APO

lundi 27 avril 2015

Fréquences des radios de Kinshasa

01. RADIO KIN24 86.7
02. B-One (Canalsat et bouquet Rascom)
03. RTGA 88.1 (Bouquet RascoM
04. TOP CONGO Fm 88.4 (Canalsat 234 et bouquet Rascom)
05. RTVM 88.7
06. RTVS1 89.0 (Bouquet Rascom)
07. AFRICA n°1 (Bz) 89.5
08. RADIO VENUS 89.7
09. RAGA Fm 90.5
10. MIRADOR Fm 91.4
11. RADIO KINSHASA 91.8
12. DRTV 92.2 (Bz)
13. BBC 92.6
14. RFI (Bz) 93.2
15. CEBS 93.7
16. RTAE 94.5
17. UNIVERS Fm 94.7
18. RTDV 95.0
19. RTKM 95.5
20. TROPICANA Fm 95.9
21. RADIO50 96.2 (Bouquet Rascom)
22. RADIO CONGO (Bz) 96.4
23. RTS 97……
24. RADIO ELIKYA 97.7
25. RADIO BRAZZAVILLE 98.0 (Bz)
26. RTBF 99.2
27. RALIK 96.9
28. KIN Fm 98.9
29. RTNC 100.0
30. RTL 101.0
31. RTP 101.3
32. AFRICA n° 1 (Kin) 102.0
33. RADIO TRINITAS 102.2
34. CVV 102.7
35. RADIO OKAPI 103.5 et en onde courte
36. PAROLE ÉTERNELLE 103.8
37. ECC 104.1
38. SSM 104.5
39. Radio ... 105.5
40. RFI Kin 105.0
41. RADIO LIBERTE (Bz) 106.0
42. RADIO7 106.1 (Bouquet Rascom)
43. DIGITAL 106.5
44. RADIO ACK 107.0
45. Radio... 107.4
Fréquence des radios à Kinshasa
01. RADIO KIN24 86.7
02. B-One (Canalsat et bouquet Rascom)
03. RTGA 88.1 (Bouquet RascoM
04. TOP CONGO Fm 88.4 (Canalsat 234 et bouquet Rascom)
05. RTVM 88.7
06. RTVS1 89.0 (Bouquet Rascom)
07. AFRICA n°1 (Bz) 89.5
08. RADIO VENUS 89.7
09. RAGA Fm 90.5
10. MIRADOR Fm 91.4
11. RADIO KINSHASA 91.8
12. DRTV 92.2 (Bz)
13. BBC 92.6
14. RFI (Bz) 93.2
15. CEBS 93.7
16. RTAE 94.5
17. UNIVERS Fm 94.7
18. RTDV 95.0
19. RTKM 95.5
20. TROPICANA Fm 95.9
21. RADIO50 96.2 (Bouquet Rascom)
22. RADIO CONGO (Bz) 96.4
23. RTS 97……
24. RADIO ELIKYA 97.7
25. RADIO BRAZZAVILLE 98.0 (Bz)
26. RTBF 99.2
27. RALIK 96.9
28. KIN Fm 98.9
29. RTNC 100.0
30. RTL 101.0
31. RTP 101.3
32. AFRICA n° 1 (Kin) 102.0
33. RADIO TRINITAS 102.2
34. CVV 102.7
35. RADIO OKAPI 103.5 et en onde courte
36. PAROLE ÉTERNELLE 103.8
37. ECC 104.1
38. SSM 104.5
39. Radio ... 105.5
40. RFI Kin 105.0
41. RADIO LIBERTE (Bz) 106.0
42. RADIO7 106.1 (Bouquet Rascom)
43. DIGITAL 106.5
44. RADIO ACK 107.0
45. Radio... 107.4

vendredi 24 avril 2015

Sage lance une nouvelle version de sa solution de gestion des ressources humaines destiné aux moyennes et grandes entreprises

Sage HR Management version 7 aident les entreprises à optimiser l’efficacité de la gestion de leurs ressources humaines
Paris, France, 21 avril 2015 – Sage, un des leaders mondiaux de l’édition de logiciels de gestion, annonce le lancement de la version 7 de Sage HR Management. Cette nouvelle version est conçue pour aider les responsables RH à améliorer la performance de l’entreprise, à stimuler la mobilisation des collaborateurs et à optimiser les processus de recrutement.
Sage HR Management version 7 automatise certaines procédures (paie, recrutement, intégration et fidélisation des talents) et apporte aux responsables RH une vision en temps réel, globale et précise, sur le budget RH, la masse salariale et la performance des collaborateurs. Elle leur permet ainsi de gagner en efficacité et en fiabilité lors de leurs prises de décisions opérationnelles.
Disponible sous forme de solution « stand-alone » ou modulaire s’intégrant en toute transparence à Sage ERP X3, Sage HR Management version 7 permet aux responsables RH de développer globalement les performances de l’entreprise en renforçant leur maîtrise de la masse salariale. Cette solution encourage également la mobilisation des collaborateurs grâce à des outils RH intuitifs disponibles en libre-service.
Sage HR Management version 7 s’adresse aux entreprises présentes dans les secteurs de l’industrie, de la distribution, des services et de la santé, qui veulent intégrer les fonctions RH et Finance pour gagner en efficacité et mieux maîtriser leurs coûts. En automatisant les processus back-office, cette solution aide les services RH à développer de meilleures pratiques en réduisant notamment le temps consacré aux tâches administratives et à la gestion de la conformité.
« Véritables gages d’optimisation de la réussite commerciale, la stratégie RH permet aux entreprises d’attirer, de valoriser et de fidéliser les meilleurs éléments » explique Benoît Gruber, VP Corporate Communication, Sage Enterprise Market Europe. « Le renforcement de l’image de marque et le développement de l’acquisition de talents sont devenus essentiels pour se démarquer de la concurrence. Plus les entreprises prennent la gestion des talents en main tôt, plus elles maximisent leur potentiel de croissance. L’obtention d’une vue d’ensemble des données RH, à la fois simple et conviviale, rationalise la démarche d’analyse et de reporting des cadres et elle leur permet également d’être plus autonomes et de prendre des décisions plus éclairées propices au développement de l’entreprise. »
Le lancement de Sage HR Management version 7 vient étoffer la suite de solutions de gestion Sage dédiées aux services RH et renforce les avantages de la plate-forme Sage ERP X3. Ce lancement illustre également la volonté de Sage d’offrir à ses clients des solutions innovantes et faciles à utiliser.
À propos de Sage
Nous proposons aux petites et moyennes entreprises une gamme de logiciels et de services de gestion d’entreprise intuitifs, fiables et efficaces, que ce soit pour la comptabilité et la paie, l’ERP, ou encore la gestion de la relation client. Nos clients bénéficient en permanence des conseils et de l’assistance de notre réseau mondial d’experts implantés localement, qui les aide à résoudre les problèmes liés à leur activité en leur donnant les moyens de réussir. Fondée en 1981, la société Sage a été introduite à la Bourse de Londres en 1989 et est entrée au FTSE 100 en 1999. Elle compte des millions de clients et près de 13.000 collaborateurs dans le monde, répartis dans 23 pays (Europe, Amérique du Nord, Afrique du Sud, Australie, Asie et Brésil). 
Sage ERP X3 est une solution dédiée aux entreprises du mid-market et aux filiales des grands groupes qui ont une présence internationale. Depuis plus de 10 ans, Sage ERP X3 est une solution ERP complète et éprouvée, qui répond aux besoins et aux enjeux des moyennes entreprises dans des secteurs allant de la fabrication à la distribution, en passant par les services et l’industrie. Plus de 4.800 clients dans 100 pays ont choisi Sage ERP X3 pour accompagner leur croissance avec un ERP plus simple, plus rapide et flexible.


Paludisme en Rdc : « l’image d’une pédiatrie pleine à craquer »

De fin novembre 2014 à début février 2014, le Dr Brice Daverton a travaillé avec MSF à l’hôpital général de référence de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, en République démocratique du Congo (RDC). Il revient sur le pic de paludisme sans précédent dont il a été témoin ainsi que sur ce que nos équipes médicales ont entrepris pour soigner les enfants, premières victimes de cette pathologie.
« Il y avait des enfants hospitalisés partout, jusqu’à trois par lit. Nous avions en moyenne 200 patients hospitalisés, surtout des petits, âgés de moins de cinq ans, parfois plusieurs membres d’une même fratrie.

