deux types de formation :  • les formations de longue durée ;  • les formations spécialisées. 
1.1 Formations de longue durée • trois formations de base ont été déjà réalisées dans les centres  d’instruction de Kapalata, Kasangulu financées par JICA, Mugunga financé par PBF avec un effectif total de mille deux quarante trois recrues et intégrés PNC dont quatre vingt douze femmes. • Le monitoring  du stage  en police de proximité a été également assuré par la police MONUSCO dans les chefs lieux des trois provinces pilotes de Matadi, Bukavu et Kananga au profit de huit cent quatre stagiaires dont soixante dix neuf personnels féminin. • A l’issue de ce stage, l’UNPOL des trois secteurs poursuit  le mentoring et le coaching dans les commissariats de référence animés uniquement par les éléments cadres et agents formés en police de proximité.  
1.2 Formations Spécialisées  Neuf formations spécialisées ont été réalisées au profit de deux cent dix sept PNC dont onze personnels féminins. Elles ont porté sur :  • Techniques d'Enquête en matière de lutte contre les violences sexuelles  à Kinshasa, organisée par le BCNUDH et EUPOL, Kananga, Matadi organisée par le BCNUDH, Matadi/Lisanga Union, financée par l’ASDI, • Formation de formateurs PNC à Mugunga/Goma • Formation en management général et Opérationnel à Mugunga/Goma.  • Formation en management et commandement à l’Ecole de formation des Officiers de Police Judiciaire (EFOPJ)  à Kinshasa. • Formation en Police Technique et Scientifique partenariat UNPOL-PNC-OIM au Centre de Formation et d’Instruction  de l’Ituri à Bunia. • Formation en violences sexuelles à Kalemie et à Manono/Kalemie partenariat UNPOL-PNC- UNICEF 
1.3 Session de Remise a Niveau • Au total, six sessions de remise à niveau de formateurs  ont été organisées au profit de cent dix neuf formateurs PNC dont neuf femmes. • Trois sessions de remise à niveau en MROP et GTPI, de huit cent neuf éléments de la LNI dont cinquante six femmes et cent soixante sept éléments de la GMI de Kananga dont dix neuf femmes. Ces activités s’inscrivaient dans le cadre de la sécurisation
du sommet de la francophonie tenu en octobre 2012 à Kinshasa, II- Activités de Formation en  Cours  au Profit de la PNC sept formations sont en cours de réalisation. Il s’agit de deux formations de base de longue durée du projet JICA, trois formations de base de longue durée en Police de proximité du projet DIFID, une formation en Police de Proximité projet PNUD, une formation en SGBV partenariat SSR/MONUSCO-UNPOL-OIM A ces formations de base s’ajoute la formation en informatique à Kinshasa par UNPOL et Bukavu DFID-UNPOL.  Ces différentes formations  s’adressent à mille huit cent soixante dix huit (1998) PNC dont cent vingt sept personnels féminins. III- Perspectives pour l’année 2013. La cellule de coordination de la formation poursuivra l’exécution  des différents projets au profit de la PNC. Ces projets concernent les domaines suivants : 3.1 Formation de Base de Longue Durée • Poursuite des deux formations de base de longue durée du projet JICA à Kapalata et à Kasangulu. • Poursuite des trois formations de base de longue durée en Police de proximité du projet DIFID à Kananga, Bukavu et Matadi. • Poursuite  de la formation de base en Police de Proximité  de projet PNUD à Bunia, destinée à deux cent PNC. 3.2 Formations Spécialisées. • Poursuite de la formation en Violences Sexuelles basées sur le genre (SGBV) Bunia II. Elle vise la formation de cent cinquante OPJ et  la sensibilisation de cinq cents personnes dans la province orientale. • Poursuite de la formation en informatique de deux cent 200 conformément au chronogramme établi. • Projet de formation en Police des mines : La formation en Police des mines dans le cadre du projet’’ Renforcement des capacités de la PNC ‘’ financé par le Département Fédéral des Etats- Unis et exécuté par OIM ; ce projet prévoit : -  La formation des formateurs au profit de  vingt PNC ; -  La formation spécialisée de cent soixante (160) PNC ; -  La formation de vingt OPJ. • Projets des formations de cent cinquante OPJ à KISANGANI.  • Projet de la création d’une Police de Protection Humanitaire pour le Nord Kivu (GOMA/Mugunga).   

