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dimanche 4 septembre 2011

Déclaration des services du FMI au terme d’une mission en Rd Congo


Une mission du Fonds monétaire international - FMI – dirigée par son chef de mission, M. Robert York a séjourné à Kinshasa du 24 août au 3 septembre 2011 pour dresser un bilan des progrès enregistrés par les autorités congolaises et débattre avec elles des politiques économiques dans le cadre de la quatrième revue de l’accord conclu au titre de la Facilité élargie de crédit - FEC -. La mission a rencontré diverses autorités congolaises ainsi que des bailleurs de fonds.
Cette déclaration a été rendue publique le samedi 3 septembre 2011 à Kinshasa au cours d’une conférence de presse animée par le ministre des Finances, M. Augustin Matata Ponyo Mapon, son collègue du Budget, M. Jean-Baptiste Ntahrwa, le chef de mission du FMI, M. Robert York et le gouverneur de la Banque centrale du Congo, M. Jean-Claude Masangu.
Les entretiens se sont centrés sur l’évolution récente de la situation économique, la mise en œuvre des politiques dans le cadre de l’accord FEC, l’exécution du budget de 2011 et le projet de loi des finances de 2012, ainsi que les réformes structurelles prioritaires requises pour consolider la stabilité macroéconomique, entretenir une croissance élevée et améliorer le climat des affaires.
En dépit d’une conjoncture économique internationale difficile, les résultats macroéconomiques demeurent solides et en 2011 la croissance pourrait dépasser plus de 6 % initialement projetés. L’activité économique bénéficie de l’évolution favorable des cours des matières premières minérales exportées par le pays et de la bonne tenue de la demande intérieure.
L’envolée des prix mondiaux des produits énergétiques et alimentaires durant les premiers mois de cette année a conduit à une accélération de l’inflation intérieure, mais le rythme de cette dernière s’est désormais modéré. Cela dit, cette année d’inflation se maintiendra rassemblement bien au-dessus de l’objectif à un seul chiffre fixé par la Banque centrale.
Il y a lieu de féliciter les autorités congolaises pour les bons résultats enregistrés durant le premier semestre de cette année, grâce à la mise en œuvre satisfaisante des politiques macroéconomiques. Il importe de maintenir les grandes lignes de ces politiques pour maîtriser les tensions inflationnistes et préserver la position budgétaire, notamment dans la perspective des élections présidentielle et législatives de novembre 2011.
Les pressions en faveur des dépenses s’intensifient du fait des élections nationales et constituent le risque principal, mais le gouvernement a jusqu’à présent réussi à maintenir les grandes orientations énoncées dans son programme économique.
La disciple en matière de dépenses sert d’ancrage au programme, lequel s’appuie par ailleurs, en matière de recettes, sur le paiement anticipé de certains impôts, des réformes administratives et les augmentations des prix intérieurs des carburants.
La Mission a salué ces mesures et encourage le gouvernement congolais à mobiliser davantage les recettes intérieures afin d’accroitre l’enveloppe des ressources permettant d’augmenter les crédits de lutte contre la pauvreté, et de compenser le faible niveau d’appui budgétaire extérieur. La mobilisation des recettes intérieures a été l’un des temps forts des entretiens qui ont eu lieu sur le projet de loi des finances de 2012.
La Banque centrale du Congo doit rester vigilante face au risque d’un accélération de l’inflation qui pourrait déstabiliser l’économie. Le maintien de taux directeurs à des niveaux suffisamment positifs en termes réels contribuera à faire reculer l’inflation, à réduire les anticipations inflationnistes et à atténuer toute pression baissière éventuelle sur le taux de change.
La Mission a pris note des progrès enregistrés sur un large éventail de réformes structurelles, mais elle a signalé qu’il était nécessaire d’accélérer la marche de certaines mesures pour mettre pleinement en œuvre le programme. Parmi celles-ci, il est essentiel d’avancer sur le dossier de l’amélioration de la gouvernance et de la transparence dans les industries extractives.
Les services du FMI seront en mesure d’appuyer l’achèvement de la quatrième revue de l’accord FEC pour autant que les résultats continuent d’être satisfaisants et qu’il soit possible de s’entendre sur les politiques et réformes structurelles pour la période à venir.
La Facilité élargie de crédit - FEC -, qui a remplacé la Facilité pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance - FRPC –comme principal outil dont dispose le FMI pour apporter un soutien financier à moyen terme aux pays à faible revenu, est caractérisée par des niveaux d’accès plus élevés aux financements, des modalités de concours plus concessionnelles, une plus grande souplesse dans la conception des programmes, et une conditionnalité à la fois plus simple et mieux ciblée. Le taux d’intérêt des financements accordés au titre de la FEC est de 0 %, avec un différé d’amortissement de cinq ans et demi et une échéance finale de dix ans. Le FMI revoit tous les deux ans les taux d’intérêt de toutes facilités concessionnelles.

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