Au total, en novembre et décembre, nous enregistrions plus de 700 admissions par semaine. Nous tournions à près de 300 % de taux d’occupation des lits. Le personnel congolais n’avait jamais connu ça, c’était, selon eux, le plus important pic de paludisme auquel ils aient jamais eu à faire face, à la fois en termes de gravité, mais aussi de nombre des cas et de durée du pic. C’est pour cette raison que je suis parti sur place, afin de renforcer les équipes.
Bien sûr, je n’avais jamais vu cela auparavant, ni au cours de ma précédente mission avec MSF à Paoua, en République centrafricaine (RCA), et encore moins en France*. Nous « perdions » des patients tous les jours. Nous ne sommes pas habitués à cela, ce n’est pas ce pourquoi on s’engage dans la médecine ou l’humanitaire. Pour un soignant, c’est très dur à vivre. Ca non plus, je ne l’avais jamais connu en occident, c’est très rare, alors qu’à Rutshuru, c’était malheureusement quotidien...
C’était d’autant plus impressionnant que nous étions en plus confrontés à des pathologies qui compliquaient encore la prise en charge des cas les plus sévères. Nous faisions ainsi face à de nombreuses infections respiratoires et des états septiques sévères. Les enfants souffrant de malnutrition étaient soignés dans le département spécialisé. Chez les moins de cinq ans, les carences protéiniques affaiblissent énormément les organismes et les défenses immunitaires. Ces patients sont les plus fragiles.
Quand leur état de santé le permettait, les enfants souffrant d’un paludisme « simple », étaient traités par voie orale, avec des dérivés « d’Arthéméther » ; les cas sévères recevaient un autre traitement (« l’Artésunate ») en intraveineuse. Pour les enfants les plus à risque, ceux qui convulsaient ou étaient fortement déshydratés nous mettions en place une réhydratation et, si nécessaire, des antibiotiques. C’était une chance d’avoir des traitements efficaces et diversifiés.


Quatre médecins congolais travaillaient en pédiatrie et deux autres aux urgences. Pour les cas les plus graves, il fallait faire vite, on n’avait ni le temps ni les moyens de multiplier les examens médicaux complémentaires. Sur le terrain, l’examen clinique prime et c’est une grande différence aussi avec la France. Cela va d’ailleurs certainement influencer la façon dont je vais désormais m’occuper de mes patients ici.
Je me souviens d’un petit qui m’a vraiment marqué car son cas était très grave. Ce garçon de huit ans faisait une crise de paludisme sévère, il convulsait à son arrivée et était en détresse respiratoire. Nous l’avons rapidement admis en soins intensifs. Je l’ai retrouvé trois jours après, dans la salle de pédiatrie où il se rétablissait. Je n’oublierai jamais son petit sourire et celui de sa maman qui m’a dit : « Il va bien docteur. Il est guéri maintenant. » Là, on est vraiment content, on sait que ce que l’on fait sert à quelque chose.
En plus de ce pic de paludisme sans précédent, MSF gère le « pôle chaud » de l’hôpital général de Rutshuru, à savoir : chirurgie, soins intensifs, urgences, grands brûlés et prise en charge des victimes de violences sexuelles. Fin 2014, chaque jour, près de 450 personnes étaient hospitalisées dans cette structure qui ne compte que 287 lits en temps normaux. Du coup, des tentes ont dû être montées dans la cour afin de faire face à cet afflux de patients.


De ces deux mois à Rutshuru je garderai ces images d’une pédiatrie pleine à craquer, avec tous ces lits, moustiquaires, perfusions, Je n’oublierai pas non plus le bruit, comme celui d’une ruche, les cris, les pleurs aussi... C’était impressionnant, surtout la nuit, quand on était de garde, même si à force, il faut bien le dire, on s’habitue. »
*Le Dr Brice Daverton est médecin généraliste. Originaire de l’Allier, dans le centre de la France, il a fait ses études de médecine à Toulouse, puis son internat à Lyon. Depuis, il exerce comme médecin remplaçant dans le secteur hospitalier français.