Bilan des activités de la Monusco en Rdc au cours de l'année 2012

Activités des Responsables de la MONUSCO 
Le Représentant spécial du Secrétaire du général des Nations Unies en RD Congo, Roger Meece a quitté Kinshasa le mardi 19 février pour se rendre à New York où, il va rencontrer le jeudi 21 février, les représentants des pays contributeurs de troupes et les pays contributeurs de polices. Le vendredi 22 février, Monsieur Meece présentera devant le Conseil de sécurité le rapport du Secrétaire général des Nations Unies sur la RDC. Et le lundi 25 février, il sera à Bruxelles pour participer à une réunion du Groupe de contact sur la RDC.  
Sur un autre chapitre, le Représentant Spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies en RD Congo, Moustapha Soumaré, a pris part à la cérémonie de la signature le lundi 18 février à Gemena,  d’un Pacte de réconciliation communautaire visant à enterrer définitivement la hache de guerre et consolider la Paix dans le secteur de Dongo, territoire de Kungu, dans la province de l’Equateur.
M. Soumare a rendu hommage aux autorités congolaises ainsi qu’aux différentes communautés sans lesquelles cette cérémonie n’aurait pas été possible. Il a appelé « tous les partenaires à évaluer régulièrement et à poursuivre ces activités de réconciliation et de réintégration dans une optique résolument coordonnée et participative ». 
Activités des Composantes de la MONUSCO 
Droits de l’homme : 
Au cours de ces dernières semaines, le BCNUDH a continué à appuyer les autorités judiciaires congolaises dans le cadre de leurs enquêtes sur des violations graves des droits de l’homme commises à travers le territoire de la République démocratique du Congo. Trois missions composées de représentants de la justice militaire, d'ONG et d’officiers des droits de l'homme du BCNUDH ont eu lieu au mois de février 2013. 
Entre le 24 janvier et le 4 février 2013, la MONUSCO a appuyé une mission dans le groupement de Yalisika, territoire de Bumba, district de la Mongala, dans la province de l'Equateur, avec l’objectif de soutenir les enquêtes par les autorités judiciaires militaires sur des violations graves des droits de l'homme qui auraient été commises en 2011, lors d'une opération conjointe d’agents de la Police nationale congolaise (PNC) et de la Force navale des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).  
Du 4 au 9 février 2013, la MONUSCO a également appuyé une mission à Ubundu, territoire d’Ubundu, district de la Tshopo, en Province Orientale, pour la tenue d’une audience foraine devant le Tribunal militaire de garnison de Kisangani pour cinq dossiers inscrits au rôle relatifs à des violences sexuelles, des homicides et des traitements cruels inhumains ou dégradants par des éléments des FARDC, de la PNC et des civils usant d’armes de guerre. 
Enfin, du 6 au 13 février 2013, la MONUSCO a appuyé une mission qui s’est déroulée à Minova, territoire de Kalehe, dans la province du Sud-Kivu, et dans plusieurs villages environnants afin de permettre aux autorités judiciaires militaires de poursuivre leurs enquêtes sur des allégations de viol massif et de pillage systématique commis par des militaires des FARDC, à la suite de leur repli après la prise de la ville de Goma par le M23 en novembre 2012.  
A Bukavu, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l'Homme, en collaboration avec le Conseil Supérieur de la Magistrature, organise depuis hier mardi 19 février 2013, un atelier central de formation des formateurs sur le renforcement de la lutte contre l'impunité des violences sexuelles en RDC. Cet atelier de 5 jours permettra à 25 magistrats civils et militaires du Sud-Kivu de revoir plusieurs modules, notamment sur les violences sexuelles en droit congolais, l'expertise médico-légale en matière des violences sexuelles, la rédaction des jugements ainsi que l'exécution des jugements. L'atelier a reçu l'appui financier de l'Agence Canadienne pour le Développement International.   
