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mercredi 31 août 2011

Bandundu, JED exige la réouverture d’une radio fermée depuis un mois


Dans une lettre adressée, mardi 19 octobre 2010, à M. Richard Ndambu Wolang, gouverneur de la province du Bandundu, l’organisation non gouvernementale congolaise Journaliste en danger -JED- lui a demandé d’ordonner la réouverture immédiate de la Radio Bandundu FM, une station émettant au Bandundu ville, de tout mettre en œuvre afin que Fidèle Mwe, journaliste au desk lingala de ladite radio, détenu depuis mardi 5 octobre 2010 à la Prison du Cinquantenaire, recouvre sa liberté totale.
Dans cette lettre dont copies ont été réservées notamment aux présidents des deux chambres du Parlement et au Directeur de cabinet du président de la République, JED a élevé une vigoureuse protestation contre le fait que le gouverneur Richard Ndambu s’attribue le droit de suspendre verbalement une radio, s’octroyant ainsi une compétence qui ne lui est reconnue par aucun texte légal.
Par cet acte que JED qualifie d’illégal, le gouverneur de la province prive d’informations des milliers d’auditeurs de Bandundu FM.  Ainsi, JED a tenu à attirer son attention sur cette grave atteinte à la liberté de la presse qui contredit substantiellement les récentes déclarations du Président de la République, Joseph Kabila, lors du 13ème Sommet de la Francophonie à Montreux, sur sa détermination à respecter le travail de la presse et à sécuriser les journalistes dans l’exercice de leur métier.
La fermeture de la Radio Bandundu FM est consécutive à la diffusion le 29 septembre 2010 à 21 heures, d’une émission à téléphone ouvert intitulée « Découverte » animée par le journaliste Bienvenu Kapombo. Au cours de cette émission qui débattait autour du thème : « Les rôles d’un député provincial », l’un des trois invités aurait soutenu les propos d’un auditeur qui critiquait un groupe de députés qui ne voulaient pas signer la motion de défiance initiée contre le gouverneur de la province par quelques députés provinciaux.
Quelques minutes après l’intervention de cet auditeur, M. Hubert Thetika, ministre provincial de la Communication, accompagné d’un groupe de policiers et de deux députés provinciaux, ont fait irruption dans les locaux de la radio en ordonnant l’interruption de l’émission et en confisquant la cassette d’enregistrement.
Le lendemain matin, la Radio Bandundu FM a été de nouveau prise d’assaut par un autre groupe de policiers, conduit par le gouverneur Richard Ndambu, et qui a intimé l’ordre aux journalistes de fermer la radio jusqu’à nouvel ordre. Après avoir assiégé les installations de la radio pendant plus d’une heure, en attente du journaliste Bienvenu Kapombo, le gouverneur a donné injonction à ces policiers de prendre le journaliste Fidel Mwe, en lieu et place de Kapombo qui était absent de sa rédaction. Mwe a été conduit à l’ANR où Il a été gardé à vue pendant 5 jours, avant d’être transféré, mardi 5 octobre 2010, à la prison du cinquantenaire où il est toujours en détention.
JED a également rappelé à M. Ndambu qu’en RDC, nul ne peut être poursuivi pour un fait commis par une tierce personne, conformément à l’article 17 alinéa 8 de la Constitution  en vigueur qui  dispose : « La responsabilité pénale est individuelle. Nul ne peut être poursuivi, arrêté, détenu ou condamné pour fait d’autrui ». Dans le cas d’espèce, ces deux journalistes n’ont tenu aucun propos incitant les auditeurs à haïr le gouverneur. En plus, la détention prolongée du journaliste Fidèle Mwe dans le cachot de l’Agence nationale de renseignement -ANR- a violé l’article 18 alinéa 4 de la même constitution qui dispose : « La garde à vue ne peut excéder quarante huit heures. A l’expiration de ce délai, la personne gardée à vue doit être relâchée ou mise à la disposition de l’autorité judiciaire compétente »
Ecrit le 7 décembre 2010

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