mercredi 22 avril 2015

CONFERENCE DE PRESSE DES NATIONS UNIES DU MERCREDI 22 AVRIL 2015

Félix Prosper Basse : Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, Membres de la presse, Auditeurs de Radio Okapi, Bonjour et bienvenue à ce rendez-vous hebdomadaire.  
Activités des Composantes de la MONUSCO ƒ Activités de l’Equipe-Pays ƒ Situation militaire   
Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé des Operations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, est arrivé à Kinshasa le 21 avril 2015. Au cours de sa visite de cinq jours, monsieur Ladsous se rendra à Goma et à Bukavu. A Kinshasa, il rencontrera les membres du gouvernement congolais et le Président de la République. Son agenda prévoit également des rencontres avec les responsables des agences du système des Nations Unies, les membres du corps diplomatique et le personnel des Nations Unies. 
Sa visite fait suite à l’adoption de la Résolution 2211 par le Conseil de sécurité des Nations Unies et vise à renforcer la coopération entre la MONUSCO et le gouvernement congolais, à travers la conduite du dialogue stratégique en cours. Le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général des Nations Unies pour les opérations à l’Est et l'Etat de droit, M. David Gressly, est arrivé le 18 avril 2015 à la MONUSCO et a pris immédiatement ses fonctions.    
M. Gressly nous arrive avec une vaste expérience de plus de 20 ans au sein du système des Nations Unies.  Il a travaillé comme Représentant spécial adjoint du Secrétaire général, et Coordonnateur résident/ Coordonnateur humanitaire des Nations Unies dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) et a également exercé la fonction de Représentant résident du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) au Mali. Il a été Coordonnateur régional pour la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS), ainsi que Coordonnateur humanitaire régional pour la région du Sahel au Sénégal.     
 Activités des Composantes de la MONUSCO 
Information publique/Conduite et Discipline : 
L’équipe de code de conduite et discipline de la MONUSCO a réuni 60 journalistes à Bukavu autour de la conduite et la discipline du personnel de la Mission.  Ainsi, 60 journalistes du Sud-Kivu ont été édifiés sur les valeurs et procédures internes des Nations Unies par rapport aux actes de mauvaise conduite et fautes professionnelles. Le traitement des cas d’abus et exploitation sexuels impliquant le personnel/MONUSCO avait été également expliqué aux médias de cette province. Selon la MONUSCO, la presse doit contribuer à la protection des victimes d’exploitation et d’abus sexuels dans leurs reportages. 
L’équipe de code de conduite et discipline régule les relations entre le staff MONUSCO et la population, pour mieux les protéger tous des risques. 
Projet à impact rapide : 
La MONUSCO a remis, le vendredi 17 avril 2015, aux autorités de Shabunda, un centre de formation et d’apprentissage des métiers et réinsertion communautaire. Mis en œuvre dans la Chefferie de Bakisi dans le cadre de la réduction de violence communautaire et de la stabilisation, ce projet a doté les 389 bénéficiaires directs, de kits de réinsertion et de locaux pour les rendre immédiatement opérationnels. 
Pour un coût total de 73.937,30 dollars américains, la MONUSCO a construit un atelier de menuiserie, une salle de coupe et couture et une salle de cours et fourni 11 lots de près de deux tonnes de kits pour les 389 bénéficiaires, dont 230 hommes et 159 femmes, regroupés en quatre associations de coupe et couture, quatre associations de maçonnerie et trois de menuiserie. Quatre salles ont aussi été louées pour accueillir certains bénéficiaires. 
Pour le chef de bureau de la MONUSCO, Mme Christine Kapalata, c’est après une large consultation communautaire à Shabunda en janvier 2014, dans le but d’identifier les besoins prioritaires des communautés en matière de réduction des violences communautaires, que la population de Shabunda a opté pour la construction d’un centre d’apprentissage des métiers et l’organisation de trois filières de formation dont la Coupe et couture, la Maçonnerie et la Menuiserie. La MONUSCO ne ménagera aucun effort pour que d’autres projets en cours d’exécution soient réalisés à Shabunda, afin que l’Ilot de Stabilité qui consacrera la restauration définitive de l’Autorité de l’Etat soit une réalité sur l’ensemble du territoire, a-t-elle ajouté. 
Il faut rappeler que ce projet a été mis en œuvre dans le but de soulager les populations en proie aux violences communautaires, d’alléger la précarité de leur vie et leur proposer un autre moyen de survie que le recours aux armes. C’est ainsi que la section désarmement, démobilisation, rapatriement, réintégration et réinstallation (DDRRR) de la MONUSCO, en synergie avec le gouvernement provincial, a initié une série de concertations communautaires dans certains territoires ciblés, qui ont abouti au financement par la MONUSCO, de 4 projets dans le Sud-Kivu, qui devaient attirer, entre autres, des ex-combattants réfractaires ou non éligibles au processus DDRIII, les femmes et les filles vulnérables, aussi bien que les jeunes désœuvrés.  
Police MONUSCO : 
La 5ème et dernière session  de recyclage en Maintien et Rétablissement de l’Ordre Public (MROP) et Gestes et Techniques Professionnelles d’Intervention (GTPI)  des unités d’intervention de Mambasa au profit de soixante-trois Policiers de la Police Nationale Congolaise (PNC) dont sept cadres, a pris fin la semaine dernière.  
Animée par les Policiers des Nations Unies  et des cadres de la PNC, cette formation marque la fin des sessions de recyclage des unités d’intervention de Mambasa (165 km à l’Ouest de Bunia), initiées par le secteur de Bunia et financées par les Projets à impact rapide (QIP) de la  MONUSCO.  
Au total, deux cent quarante-cinq policiers des unités du territoire de Mambasa ont bénéficié de ce recyclage visant à renforcer leurs capacités en matière de lutte contre le banditisme, la criminalité et les nombreux troubles à l’ordre public, particulièrement dans les ones d’exploitation minière. Vingt-neuf cadres et deux cent seize  agents dont dix femmes, ont pu bénéficier de cette formation qui a duré quatre mois. 
Le Général Pascal champion, Chef de la Composante Police MONUSCO et Monsieur Aoki Toshimichi, Représentant résident de  l’Agence de Coopération Internationale Japonaise (JICA) ont signé le  vendredi 17 avril 2015 à Kinshasa, le Mémorandum d’Entente pour la mise en œuvre du ‘’Projet pour la Professionnalisation de la Police pour la Population et la Paix’’, P4P en sigle.
A travers cette signature, le Chef de la composante Police a annoncé que le travail pouvait maintenant commencer et que la Police MONUSCO s’engage à jouer pleinement sa partition. 
A son tour, le Représentant résident de JICA s’est félicité de cette signature et a annoncé que le projet entrait de ce fait, dans sa phase d’exécution. Il a en outre annoncé l’arrivée prochaine de deux experts japonais dans le cadre dudit projet qui, comme les précédents, comporte un important volet  Formation de la Police Nationale Congolaise.  
Dans le cadre de la restauration de l'autorité de l'Etat et de la stabilisation de l'Est de la RDC à travers la réalisation des Projets à Impact rapide (QIP), la Police MONUSCO a pris part le vendredi 17 avril 2015, à deux cérémonies de pose de première pierre marquant le démarrage des travaux de construction de l’Etat-major du District PNC de la plaine de Ruzizi à Luvungi et du commissariat PNC de Sange. 
Initié par la Police MONUSCO, le coût global de ces projets est estimé à 97.356 dollars américains, dont 49.917 dollars pour le projet de Luvungi et 47.439 USD pour celui de Sange. A Luvungi comme à Sange, les cérémonies ont connu la présence des autorités politico-administratives et locales, les chefs des services déconcentrés de l’Etat, les notables et les responsables de CARITAS-Uvira, agence d’exécution desdits  projets.  
Durant la semaine, les différentes Unités de Police Constituées ont poursuivi leurs missions traditionnelles. Ainsi, trois-cent-seize patrouilles dont cinquante-cinq conjointes avec la PNC et sept dans les camps de déplacés ont été effectuées. Par ailleurs, huit check points et six escortes de hautes personnalités ont été réalisés par ces unités. 
Les équipes conjointes pour la mise en œuvre de la Stratégie Opérationnelle intégrée de Lutte contre l’Insécurité à Beni/Oicha ont poursuivi leurs patrouilles régulières, durant cette semaine, dans le but de faire reculer la criminalité.   Au total, quatre-vingt-trois appels ont été reçus sur les numéros verts ayant motivé l’interpellation de dix- sept personnes pour diverses infractions de droit commun. Les suspects ont été mis à la disposition de la Police Nationale Congolaise.  
Activités de l’Equipe-pays
Développement 
FAO : 
La FAO introduit une technologie  innovante en fumage et séchage du poisson en RD Congo. «Mettre en place une plate-forme technologique de post-capture  à l’Estuaire du fleuve Congo en vue d’assurer la régularité des approvisionnements en poissons» est l’objet du « Projet pilote Appui à la réduction des pertes post- capture du poisson  à l'Estuaire du Fleuve Congo dans la Province du Bas Congo», lancé le mardi 14 avril 2015 à Kinshasa. 
