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lundi 1 août 2011

Un comité de crise pour la lutte contre la propagation de choléra à Kinshasa


Kinshasa, 27 mars 2007 / Santé
Suite à la présence du choléra dans la ville Province de Kinshasa, le ministère de la Santé a déclaré dernièrement qu’il va créer quatre commissions de surveillance, de riposte, de la mobilisation sociale, de l’hygiène, de l’eau et de l’assainissement en vue de lutter contre la propagation de choléra à Kinshasa. Le ministre de la santé a officiellement déclaré le 13 mars dernier la présence du cholera à Kinshasa. Pour qu’une épidémie de cholera soit déclarée dans une grande ville, il suffit de l’existence d’un cas confirmé. Un seul cas est confirmé officiellement jusqu’à ce jour mais il a été importé de Brazzaville et immédiatement isolé à l’Hôpital Général de Kinshasa. La vigilance doit être de mise face aux nombreux cas suspects de diarrhées enregistrés à Kinshasa ces derniers jours. Si une épidémie de cholera venait à se déclarer à Kinshasa, la promiscuité et les conditions d’hygiène dans lesquelles vit la population favoriseraient une propagation rapide de la maladie.

Mise en place de deux unités de traitement du cholera

Dès le mois de février, alertés par la recrudescence des malades du cholera à Brazzaville, plusieurs partenaires se sont réunis au sein d’un comité de crise. Sur initiative de l’Inspection Provinciale de la Santé –IPS-, ce comité rassemble également l’Oms, l’Unicef, Cemubac, Prosakin, Ocho, Médecins Sans Frontières -Msf- et diverses organisations communautaires. Quatre commissions ont été créées. Il s’agit des commissions de surveillance, de riposte, de la mobilisation sociale, de l’hygiène, de l’eau et de l’assainissement. La collaboration au sein de ce comité est bonne et fructueuse, rappelle le communiqué du Msf.

Les équipes du Pool d’Urgence Congo -Puc- de Msf font partie de la commission de riposte et offrent un appui à la commission de surveillance. Un kit de traitement du cholera a été préparé dans le dépôt de Msf à Kinshasa. Celui-ci est conçu pour traiter 625 personnes. Dans deux quartiers identifiés comme étant à risque, Msf a commencé à préparer des Unités de traitement du cholera -Utc- d’une petite capacité -maximum 20 lits-. Le premier est situé au sein de l’Hôpital Général de Kinshasa et le second à Kingabwa dans la commune de Limeté.

Au total, le comité de crise a identifié six endroits. Si Msf a pris en charge l’installation complète de deux Utc, quatre autres structures doivent encore être mises en place. D’autres partenaires doivent donc être trouvés pour préparer la capitale congolaise à un possible urgence cholera si la situation venait à se dégrader et que le nombre de cas augmentait, les équipes du Puc de Msf sont prêtes à intensifier leurs activités.

L’importance de la surveillance

A ce stade, le travail de surveillance et le suivi des cas suspects est très important. Cela doit permettre d’avoir constamment une bonne analyse de la situation et de réagir de manière optimale si la situation devait se dégrader.

Afin d’appuyer les activités de sensibilisation, Msf a mis plusieurs outils à la disposition du comité de crise qui permettront d’informer la population sur les règles simples pour se protéger contre le cholera.

Qu’est-ce que le cholera?

Le cholera est une infection intestinale aiguë provoquée par la bactérie Vibrio cholerae. La période d’incubation varie entre quelques heures et cinq jours. Les principaux symptômes sont la diarrhée liquide et les vomissements, occasionnant une déshydratation grave et la mort rapide du sujet s’il n’est pas traité.

La bactérie est véhiculée par les excréments humains et peut être transmise par l’eau, par certains aliments et, plus, carrément, d’une personne à l’autre. En d’autres termes, les personnes qui consomment des aliments contaminés ou boivent de l’eau contaminée sont infectées.

Elles peuvent, à leur tour, perpétuer le cycle à cause d’une mauvaise hygiène personnelle et d’une gestion inadéquate des excréments. Par exemple, si des personnes infectées défèquent à proximité d’une rivière, les gens qui boivent l’eau de la rivière en aval peuvent être contaminés.

S’il n’est pas traité, le cholera tue ses victimes en quelques jours ou même quelques heures dans les cas extrêmes. Pourtant, si elle est diagnostiquée à temps, la maladie se traite facilement. Les patients reçoivent une solution de réhydratation par voie orale afin de remplacer les fluides perdus à cause de la diarrhée et des vomissements. Après quelques jours, le corps est libéré de tous les germes et la personne est guérie. Dans les cas plus graves, lorsque la personne est trop malade pour recevoir une solution orale, on procède à des perfusions intraveineuses.

Un kit cholera

Le « Kit choléra » permet à Msf de faire face à une épidémie imminente de cholera. Il contient 4.000 litres de solutions pour perfusions, des antibiotiques, des sels de réhydratation orale, du matériel médical, du savon, du désinfectant et du chlore, ainsi que des gants pour le personnel soignant. Le kit est conçu pour traiter 625 patients.

Unité de traitement du cholera

Pour offrir ces soins de base – mais vitaux – Msf aménage généralement un centre de traitement du cholera (Ctc) ou une Unité de traitement du choléra -Utc-, plus petite. De telles structures sont tantôt construites dans une partie isolée d’un centre de santé existant, tantôt en tant que structures indépendantes à proximité du centre de l’épidémie. L’isolement et l’hygiène sont des éléments clés pour prévenir la propagation de la maladie dans le centre de santé. On a recours à des solutions chlorées pour désinfecter le bâtiment ainsi que les pieds et le corps des patients lorsqu’ils sont admis au Ctc ou au Utc.


Cyrille Milandou/Uhuru

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