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vendredi 11 mars 2011

L’exclusion de la société civile dans la composition de la future Céni, un député Mlc lève l’équivoque de la désignation des membres de cette structure


Le député Mlc Thomas Luhaka
Le Réseau d’éducation civique au Congo -Récic Kinshasa- a organisé mercredi une tribune populaire au Centre Lindonge dans la Commune de Limete sur l’implication de la société civile à la Commission nationale électorale indépendante, critère et choix des membres. Deux invités ont été annoncés parmi lesquels les députés Thomas Luhaka et l’ancien vice-premier ministre Emile Bongeli. Ce dernier s’est excusé à la dernière minute.
Lé député Thomas Luhaka a déclaré qu’on parle de cette question puisqu’aujourd’hui le pays vit à l’heure du cinquantenaire de l’indépendance. En 50 ans de l’indépendance, la Rdc a connu plus de 11 guerres. Il ya eu dès l’accession du pays à l’indépendance la sécession Katangaise, la rébellion de Mulele dans le Kuilu, la rébellion de Christophe Guenye à l’Est du pays, la rébellion de 1967, Moba I et II, Shaba I et II, la guerre de libération menée par l’Afdl…
La plupart des belligérants déclaraient contester la légitimité de ceux qui gouvernent le pays. A Sun City, lors du Dialogue Inter Congolais, les Congolais se sont dit qu’ils allaient arrêter tout ça, a dit le député Thomas Luhaka. Pour diriger le pays, il faut à ce jour aller aux élections. « Nous sommes tous d’accord que pour être désigné président de la République, il faut être élu par la population. Il va se poser une question, qui organise les élections ? ».
Il y a deux possibilités, a tenu à faire savoir le député Mlc. D’abord, dans un pays où la confiance entre individus et communautés est très développé, on peut donner ce pouvoir au gouvernement. C’est le cas de la France où le ministère de l’Intérieur qui organise les élections. « Entre nous, nous sommes en famille, aujourd’hui, demander au ministre de l’Intérieur, qui est un cadre du Pprd d’organiser, vous savez très bien ce qui va se passer. Donc, nous n’avons la confiance et écartons la solution que les élections soient organisées par le gouvernement.
Ensuite, il faut donner l’organisation des élections à une structure neutre. Ace niveau, il y a également deux possibilités. Comment obtenir la neutralité ? Soit on prend des personnalités indépendantes, des acteurs politiques qui sont essentiellement des partis politiques. Il faut des gens qui sont indépendants des partis politiques qui participent à la compétition. L’autre possibilité est que les acteurs politiques se neutralisent dans une organisation.
C’est la première formule qui a été retenue pour la Commission électorale indépendante -Céi-  où l’on donne la présidence à la société civile. Et les autres partis devraient déléguer des membres pour veiller à leurs intérêts. C’est ça la philosophie qui avait été retenue pour la Céi lors du Dialogue Inter Congolais à Sun City, a ajouté le député Mlc. « Là aussi, il faut voir qu’il y a ce souci de distanciation entre les partis politiques et les délégués à la Céi ».
La société civile a désigné l’Abée Apollinaire Malu Malu, recteur à l’Université du Graben, une entité catholique dans la Nord-Kivu, le Mlc va désigner un membre non pas un activiste à 100 % mais le recteur de l’Université protestante au Congo, le Révérend Ngoy, nous nous sommes dits que ce sont des personnalités qui peuvent être indépendantes des partis, mais ils sont qu’à même en mesure de veiller aux intérêts du parti.
Pour la nouvelle loi, quelle est la philosophie qui a guidée les députés lors du débat sur la question de la composition des membres de la future Commission nationale électorale indépendante ? Et pourtant, dans la composition de la Céi des membres partis politiques étaient représentés mais il y eu qu’à même des contestations.
Pourquoi maintenant, nous ne pouvons pas nous rendre indépendants de ces gens-là, s’est demandé Thomas Luhaka. C’est-à-dire, ils doivent être des personnalités indépendantes des partis politiques. Où pouvons-nous trouver des personnes indépendantes des partis politiques ? Nous ne pouvons que les trouver dans la société civile, a répondu le député Mlc Thomas Luhaka.
Selon lui, aucun parti politique ne déléguera un « griot » au sein de la Céni. Ce sera difficile que ça passe parce que les députés ont mis des critères d’indépendance et de neutralité. Lorsqu’on propose un nom, il faudra que ce nom-là rassure les 500 membres qui composent l’Assemblée nationale par rapport à l’indépendance de cette personnalité du parti politique qui le désigne. « Dans notre entendement, les animateurs, bien sûr, ils passeront par le biais des partis politiques -opposition et majorité - , à mon avis ça doit être des personnalités indépendantes puisées dans la société civile. Dans la vraie société civile, pas des gens qui font de la politique de la manière honteuse en se cachant sous l’étiquette d’un parti politique ».
Le député Gérard Kamate de la Commission relation extérieure de l’ Assemblée nationale a insisté sur la désignation des membres de la société civile. La loi qui a été votée au Parlement ne dit pas que l’opposition ou la majorité vont désigner leurs membres au bureau de la Céni. La loi parle des personnalités. Celles-ci sont supposées ne pas porter les couleurs politiques. Il ya des critères qui ont été fixés. Les membres de la majorité ou de l’opposition ne seront pas désignés. La majorité et l’opposition désignent des personnalités, a-t-il précisé. Les députés qui travaillent en commission ne s’identifie pas par rapport à l’opposition ou à la majorité.
Pensée pieuse pour F. Chebeya
Le secrétaire exécutif de Récic-Kinshasa, M. Gérard Bisambu, a constaté avec amertume et indignation que le processus de démocratisation amorcée depuis 15 ans ne fait pas d’avancée. Bien au contraire, tout élan vers sa consolidation est brisé par des actes anti-démocratiques dont l’insécurité créée de toute pièce pour intimider et tenter de décourager les acteurs de la société civile, plus particulièrement les journalistes, les syndicalistes et les activistes des droits de l’homme.
Le rôle de l’activiste des droits de l’homme est de défendre les droits des individus et de la population s’avère un frein pour les intérêts personnels de ceux qui militent pour le statu quo.

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