Le projet prévoit d’installer une plate-forme technologique de post-capture  au village Lenvo à l’Estuaire du fleuve Congo, en vue d’assurer la régularité des approvisionnements en poissons. À cette occasion, la FAO va introduire une technologie à valeur ajoutée en fumage et séchage du poisson dénommée : la Technique FAO-Thiaroye de Transformation « FTT », qui est le fruit de 5 ans de recherche et de collaboration entre la FAO et le Centre National de Formation des Techniciens des Pêches et Aquaculture de Thiaroye au Sénégal. 
Celle-ci va contribuer à réduire significativement les pertes post-capture du poisson ; ajouter la valeur aux produits ; promouvoir la protection de l’environnement et à l’utilisation durable des ressources naturelles, en particulier le bois de chauffe.  
Cette nouvelle technologie sera aussi équipée du matériel de conditionnement, d’emballage et de stockage des produits transformés. 
PNUD/FAO : 
Unis dans l’action, le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) s’investissent dans l’autonomisation des femmes rurales et plus particulièrement, celles du Plateau de Bateke.   
C’est dans ce cadre que s’inscrit la visite, le vendredi 10 avril 2015, au Plateau de Bateke, au site de l’Association des Femmes pour le Développement de l’Agriculture au Plateau de Bateke (AFDAP), des délégations de deux agences des Nations Unies. Planifiée dans le cadre du mois de la femme, l’activité a permis aux deux agences d’assister l’AFDAP pour l’autonomisation des femmes paysannes. A cet effet, la FAO a remis un kit d’intrants agricoles (semences maraîchères et outils agricoles), tandis que le PNUD a fourni un groupe électrogène et des vivres, achetés grâce aux cotisations du staff du PNUD.  
Cette aide des deux agences des Nations Unies permettra aux femmes de cette association de renforcer leur pouvoir économique   
PNUD : 
Du lundi 27 avril au samedi 2 mai, se dérouleront les États généraux de la Justice. Sous le haut patronage du Président de la République démocratique du Congo, M. Joseph Kabila KABANGE, le Ministère de la Justice avec le concours du Conseil supérieur de la Magistrature organise cette première édition des États généraux de la Justice. 
Pendant 6 jours, 350 représentants du secteur de la Justice, de la société civile du monde économique, diplomatique, des confessons religieuses en RDC vont réfléchir à 9 thématiques majeures telles que: l’indépendance de la Justice ; l’accès à la Justice ;  la sécurité juridique des investissements ; la justice pénale ; - L’administration pénitentiaire ; et la lutte contre l’impunité. 
Ces Etats généraux de la Justice devront déboucher sur un diagnostic consensuel du fonctionnement du secteur de la justice ; sur l’élaboration d’un document de synthèse des réformes et actions prioritaires à entreprendre pour améliorer le fonctionnement du secteur de la justice et sur un mécanisme de suivi de mise en œuvre des réformes mises en place.  
Situation militaire
(Par le Major Faycel BEN YOUSSEF, Porte-parole militaire a.i)
A Kinshasa et dans les autres provinces situées dans la partie occidentale de la République Démocratique du Congo, l’environnement sécuritaire a été jugé calme durant la semaine écoulée. 
En Province Orientale, par le biais des opérations conjointes dénommées « Rudia II » (Retour II), « Chuma Ngumi » (Poing d’acier) et « Bienvenue à la Paix », les Forces onusienne et congolaise poursuivent avec détermination la traque des éléments de l’Armée de Libération du Seigneur (LRA), dont les incidents liés à leurs activités négatives perpétrés dans les districts de Haut et de Bas-Uélé, ont sensiblement augmenté pendant la période sous examen. 
En effet, dans les territoires d’Ango, de Dungu et de Faradje, les rebelles résiduels de la LRA ont poursuivi leurs attaques contre les populations civiles et les troupes de l’armée loyaliste. Six civils ont été pillés dans la localité de Mangansa Saba (44 kilomètres à l’Ouest de Faradje), sept autres kidnappés à Akwa (50 kilomètres au Sud-ouest de Faradje) et deux femmes kidnappées au cours d’une embuscade tendue près de Tomati (36 kilomètres au Sud-ouest de Faradje). 
Quatre motocyclistes ont été pillés et un homme enlevé au cours d’embuscades tendues dans la région située entre Limay et Kiliwa (45 kilomètres au Nord de Dungu) et à Sambia (44 kilomètres à l’Ouest de Faradje). Toutefois, la situation sécuritaire dans les deux districts précités demeure sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise, en dépit de l’activisme des éléments de la LRA. 
En Ituri, les exactions commises contre les populations civiles et les Organisations Non Gouvernementales (ONG) implantées dans les localités situées dans les territoires d’Irumu et de Mambasa par les miliciens du Front de Résistance Patriotique de l’Ituri (FRPI) et ceux du groupe Mayi-Mayi Simba, ont constitué une source de préoccupation majeure à la situation sécuritaire dans ce district, pendant la période sous examen. 
En effet, les insurgés du groupe armé précité ont commis beaucoup d’atrocités contre les populations civiles et les déplacés vivant dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu. Les 15 et 16 avril 2015, des éléments supposés appartenir au FRPI ont attaqué le village Nombe (situé sur l’axe Bogoro-Gety, à 12 et 38 kilomètres au Sud de Bogoro et de Bunia), tué deux individus et pillé des biens domestiques. 
Des biens de valeur et des denrées alimentaires appartenant à un groupe des femmes du village Nombe en déplacement vers le marché de Bavi, ont également été pillés par des éléments armés, au cours d’une embuscade tendue dans la région située entre les villages Ngasu-Bavi et Soke. 
Le 16 avril 2015, environ quinze éléments armés supposés appartenir au FRPI, ont attaqué la localité de Kagaba, située à 18 kilomètres au Sud de Bogoro, tué trois individus appartenant à une même famille (deux vieilles femmes et une fille de 17 ans), violée une fille de 13 ans et blessé une femme. 
Le même jour, environ trente miliciens supposés appartenir au FRPI ont fait incursion dans le village Nongo, situé à 3 kilomètres au Sud de Gety, et pillé seize maisons des déplacés.  Cet incident a provoqué le déplacement des populations civiles vers la localité de Gety-Etat. 
Des Organisations Non Gouvernementales (ONG) ont également été ciblées par les miliciens réfractaires du FRPI, pendant la période sous examen. Dans la nuit du 13 au 14 avril 2015, les miliciens du FRPI ont lancé une attaque contre le village Sokpa (45 kilomètres au Sud-ouest de Bunia) pendant la distribution de l’aide humanitaire par des agents d’une ONG, et pillé tout le village. 
Le 15 avril 2015, trois véhicules de l’ONG ‘’Solidarité’’, en déplacement de Gety vers Kamatsi et transportant vingt et un employés ainsi que du matériel de forage de puits d’eau potable, sont tombés dans une embuscade tendue par environ cent éléments du FRPI au village Avaluma, situé à 4 kilomètres au Sud-ouest d’Aveba. 
Les assaillants ont pillé trois téléphones satellitaires, deux radios talkie-walkie, des téléphones portables, de l’argent et d’autres biens de valeur appartenant aux agents de l’ONG. Alerté, le commandant du poste opérationnel de la Force de la MONUSCO basé à Aveba, a immédiatement déployé une patrouille d’intervention rapide sur les lieux de l’incident, dans le but de contrer l’attaque, de secourir les victimes et de sécuriser la zone. 
Les agents de l’ONG ‘’Solidarité’’ ont par la suite été libérés par leurs agresseurs, et rejoint Aveba sains et saufs. Les Forces onusienne et congolaise ont initié des opérations vigoureuses, afin de mettre un terme à l’activisme des miliciens du FRPI et d’assurer une protection efficiente des populations civiles dans les localités situées au Sud du territoire d’Irumu. 
Sept éléments de ce groupe armé, y compris un ‘’Capitaine’’ ont été appréhendés et quatre armes récupérées, au cours d’opérations de bouclage et de ratissage menées conjointement par les Casques bleus de la Force de la MONUSCO et les militaires congolais, dans les régions d’Aveba (80 kilomètres au Sud de Bunia), de Gnongi-B et de Ba-Mutu. 
Les miliciens du groupe Mayi-Mayi Simba, de Paul Sadala, alias ‘’Morgan’’, ont aussi commis des atrocités graves contre les populations civiles vivant dans le territoire de Mambasa, pendant la période sous examen. En effet, le 12 avril 2015, cinq individus ont été tués, cinq femmes violées et des biens de valeur pillés, au cours d’attaques lancées par les miliciens du groupe Mayi-Mayi Simba dans les villages Sohuma (130 kilomètres au Sud-ouest de Mambasa-centre) et Mabutuwa (155 kilomètres au Sud-ouest de Mambasa-centre), ainsi que dans le camp d’exploitation d’or d’Elota, situé à 160 kilomètres au Sud-ouest de Mambasa-centre. 
Le 18 avril 2015, des éléments supposés appartenir au groupe Mayi-Mayi Simba ont attaqué le village Mabuta, situé à 150 kilomètres à l’Ouest de Butembo-centre dans la région de Manguredjipa au sein du secteur Bapere, limitrophe au territoire de Mambasa, tué deux hommes, torturé d’autres civils et pillé des biens de valeur.   
