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mercredi 22 février 2012

Conférence de presse du 21 février 2012

Mesdames et Messieurs,

Notre entretien de ce jour portera essentiellement sur les points d’actualités qui requièrent l’éclairage du gouvernement, eu égard à la marche de la nation en cette période sensible de transition de la première à la deuxième législature de la Troisième République.
Je commencerai par quelques bonnes nouvelles qui marquent le retour progressif de ce pays à la normale après la période très chahutée des élections.

1.     Consolidation du projet de santé mères et enfants à Kinshasa
Grâce à sa coopération avec la France, le Gouvernement de la République Démocratique du Congo a pu, à partir du 18 février, obtenir la mise à la disposition du PROMEKIN (Projet mères et enfants de Kinshasa) d’un ballon d’oxygène sous forme d’un financement de 8 millions d’Euros (plus de 10 millions de $ américains). C’est la toute première convention dans le domaine social conclue après la réélection du Président Joseph Kabila le 28 novembre dernier. Dans les articulations de ce projet on peut signaler le renforcement des capacités, l’appui à la Clinique Ngaliema et au Centre Hospitalier Monkole de Mont Ngafula connu pour ses prestations en faveur des plus démunis à Kinshasa.

2.     La mise hors d’état de nuire d’un seigneur de guerre au Nord Kivu

Vendredi 17 février, les forces de sécurité ont mis la main sur le sieur Baraka, un terroriste impénitent qui, sous le couvert de la milice Mai-Mai, écumait la région de Beni où il s’illustrait par des actes  cruels et barbares contre la paisible population de cette partie du territoire national. Un grand nombre de vols à main armée, viols et autres violations de l’intégrité physique des gens sont reprochés à ce personnage depuis fort longtemps. M. Baraka a été mis à la disposition de la justice militaire pour répondre des forfaits qui lui sont imputés.

3.     Promesse de solution à une crise intercommunautaire au Sud Kivu
La crise qui avait menacé un moment de compromettre la cohabitation pacifique entre les populations de la communauté Banyamulenge et leurs voisins Babembe au Sud-Kivu est en voie de solution grâce à la rencontre entre des représentants des deux communautés programmée pour les tout prochains jours. Il convient de signaler le rôle positif joué dans ce dénouement par les autorités administratives locales et les chefs coutumiers dont le Gouvernement salue le patriotisme et le sens de responsabilité. Le Gouvernement tient également à féliciter pour cette évolution positive de la situation une ONG locale, « Solidarité des Volontaires pour l’Humanité » (SVH) qui a pris l’initiative d’une réunion préparatoire à ce sujet samedi 18 février 2012.

4.     Intérêts manifestés par des investisseurs étrangers pour la RDC
Depuis le début de l’année on observe l’arrivée de plusieurs investisseurs intéressés par les perspectives qu’offre notre pays. C’est un signal encourageant pour notre économie qui a frôlé les bas-fonds au cours de ces dernières années de conflits récurrents. C’est en même temps un démenti au pessimisme de composition qu’affichent certains à l’égard de la RDC. Deux exemples illustrent cet intérêt : Un groupe d’investisseurs Canadiens et Belges dans le secteur du tourisme a effectué récemment une prospection dans la province du Nord Kivu. Au Bas-Congo, c’est un groupe d’investisseurs Serbes du secteur de l’agro-alimentaire qui est attendu incessamment, suivant de très peu des experts de leur pays qui ont effectué une étude de faisabilité des projets d’investisseurs en provenance de ce pays d’Europe qui reprend ainsi une coopération bi-latérale interrompue depuis plus de 10 ans.

5.     Retour au calme dans la caserne militaire de Marabo en Ituri
Les incidents provoqués à Marabo en Ituri (province Orientale) par quelques militaires réfractaires à la discipline de leur corps viennent de connaître un dénouement satisfaisant depuis samedi, après la visite d’une délégation de la hiérarchie militaire conduite par le Chef d’Etat-Major de la Force Terrestre des FARDC. Nous sommes en mesure d’affirmer qu’il s’est agi d’actes d’indisciplines et pas d’une mutinerie, comme l’avaient affirmé certaines sources. A ce jour donc, tout est rentré dans l’ordre après que le Chef d’Etat-Major de la Force Terrestre eut conféré avec des membres de l’unité concernée à Bunia.

