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mercredi 22 décembre 2010

A l’Assemblée nationale, on a eu l’impression d’une certaine confusion sur le retrait de la motion par l’opposition et puis les incidents qui ont entouré cette plénière. Comment réagissez-vous à ces incidents ?

Parlons d’abord de ces incidents, je pense que c’est un dossier qui est clos. Le gouvernement a reconnu qu’il y a eu quelques agitations de la part des militants du Parti Lumumbiste Unifié - Palu - et le Premier ministre Adolphe Muzito a présenté des excuses au président de l’Assemblée nationale, à l’ensemble des députés et du public qui étaient là et qui auraient pu être incommodés par cette bousculade bon enfant. En réalité, il n’y a pas eu d’agression mais une bousculade qui a incommodé les hautes autorités du Parlement. Ca, nous le regrettons sincèrement. Je pense que ce parti qui est le nôtre a passé un message pour que des telles bousculades ne se répètent plus. A ce niveau-là, je ne pense pas qu’il faille monter cela en épingle. Le Président a dit ce qu’il pensait, le gouvernement y a répondu. Le gouvernement procédera à toutes les réparations puisqu’il lui appartient effectivement de donner au Parlement les bonnes conditions de travail même si il n’y avait pas une responsabilité directe du parti auquel appartient le Premier ministre. Toute dégradation dans le siège des Assemblées parlementaires pourraient auraient obligé le gouvernement à réparer parce que c’est au gouvernement qu’il appartient de mettre de bonnes conditions de travail infrastructurel notamment à la disposition du Parlement. Le siège du Parlement est géré par le ministère des Infrastructures, Travaux publics et Reconstruction. Pour nous, ce n’est pas quelque chose qui était fondamentale et le président lui-même l’a dit c’est un problème périphérique, extérieur au problème parlementaire. Ce qui s’est passé mercredi, c’est plus la manifestation du niveau moral très bas d’une certaine classe politique congolaise. On n’accusera pas l’opposition comme telle mais on dira que c’est une culture qui existe dont l’opposition apparemment n’as pas encore réussi à se défaire. La recherche de la facilité et du raccourci pour résoudre un problème, au besoin par la fraude, au besoin par le recours en faux en écriture. Je pense que c’est ça le vrai problème, le vrai débat de ce mic mac auquel nous avons assisté au Parlement mercredi. On a compris qu’en réalité nos collègues de l’opposition, pressés peut-être parce que vous savez il y a des choses que l’on fait par sentiment, la haine notamment. Ce qui s’est passé démontre que la haine peut tuer même celui qui la porte, pas seulement celui contre lequel elle est dirigée. Et donc, on s’est précipité, on voulait à tout pris humilier le Premier ministre Adolphe Muzito et le gouvernement. On n’a pris aucune précaution pour vérifier la conformité, vérifier qu’il n’y a pas eu d’indélicatesse dans la collecte de ces signatures. Une autre hypothèse est que les auteurs de la motion eux-mêmes ont commis ce faux volontairement en faisant signer les députés, en imitant les signatures des gens qui sont absents du pays pour raison de santé. Quoi qu’il en soit, la baudruche a été dégonflée. Dès la veille, nous le savions déjà. Nous attendions à ce qui s’est observé. Et c’est la conférence des présidents, bien longtemps, avant les incidents les auteurs de la motion ont voulu les mettre en exergue pour justifier le retrait de la motion que la décision de retirer la motion a été annoncée à tous les présidents des groupes et des commissions parlementaires devant le bureau de l’Assemblée nationale. C’est le Président Boshab qui a refusé de statuer sur cela en conférence des présidents. Il a exigé que cela se fasse en plénière. Et ce qui a été fait.
Monsieur le ministre, vous êtes vous-même un ancien opposant. Vous vous êtes battu pour la démocratie dans ce pays. Avez-vous l’impression à la suite de ce qui s’est passé mercredi à l’Assemblée nationale que la démocratie congolaise s’en est sortie grandie ?
