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mardi 9 août 2011

Au cours d’une messe pour les victimes de Sange, Mgr Monsengwo demande à Dieu de nous éviter de vivre dans l’insouciance

« La semaine dernière, la Nation tout entière était en deuil : 271 morts brûlés et carbonisés. A juste raison, un deuil national de 48 heures a été décrété. En plus, une campagne de solidarité au bénéfice des sinistrés a été lancée. Le Kivu a suffisamment été éprouvé. Cet accident était de trop », a déclaré Mgr Laurent Monsengwo dans son homélie en mémoire des victimes de Sange. Une messe de suffrage a été organisée le 16 juillet 2010 en la Cathédrale Notre-Dame de Linguala.
  
Le Prélat catholique a invité l’assistance à méditer spontanément à ces paroles de l’Ecriture  qu’il a tiré dans Mathieu 2,18: « Une voix s’est fait entendre dans « Sange », des pleurs et une longue plainte : c’est la RDCongo qui pleure ses enfants et ne veut pas être consolée, parce qu’ils ne sont plus ».
Voilà pourquoi nous sommes réunis dans cette cathédrale, a-t-il dit puisque forts de notre foi en l’au-delà, pour supplier le Seigneur, maître de notre histoire personnelle et collective, pour recommander à la divine miséricorde nos frères et sœurs défunts. Qu’il pardonne leurs fautes et que sa paternelle tendresse console et réconforte les vivants et les familles éprouvées.
 
Mgr Monsengwo a déclaré que les lectures de ces versets invitent le peuple de Dieu à tourner le regard vers le ciel pour méditer la réalité de la mort du point de vue de Dieu.  Tandis que Paul, dans la 1ère lettre aux Corinthiens, nous transmet sa foi et sa certitude en la résurrection du Christ, gage de notre propre résurrection, Matthieu nous invite instamment à veiller, pour ne pas être surpris par le Seigneur, qui viendra à l’improviste. Et la foi en la résurrection vient combler cette attente du retour du Seigneur.
 
Les circonstances de la mort atroce de ces frères et sœurs nous rappellent que notre vie quotidienne doit être constamment attentive aux rendez-vous du Seigneur, a fait remarquer le Prélat. Il a enchaîné que « chacun (e) de nous veille à ne pas manquer aux rendez-vous avec les hommes, surtout si c’est avec une autorité de quelque importance. Et nous avons raison, car manquer un rendez-vous peut être dommageable pour notre vie. Et pourtant les rendez-vous manqués avec Dieu peuvent nous être préjudiciables pour l’éternité ».  Veillez et priez, soyez sobres, dit le Seigneur. « Tels furent les jours de Noé, tel sera l’avènement du Fils de l’homme ; car de même qu’en cers jours d’avant le déluge, on mangeait et on buvait, l’on se mariait et l’on donnait en mariage… et l’on ne se doutait de rien jusqu’à ce qu’arriva le déluge qui les emporta tous, tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme » (Mt 24,37-40)
En effet, lequel de ces frères et sœurs qui regardaient paisiblement la coupe du monde, aurait imaginé que le jour du Seigneur était là et qu’il fallait se préparer à rencontrer le Maître, qui les appelait ?
 
Le Seigneur vient tous les jours, préparons-nous à ses rencontres et nous serons prêts pour la rencontre définitive, a insisté l’Archevêque de Kinshasa. Il a indiqué que l’accident qui emporta ces frères, n’est pas le fait du hasard : il a été provoqué par suite d’une chaîne de fautes humaines : une route dégradée, l’imprudence des personnes qui se sont précipitées à recueillir de l’essence, le chauffeur du camion-citerne dont la lucidité laissait à désirer… 
Les responsabilités de quelques-uns peuvent, dans ce cas comme dans bien d’autres, entraîner des catastrophes incommensurables pour la nation, pour les familles, pour des individus. Est-ce que nous prenons la mesure de nos responsabilités vis-à-vis des autres, pour poser à tout instant des actes moralement bons, et pour réparer, en toute justice, nos fautes vis-à-vis des autres ?, s’est demandé l’Archevêque de Kinshasa.
Il a prié l’assistance qu’elle demande au Seigneur de recevoir dans sa maison de paix et de joie éternelle de ces frères et sœurs défunts, de « nous donner le sens de nos responsabilités sociales, et de nous rendre sensibles à ses rendez-vous, en évitant de vivre dans l’insouciance. Puisse Marie, la Mère des douleurs, prendre part à notre deuil et nous réconforter en ces jours d’épreuve ».

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