Activités de l’Equipe-pays 
Développement 
UNICEF :
Un groupe de travail de 30 experts (technique, logistique et communication) se penche actuellement sur une initiative du Ministère de la santé publique, avec l’appui de l’UNICEF, qui vise à accélérer l’atteinte des OMD4 et 5 sur la réduction de la mortalité maternelle et infantile. L’objectif est de corriger la faible disponibilité de médicaments et intrants dans les zones de santé de la RDC. 
Il est ainsi prévu que des kits familiaux soient distribués dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV) de routine. Ces kits contiendront des médicaments et autres matériels nécessaires pour la prénatale (CPN), les accouchements et la prise en charge des maladies tueuses, et seront, soit remis aux familles, soit mis à la disposition des centres de santé.  Dans un premier temps, la phase pilote concernera les zones de santé de Mbanza-Ngungu, Kenge, Tshilenge, Mikalayi et Kiroshe. Si l’expérience est concluante, elle sera élargie à 308 autres zones de santé sur les 515 que compte le pays.
Dans le cadre du Partenariat Mondial pour l’Education, le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP), avec l’appui du projet PAQUED (Paquet pour l'Amélioration de la Qualité de l'Education) d’USAID et de l’UNICEF, organise actuellement à Kinshasa, un atelier (18-22 février 2013) autour du thème de « l’apprentissage de la lecture dans les petites classes ».
Ce forum réunit une trentaine de participants et a pour objectif de définir les standards de performance en lecture pour l’école primaire de la République démocratique du Congo, en référence à la norme internationale selon laquelle un lecteur moyen doit pouvoir lire 60 mots en une minute.  L’UNICEF a également accompagné le Ministère de l’EPSP pour la mise à niveau des membres de la Commission chargée de l’élaboration des programmes de lecture et d’écriture en RDC au niveau primaire, avec la facilitation de deux professeurs d’université. 
Un autre atelier organisé également avec le soutien de l’UNICEF, se tient à Kinshasa jusqu’à la fin de la semaine : il s’agit de réflexions et d’échanges d’expérience entre les acteurs de mise en œuvre et les communautés bénéficiaires du Programme National Ecole et Village Assainis (PNEVA). Les résultats de cet atelier, organisé par le Programme National Ecole et Village Assainis (PNEVA), le Ministère de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPSP) et le Ministère de la Santé Publique, (MSP), seront utilisés afin d’améliorer la conduite du programme pour la période 2013-2017. 
Humanitaire 
PAM : 
Le Programme Alimentaire Mondial de Nations Unies (PAM) a transporté par avion en 5 rotations, à partir de Goma, 20 tonnes de biscuits énergétiques et nutritifs pour assister dans l’urgence des milliers de personnes récemment déplacées dans la petite ville de Punia, au Maniema. Ces personnes ont fui des combats entre un groupe armé Mayi-Mayi et des unités de l’armée nationale autour d’une zone minière dans l’ouest du Nord-Kivu. 
Ces biscuits seront distribués à 8.000 personnes les plus vulnérables parmi les quelques 40.000 déplacés qui sont arrivés récemment à Punia. La plupart d’entre eux vivent dans des familles d’accueil, déjà elles-mêmes en insécurité alimentaire. Apporter une assistance alimentaire à Punia est un immense défi logistique. Il n’y a pas d’entrepôt pour stocker les vivres à l’aérodrome. Entre la piste de brousse et le village, il n’y a qu’un chemin de 12 kilomètres boueux et plein d’ornières. Faute de moyen de transport, 2.500 tonnes de biscuits sont encore à l’aérodrome, en attente d’être acheminées à Punia. 
Suite à la prise éphémère de la cité de Punia par les Rahiya Mutomboki le week-end passé, la distribution prévue le samedi 16 février a commencé ce mardi 19 février, après une mise à jour des listes des bénéficiaires par le partenaire du PAM, CARITAS. Au moins 3.000 déplacés ont reçu une ration de 5 jours. La distribution se poursuivra ce mercredi 20 février. 