Oui et non. Oui parce que la tentative de manipuler et l’Institution parlementaire et le peuple congolais d’une manière générale, a été mise en échec par la vigilance justement des services du Parlement. C’est le bureau d’études du Parlement qui a signalé au Président qu’il y avait un doublon.  Il est rare qu’un homme politique, président du Parlement prenne un document et se mette à le scruter. Ce sont les services du bureau de l’Assemblée nationale qui l’ont décelé. Il y a qu’à même des vérifications qui sont faites. Donc, on ne peut plus tromper le peuple avec des artifices comme cela. C’est quelque chose qui nous met en position de croire au succès de la démocratie d’une part. D’autre part, c’est dans l’opposition elle-même que les voix se sont élevées pour dire qu’on a imité ma signature. Je veux bien avoir des problèmes envers le Premier ministre, mais si je n’ai pas signé une motion, il ne faut pas dire que je l’ai signée. Même dans l’opposition, on sent qu’il y a une tendance à vivre cette démocratie comme une étape de moralisation de la vie publique, et donc une lutte contre les anti valeurs. Vous savez que le mensonge est une anti valeur. Le faux en écriture, c’est même plus qu’une anti valeur. C’est un crime au sens pénal du mot. Les gens se sont démarqués de ce comportement là et ils l’ont dénoncé. Je pense que c’est une bonne chose. Quand on chahut par les militants du Palu, tout d’abord ne faisons pas semblant de croire que c’est la première fois que le public peu agité participe aux débats de l’Assemblée nationale ou du Sénat. Dans toutes les grandes les occasions lorsque le gouvernement va présenter le budget, c’est la même ambiance. Ca n’a jamais empêché qui que ce soit de travailler. Mercredi, c’est l’incident qui a été constaté par des gens, certainement, qui ne connaissent pas les visages des membres du Bureau de l’Assemblée nationale qui se bousculaient pour entrer dans la salle. Est-ce que la police a fait correctement son travail. C’est qu’à ce niveau qu’il fallait drainer ces gens-là, est-ce qu’il fallait attendre qu’il y ait des milliers de gens pour les faire entrer en une seule fois au moment où le Bureau venait. Bon la bousculade, je pense à ce moment-là, était difficilement inévitable. Il fallait tout simplement appliquer le règlement intérieur, dès qu’un Congolais se présente, qu’il veut entrer et la seule chose qu’on lui enlève le drapeau, le calicot. vous savez qu’on a amassé ces gens-là, on les a fait entrer en une seule fois. Et ça provoquait ce désordre regrettable, mais disons-le clairement que cela ne met nullement en danger la démocratie puisque le Palu a présenté ses excuses.
S’agissant de la question des 26 provinces, une certaine opinion pense que nous sommes dans l’inconstitutionnalité…
Non. Je pense que c’est une opinion qui est plus ou moins survoltée par le débat politique et idéologique parce qu’il y a des gens au pouvoir, qu’il y a un problème fonctionnel qui se pose. On va juste chercher les grandes qualifications, le nom de petits oiseaux, la violation de la Constitution. Non, il y a des exemples qui sont légion. Si vous lisez cette Constitution, il y a une disposition qui exige que tous les textes des lois, y compris la Constitution elle-même, avant leur entrée en vigueur qu’ils soient traduits en en quatre langues nationales. Vous comme moi, vous savez qu’aucun texte de loi n’a été jusqu’à ce moment traduit dans les quatre langues nationales. Allons-nous dire que nous avons tous violé la Constitution ? Ce sont des problèmes factuels, fonctionnels et de mise en œuvre. On peut avoir un décalage entre un moment où le principe est édicté et le moment où il entre en vigueur sans que l’on puisse parler de violation d’un texte. La violation implique toujours un élément de volonté. Il faut avoir l’intention d’empêcher la Constitution de s’appliquer. Est-ce que c’est intentionnellement de la part du gouvernement ou de la part de n’importe quelle autre institution aujourd’hui qu’on peut dire qu’il n’y a pas les 26 provinces ? Non, nous disons qu’il y a des faits objectifs qui ont fait qu’en sorte qu’il n’y ait été possible, trois ans après la mise en place du Sénat d’avoir les 26 provinces. A partir de là, ce qui devient inacceptable, c’est de maintenir cette Constitution en l’état et de fonctionner avec 11 provinces alors qu’elle dit trois ans après, il faut qu’il y ait 26 provinces. La seule réponse, c’est de réviser la Constitution puisqu’elle permet en cette matière-là qu’elle soit révisée pour qu’elle soit en adéquation. Le fonctionnement réel des Institutions lequel n’a pas permis à cause justement de la juxtaposition des défis sécuritaires, lesquels n’ont pas permis de dégager 2 à 3 milliards indispensables pour créer les 15 nouvelles provinces. Le fait qu’il y a eu de retard dans la production législative puisque les Institutions ont été distraites, par justement, ces défis sécuritaires que personne ne pouvait prévoir lorsqu’on écrivait la Constitution en 2006. Il faut simplement un effort d’adéquation entre le texte et le fonctionnement. Mais il n’y a pas de violation, sinon la plupart de choses qui font ici sont faites en violation si on doit prendre la violation sans son élément intentionnel. Il y a toujours une intention dans la violation d’une disposition. Ici, il n’y a pas d’intention ce sont des cas de force majeure.
