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jeudi 1 septembre 2011

Procès des supposés partisans de Munene à Matadi, la défense sollicite la main levée de la détention d’un journaliste de Cctv


Le Tribunal militaire de Garnison de Matadi a poursuivi l’instruction vendredi 28 janvier 2011 dans l’affaire qui oppose l’officier du ministère public près le Tribunal Militaire de Garnison de Matadi contre les partisans supposés du Général Faustin Munene. La défense du journaliste Patrick Palata a introduit un mémoire unique pour incompétence du Tribunal Militaire de Garnison de Matadi à juger son client.   
Les 81 prévenus dont le Général Faustin Munene arrêté à Pointe-Noire sont poursuivis pour avoir tenté d’organiser un mouvement insurrectionnel. Six militaires sont poursuivis pour désertion simple avec complot. Et certains prévenus sont, eux, poursuivis pour violation des consignes. 
Patrick Palata, journaliste et Directeur de la télévision CCTV Matadi a été arrêté par les services spéciaux de la Police au Gouvernorat de province du Bas-Congo. C’était suite à la réponse à la communication téléphonique de M. Germain Nkuna, conseiller en communication du Gouverneur Simon-Floribert Mbatshi Batsha qui l’avait invité pour les raisons professionnelles.
Lors de son interrogatoire à la police, il lui a été fait remarquer que son répertoire téléphonique contenait le numéro du Général Faustin Munene en exil dans la ville de Pointe-Noire en République du Congo. Selon l’acte d’accusation, ce dernier s’apprêtait à prendre le pouvoir en Rdc. Aussi, il lui a été demandé s’il avait l’adresse de Jean-Pierre Bemba à La Haye aux Pays-Bas et s’il communiquait avec lui. Lors de son arrestation, la Police a éconduit les avocats qui voulaient le voir au lieu de sa détention.
Suite à l’insistance de Me Zakay, Bâtonnier du Barreau du Bas-Congo, le dossier a été transféré à l’Auditorat de Garnison de Matadi. Le journaliste, lui, transféré à la prison de Matadi où il est détenu jusqu’à ce jour. Patrick Palata s’est retrouvé en prison avec 78 autres personnes. Selon la défense, tous les prévenus ne se connaissent pas.
L’affaire est intitulée Général Munene et Consorts qui sont poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel. L’accusé principal dans ce dossier est le Général Faustin Munene. Patrick Palata est inculpé comme la personne qui devrait coordonner la prise de pouvoir à partir de Matadi. Les éléments devraient partir de l’Angola et du Congo Brazzaville, souligne l’acte d’accusation.
« Nous avons soulevé une exception en disant que Faustin Munene est un Général. Conformément au Code judiciaire militaire, ce denier ne peut être jugé par un Tribunal Militaire de Garnison. Obligatoirement ça doit être la Haute cour militaire » a dit Me Jean-Marie Eley Lofele.
Le ministère public a répliqué que le Général Munene avait déjà quitté l’armée en brandissant un document montrant qu’il avait participé aux élections. Il a démontré que Munene est civil. Il a aussi exhibé un décret du chef de l’Etat pour sa mise à la retraite. Pour la défense, si Munene a participé aux élections en tant que civil, il est clair qu’il a l’ambition de prendre le pouvoir par des voies démocratiques. Ce mouvement insurrectionnel n’existe pas.
« Vouloir prendre le pouvoir n’est pas une infraction et cela veut dire qu’il est un opposant », a argué Me Eley. Il a aussi relevé que Munene pose un problème idéologique. En tant que Kabiliste, il estime que la majorité kabiliste-lumumbiste qui est alliée au pouvoir est une majorité Pprd-Amp, une alliance avec l’union des mobutistes. Il considère cette alliance comme une déviation idéologique parce que les Kabilistes sont venues chasser les Mobutistes. Lui ne peut pas accepter que les gens qui se disent Lumumbistes puissent faire une coalition avec les Mobutistes.
Faustin Munene voulait une clarification idéologique. Pour cela, il pose un problème idéologique. La défense a indiqué que les membres de la composition sont des militaires. En lisant la Constitution, les militaires et les policiers sont apolitiques. Or, ce débat est interne à la famille kabiliste. Lambert Mende déclarait que la Rdc a fait une demande d’extradition au Congo Brazzaville.
Dans le premier procès-verbal, il est écrit que lorsque ces gens allaient traverser, un bataillon partirait de l’Angola pour arriver à Matadi afin de progresser jusqu’à Kinshasa. La défense a répliqué que tout cela est faux. En réalité, il s’agit des jeunes gens qu’on a arrêtés par ci par là dans les frontières, a relevé Me Eley. Certains ont quitté l’armée lorsqu’on a démobilisé la garde de Bemba et sont lancé dans les petits commerces. Même les ressortissants du Congo Brazzaville qui font leurs petits commerces ont été arrêtés dans les frontières.
Selon Me Jean-Marie Eley, un haut magistrat militaire a réuni les journalistes de Matadi pour qu’il ne couvre pas ce procès à cause des implic         ations d’ordre sécuritaire.
« Munene n’aura jamais une population qui accepterait qu’il prenne le pouvoir par les armes. Si tel est le cas comme il croit. Et puis on lui fait une publicité inutile », déplore Me Eley Lofele.
Un procès impliquant 80 personnes, ça veut dire jusqu’en novembre prochain, période de la campagne électorale, le Bas-Congo sera dans l’ambiance du procès. Et cette situation risque d’envenimer le climat politique et les partenaires qui doivent financer les élections posent des conditions notamment la liberté la circulation, protection de la population civile, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, a soutenu la défense.
 J’ai constaté que le cas de Patrick Palata, originaire du Bandundu que Faustin Munene est un problème qui est basé sur le tribalisme. C’est un montage grossier. J’au subi d’ailleurs de menace parce qu’on m’a reproché d’avoir souligné que les gens ont fait un montage dans ce dossier pour gagner de l’argent », s’est plaint Me Jean-Marie Eley.
Il a répété que personne en Rdc ne prendra le pouvoir par les armes. « Nous pensons pour nous que le procès est terminé aujourd’hui. On ne le continuera pas et le tribunal militaire de garnison de Matadi doit se déclarer incompétent. Il doit prononcer la main levée de la détention de tous les prévenus parce que nous sommes en période préélectorale », a conclue Me Eley.

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