Comme si ces bonnes nouvelles pour notre peuple constituaient une gêne pour certaines officines, plusieurs tentatives de déstabilisation de nos institutions s’observent dans le même temps. La plus médiatique de ces tentatives a eu pour prétexte la commémoration du vingtième anniversaire de la marche réprimée des chrétiens de Kinshasa sous la deuxième République.

Annulation de la manifestation commémorative de la marche des chrétiens du 16 février 1992
Un groupe informel de prêtres de l’archidiocèse de Kinshasa associé au CALCC (Conseil pour l’Apostolat des Laïcs Chrétiens Catholiques)  avait initié cette marche avec des objectifs somme toute légitimes dans un Etat démocratique. Il est apparu malheureusement qu’une certaine opposition politique à Kinshasa avait résolu de récupérer cette commémoration au profit d’une action de déstabilisation des institutions nationales. En effet, alors que les organisateurs avaient opté pour une commémoration non violente de la douloureuse tragédie dans laquelle le régime de la Deuxième République avait plongé le pays, assortie de revendications toutes aussi pacifiques liées au processus électoral en cours depuis 2011, des formations politiques ayant pignon sur rue ont diffusé des mots d’ordre appelant leurs membres et sympathisants à une insurrection en vue d’un changement de type « révolutionnaire »  de l’ordre constitutionnel en place dans notre pays.

En effet, des mots d’ordre subversifs ont alterné avec des appels par le son ou l’écrit aux forces armées et de sécurité les incitant à désobéir et à commettre des actes contraires à leur devoir et à la discipline, comme l’ont révélé notamment des documents trouvés dans les bagages d’un haut cadre de l’opposition à l’aéroport international de N’Djili.

Les autorités congolaises qui sont en charge aussi bien de l’exercice des libertés publiques que de la sécurité des personnes et des biens dans le pays ont alors pris la décision, après quelques péripéties sur lesquelles j’aurai à  m’étendre, de ne pas laisser ce piège se refermer sur la Nation.

Le principe de précaution

Mesdames, Messieurs, il vous souviendra qu’à la fin de la dernière transition, en 2006, à l’occasion du deuxième referendum constitutionnel auquel notre peuple a été convié depuis l’indépendance, de hauts membres du clergé catholique s’étaient opposés, pour des raisons jamais expliquées, au processus politique mis en œuvre au Dialogue intercongolais. Ils avaient alors appelé au boycott du referendum populaire de 2005 avant de revenir, par la suite, sur cette position. Il faut rappeler aussi que quelques heures après la proclamation des résultats des élections présidentielles et législatives de 2006, Feu le Cardinal Frédéric Etsou, paix à son âme, avait publié un communiqué au vitriol dénonçant une prétendue tricherie de la CEI à l’élection présidentielle dont les résultats salués par le monde entier auraient été, selon lui,  travesties. Ces déclarations ont, on le sait, servi de caution morale à un groupe armé qui mit la capitale Kinshasa à feu et à sang en s’attaquant à l’armée régulière dans une tentative d’imposer à la présidence un candidat déclaré perdant par la CEI et la Cour Suprême de Justice. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les attaques non (ou mal) documentées de son successeur à la tête de l’archevêché de la capitale contre l’élu du 28 novembre 2012 couplée aux appels au soulèvement lancés par ses alliés de circonstance à une partie de nos forces armées et de sécurité contre pouvait faire craindre le pire.

En tout état de cause, les débordements ouvertement planifiés de la marche commémorative du 16 février 2012 laissent peu de place au doute quant au fait que certains milieux politiques extrémistes dans la ville-province de Kinshasa nourrissaient, de concert avec des groupes de casseurs connus, un projet de déstabilisation de grande ampleur. Les institutions publiques dont la mise en place est en cours en République Démocratique du Congo sont issues d’élections qui ont impliqué plus de 30 millions de Congolais. Un groupe de quelques prêtres, même associé à des acteurs politiques célèbres déçus par les résultats électoraux n’est pas qualifié pour remettre en cause la volonté du corps électoral en prétendant faire le ménage de l’institution Judiciaire seule compétente en l’espèce.