Il y a eu des éventements sans doute que vous avez eu à déplorer dans le Sankuru. Quelle est votre réaction et comment pensez-vous qu’il soit possible de mettre fin à ces genres d’incidents ?
Il y a eu plus de chaleur en réalité que de lumière. Il a eu plus de commentaires que d’événements politiques, pour dire des incidents comme on l’a dit parce qu’en fin de compte ça se réduit à quoi ? Ca se réduit à une revendication de type syndical. Des médecins qui revendiquent auprès du médecin chef du district de santé des véhicules qu’on donné à leurs collègues d’autres médecins. On a raconté ici que c’était de la haine ethnique. Comment un médecin qui revendique des véhicules devient quelqu’un qui fait de la haine ethnique ? Et de la haine ethnique contre qui ? Parce que ces médecins-là appartiennent à toutes les communautés qui ont en partagent le Sankuru. Je n’ai pas vu dans ces médecins une appartenance à un groupe ethnique plutôt qu’à un autre. Ce sont des médecins qui viennent de partout dont l’élément de fédération pour ainsi dire c’est le fait que eux n’ont pas reçu  de véhicules et que leurs collègues travaillant dans d’autres zones de santé en ont reçu. Alors, s’il faut appeler ça de la haine ethnique j’ai dit non. C’est un groupe de politiciens ici à Kinshasa qui sont un peu frustrés. Il y a des frustrations et je ne pense pas que dans ma position que je peux me définir comme un frustré. Mais ce sont des gens frustrés mais ils savent pourquoi ils sont frustrés et qui définissent comme ça la situation. Un mouvement syndical, vous le qualifiez de d’épuration ethnique ? Ca n’a aucun sens que des gens comme des syndicats marchent et que quelqu’un vienne pour dire que c’est la haine ethnique. C’est un exercice normal des droits sociaux reconnus aux gens. Je travaille, je n’ai pas les moyens de travailler. On donne des moyens aux gens qui ont le même grade que moi. Je revendique. Qu’est-ce que la haine ethnique vient faire dans tout cela ? Et ces médecins qui ne reçoivent pas la réponse qu’ils attendent de leurs chefs pour des raisons peut-être qui ne sont pas attribuables audit chef parce qu’il n’a pas un budget pour cela et qui viennent mobiliser les communautés de leur zone de santé pour dire soutenez ma revendication. Il faut que j’ai un véhicule pour mieux vous servir pour aller vous visiter dans tous les villages parce que nos collègues qui sont dans tel territoire, eux ont deux, trois véhicules. Et nous nous n’avons rien. Alors la société civile, les notables et les représentants de différents partis politiques de ce coin montent pour appuyer les revendications de ces médecins. Qu’est-ce ça avoir avec les politiciens ? Vous croyez qu’il est nécessaire qu’un homme politique, je sais que je suis élu de cette circonscription-là, mais est-il nécessaire que moi je dise à des gens d’aller manifester pour que leur médecin ait un véhicule pour qu’ils le fassent. Donc, ces gens sont incapables de penser par eux-mêmes qu’il faut appuyer leur médecin et pour avoir des véhicules ils ont besoin de moi. Moi je me trouvais en mission en ce moment-là aux Nations unies. Non, on a tout fait pour oublier le vrai problème qui se posait. Ce sont les revendications syndicales des médecins et appuyées par des groupes sociaux de leur zone de santé pour ramener tout à Kinshasa parce qu’on a besoin de faire partir quelqu’un pour le remplacer. Enfin, c’est réduire à tout cela. La police est venue disperser ces gens au moment où ils négociaient avec les autorités du ministère provincial de la Santé. Et le médecin chef du district de zone de santé s’est senti en danger parce que la négociation n’a pas abouti. Et il s’est délocalisé vers sa zone d’origine. C’est