Des efforts sont fournis par les Forces de Défense et de Sécurité congolaises, soutenues par la Force de la MONUSCO, afin de rétablir la sécurité et d’assurer la protection des personnes et de leurs biens dans les régions affectées. Au Nord-Kivu, la situation sécuritaire a été marquée dans le territoire de Beni par la résurgence de tueries des populations civiles perpétrées par les rebelles de l’Alliance des Forces Démocratiques (ADF), mais également par l’activisme des groupes armés rapporté dans d’autres territoires de la province. 
Dans le territoire de Beni, la trêve observée par les rebelles de l’ADF dans les massacres contre les populations civiles habitant cette entité, a été rompue par des nouvelles tueries perpétrées par les membres de ce groupe armé durant la semaine écoulée. 
Pendant deux jours, les éléments de l’ADF ont tué au total vingt individus et blessé neuf autres dans les différentes localités de ce territoire. Les rapports concordants ont fait état de dix-huit civils tués entre les 15 et 16 avril 2015 dans la région située autour de la localité de Mbau et deux autres dans une région différente. Neuf individus ont également été blessés par des rebelles de l’ADF au cours de ces attaques. 
En effet, le 15 avril 2015, quatre cultivateurs ont été tués à Matiba (7 kilomètres au Nord-est de Mbau), quatre à Bela et sept autres dans la région de PK13, sur l’axe Mbau-Kamango. Six personnes ont été blessées à Matiba et trois à Bela, parmi lesquelles trois mourront plus tard des suites de leurs blessures. 
Le 16 avril 2015, deux cultivateurs ont été assassinés par les éléments de l’ADF dans la localité de Zuma, située à 7 kilomètres à l’Est de Ngite, dans la région de Mavivi. Les FARDC ont immédiatement déployé des troupes d’intervention rapide dans les régions affectées et évacué les blessés vers l’hôpital d’Oicha. 
La Brigade d’intervention de la Force de la MONUSCO a également projeté des patrouilles d’intervention rapide sur le terrain, dans le but de dissuader de nouvelles attaques contre les populations civiles, de soutenir les troupes gouvernementales, de dominer le terrain, de rassurer et de protéger les populations civiles. 
Des troupes d’intervention rapide des Forces Spéciales Jordaniennes et du bataillon Malawite de la Force de la MONUSCO ont respectivement mené des patrouilles de vérification sur le terrain et apporté l’assistance nécessaire pour l’évacuation des corps des victimes et des blessés vers l’hôpital d’Oicha. 
Entre les 17 et 18 avril 2015, les troupes des FARDC, soutenues par les Casques bleus du bataillon Malawite de la Brigade d’Intervention de la Force de la MONUSCO, ont poursuivi l’ennemi afin de le déloger de son bastion situé dans la localité de Kipeyayo, au Sud de la région de Kadou, en direction du parc national de Virunga. 
Des combats ont eu lieu entre les troupes de l’armée congolaise et environ soixante éléments de l’ADF, armés de mortier 60 mm, d’armes de type Dorska et AK-47. 
Quatre rebelles de l’ADF ont été tués au cours d’accrochages survenus près du pont Nzuma, situé  dans la localité de Kadou, à 5 kilomètres à l’Est de Ngadi, dans la localité de Kipeyayo et sur l’axe Eringeti- Kainama. Deux soldats des FARDC ont également péri et un autre blessé au cours de ces affrontements. 
Un élément de l’ADF a été capturé au cours d’opérations menées dans la localité de Nzuma. 
La Force de la MONUSCO a également déployé des patrouilles aériennes de longue portée au-dessus des régions concernées, dans le but d’identifier les lieux de retraite de l’ennemi, de fournir un appui feu aux opérations des FARDC, de rassurer et de protéger les populations civiles riveraines. 
Le 19 avril 2015, les troupes des FARDC ont au cours des patrouilles de bouclage et de ratissage menées dans la ville de Beni,  appréhendé deux rebelles de l’ADF, respectivement un au quartier Pasisi de la commune de Bungulu (6 kilomètres au Sud-ouest de Boikene), et un autre au quartier Ngadi de la commune de Rwenzori, à 4 kilomètres au Nord-est de Boikene. 
Dans le territoire de Rutshuru, les incidents liés au banditisme ont atteint des proportions inquiétantes quant à la situation sécuritaire dans cette partie de la province du Nord-Kivu.  Des cas de banditisme ont en effet sensiblement augmenté à Rutshuru, sur l’axe Goma-Rutshuru, Kiwanja- Ishasha et dans la région de Tongo. Des véhicules sont tombés dans des embuscades tendues par des bandits armés à Katale kilomètres au Nord de Goma) et sur l’axe Kalengera-Tongo. 
Des troupes d’intervention rapide de la Force de la MONUSCO déployées promptement dans la région de Katwe (30 kilomètres au Nord de Goma), y ont fait avorter des tentatives des pillages par des éléments armés. D’autres casques bleus de la Force de la MONUSCO ont été déployés immédiatement dans les localités de Mpamba et de Buramba (4 kilomètres au Sud de Nyamilima), dans le but de mettre un terme aux extorsions et blessures par balles causées par des éléments armés non identifiés.
 Le 19 avril 2015, des éléments du groupe Mayi-Mayi faction ‘’Jadu’’, ont investi la localité de Nyamilima, située à 45 kilomètres au Nord de Rutshuru-centre. Un assaillant a été tué et le chef rebelle blessé au cours de l’offensive initiée par les FARDC. Des armes et munitions ont également été saisies par l’armée congolaise.  
Dans le territoire de Walikale, des combats continuent d’opposer la milice dissidente de Nduma Défense du Congo-Renouveau (NDC-R) aux ordres de Guidon à celle de son ancien compagnon, Cheka (NDC-Cheka). 
Les luttes fratricides ayant opposé les deux groupes armés depuis le 27 mars 2015, ont permis au NDC-R de récupérer et d’occuper les régions situées le long de l’axe Kibua-Limangi-Misau. La Force de la MOUSCO et les FARDC sont déterminées à mettre un terme à l’activisme de ces deux milices Mayi-Mayi dans le territoire de Walikale. Dans le territoire de Masisi, l’environnement sécuritaire a été marqué par des conflits intercommunautaires, ayant causé mort d’hommes. 
En effet, le 17 avril 2015, des conflits interethniques entre les communautés Hunde et Hutu ont provoqué la mort de treize individus dans la localité de Lukweti, située à 30 kilomètres au Nord-est de Nyabiondo. Cette menace à la situation sécuritaire est surveillée de près par les Forces onusienne et congolaise, afin d’y mettre un terme. 
Par ailleurs, des violences contre les Droits de l’Homme commises par des rebelles réfractaires des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) dans plusieurs localités de la province du Nord-Kivu se sont fortement accrues dans les régions ciblées par cette force négative. Le 16 avril 2015, des rebelles des FDLR ont kidnappé vingt individus dans la région de Nyabutare-Binza, à 44 kilomètres au Nord-est de Rutshuru.   
Le 18 avril 2015, quatre éléments supposés appartenir aux FDLR ont tendu une embuscade et pillé deux véhicules appartenant à une société de téléphonie mobile à Katwe, situé à 20 kilomètres au Nord-est de Nyanzale.  Le 20 avril 2013, trente rebelles des FDLR ont attaqué le village Vuranda (10 kilomètres à l’Ouest de Vuyinga, situé à 50 kilomètres à l’Ouest de Butembo-centre), et enlevé deux hommes pour transporter leurs butins. 
C’est dans ce cadre que les FARDC poursuivent dans la province du Nord-Kivu la conduite de l’opération « Sukola 2 » (Nettoyage 2), dans le but d’y neutraliser les rebelles réfractaires des FDLR. Du 15 avril 2015 à ce jour, seize éléments en provenance des groupes armés, se sont rendus aux troupes de la Force onusienne déployées dans la province.  
Il s’agit de : neuf des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), un du groupes Mayi-Mayi Cheka-Nduma Défense du Congo (NDC), quatre de l’Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS) et deux du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki.  
Au Sud-Kivu, en dépit de l’activisme de plusieurs factions du groupe Mayi-Mayi Rahiya Mutomboki dans les territoires de Mwenga, Walungu et Kabare, de la résurgence des activités négatives menées par des éléments du groupe Mayi-Mayi Yakutumba et du banditisme dans le territoire de Fizi ; l’environnement sécuritaire demeure sous le contrôle effectif des Forces onusiennes et congolaise. 
Au chapitre des redditions dans la province, le 19 avril 2015, un élément des FDLR a fait reddition au camp de transit de la Section de DDRRR de la MONUSCO de Minembwe. Au Katanga, le climat sécuritaire est toujours marqué par les conflits ethniques opposant les ressortissants Luba aux pygmées. 
Le 18 avril 2015, des miliciens pygmées en provenance de Sange (120 kilomètres au Nord-est de Manono), ont attaqué les villages Mwengakankeko (situé dans le groupement de Mambwe), Musuyi (134 kilomètres à l’Est de Manono) et Koboko (144 kilomètres à l’Est de Manono) dans le groupement de Kayumba, et kidnappé dans le village Mwengakankeko, six femmes appartenant à l’ethnie Luba. Le même jour, les miliciens pygmées ont fait incursion dans le village Kasumpya, tué le chef du village et ses deux  enfants. 

Cet incident a provoqué le déplacement des populations civiles vers les villages environnants. Toutefois, la situation sécuritaire demeure globalement sous le contrôle des Forces onusienne et congolaise déployées dans cette province. La situation sécuritaire a été jugée stable dans le Secteur 2 durant la semaine écoulée. Enfin, la Force de la MONUSCO a mené 1.368 patrouilles armées, dont 457 nocturnes, et fourni 37 escortes pendant la période sous examen.     

jeudi 16 avril 2015

RD Congo : Il faut relâcher sept activistes pro-démocratie placés en détention Les manifestants ont décrit des passages à tabac et des tortures avec de l’eau lors de la répression à Goma

(Kinshasa, le 16 avril 2015) – Les autorités de la République démocratique du Congo devraient libérer sans délai sept activistes pacifiques qui sont détenus de manière inéquitable, certains depuis le 15 mars 2015, a déclaré Human Rights Watch. Les forces de sécurité de la ville de Goma, à l’est du pays, ont passé à tabac et brutalement malmené des manifestants qui protestaient contre la répression gouvernementale, y compris en les torturant avec de l’eau.
L’Agence nationale de renseignements (ANR) de la RD Congo a arrêté 30 activistes pro-démocratie et d’autres personnes le 15 mars dans la capitale Kinshasa, à la suite d’un atelier consacré à Filimbi, un mouvement dont le but est de promouvoir l’engagement responsable des jeunes dans le processus démocratique. Un autre activiste de Filimbi a été arrêté le 16 mars. Trois personnes restent maintenues en détention sans inculpation ni accès à une assistance juridique et sans avoir été déférées devant les instances judiciaires compétentes. À Goma, le 7 avril, la police a appréhendé quatre autres personnes qui manifestaient pacifiquement contre les arrestations opérées à Kinshasa. Elles se trouvent à la prison centrale de Goma et sont inculpées d’incitation à des manquements envers l’autorité publique.
Depuis le 11 avril, plusieurs employés de Rawbank – y compris ceux qui avaient ouvert et géré un compte bancaire pour Filimbi – ont été arrêtés ou interpellés par l’ANR. Au moins l’un d’entre eux est toujours détenu.
« Il est inacceptable que les autorités congolaises arrêtent des manifestants pacifiques et passent à tabac ou torturent ceux qui protestent contre les actions répressives du gouvernement », a souligné Ida Sawyer, chercheuse senior à la division Afrique de Human Rights Watch. « Elles devraient immédiatement libérer les sept activistes ou les inculper d’un délit crédible et ouvrir une enquête sur les accusations de mauvais traitements. »
Les arrestations s’inscrivent dans un mouvement de répression de la liberté d’expression et de réunion qui s’intensifie en amont des élections nationales congolaises de 2016, a noté Human Rights Watch.
Les trois personnes détenues à Kinshasa sont Fred Bauma, dirigeant de Lutte pour le Changement (LUCHA), un mouvement basé à Goma ; Yves Makwambala, webmaster et graphiste ; et Sylvain Saluseke, entrepreneur et activiste. Tous trois ont été détenus au secret pendant deux semaines avant que des membres de leurs familles ne soient autorisés à leur rendre visite depuis le 30 mars. Les autres personnes détenues à Goma sont Trésor Akili, Gentil Muluma, Vincent Kasereka et Sylvain Kambere.
L’Administrateur général de l’ANR, Kalev Mutondo, a signalé à Human Rights Watch le 10 avril que les trois personnes incarcérées à Kinshasa étaient détenues dans le cadre d’une « enquête sécuritaire » et non d’une « enquête judiciaire », vraisemblablement – selon Human Rights Watch – pour permettre leur détention sans les protections octroyées aux personnes soupçonnées d’avoir commis un délit. Il a précisé qu’il avait introduit une requête auprès du parquet aux fins de les maintenir en détention. Le procureur général de la république de la RD Congo a informé Human Rights Watch le 13 avril qu’il n’avait pas connaissance d’une telle requête.
La loi congolaise exige que tous les détenus soient mis à la disposition de l’autorité judiciaire compétente dans les 48 heures qui suivent leur arrestation. Le droit congolais et les traités internationaux relatifs aux droits humains ratifiés par la RD Congo interdisent la torture et les traitements cruels, inhumains et dégradants, et ils octroient à tout détenu le droit de recevoir la visite d’un avocat et de sa famille. Le gouvernement devrait ouvrir une enquête et, s’il y a lieu, imposer des sanctions ou engager des poursuites à l’encontre des individus impliqués dans la détention arbitraire et les mauvais traitements infligés aux activistes, a déclaré Human Rights Watch.
Le 27 mars, l’Assemblée nationale congolaise a mis en place une commission d’information chargée de recueillir des informations et de faire rapport sur les arrestations. Cette commission devrait présenter les conclusions de son rapport au cours des prochains jours.
Les arrestations semblent être liées aux tensions politiques plus générales qui agitent la RD Congo en amont du scrutin présidentiel prévu dans le pays en 2016. Aux termes de la constitution congolaise, un président ne peut exercer que deux mandats consécutifs. Le second mandat du Président Joseph Kabila s’achèvera en 2016. Au cours des derniers mois, des responsables politiques proches du Président Kabila ont proposé des modifications de la constitution qui permettraient au président de briguer un troisième mandat, ainsi que des modifications de la loi électorale qui exigeraient un recensement qui pourrait prendre du temps et prolonger de fait le mandat de Kabila. Plus d’une douzaine de hauts responsables de partis politiques et d’activistes ont été arrêtés après avoir dénoncé ces propositions de changement. En janvier, au moins 40 personnes ont été tuées lorsque les forces de sécurité ont réprimé avec brutalité des manifestations organisées à Kinshasa et à Goma pour protester contre les propositions de modifications de la loi électorale.
« Chacun a le droit de s’engager dans des activités pacifiques pour promouvoir le processus démocratique ou s’opposer aux actions gouvernementales », a souligné Ida Sawyer. « Les autorités congolaises devraient rapidement inverser la tendance répressive qui détourne la RD Congo de la voie menant à des élections crédibles ».

Arrestations à Kinshasa
Parmi les personnes arrêtées le 15 mars à Kinshasa à l’issue de l’atelier sur Filimbi figuraient des journalistes congolais et français, un diplomate américain, le propriétaire français de la société de production où s’est tenue la conférence de presse, trois membres sénégalais de l’organisation Y’en a marre, un activiste burkinabé de l’organisation Balai Citoyen, ainsi que de nombreux activistes congolais, des musiciens, des artistes, des techniciens et des spectateurs. Ils ont été arrêtés par des hommes vêtus d’uniformes de la police militaire et par d’autres en civil, et ont été emmenés directement au siège de l’ANR.
Le soir-même, les autorités ont libéré tous les ressortissants non africains et un journaliste congolais. Un autre journaliste congolais a été libéré le 17 mars. Lors d’une conférence de presse organisée le 18 mars, le ministre de la Communication et Médias, Lambert Mende, a affirmé que les activistes ouest-africains appartenaient à un « mouvement subversif inspiré de l’étranger » et qu’ils préparaient des « actes de violence » en RD Congo. Les activistes sénégalais et burkinabés ont été libérés par la suite, déclarés « persona non grata » et expulsés du pays. Un groupe de musiciens congolais a été remis en liberté le 19 mars et un réalisateur congolais de films documentaires le 27 mars.
Un ancien détenu a confié à Human Rights Watch que des agents du renseignement l’avaient averti qu’il ne devait pas parler de son arrestation aux journalistes, aux militants des droits humains ou à d’autres personnes, et qu’ils lui avaient ordonné de se présenter à l’ANR toutes les 48 heures.
Le 16 mars, Sylvain Saluseke, un activiste de Filimbi qui n’avait pas été arrêté la veille, a été convoqué à un entretien à l’ANR et placé en détention. D’autres leaders de Filimbi se cachent depuis lors, craignant d’être arrêtés. Des agents de la sécurité ont fouillé le domicile de l’un de ces leaders sans de perquisition mandat valable et ont menacé l’employeur d’un leader, lui recommandant vivement de mettre fin au contrat de cet activiste.
Le 4 avril, des hommes en civil ont arrêté sur son lieu de travail Francis Omekongo, un artiste congolais qui avait remporté un concours lancé pour concevoir le logo de Filimbi, et ils l’ont maintenu dans un centre de détention de l’ANR jusqu’au 7 avril. Le logo représente un sifflet et une main brandissant un « carton rouge », la sanction infligée par l’arbitre à un joueur de football lorsqu’il l’expulse du terrain. Les leaders de Filimbi ont expliqué que le logo symbolisait le droit des citoyens à réclamer des comptes à leur gouvernement et à « siffler » pour dénoncer les violations des droits humains ou les comportements répréhensibles du gouvernement.