HCR :  
Le HCR et son partenaire IEDA Relief ont procédé à la distribution des kits de biens non alimentaires aux déplacés internes du camp de Kiwanja, au Nord-Kivu, les 15 et 16 février 2013. 712 ménages ont reçu des kits composés d'une bâche, de deux couvertures, de deux jerricans de 10 litres chacun, d'une moustiquaire imprégnée d’insecticide, de trois nattes, d'un ensemble d'ustensiles de cuisine ainsi que des préservatifs. 720 ménages d’environ 3.000 personnes vivent dans ce camp situé à plus de 80 kilomètres au nord de Goma. Ces déplacés n’avaient plus accès à l’assistance à cause de la situation sécuritaire défavorable dans cette partie du pays. A Mugunga III, la distribution se poursuit et le kit est le même que celui donné à Kiwanja, à l'exception du nombre de nattes qui est de deux pièces par ménage. Le total de ménages qui doit être assisté ici est 1.820.  
Situation militaire 
La situation sécuritaire dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo (RDC) est demeurée calme la semaine dernière. Toutefois, elle a été marquée au Nord par un déplacement massif de réfugiés en provenance de la République Centrafricaine (RCA).  En Province Orientale, l’environnement sécuritaire a été jugé stable durant la semaine écoulée, en dépit de la présence d’éléments résiduels de l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) signalée dans le territoire d’Ango. 
Le 13 février 2013, 500 soldats des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont été remis au commandement de la Force Régionale d’Intervention de l’Union Africaine (FRI/UA), au cours d’une cérémonie officielle organisée à l’Etat-major de la zone opérationnelle des FARDC de Dungu. Cette activité s’est déroulée en présence de nombreux dignitaires dont le Représentant spécial du Secrétaire général et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) Monsieur Abou Moussa, du Général-major Amuli Chef des Opérations des forces gouvernementales représentant le Ministre de la Défense, du Chef d’Etat-major des FARDC, du Représentant de l’Union Africaine, du Chef de Bureau de la MONUSCO de Dungu, du commandant de la Brigade d’Ituri de la MONUSCO, du commandant de la FRI/UA, et du Chef d’Etat-major adjoint de la MONUSCO chargé des opérations. 
A ce jour, cette Force composée de 3.350 hommes, placée sous le commandement du Général de Brigade Dick Prit Olum de l’Ouganda, est constituée de 350 militaires de la RCA, 500 du Sud-Soudan, 2.000 des Forces de Défense du Peuple Ougandais (UPDF) de l’Ouganda et 500 de la RDC, et a pour mission principale de combattre la LRA. Elle considère la Force de la MONUSCO comme un partenaire essentiel dans la réussite de sa mission. 
A la même date, les FARDC déployées au Nord du territoire d’Aru ont lancé des attaques contre les positions des groupes armés, responsables des exactions contre les populations civiles dans les localités de Bazue, Agoroba, Kingezi ; tué un milicien, blessé un autre et arrêté cinq insurgés, notamment deux Soudanais, deux Congolais et un Ougandais. L’armée gouvernementale a également récupéré une grande quantité de munitions. 
L’opération conjointe MONUSCO-FARDC dénommée « Task Force Uélé » (Corps expéditionnaire Uélé), lancée le 11 février 2013 dans la région de Kana et la forêt de la Garamba dans le cadre de l’opération « Chuma Ngumi » (Poing d’acier), dans le but de neutraliser les forces négatives, notamment la LRA, contrôler le secteur, et protéger les populations civiles ; est arrivée à son terme le 15 février 2013.                                                         En Ituri, les rapports font état de la recrudescence des tensions ethniques entre les communautés Hema et Ngiti, provoquée par des vols de bétail dans les régions situées au Sud du territoire d’Irumu, notamment à Bukiringi, Aveba et Boga. 
A cet effet, la Force de la MONUSCO mène sans relâche des patrouilles intensives dans la zone à partir du poste opérationnel déployé le 12 février 2013 à Boga, dans le but d’évaluer la situation sécuritaire, dominer la région, et protéger les populations locales. 