une décision qu’il avait prise de lui-même. Il s’est senti en insécurité. Est-ce que c’était fondé, est-ce que ce n’était pas fondé ? Je n’étais pas là et je ne peux pas apprécier. Toujours est-il que lorsqu’on se sent en insécurité, on a le droit de se mettre à l’abri. Cela a été mal perçu par les communautés qui ont dit que le médecin chef de zone de santé a amené tous les programmes chez eux. Donc, il y eu un problème de communicabilité. Lorsqu’il va chez lui, un garçon qui vient de la zone santé de Lodja, qui se promène naturellement, normalement au Sankuru, c’est chez lui et il arrive dans ce territoire d’où le médecin est originaire, où il était allé se retirer ou se protéger. A 40 Km où ce médecin s’est retiré, ce jeune homme qui vient de Lodja s’est fait harponné par des gaillards qui disent que des gens de Lodja n’ont plus le droit de venir ici parce qu’ils ont chassé notre frère qui est médecin chef de district chez eux. Alors ils ont commencé à le malmener. Quand la police vient vérifier les choses, ils se vantent pour dire qu’ils ont tapé quelqu’un qui passait. D’ailleurs, il a un jerricane d’essence dans sa moto. Conclusion, il vient pour brûler des véhicules parce que nous nous avons reçu et eux n’ont rien reçu. Il vient brûler les véhicules de l’hôpital qui est à 40 Km du lieu où ils l’ont arrêté. Il suffisait d’entendre ça pour comprendre que c’est complètement faux. Ce sont des lyncheurs qui voulaient se donner une bonne raison pour ne pas se faire arrêter. Les politiciens de Kinshasa ont saisi ça. C’est ça qu’ils ont rependu partout qu’on a envoyé un commando. Un commando constitué d’une personne ? Vous avez vu un commando d’une personne à 40 Km ? Et comme est-ce qu’on peut brûler un véhicule à 40 Km du lieu où l’on se trouve avec un bidon de trois litres de carburant et par quelle alchimie ? Mais, tout ça été rependu à Kinshasa, enjoliver, romancer, commando, tout ça… Lorsque ce jeune homme se fait prendre, quelqu’un téléphone à Lodja pour dire qu’on a tué une personne qui est venue ici il est de chez vous. Et à ce moment-là que les jeunes qui sont à Lodja (le jeune homme qui avait été molesté est président d’un club sportif) montent en ébullition et commencent à brûler des maisons. Donc, vous voyez l’enchaînement logique des faits. Tout ce que nous avons demandé que ça se calme. Comme nous avions l’information, ce jeune homme n’avait jamais été tué. C’était faux. On leur a dit qu’il a été malmené mais il est en vie on va le protéger. Arrêtez de vous en prendre à l’autre communauté. Et ça s’est arrêté. Sept maisons ont été brûlées pendant qu’on brûlait là-bas quelqu’un a téléphoné du côté où le jeune homme a été molesté qu’on brûle les maisons ici, eux aussi ont commencé à brûler les maisons de gens de Lodja là-bas. Quatre maisons et puis ça s’est arrêté. En dehors de ce jeune homme qui a été molesté, il n’y a eu rien d’autre. Aucun mort, les sept maisons, nous avons obtenu du Premier ministre qu’il puisse dédommager ces pauvres familles-là. Sept à Lodja et quatre à Tshumbe. Et c’est tout. Alors quoi ? J’ai appris qu’on a brûle 60 maisons à Bondo, je n’ai entendu aucun politicien vouloir noyer un autre politicien de la Province Orientale à cause de ça. Tout le mode sait que ce sont des séminaristes et des prêtres qui ont brûlé des maisons des gens qui ont occupé leur compound et le parquet en train de s’en occuper. Pourquoi on veut tout politiser ? Parce que les gens n’ont pas l’honnêteté d’attendre les élections pour régler des problèmes de « ôte-toi que je m’y mette » parce que l’instinct démocratique n’est pas encore bien encré. On veut profiter de chaque incident. Oui, je suis au Parlement je demande