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mercredi 22 décembre 2010

Nord-Kivu, plus de 25 personnes enlevées dans une attaque d’un village Walikale


Des hommes armés identifiés qui ont été présentés, fin août 2010 comme des miliciens ayant fait bloc avec entre des FDLR et des Mai-Mai, ont fait une incursion dans la nuit de samedi à dimanche dans le village de Butua. Celui-ci est situé à environ 12 kilomètres de Walikale-centre. Les combattants ont procédé d’abord par piller puis enlever 25 villageois, dont cinq femmes. Il est également signalé un blessé à Butua. C’est ce qu’a déclaré le président de la Société civile de ce territoire.  C’est entre  23 et zéro heure que cette attaque a eu lieu, a mentionné M. Charles Kisa Masudi.
Des combattants portaient sur eux des machettes, fusils et flèches. Ils ont ensuite encerclé le village pendant que ses habitants étaient en plein sommeil avant de passer à l’action. Les assaillants se sont mis à perquisitionner toutes les cases avant de les piller calmement. Avant cette attaque, le président de la société civile a dit avoir observé des agitations au sein de la population qui n’avait plus confiance aux éléments des Fardc. La mise en place des brigades de l’armée congolaise a crée un malaise entre les commandants. Un commandant de la 212ème brigade s’est permis de déplacer des éléments des Fardc qui étaient postés à Mubi où des gens fuyaient des affrontements. Il s’y est rendu avec ses militaires.
Les habitants déplorent des animosités entre le commandant de la 212ème brigade et les autres commandants des autres brigades. L’Administrateur du Territoire est informé de cette situation. Une délégation était partie enquêtée, a ajouté le président de la société civile sur la désobéissance de ce commandant. La solution n’a pas été trouvée pour régler cette question épineuse. Les habitants se disent abandonnés par des militaires qui sont censés les sécuriser.
Des villageois constatent que des militaires abandonnent souvent leur position. « Nous ignorons leur tactique ou leur secret et nous sommes inquiets du départ des éléments des Fardc », s’est plaint M. Kisa. Selon lui, les autorités parlent qu’il y a trois brigades sur place mais qui ne font pas correctement leur travail.
Animaux domestiques et autres biens de valeur des villageois ont été emporté au cours de cette incursion. Le président de la Société civile de Walikale, M. Charles Kisa parle vingt-six personnes qui ont été prises de force et emmenées dans leur fuite. Certaines sources ont annoncé des attaques similaires enregistrées au courant de la semaine dans les villages de Karumya, Kasoni, Tobo et Kisa dans le secteur de Bafuna, collectivité de Wanyanga. Et les habitants d’autres villages, Nyasi, Kampala et Bulambo, signalent les mêmes sources, passent toujours la nuit en brousse.
Les habitants de ce territoire qui est à 90 pour cent sous le contrôle des groupes armés font état d’une attaque imminente des FDLR. L’administrateur du territoire de Walikale  a affirmé que cette attaque mais attend d’autres précisions sur ces actes et pillages. La société civile de Walikale pour la bouche de son président, a fustigé l’effectif réduit des militaires des forces régulières dans le secteur des Wanyanga. Elle exige ainsi le renforcement des unités de l’armée nationale dans cette partie de la province du Nord-Kivu qui connaît de plus en plus une insécurité récurrente.
Les Habitants de Walikale souhaitent le remplacement ou le départ de la 212ème brigade et l’arrivée d’autres militaires en provenance des autres provinces. C’est la première préoccupation de la population. La deuxième est celle de désengager les militaires dans les carrés miniers. Tous les militaires y sont présents et aussi ceux qui sont arrivés pour la traque des Fdlr dans le cadre de l’opération Amani Leo. Ces militaires se livrent à l’exploitation des minerais et appuient une société non reconnue la Geminaco.
M. Didier Bitaki, porte-parole des anciens groupes armés, a déclaré que la paix ne s’obtient pas automatiquement. Elle est plutôt un processus et lorsqu’il s’agit d’un processus il y a des hauts et des bas. Si l’insécurité bat son plein à Walikale, c’est à la suite de l’inertie observée dans la mise œuvre des accords de paix qui ont été signés le 23 mars 2009 à Goma. Pour les groupes armés, la non application de ces accords est une conséquence logique du désordre qui a été occasionné par l’intégration accélérée. Cette intégration a fait que des groupes armés qui n’obéissent plus à aucun ordre.
Ce ne sont pas de groupes, mais ce sont des combattants résiduels qui se sont réorganisés pour la simple raison que le gouvernement congolais avait besoin le CNDP et laissé les autres groupes armés, a-t-il regretté. C’est qui amène l’insécurité en lieu et place d’améliorer la sécurité dans la partie Est du pays. « Les autorités militaires doivent s’assumer étant donné que la violence ne résout pas une autre ».
Pour mettre fin l’insécurité qui écume l’Est du pays, il a été mis en place un comité national de suivi des accords. Il a été chargé de vérifier et évaluer l’évolution du processus de paix. C’est au niveau de ce comité que le conseil devrait être donné et dégager des solutions dans l’objectif de chercher quelques poches d’instabilité résiduelles qui s’y trouveraient sur le terrain. Malheureusement, le comité qui a été mis en place était composé des hautes personnalités sont tellement occupées.
Elles n’ont pas eu le temps d’organiser des sessions et des séances pour discuter des questions récurrentes. C’est ainsi qu’à l’issue même de l’échec de ces accords, dess militaires qui devraient bénéficier de leur intégration au sein de l’armée sont resté sur le terrain. « Seul le chef-lieu de Walikale est sous le contrôle dess militaires du gouvernement. Ici il y a des groupes armés qui ne dépendant pas du gouvernement. Lorsqu’on a interpellé et mis aux arrêts le commandant de Walikale, il n’a pas fait deux heures. Ce sont des gens de mouvement le CNDP qui sont allés le libérer de force et en assiégeant l’Auditorat militaire et le gouvernement n’a pas réagi », déclare Didier Bitaki.
Il regrette que les autorités aient mis fin à l’existence du comité qui devrait peut-être aider le gouvernement à trouver la solution au problème de l’insécurité. Il n’a pas tenu compte de conséquences qui pourraient en découler sur le terrain. « Voila la cause de l’instabilité sur les 90 pour cent du territoire de Walikale. On ne sait pas y trouver des solutions parce qu’on a écarté les acteurs principaux qui devraient  jouer un rôle, notamment nous-mêmes ».

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