Le 18 février 2013, suite au pillage du bétail et au meurtre de deux civils à Jovi, situé à 5 kilomètres au Sud de Bogoro, le 1er bataillon Bangladais de la MONUSCO a déployé un poste opérationnel dans la région de Nyamavi-Kasenyi, dans le but de dominer la zone, vérifier les incidents rapportés, assurer la protection des populations civiles, évaluer la situation sécuritaire et collecter des informations concernant le mouvement des miliciens du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) dans la région de Bogoro.     
Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire est demeurée tendue et imprévisible pendant la période sous examen.  Des accrochages se sont poursuivis entre les éléments de la faction Mayi-Mayi Mpa, et ceux du groupe Mayi- Mayi Shetani.  Le Plan de Sécurité Interne de Goma a été activé dans le cadre de l’opération « Wide Awake » (Réveil total), au cours de laquelle des patrouilles intensives sont menées dans la ville de Goma, afin de prévenir et d’interdire tout incident négatif, maintenir la paix et la stabilité, protéger les populations civiles, les déplacés, le personnel et les installations des Nations Unies. 
Des Observateurs Militaires et des unités mobiles d’intervention rapide de la MONUSCO, conduisent régulièrement dans le cadre de l’opération « Silent Guns » (Armes silencieuses), des patrouilles intensives à l’intérieur et autour de Goma, dans le but d’assurer la stabilité de l’environnement sécuritaire, et de dissuader toute activité des groupes armés, notamment le M23. 
Les troupes du service du Génie Sud-africain de la MONUSCO continue dans le cadre de l’opération «Formidable » (Formidable), de renforcer les mesures de sécurité et les lignes de défense autour du périmètre de l’aéroport de Goma, conformément au Plan de Défense de cette emprise aéroportuaire. 
Dans le cadre de l’opération « Blue Eagle » (Aigle bleu), le commandant du 3ème bataillon Indien de la Force de la MONUSCO a conduit des patrouilles aériennes de reconnaissance de longue portée au-dessus de l’axe Goma-Sake-Masisi-Goma, dans le but d’évaluer la situation sécuritaire. Le 11 février 2013, vingt-sept patients souffrant de pathologies diverses, ont été soignés gratuitement lors de la campagne médicale organisée par le poste opérationnel de la MONUSCO de Nyanzale, au profit des habitants de la région. 
Le 16 février 2013, la Police Nationale Congolaise (PNC) a appréhendé Monsieur Bonana Tringashara, un élément actif du M23, en possession de deux armes AK-47 et de deux chargeurs, au camp des déplacés de Mugunga I, où il menait des activités clandestines.  
Le 17 février 2013, quinze Mayi-Mayi Mpa (Nyatura) et un Mayi-Mayi Shetani ont été tués lors d’attaques lancées par le groupe de Shetani contre les camps des Nyatura, situés à 35 kilomètres au Nord-est de Rutshuru, dans la région de Nyabitale, et sur les collines de Nyamilima. 
Les Mayi-Mayi Shetani ont repris le contrôle de Nyamilima, et forcé les Mayi-Mayi Mpa à se replier vers Kisharu, à 28 kilomètres au Nord-est de Rutshuru, où ils se livrent à des exactions contre les populations locales.   Le poste opérationnel de la MONUSCO de Nyamilima a promptement déployé sur le terrain une patrouille robuste motorisée, pour prévenir toute violation des Droits de l’Homme et assurer la protection des populations civiles vivant dans les localités de Buramba, Kanjanja, Ruti et Kishero.   Le poste opérationnel de la MONUSCO de Kiwanja a également déployé une autre patrouille motorisée sur l’axe Kiwanja-Ngwenda, dans le but de contrer toute activité des groupes armés dans la région, dominer la zone et protéger les populations civiles. 