une enquête toujours dans l’espoir de revenir avec un faux rapport pour demander  si on chasse celui-là il y aura la paix. Donc, c’est pour moi quelque chose d’assez dégoûtant que des choses simples. Dans la vie des hommes, il y a toujours des conflits. Au lieu que nous poussions à nos électeurs l’idée qu’il faut régler les conflits par le dialogue et non par la violence. Nous voulons instrumentaliser les erreurs que commettent nos électeurs pour mettre encore de l’huile sur le feu parce que nous espérons améliorer nos situations, nous espérons vaincre nos frustrations, nous venger je ne sais de quoi ? Si un frère est nommé ministre, ce n’est pas un tord qu’on cause à son frère. C’est ça le vrai problème qu’on a. Le gouverneur du Kasaï Oriental a été là-bas. Les conclusions de son rapport sont claires, il n’y a pas de problème au Sankuru. Le problème du Sankuru, ce sont les pyromanes politiciens qui sont à Kinshasa.
Un mot si vous le voulez bien sur ce qui a été dit par les Ong s’agissant du pétrole du Graben Albertine. Les 10 milliards américains que le pays a perdus. L’argent est arrivé à Kinshasa et est tombé dans les poches de certains individus puisqu’à l’époque de la signature de ce contrat, vous étiez ministre des Hydrocarbures ?
Je pense qu’il ya vraiment un cas type de manipulation d’un rapport. Ce rapport, j’en pensais le plus grand mal tant que je ne l’ai pas eu sur ma table, rien qu’à voir les relations que les médias en ont fait. Et en fait, c’était une relation triangulaire. Ce rapport a été commenté à Bunia en Province Orientale par l’Ong britannique « Platform ». Mais, il a été rendu pour la première fois par des médias internationaux. La plupart des médias congolais se sont inspirés de cette relation surtout qu’il vient de la Belgique. La première réaction pour moi était de fulminer contre cette Ong comment est-ce qu’elle  pouvait dire des choses comme ça. Puis j’ai demandé à mes services de me trouver la version originale en Anglais. Je l’ai parcouru, mais c’est tout le contraire de ce qui a été rendu par les médias. Fondamentalement, ce rapport est une étude comparée entre deux contrats pétroliers. Le contrat gouvernement congolais avec Tullow et Heritage qui a été signé en 2006 par le gouvernement 1+4 que j’ai annulé en 2008. Je l’ai invalidé sur décision du conseil des ministres. Le contrat de 2008 que j’ai négocié avec le groupe sud-africain et espagnol Duval at Oil en 2008. Et vraiment rubrique par rubrique. Les analystes de « Platform » comparent ce que l’Etat aurait pu gagner et ce qu’il aurait pu perdre dans chacun de ces deux rapports. Il arrive à la conclusion que le contrat de 2008 est de loin meilleur pour les intérêts de la République Démocratique du Congo que celui de Tullow et Heritage de 2006. Mais dans l’analyse, il pose certaines questions. Est-ce que la Rdc, même s’ils sont dans la bonne voie, lorsqu’on voit 2006 et 2008, est-ce qu’ils ne peuvent pas faire mieux ? C’est ça la question. Faire mieux, ça veut dire quoi, c’est doter le pays d’une législation qui demande plus aux partenaires qui viennent dans ce secteur. Ils comparent maintenant avec le type de contrat de partage de production en disant que si la Rdc était la Lybie, l’Azerbaïdjan ou le Kurdistan, elle aurait eu 10 milliards de dollars américains en plus pour les 20 ans qui viennent. Ce n’est pas qu’on n’a pas perdu. Si nous étions ces pays-là, on aurait gagné 10 milliards de dollars américains dans les 20 ans qui viennent, c’est-à-dire un milliard par an. Ca réduit l’impact des titres que nous avons perdu, non. Ils ne disent pas qu’on a perdu. Ils disent qu’à défaut d’appliquer la législation, nous ne gagneront pas les 20 milliards dans les 20 prochaines années. Ca c’est tout à fait théorique. Pourquoi allez donner une telle information à Bunia ?  