Arrestations et mauvais traitements à l’encontre d’activistes à Goma
Le 17 mars, alors que des activistes de la LUCHA manifestaient devant le bureau de l’ANR à Goma, appelant à la libération de leur collègue Fred Bauma à Kinshasa, des agents du renseignement ont encerclé 11 activistes, les giflant et les frappant alors qu’ils les emmenaient au bureau de l’ANR. Ils ont jeté par terre et frappé à coups de pied une chercheuse belge qui regardait la manifestation. Elle a été soignée à l’hôpital par la suite. Ils ont également malmené un journaliste belge et l’ont brièvement placé en garde à vue et interrogé.
Les agents de l’ANR ont ordonné aux 11 activistes de s’asseoir par terre. Lorsqu’ils se sont donné le bras et ont entonné l’hymne national congolais, les agents les ont à nouveau giflés et frappés à coups de pied. Ils ont forcé un activiste de 26 ans à se rouler dans la boue et à se coucher sous un robinet extérieur. Un agent de l’ANR a ouvert le robinet et l’eau s’est déversée en trombe dans sa bouche et ses yeux pendant une dizaine de minutes – ce qui s’apparente à une quasi-noyade, un acte constitutif de torture.
L’activiste a confié à Human Rights Watch :
Il m’a demandé de me coucher sur le dos dans la boue juste sous le robinet. Puis il m’a dit d’ouvrir la bouche et les yeux et de regarder vers le haut. Il a ouvert le robinet avec toute la pression de l’eau de là, et toute l’eau entrait dans ma bouche et mes yeux. Je ne savais plus quoi faire. J’ai commencé à me trembloter. Je ne pouvais pas fermer la bouche ni les yeux. Je pensais que j’allais me noyer. Je n’arrivais pas à respirer. J’étais sûr que j’allais mourir là.
Des agents de l’ANR ont forcé au moins quatre manifestants à se coucher par terre et à regarder le soleil, et ont ordonné à l’un d’eux de faire 100 pompes dans la boue et les graviers. Un agent de l’ANR s’est mis debout sur ses talons et l’a battu à coups de branches quand il n’a pas pu terminer ses tractions.
Les agents de l’ANR ont interrogé les manifestants séparément et ont pris leurs dépositions. Ils ont accusé certains d’appartenir à un mouvement rebelle ou à un groupe armé. D’autres ont été accusés de faire partie d’une milice qui, selon les agents de l’ANR, avait tué l’un des leurs le matin en territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu. Les 11 protestataires ont été libérés dans la soirée.
Un avocat s’est rendu au bureau de l’ANR à Goma le 17 mars pour s’entretenir avec l’un des détenus mais les agents de l’ANR lui ont interdit de le voir. Ce soir-là, des hommes non identifiés ont attaqué l’avocat dans la rue près de l’hôpital principal de Goma, lui assenant des coups de poing et des coups de pied et le frappant avec un bâton. Il a par la suite expliqué à Human Rights Watch que l’un d’eux avait dit : « Vous savez trop écrire et trop parler. Nous allons coudre la bouche avec de la Super Glue. Nous allons voir si vous allez marcher demain. » L’avocat a dû être hospitalisé en raison de ses blessures.
Le 21 mars, des membres de la LUCHA ont reçu trois messages menaçants sur un téléphone portable qu’ils partageaient. L’un des messages disait : « Est-ce que vous savez, vous courez un risque ? Est-ce que vous êtes consciente de ce que vous êtes en train de faire ? » Ce soir-là, un autre militant de la LUCHA a reçu un appel téléphonique d’un homme non identifié qui a déclaré : « C'est vous qui mettez les affiches pour révolter les gens. Nous vous connaissons déjà ; nous allons mettre la main sur vous. » 
Un activiste de 28 ans de la LUCHA rentrait chez lui à pied ce soir-là dans le quartier Katoyi à Goma lorsque trois hommes l’ont attaqué et l’ont forcé à monter à bord d’une voiture. Ils l’ont obligé à se coucher par terre et ont roulé dans les alentours de Goma pendant 30 à 40 minutes. Lorsqu’ils sont arrivés à une destination inconnue, un homme a mis un sac sur la tête de l’activiste et l’a conduit dans une pièce vide, où ils l’ont laissé.
Le 23 mars, un homme en civil armé d’un pistolet l’a interrogé sur ses liens avec le groupe sénégalais Y’en a marre et lui a demandé d’identifier tous les membres de la LUCHA dont les noms se trouvaient dans son téléphone portable. Il a confié que l’homme lui avait dit : « On peut vous massacrer quand on veut. On peut s’assurer que toutes les preuves sont dissimulées. » Ils l’ont libéré le 24 mars.
Le 7 avril, entre 15 à 20 membres de la LUCHA ont distribué des tracts sur la route principale de Goma et alors qu’ils s’apprêtaient à utiliser des sifflets et à faire du bruit pour attirer l’attention sur les activistes détenus à Kinshasa, la police est arrivée en jeep, a passé à tabac quatre membres de la LUCHA avec des matraques et les a frappés, avant de les conduire dans un poste de police où ils ont de nouveau été roués de coups. Le lendemain, la police a arrêté un autre membre de la LUCHA, Pascal Byumanine, au moment où il tentait d’apporter de la nourriture aux détenus. La police l’a libéré l’après-midi à la suite de l’intervention des officiels des droits humains des Nations Unies.
Les quatre autres activistes ont été inculpés de l’incitation à des manquements envers l’autorité publique. Ils ont été transférés à la prison centrale de Goma.
Aux termes de la loi congolaise, les personnes qui désirent organiser une manifestation publique sont tenues d’en informer les autorités 72 heures à l’avance. Si les autorités ne réagissent pas, le droit de manifester est acquis. Un membre de la LUCHA a expliqué à Human Rights Watch qu’elle avait remis une lettre à la mairie le 17 mars signalant que le groupe envisageait d’organiser des manifestations jusqu’à ce que Bauma soit libéré.


mardi 14 avril 2015

Affaire dite de la fosse commune à Maluku, le ministre Alexis Tambwe Mwamba parle d'une pratique courante

Le ministre de la Justice et des Droits Humains, Alexis Tambwe Mwamba a réuni le corps diplomatique accrédité en République Démocratique du Congo le lundi 13 mars à Kinshasa. L’objectif est de lui fournir toutes les informations sur la « tombe commune » dit affaire de la fosse commune à Maluku. Dans l’après-midi, l’Hôtel de ville de Kinshasa a organisé une journée porte ouverte à la Morgue centrale de Kinshasa où se trouvent 325 corps à inhumés collectivement.
Le Procureur général de la République a organisé et présidé une réunion avec laquelle ont été conviés plusieurs responsables, notamment de l’Auditorat général, de hauts magistrats et de la Police nationale congolaise le 9 avril 2015 à son office dans la commune de la Gombe.
Au cours de cette réunion, le Parquet général de la République, l’Auditorat général des Fardc et la Police nationale congolaise ont confirmé avoir été saisis, vers la fin du mois de mars 2015, par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, des allégations sur l’existence d’une fosse commune dans la commune de Maluku, et chacun de ces services a immédiatement déclenché des enquêtes sur terrain.
De la présentation de différents rapports par ces services, suivi d’un échange des documents séance tenante, il ressort que du rapport du parquet général de la République qu’en exécution des instructions du Procureur général de la République, M. Mwepu Kahozi Ghislain, Procureur de la République et chef du Parquet secondaire de Kinkole a, après descente sur terrain le 6 avril 2015, interrogé tour à tour, le préposé du cimetière Fula-Fula  de Malulu, ensuite le Directeur de la Morgue centrale de Kinshasa, Ngemba Nzombo Anaclet, le chef de Dépôt et le nettoyeur des corps de la Morgue centrale de Kinshasa.
Il ressort de son rapport préliminaire que des corps ont été effectivement et collectivement inhumés le 19 mars 2015 au cimetière Fula-Fula, dans la commune de Maluku ; cet enterrement collectif, qui n’est pas le premier du genre à se réaliser dans la ville province de Kinshasa, s’est effectué en respectant toute la procédure, ainsi que l’attestent les différentes pièces du dossier y relatif ; une liste des corps à inhumer collectivement le 19 mars 2015 au cimetière Fula-Fula, dans la commune de Maluku, avait été établie ; cette liste répertorie 300 mort-nés et nouveau-nés (prématurés), 23 corps abandonnés, 34 corps des indigents et 64 corps d’inconnus, soit au total 421 corps.
Sur instruction de l’Auditorat général des Fardc, le colonel magistrat Raphaël Majaliwa Mulindwa a effectué, le 6 avril 2015, une mission d’information sur terrain au sujet des allégations faisant état de l’existence d’une fosse commune tout près du cimetière Fula-Fula, dans la commune de Maluku.
Deux experts du Bureau conjoint des nations unies aux droits de l’homme de la Monusco, M. Halidou Ngapna, ressortissant camerounais et Me Jean-Paul Tshibangu, conseiller juridique, ont pris une part active à cette mission au cours de laquelle les autorités locales et quelques habitants de Maluku ont été interrogés.
Au terme de ces entretiens, le colonel magistrat Majaliwa et les deux experts de la Monusco ont constaté qu’un site d’enterrement collectif situé à plus ou moins dix mètres des autres tombes dans le cimetière de Fula-Fula ; l’inexistence d’odeur pestilentielle que dégageait ce site d’enterrement collectif, contrairement aux agitations et bruits orchestrés autour de ce dossier ; la présence d’une équipe d’inspecteurs dépêchés par le parquet général de la République qui interrogeait les autorités municipales, les agents de la DGM, de la Police et toute autre personne pouvant donner des éclaircissements sur ce dossier.
En exécution de la réquisition d’information du 31 mars 2015, une équipe de spécialistes de scène de crime de la Direction de la police technique et scientifique de la Police nationale congolaise, accompagnée d’un inspecteur du Parquet et des OPJ de la Police nationale judiciaire a, à l’issue d’une mission effectuée au cimetière Fula-Fula, dans la commune de Maluku, le 6 avril 2015.
Il a été constaté qu’une odeur pestilentielle n’a été sentie ni à l’entrée, ni à l’intérieur dudit cimetière, et encore moins aux alentours de la terre remuée ; signalé l’existence d’un site d’enterrement collectif, situé dans le cimetière Fula-Fula, dans la commune de Maluku, et établi que celui-ci mesurait 3,48 mètres de longueur et 3,45 mètres de largueur ; aperçu les traces de pneus de véhicule aux alentours de la terre remuée ; mené des opérations techniques au cours desquelles des prises de vue photographiques du site ont été effectuées ; exploré les alentours du cimetière et constaté l’inexistence d’un autre site d’enterrement collectif et constaté la présence, sur les lieux, de deux experts du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme, et des journalistes de BBC et de la RTBF.
Dans son observation devant le corps diplomatique, le ministre de la Justice et des Droits humains a souligné que l’ensemble des enquêtes menées sur terrain par différents services a produit des rapports concordants sur le fait que cet enterrement collectif est un exercice sanitaire de routine pour la Morgue centrale de Kinshasa qui remonte aux années de l’époque coloniale.
La Monusco par son Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme a été étroitement associée, soit par son représentant pour la ville de Kinshasa, le Camerounais Halidou Ngapna, soit par son directeur José Maria Aranaz, à toutes les descentes sur terrain dans le cadre des enquêtes ordonnées par le gouvernement congolais.
Le rapport d’inhumation des indigents établi le 2 avril 2015 par la Direction de la Morgue centrale de Kinshasa indique qu’en raison de la capacité d’accueil limitée, plus ou moins 300 corps, et de la durée de conservation des corps aussi limitée, la Morgue centrale de Kinshasa ne garde le corps qu’endéans 30 jours au-delà desquels l’inhumation collective est programmée.
Les corps inhumains collectivement proviennent de différentes formations médicales de la capitale. Parmi les indigents enterrés le 19 mars 2015, au cimetière de Fula-Fula, 26 étaient transférés officiellement par l’Hôpital catholique Saint Joseph de Limete. Les corps des indigents sont ceux des personnes connues de la population mais abandonnées après leur décès par leurs familles respectives.
Les mort-nés ou nouveau-nés (prématurés) proviennent le plus souvent de l’Hôpital général de référence de Kinshasa et de l’Hôpital Pédiatrique de Kalembe-Lembe. D’autres fœtus ou nouveau-nés sont des produits de ramassages dans les caniveaux et les rues de la Capitale par les services d’hygiène, les Centres Mère et Enfant ou la Croix-Rouge.
Les corps des personnes non identifiées sont en principe préposés à l’inhumation collective si, endéans 15 jours après leur décès, les efforts de leur propre identification et de celle des membres de leurs familles respectives s’avèrent vains.
Toute inhumation collective est sanctionnée par un procès-verbal de levée collective des dépouilles mortelles de personnes indigentes, inconnues, mort-nées et prématurées abandonnées. Ce procès-verbal est établi par la Direction de la Morgue centrale de Kinshasa, service de Thanatopraxie (embaumement), et signé conjointement par le chef de Dépôt mortuaire et le chef de Service des Obituaires.
Ce procès-verbal est soutenu par une liste dont les rubriques comprennent le numéro d’ordre, le nom de la dépouille mortelle, le numéro d’enregistrement, le sexe, l’âge, la provenance et la date d’admission à la Morgue. Pour les personnes inconnues, la mention Personne non identifiée est inscrite à la place du nom. Pour les mort-nés identifiés, c’est le nom de l’accouchée qui est mentionné.
Il en a été ainsi de l’inhumation collective du 19 mars 2015 au cimetière Fula-Fula de Maluku dont la levée collective des dépouilles mortelles des personnes indigentes, inconnues, mort-nées et prématurées abandonnées par leurs familles, a été sanctionnée par un procuès-verbal signé le mercredi 19 mars 2015, pour le service de Thanatopraxie, respectivement par les agents de la Direction de la Morgue centrale de Kinshasa, Muvuma Diderie, chef du Dépôt mortuaire et Okamba Pascal, chef de service des Obituaires.
Par souci de commodité, d’hygiène publique, et de la facilité de circulation routière, et pour des raisons de respect dü aux morts, ces inhumations collectives s’effectuent souvent de la façon discrète et de nuit. Tel a été le cas de l’enterrement collectif du 19 mars 2015.
Il est à noter que de 1969 à 1974, les inhumations collectives étaient totalement prises en charge par la Direction de la Morgue de Kinshasa, sur fonds propres. De 1974 à 1999, les enterrements collectifs sont supportés par l’Hôtel de ville de Kinshasa qui, en vertu de l’arrêté du 8 avril 1999 du ministre national de la Santé, en est la tutelle administrative et financière.
Les statistiques des inhumations collectives par la Direction de la Morgue centrale de Kinshasa renseignent, registre faisant foi, que c’est depuis 1952, bien avant l’accession de la Rdc à son indépendance, que cette pratique est d’usage.
Pour illustrer une période récente :
-          Le 2 avril 2014 : 83 corps enterrés collectivement ;
-          Le 8 juin 2014 : 343 corps enterrés collectivement ;
-          Le 21 décembre 2014 : 98 corps enterrés collectivement ;
-          Le 19 mars 2015 : 421 corps enterrés collectivement au cimetière Fula-Fula à Maluku.
Par ailleurs, pour démontrer que les enterrements collectifs sont une pratique administrative de routine d’hygiène publique, le 10 avril 2015 à 20 heures locales, la Morgue centrale de Kinshasa a informé l’opinion nationale et internationale, la présence, dans ses installations, de 172 corps d’indigents et autres qu’il va falloir enterrer dans les prochains jours.
Pour rappel, la Direction de la Morgue centrale de Kinshasa a entre autres, dans ses missions statutaires et réglementaires définies par l’Arrêté ministériel du 8 avril 1999 la charge d’assurer l’inhumation publique collective des restes mortuaires de personnes indigentes, abandonnées, inconnues ou non identifiées et des mort-nés ou nouveau-nés ; l’obligation de constituer, à travers ses archives et documents, une banque de données mortuaires susceptibles d’être matière à renseignements sur le plan démographique, judiciaire, scientifique et sanitaire.
Par conséquent, la procédure d’inhumation publique et collective est une pratique courante, du reste réglementaire, qui rentre dans les missions de la Direction de la Morgue centrale de Kinshasa telles que lui assignées par les Autorités du ministère de la Santé et du gouvernement provincial.
Tous les témoignages réunis à ce jour, en présence des délégués de la Monusco, établissent que cet enterrement collectif à Maluka a été l’ouvre des agents du ministère de la Santé prestant à la Morgue centrale de Kinshasa et à la Maison communale de Maluku.
Contrairement aux allégations contenues dans la dénonciation de la Monusco, tous les témoignages réunis établissent aujourd’hui qu’aucun élément de la Garde républicaine, police nationale congolaise, Fardc, ANR, DGM, n’est impliqué de loin ou de près dans le processus de ce dossier du 19 mars 2015.
Il en est de même des odeurs pestilentielles tant décriées dans ladite dénonciation de cet enterrement collectif, pourtant légal qui, jusqu’ici, n’ont jamais été constatées par qui que ce soit.
Par souci de transparence et pour la manifestation de la vérité, le Procureur général de la République a lancé, le 11 avril 2015, un communiqué officiel, demandant à toute personne qui détiendrait une information susceptible de l’aider à accélérer les investigations qu’il mène sur les rumeurs autour de la fosse commune à Maluku, de la communiquer au Parquet secondaire de Kinkole, aux officiers de la police judiciaire de la Police nationale congolaise, aux inspecteurs de la Police judiciaire de l’Auditorat général des Fardc ou à tout autre officier du ministère public ou de la Police judiciaire de son choix.