APO

mercredi 29 février 2012

Situation humanitaire en République Démocratique du Congo


Près de 6.000 cas de rougeole et plus de 5.600 cas de choléra rapportés en RDC depuis le début de l’année.
L’extension de l’épidémie de rougeole en République Démocratique du Congo reste un sujet de préoccupation pour la communauté humanitaire. Selon le Ministère de la santé et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 5.951 cas dont 127 décès ont été déclarés depuis le début de cette année jusqu’à la mi-février dans 11 provinces de la RDC. Le Kasaï Oriental (2.243 cas dont 51 décès), le Katanga (965 cas avec 17 décès), la Province Orientale (761 cas avec 11 décès), l’Equateur (649 cas avec 9 décès) et le Bandundu (591 cas avec 27 décès) sont parmi les régions les plus affectées par l’épidémie. La maladie touche majoritairement les enfants de moins de 5 ans non ou insuffisamment vaccinés. L’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et les autres partenaires appuient la riposte dans les nouvelles zones de santé en épidémie et renforcent la prise en charge des cas au niveau des structures sanitaires. En 2011, la RDC avait notifié plus de 134 000 cas dont 1 652 décès.
Depuis le début de cette année, l’Organisation Médecins Sans Frontières (MSF) a traité 1.091 cas de choléra dont 19 décès dans dix structures de traitement mises en place dans le District de l’Ituri (Province Orientale), en collaboration avec le Ministère de la santé. Quatre zones de santé (Bunia, Gety, Jiba, Tchomia) sont touchées par la maladie dans le District. Par ailleurs, MSF travaille en partenariat avec les acteurs locaux (secouristes de la Croix-Rouge et relais communautaires) sur les volets d’hygiène, assainissement, traitement de l’eau, et la sensibilisation. Dans la Province du Bas-Congo, la tendance est à la baisse dans la Zone de santé de Muanda où l’on a rapporté 18 cas dont un décès au cours de la semaine dernière. Dans la Province de l’Equateur, alors que la tendance était à la baisse au cours de dernières semaines, plusieurs cas suspects de choléra sont de nouveau rapportés. Au moins 12 cas suspects sont signalés dans la Ville de Mbandaka, dans la Zone de santé de Lukolela (District de l’Equateur) et à Dongo (Sud-Ubangi). Le manque d’accès à l’eau potable reste la raison principale de cette situation. Plusieurs partenaires demeurent actifs dans la prévention et l’assainissement du milieu. Depuis le début de l’année 2012, la RDC a déjà enregistré un total cumulé de 5.619 cas dont 17 décès pour l’ensemble du pays (zones en épidémie et zones en endémo-épidémie).  En 2011, la RDC avait totalisé 21.700 cas de choléra dont 584 décès. Des efforts sont en cours pour apporter la réponse et contrôler cette épidémie notamment grâce à un financement de 9,1 millions de dollars américains du Fonds central des Nations Unies pour les interventions d’urgence (CERF).
Des Journées locales de vaccination de riposte contre la poliomyélite ont été lancées le 28 février dans 36 zones de santé (ZS) ciblées des quatre provinces de l’Est de la RDC. Il s’agit de 19 zones de santé au Katanga, 9 ZS au Maniema, 4 ZS au Kasaï Orienta et 4 ZS au Sud-Kivu. Quatre ZS du Bas-Congo seront vaccinées du 02 au 04 mars 2012, en synchronisation avec l’Angola qui tient sa campagne à la même période. 93 cas de polio du type 1 avaient été rapportés en 2011. Le cas le plus récent remonte au 20 décembre 2011. L’OMS, l’UNICEF et d’autres partenaires apportent un appui technique et financier à ces campagnes.