Est-ce que c’est à Bunia que l’on fait la législation congolaise. Pourquoi le faire le 14 mai  à la veille du jour où l’on dit que les provinces doivent devenir à 26 et il y a un gros énervement notamment en Ituri. C’est pour dire aux gens, vous votre pétrole, vous pouvez en tirer plus de profit si vous devenez autonome. Je n’ai pas l’impression que certains pays voisins soient loin de cette initiative-là. On va vous donner de l’argent. Kinshasa ne va rien faire. Mais ils ont été honnêtes en reconnaissant qu’en appliquant notre propre législation, le contrat de 2008 est de loin meilleur que celui de 2006, mais le Congo peut faire mieux. Nous ne pouvons pas comme gouvernement, élaborer les lois que nous appliquons en matière pétrolière. Si vraiment ils aiment bien le Congo, ce qu’ils auraient pu faire un lobbying au Parlement. De temps en temps, il y a des Ong qui viennent d’Europe, Awepa… organisent des séminaires avec les Députés et  les Sénateurs.  Ces séminaristes-là intériorisent ce qu’ils apprennent et quand ils vont en commission, ils sont outillés. Mais vous allez en Ituri dire ça aux paysans et aux groupes armés, pourquoi ? Pour qu’eux changent la loi congolaise ? Vous critiquez le gouvernement, est-ce que c’est le gouvernement qui légifère ? Nous nous appliquons, si on nous dit que les royalties, c’est 12 %, je ne peux pas moi décider que les royalties c’est 25 % parce qu’en Azerbaïdjan c’est 25 %. Ce n’est pas à moi de décider cela, le gouvernement ne légifère pas. Et puis, il ya un principe qu’ils n’ont pas du tout appliqué, toujours dans le souci de faire un peu de l’exhibitionnisme, ce que la Lybie, L’Azerbaïdjan, le Kurdistan, ce sont des prospects de pétroliers historiques connus. Il suffit seulement de les citer, vous voyez tout le mode courir parce qu’ils savent qu’il ya du pétrole. Vous parlez de Monkoto dans l’Equateur, vous dites de Mbandaka, qui cela va-t-il intéresser ? Vous dites même le lac Albert, c’est à peine qu’ils commencent à s’y intéresser. Dans le jargon des pétroliers, ils appellent cela des nouvelles frontières. Quand vous êtes dans les nouvelles frontières, vous n’avez pas les mêmes exigences que les prospects traditionnels affirmés où les gens savent avec certitude qu’ils auraient de l’argent. Quand vous voulez valoriser des nouvelles frontières, le pionnier, celui qui vient le premier… Quand Stanley est venu ici, vous croyez qu’on lui vendu la parcelle au prix où les parcelles sont vendues aujourd’hui. Peut-être qu’il avait donné un petit verre de whisky à un chef pour qu’on lui donne toute cette ville. On peut comparer l’incomparable. On ne peut pas nous comparer à la Lybie ? Nous nous voulons d’abord faire connaître au monde que nous avons du pétrole. Pour le faire, ce n’est pas en aboyant. C’est pour faire venir des investisseurs plus ou moins audacieux qui peuvent s’aventurer dans les nouvelles frontières. Ce n’est pas en mettant le prix qu’on met en Lybie qu’ils vont venir. C’est cet aspect-là de certitude que l’on doit tenir compte. Et l’autre aspect de la question dont ils se sont posé, c’était par rapport aux acteurs qu’on appelle les partenaires minoritaires. Nous avons un projet comme celui de Duvald At Oil qui a 100 % des parts. Lorsque vous prenez Duval at Oil et Cohydro qui est partenaire étatique, il représente 85 % des parts. Mais nous avons une politique pétrolière que nous avons adopté qui dit qu’on ne peut pas toujours garder les étrangers venir faire ce métier sans que le capital congolais, les congolais qui ont un peu d’argent à mettre là-bas, se fassent les