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vendredi 28 octobre 2011

L’exploitation sauvage des minerais compromet la santé des populations au Katanga


L’Association Africaine de Défense des droits de l’Homme - Asadho -, est très préoccupée par des cas des enfants qui naissent avec des malformations corporelles à cause des activités non contrôlées des exploitants miniers au Katanga.  
Vers la fin des années 1990, le Gouvernement Congolais avait décidé de vendre certaines des carrières de la Gécamines aux investisseurs nationaux et étrangers.  Certains de ces t investisseurs :
- Font travailler leur personnel sans aucun équipement de protection et sans respect des normes environnementales ;
         -  Font transporter des  minerais à travers les avenues des grands centres urbains dans des véhicules non bâchés ;
- Ont installé de petits fours de traitement des minerais uranifères dans les quartiers résidentiels à Lubumbashi, Kolwezi et Likasi, à la vue de tous.
Le recoupement des informations fait par l’Asadho/Katanga et le rapport du Ministre Provincial de la Santé démontrent que les activités minières ont eu pour conséquence l’accroissement des cas des enfants qui naissent avec des malformations corporelles - les enfants qui naissent sans cerveau, avec absence totale ou partielle de la paroi abdominale, avec deux sexes - ou des fœtus dont la croissance s’arrête à un moment. Ces cas sont passés de 5 en 2008 à plus de 60 en 2011.
Au mois d’octobre 2011, le Ministre Provincial de la santé du Katanga a fustigé cette situation en soutenant qu’il y a des nouvelles pathologies qui affectent les femmes enceintes qui entrent en contact avec les minerais radioactifs transportés dans des camions non bâchés qui circulent à travers les villes.  
L’Asadho constate que malgré le danger qui touche les populations du Katanga,  les autorités politico administratives ne prennent aucune mesure concrète pour contraindre les exploitants miniers à respecter les normes relatives à la protection de l’environnement et de la santé publique.
 
Vu ce qui précède, l’Asadho recommande :
 
Au Gouvernement :
 
- d’annuler les permis  de tous les exploitants miniers qui ne respectent pas les normes internationales et nationales relatives à la protection de l’environnement et à la santé publique ;
 
- d’ordonner la destruction de tous les fours de traitement des minerais installés dans les quartiers résidentiels à Lubumbashi, Kolwezi, Likasi, Kambove, Kakanda ;
 
- d’interdire la circulation des camions non bâchés  transportant les minerais à travers les avenues des grands centres urbains ;
 
- d’offrir une prise en charge médicale gratuite à tous les enfants et toutes les femmes qui se trouveraient dans l’un des cas décrits ci-dessus.
 
 A la Population du Katanga:
 
- de dénoncer toute personne physique ou morale qui détiendrait un four de traitement des minerais dans les quartiers résidentiels ;   
 
-    de s’opposer, par toute voie de droit, à la circulation des camions non bâchés transportant des minerais en plein centre ville ;
 
Aux organisations de la Société civile du Katanga:
 
- de mener des campagnes de sensibilisation de la population à la lutte contre l’exploitation sauvage des minerais ayant un impact désastreux sur la santé publique et l’environnement.
                                                                                                   
                                                      Fait à Kinshasa, le28 novembre 2011
                                                                     
 

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