La Force de la MONUSCO a enfin conduit des patrouilles aériennes de longue portée au-dessus de ce secteur, dans le but d’évaluer la situation sécuritaire, et de dissuader toute violation des Droits de l’Homme par les groupes armés qui écument la contrée. Elle continue d’assurer une surveillance optimale de l’environnement sécuritaire sur le terrain, et a placé le poste opérationnel de Nyamilima en alerte maximale.
Depuis le 18 février 2013, les FARDC contrôlent Nyamilima ; et à ce jour, aucune présence de ces groupes armés n’a été signalée dans cette localité. 
Au chapitre des redditions dans la province, du 11 au 17 février 2013, au total soixante-six éléments, en provenance de différents groupes armés, notamment le M23, les Mayi-Mayi Shetani, les Mayi-Mayi ‘’PRM’’, les Mayi-Mayi de  l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS), les Mayi-Mayi Mpa (Nyatura), les combattants des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda-Forces Combattantes Abacunguzi (FDLR-FOCA), se sont rendus aux troupes onusiennes déployées à Rugari, Kirumba, Sake, Vitshumbi, Kanyabayonga, Nyamilima, Nyanzale, et Rwindi. 
Au Sud-Kivu, la situation sécuritaire demeure volatile dans un environnement tendu et imprévisible. 
Les Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki continuent d’attaquer les positions des FARDC situées dans les territoires de Walungu, Shabunda et Mwenga. 
Le 14 février 2013, le ‘’Colonel’’ Mayi-Mayi Kahasha, alias Foka Mike, a été arrêté à Luntukulu, situé à 60 kilomètres au Nord de Mwenga, par des éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki, appartenant au groupe du ‘’Colonel’’ Maheshe. 
Le 16 février 2013, le poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Lubichako, déployé à 22 kilomètres au Sud-est de Lulimba, a organisé une campagne médicale au profit des habitants de la région, au cours de laquelle, quarante patients ont été soignés à titre gracieux. L’administration et les populations locales ont exprimé leur gratitude à la MONUSCO pour cette prise en charge complète.   
Le 17 février 2013, deux combattants FDLR en provenance du village Kitoga, situé à 40 kilomètres au Sud-ouest de Sange, se sont rendus au poste opérationnel de la Force de la MONUSCO de Marungu, avec sept membres de leurs familles, notamment deux femmes et cinq enfants. 
La situation sécuritaire au Katanga demeure imprévisible et instable. 
Les Mayi-Mayi Gédéon et Kata-Katanga continuent de mener des attaques dans les territoires de Manono et de Pweto. Le 12 février 2013, neuf combattants Mayi-Mayi Kata-Katanga ont été tués lors d’accrochages avec les FARDC au village Lenga-Lenga de Kalemie, situé à 60 kilomètres de Kyambi. Le 14 février 2013, cinq éléments Mayi-Mayi ont été tués et plusieurs autres blessés, au cours des combats contre les troupes FARDC au village Lusenga, situé à 300 kilomètres au Sud-est de Kalemie. 
La situation sécuritaire dans le Secteur 2 demeure instable à cause des activités des éléments Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki dans la localité de Punia. Le 15 février 2013, huit éleveurs Mbororo retournant de la RCA vers la localité de Banda, ont été tués par des rebelles de la LRA. Le 16 février 2013, les combattants Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki ont lancé une attaque contre la localité de Punia entre 9h30 et 11h30, et pris le contrôle total de cette bourgade. 
Le 17 février 2013, les FARDC ont mené une contre-offensive et repoussé les insurgés sur l’axe menant vers la localité de Kasese. Sept militaires FARDC, six combattants Rahiya Mutomboki et un enfant ont été tués ; tandis que deux autres enfants ont été blessés.  Ces opérations ont provoqué le déplacement des populations fuyant les combats.  
Les rebelles ont pillé avant leur retrait la résidence de l’Administrateur de Punia, le bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), et les installations de la radio communautaire locale ‘’La Voix de Punia’’. Enfin, concernant les statistiques des patrouilles, la Force de la MONUSCO a mené 1348 patrouilles armées, dont 612 nocturnes et fourni 42 escortes, pendant que 247 autres patrouilles ont été menées par les Observateurs Militaires de la Force.