mains. Ils doivent se faire la main. Nous avons lancé des concertations avec la Fédération des entreprises du Congo - Fec - pour que ceux qui les souhaitent puissent venir pour qu’on leur donne des conditions les plus favorables possibles qu’ils prennent même des petites parts et qu’ils voient comment les étrangers font pour que d’ici 5 ou 10 ans qu’il y ait des Congolais qui investissent dans le pétrole et qui puissent dire à l’Etat comment cette industrie évolue au lieu que nous soyons toujours dépendants des autres. C’est ainsi que nous avons réservé dans le contrat 5 % aux capitaux congolais. Nous avons travaillé avec la Fec. Deux entreprises se sont portées volontaires. Elles ont négocié avec Cohydro, avec les autres partenaires pour être portés au niveau de 5 % pour qu’elles puissent signer des prêts pour que ces investisseurs puissent les porter pour 5 %. Il y a une entreprise qui appartient à M. Pascal Kinduelo qui a eu 2 % et une autre entreprise, un consortium qui a eu 3 %. Ces gens là disent parce que eux ne connaissent pas Kinduelo. Un Britannique, pourquoi il doit connaître Kinduelo ? C’est au gouvernement congolais à connaître la valeur d’un partenaire qui vient dans ce projet. Ce mystérieux personnage, nous ne le connaissons pas, nous devons chercher qui il est. Est-ce que vous et moi, nous ne connaissons pas Kinduelo ? Ancien patron des patrons d’ici, ancien président de l’Association des banques, propriétaire de Banque Internationale de Crédit - BIC - qu’il vient de vendre. Vous allez dire que Kinduelo est un mystérieux entrepreneur et qu’on ne peut pas l’admettre. Est-ce que c’est au ministère de décider cela ou à l’Ong britannique qui n’a pas dit que Kinduelo est un mauvais partenaire. Elle dit simplement qu’on ne le connaît pas assez et on apprend qu’il était le parrain du mariage du président Joseph Kabila. A ce titre, il ya la corruption. Enfin, être parrain du mariage du président c’est être interdit de faire du business ? Voilà tout. Les amis vont maintenant monter en épingle ce questionnement. Ces recherches qu’ils disent continuer à faire sur les 5 % étayent complètement les 95 %. Voyez la mauvaise foi que nous avons relevée non pas dans le chef de l’Ong britannique parce que, elle, a parlé bien des 95 % à négocier tout en disant continuer de savoir qui est Kinduelo. Maintenant les amis disent qu’on a donné à Kinduelo qui a empoché 10 milliards. Qu’est-ce c'est-à-dire ça ? Comment peut-il partir des 10 milliards qu’on ne gagnerait pas si on n’a pas une loi comparable à celle de la Lybie et arriver à dire que seul Kinduelo qui a 5 % dans un projet où nous ne gagnerons pas 10 milliards, a empoché cet argent. C’est de la confusion. On n’a même pas lu ce rapport. Moi je l’ai lu et je suis fier de ce que j’ai lu dans ce rapport. Je le fais traduire en Français et je veux le distribuer. Et vous me diriez s’il y a de quoi critiquer le gouvernement dans ce rapport.
Une question d’éclairage. Pourquoi le gouvernement s’est tu en ce qui concerne l’affaire Undjani. Qu’est-ce qu’il est devenu ?
Il a été arrêté avec 44 de ses lieutenants. Nous avons eu un problème avec nos militaires qui se disputaient cette arrestation avec leurs collègues du Congo Brazzaville. Ils nous ont fait un rapport qu’ils forçaient la main à leurs amis du Congo Brazzaville que ce sont eux qui l’ont arrêté. En réalité, ce sont les Congolais de Brazzaville qui l’ont arrêté. Nous avons d’ailleurs pris des mesures pour sanctionner celui qui nous a  envoyé ce rapport. Undjani est bien arrêté et est à Brazzaville. Nous attendons qu’il soit extradé. L’essentiel pour nous est qu’il soit arrêté.  

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