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mardi 8 mars 2011

Procès de l’assassinat de Floribert Chebeya, le Général Jean de Dieu Oleko Kumba mis en difficulté devant la Cour militaire


La Cour militaire de Kinshasa-Gombe a entendu le Général Jean de Dieu Oleko, Inspecteur principal de la ville de Kinshasa en qualité de renseignant, lundi 7 février sur l’origine de la phrase contenu dans son communiqué émis le 2 juin 2010 « Alertés par la population, nos agents sont descendus sur le lieu et ont effectivement trouvé le cadavre d’un homme sans aucune trace visible de violence …». Il a déclaré que cette information provenait de son officier de renseignement en la personne de l’inspecteur Petit Jean Kiluku dont il a eu du mal à citer le nom.
L’inspecteur Kiluku n’a pas confirmé que le Général Oleko a tiré cette phrase de son rapport. Il reconnaît néanmoins que dans la nuit du 1er au 2 juin 2010, il a l’habitude d’envoyer de petits rapports succincts par Sms qu’il adresse à plusieurs personnalités dont l’inspecteur provincial, le Général Oleko. « Mon Sms ne contenait pas cette phrase. Ce jour-là mon antenne du commissariat de la Colline m’informe qu’on venait de découvrir un cadavre dans un véhicule aux environs de Mitendi dans la commune de Mont Ngafula ».
C’est la substance de son Sms au Général Oleko ainsi qu’à d’autres autorités, a dit l’inspecteur Kiluku devant le prétoire. L’inspecteur provincial a plusieurs sources. Il a estimé que le commandant de GMI Ouest a fait aussi un rapport que la Cour pourrait se référer. Le coordonateur de la Police de circulation routière de Mitendi aurait dû faire nécessairement un rapport. « Seul le Général Oleko qui peut nous dire d’où vient cette mention là ».
Le Général Oleko, en répondant à cette préoccupation a souligné qu’il faudrait que son collaborateur comprenne le sens de cette question. Il n’a pas à nier parce qu’il reconnaît lui avoir fait un Sms qui parle de ma mort de Chebeya. Mais il ne reconnaît pas de la mention « sans trace visible de violence » dans son message.
Se basant sur un document, le Général Oleko lit un rapport signé par le chef de l’unité Delka G, Paul Kadjak  qui dit que « aucune trace visible de violence n’était ». C’est lui qui a amené le document l’inspecteur provincial Oleko.
La Cour a fait remarquer au Général Oleko qu’avec l’arrivée des policiers de la Police scientifique, ils ont constaté des traces des menottes sur les poignets de deux mains du défunt. Le coup était fracturé mais aussi du sang coulait de la bouche de feu Chebeya.
Pour le Général Oleko, dans la plupart de cas qu’on trouve un cadavre avec une blessure béante au niveau de la tête, ou avec une blessure provoquée par une balle ou encoure un corps qu’on trouve avec un hématome. En regardant un corps dans un premier temps, il n’a pas été remarqué tous ces signes, a ajouté le Général Oleko. Tous ces indices ne sont pas relevés. « Donc, ça oriente qu’on travaille dans tous le sens pour que nous comprenions le vrai motif du communiqué. Il faut le lire dans son entièreté, on ne peut pas le prendre comme certains font de la Bible en prenant un mot hors contexte. Là ça devient compliqué ».
Le ministère public a souhaité que le commissaire adjoint Mukendi, du Sous commissariat de la Colline de Mitendi comparaisse devant la cour puisque son rapport confirme que le corps de Chebeya  présentait des signes visibles de violences. Pour lui, logiquement le communiqué de presse du Général Oleko devrait se baser de celui qui s’était transporté sur le lieu. 
Pour les parties civiles, le Général Oleko Kumba doit appartenir à une équipe d’officiers ou de gens décidés d’effacer les traces. Dans son avant dire droit, la cour disait qu’elle ne couvrira pas l’impunité. L’heure est venue pour qu’il soit appliqué à l’inspecteur provincial de la ville de Kinshasa l’article 219 du Code judiciaire militaire qui stipule que le juge militaire saisi peut, si l’instruction préparatoire lui semble incomplète ou si des éléments nouveaux sont révélé depuis sa clôture...
L’organe poursuivant a soutenu que le Général Oleko a été invité par la cour en vertu de son pouvoir discrétionnaire. Il n’est qu’un renseignant. Or, le renseignant étant revetu du grade de général, le code judiciaire militaire dit en ses articles 101 et 120 lorsqu’un officier justiciable devant la Haute cour militaire est poursuivi en même temps qu’un officier justiciable d’une juridiction inférieure… pour des infractions commises…, ils sont tous jugés devant la Haute cour militaire.
Il appartient donc au ministère public de juger si les faits nouveaux à définir qui se seraient révéler sont constitutifs d’infraction procéder à l’instruction préparatoire à son niveau d’abord avant de saisir la juridiction compétente.
Un des avocats des parties civiles a noté qu’il y avait des défaillances au niveau de l’instruction préjuridictionnaire. Il a indiqué que la cour n’est pas tenue à la qualification ni au nombre de prévenus déférés devant elle. Dans cette collectivité criminelle, on constate d’une part l’association de malfaiteurs et d’autre part les coauteurs d’assassinat. « Est-ce que tous ont été déférés, est-ce que tous ont été appréhendés par la cour. Nous disons non », a déclaré me Kabengela Ilunga.
Lorsque la cour se rend compte que par les dépositions que la catégorie de personnes qui avaient la charge d’effacer les traces, il revient à la cour de s’assumer.

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