Une flambée de paludisme signalée dans la Province de l’Equateur
Quelque 12.000 cas de paludisme ont été rapportés entre les 13 et 19 février dans les Districts du Nord-Ubangi, Sud-Ubangi et Tshuapa. Le paludisme représente 70 % des cas de consultation dans les structures de santé dans la Province de l’Equateur. Une équipe d’urgence de MSF évalue actuellement la situation pour la prise en charge et la distribution de kits de médicaments
Environ 2.000 ménages seront assistés en intrants maraîchers au Nord-Kivu
Grâce à un financement du Fonds commun (Pooled Fund), quelque 2.000 ménages déplacés depuis trois mois vont bénéficier d’intrants maraîchers sur l’axe Mpofi – Kibua (est de Walikale), dans la Province du Nord-Kivu. Cette activité, menée en partenariat avec l’ONG AVSI qui a fourni des biens non alimentaires et des vivres, entre dans le cadre du programme « Stocks stratégiques » de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), en appui au mécanisme de Réponse rapide aux mouvements de populations (RRMP). La coordination de la réponse s’est faite après une évaluation multisectorielle (MSA) du RRMP et une mission d’évaluation spécifique à la sécurité alimentaire début janvier. Rappelons que ces déplacements avaient eu lieu après les violences qui s’étaient déroulées dans le Territoire de Walikale au début du mois de décembre.”
Une foire aux semences pour lutter contre la maladie du bananier
L’ONG CARITAS Bukavu a organisé au cours de la première quinzaine de février une série de foires aux semences et outils aratoires pour combler le déficit de la production agricole de 8.000 ménages des groupements du Territoire de Kabare. Depuis septembre 2011, la CARITAS Bukavu met en œuvre un projet de lutte contre le flétrissement bactérien du bananier grâce au financement de l’ONG Catholic Relief Services (CRS). Une des activités de ce projet consiste à sensibiliser les bénéficiaires à dessoucher les plantes malades et à les remplacer par des plantules saines, ce qui affecte les ménages de cette région dont la banane reste un produit d’alimentation de base mais aussi source de revenus. Ces ménages ont bénéficié de plus de 36 tonnes de variétés d’arachides, haricot, maïs, soja et plus de 260 bêches, houes et machettes.
La mosaïque attaque le manioc dans la Province Orientale
La population de la Province Orientale est menacée d’insécurité alimentaire. La FAO signale la propagation de la mosaïque du manioc avec une virulence exceptionnelle. Le manioc étant l’aliment de base des habitants, l’équilibre alimentaire risque d’être rompu. Une enquête menée par le Programme alimentaire mondial (PAM) entre juin et août 2011 parmi les ménages déplacés, retournés et familles hôtes de la Province Orientale, avait indiqué que 3 millions de personnes étaient menacées d’insécurité alimentaire dans 16 des 24 territoires de la province.
Plus de la moitié de la population (860 personnes) de Bagulupo (55 km de Faradje, Haut-Uele) a fui cette localité pour trouver refuge dans les villages environnants et à Dungu, à la suite d’une attaque intervenue le 17 février. Environ 175 personnes sont arrivées à Dungu. Ces déplacés sont à leur troisième déplacement depuis 2008. Une évaluation rapide effectuée, la semaine dernière à Dungu par le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), a recommandé une intervention en vivres pour une durée de 15 jours et en biens non alimentaires pour ces déplacés.
Près de 1.800 ménages bénéficient d’une assistance de vivres dans le Territoire de Rutshuru (Nord-Kivu)
Le Conseil Norvégien pour les Réfugiés (NRC) a assisté en vivres 1.783 ménages déplacés, retournés et vulnérables, à travers deux foires organisées à Kisharo dans le Territoire de Rutshuru ainsi que  de Ngumbe et Kitsuku, dans le Territoire de Lubero. Ce projet a été financé par le Bureau des affaires humanitaires de la Commission Européenne (ECHO) pour répondre aux besoins en sécurité alimentaire des populations déplacées. La valeur de l’assistance été déterminée par la taille de ménage et les besoins en sécurité alimentaire et vulnérabilité.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire