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mercredi 22 décembre 2010

Sept ans après l’entrée de l’Afdl, la Prison militaire de Ndolo reprend vie sur financement hollandais

L’Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, M. Robert van Embden, a pris part  vendredi 17 décembre 2010 à l’inauguration de la Prison militaire de Ndolo en compagnie du Ministre congolais de la Justice et des Droits humains, Luzolo Bambi, du Chef d’Etat-Major Général des Fardc, le Général Didier Etumba ainsi que du Commissaire de la Police Monusco, le Général Wafy Abdallah.

Le Général Didier Etumba et Luzolo Bambi
Le Général Wafy Abdallah a déclaré que l’Unité pénitencière de la Monusco a conçu ce projet de réhabilitation et de reconstruction. Elle l’a planifié avec les autorités congolaises concernées. Elle a suivi de près l’exécution des travaux pour la mise aux normes pénitencières et elle a assuré la formation du personnel appelé à servir dans cette prison militaire. Le souhait de la Monusco, a-t-il enchaîné, est de voir les prisons militaires se mettre dans des conditions acceptables et que le pays ait des infrastructures convenables et conformes.
Une fois les prisons militaires mises aux standards internationaux, elles permettront aux Fardc de disposer  des structures appropriées pour y apporter les condamnés afin de purger leurs peines dans des conditions humaines et dans les conditions qui respectent leurs droits fondamentaux. Cette prison peut être considérée comme une prison modèle et à terme le souhait de la Monusco de voir la réhabilitation des autres prisons et apporter des conditions humaines pour éviter un univers carcéral épouvantable où les détenus n’ont que le choix pour s’évader en brisant les prisons à cause des mauvaises conditions carcérales.
La Prison de Ndolo située pratiquement dans le centre ville de Kinshasa n’était plus en condition d’assurer la sécurité et la protection des prisonniers, du personnel de la prison et de la société en général à cause de l’état de délabrement avancé de ses installations. 
Le coût total du projet évalué à 1,2 millions dollars américains a pris en charge notamment la construction et réhabilitation de pavillons des prisonniers avec séparation des femmes et des hommes ; la réhabilitation des murs d’enceinte et des miradors ; la construction d’un bâtiment administratif et de toilettes pour le personnel ainsi que le renforcement en capacité des 120 agents et cadres de prison et l’équipement total de ce centre pénitencier. 

Le financement de ce projet a été assuré par le Royaume des Pays-Bas dans le cadre d’un programme visant l’amélioration de la sécurité humaine dans les zones désignées par le Gouvernement congolais. Le Bureau des Nations unies pour les services des projets (Unops) s’est chargé avec le Pnud et la Monusco de l’exécution du projet en collaboration étroite avec les Fardc.
L’Ambassadeur des Pays-Bas en Rdc, M. Robert van Embden a encouragé les autorités congolaises à faire le nécessaire pour assurer le transfert des prisonniers militaires de la Prison centrale de Makala à la Prison militaire de Ndolo afin de rendre ces installations opérationnelles dans les meilleurs délais. Pour lui, cette manifestation est à considérer comme une des réponses aux défis de la justice militaire congolaise qui est privée d’instruments d’exécution de ses décisions pénales.

Le Général Wafy Abdallah
La prison contribue à sauvegarder le processus de l’application correcte des lois t du droit. C’est à ce titre que l’on peut dissocier de la lutte contre l’impunité. Il a ajouté que la prison touche également les questions relatives aux droits des détenus ainsi qu’aux conditions de vei et de détention. La punition ne doit jamais tourner à l’humiliation ou encore au no respect de la dignité de l’homme. « Nous sommes heureux que la Prison de Ndolo réunisse les conditions de base permettant aux détenus de purger leur peine dans un environnement où la dignité humaine sera respectée.
L’action des Pays-Bas en Rdc se focalise sur la stabilisation de la paix et la sécurité ainsi que le renforcement de l’Etat de droit en général. Les projets appuyés par les Pays-Bas comme la réhabilitation de la Prison militaire de Ndolo, celle de l’Hôpital militaire de Goma ou encore la délivrance des cartes d’identité biométriques aux militaires congolais et de leurs biens. La Prisons de ndolo est un projet modèle où d’une part les bâtiments sont réhabilités et équipés et d’autre part les effecifs sont formés, payés et prêts à occuper leurs fonctions.
L’Ambassadeur des Pays-Bas a salué la proposition de la Monusco d’accompagner les fonctionnaires congolais pendant les six premiers mois. Il a rassuré les autorités congolaises de la volonté de sons pays de les accompagner dans leur quête de développer le pays.
L'Ambassadeur des Pays-Bas
Le ministre congolais de la Justice a rappelé que cette réalisation vient après un accord signé entre ces partenaires depuis le 24 avril 2008, qui consistait à doter la justice militaire congolaise d’un lieu de détention répondant aux conditions aux standards internationaux.
La Prison militaire de Ndolo avait été mise en veilleuse à l’entrée de l’Afdl le 17 mai 1997. Depuis cette année, tous les militaires sont détenus à la Prison centrale de Makala. La promiscuité entre les hommes en uniforme a toujours été une préoccupation des Ong des droits de l’homme. Malheureusement, cette prison ne va accueillir que des détenus militaires qui doivent purger une peine d’au moins de trois ans.
La Rdc ne dispose que de trois prisons militaires à savoir, la Prison militaire de Boma (qui est techniquement fermée puisqu’elle est souterraine. Les humanitaires avaient souhaité sa fermeture en attendant sa réhabilitation), la Prison d’Angenga qui est située à une vingtaine de kilomètres de Gemena en Equateur et de celle de Ndolo. La a Prison de Buluo a été récupérée mais elle n’a pas le statut militaire qui est dans la Province du Katanga.
La particularité de cette prison est que les détenus de sexe féminins auront un quartier réservé à elles tandis que les officiers seront aussi séparés des hommes de rang. Les dortoirs sont conçus de manière à éviter la promiscuité et sont équipés des lits et des toilettes. Au sein de la prison, on trouvera des champs pour des cultures maraîchères et des espaces pour l’élevage et un dispensaire. Le ministre Luzolo a rassuré l’assistance en disant que toutes les mesures de sécurités sont prises pour éviter les évasions comme ont en déplore souvent dans certaines maisons carcérales du pays.


Selon un expert, le plan qui a été conçu au départ par la Monusco et l’Unops ressemblait à un lycée plutôt à une prison militaire. Avec 1,2 millions de dollars, on pouvait faire encore mieux. Cet expert regrette que l’argent doit toujours passer par des agences d’exécution et les travaux réalisés ne reflète pas nécessairement le montant puisqu’une partie est dépensée par ces agences. C’est pour cette raison, un débat est en voie d’être lancer pour la suppression des agences d’exécution.
Même si les conditions carcérales répondent aux standards internationaux, la Prison de Ndolo est loin d’être comparée à celles qui existent en Afrique du Sud ou dans pays modernes. Elle serait, à coup sûre, comparée aux anciennes prisons congolaises. 


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