Nous reconnaissons à chaque Congolais le droit d’exprimer librement ses idées et ses opinions. Les prêtres de l’église catholique et les acteurs politiques de l’opposition qui se sont associés dans cette contestation politique sont libres de penser ce qu’ils veulent des élections et des institutions qui en sont issues et de l’exprimer. La constitution de la République leur en reconnaît le droit.

Mais c’est la même constitution qui impose à l’Etat Congolais d’encadrer la liberté d’expression des citoyens, de manière à ce qu’elle ne puisse empiéter sur celle des autres citoyens qui seraient d’un autre avis. Les prêtres du diocèse de Kinshasa et leurs amis ont donc, certes, et je le confirme au nom du Gouvernement, le droit de manifester. Ils n’ont pas pour autant le droit d’imposer leurs points de vue et projets à qui que ce soit, ni celui de perturber l’ordre public ou la sécurité en exprimant lesdits points de vue. C’est, hélas, ce qui a été tenté le 16 février dernier par les organisateurs de la marche projetée lorsqu’ils se sont abstenus délibérément de transmettre les informations pratiques à l’autorité compétente dans le temps requis et en ne s’identifiant pas devant ladite autorité. Les pouvoirs publics les ont empêché de nuire et le même type de mesures seront prises envers quiconque n’observera pas les prescrits de la loi en matière de manifestations publiques.
Les organisateurs de la marche avortée du 16 février 2012 ont tout fait pour que cette manifestation ne soit pas encadrée. Cela se voit clairement à travers le flou entretenu en toute connaissance de cause sur des éléments d’informations importants, dont les pouvoirs publics doivent disposer impérativement afin d’offrir aux manifestants et aux non manifestants un encadrement approprié. Il s’agit notamment de l’identité des organisateurs et du parcours de la manifestation.
Lorsqu’on veut organiser une manifestation publique on doit fournir des références exactes pour permettre aux pouvoirs publics d’identifier à qui ils ont à faire, à qui ils s’adresseront utilement en cas de problème. Car, contrairement à ce que certaines bonnes âmes angéliques pensent du caractère pacifique d’une marche ou d’une manifestation publique, personne n’est capable de prévoir à quoi peut aboutir un rassemblement de masses. Rien ne permet d’estimer anticipativement les incidences d’un rassemblement de milliers de personnes aux motivations nombreuses et variées. On ne connaît pas de casseurs qui annoncent leurs intentions négatives. Tous les spécialistes de la psychologie des foules le savent. C’est mentir que prétendre définir à l’avance le déroulement d’une manifestation publique. C’est la raison pour laquelle les pouvoirs publics doivent entourer ce type d’activités de toutes les précautions qui sont du reste prévues par la législation. C’est un principe valable pour tous et partout.

Les organisateurs de la marche du 16 février dernier envisageaient de faire partir leur manifestation de « toutes les paroisses de la capitale Kinshasa ». C’est en réalité un véritable schéma de blocage de la mégapole kinoise qui était préparé et non pas une manifestation pacifique. Lorsqu’on veut organiser une manifestation pacifique, on en indique un parcours qui permette aux forces de l’ordre de l’encadrer pour protéger aussi bien les manifestants que ceux qui n’ont rien à voir avec cette activité. Les incidents déplorables enregistrés à la paroisse St Augustin de Lemba témoignent de cette nécessité incontournable. Des individus qui ne partageaient visiblement pas l’opinion du groupe des prêtres catholiques de Kinshasa organisateurs de la mobilisation du 16 février ont surpris la police affectée à la surveillance des lieux en attaquant des chrétiens dès la fin de l’office, en blessant une personne. Dans la commune de Kalamu, à Saint Joseph, et au Centre Lindonge à Limete, des tentatives similaires par un groupe de contre-manifestants ont pu être déjouées de justesse par la police qui a neutralisé ces contre-manifestants qui s’étaient préparés à un assaut en règle. Il a fallu disperser tout le monde pour rétablir l’ordre.
A l’évidence, la décision d’interdire une marche manifestement récupérée par des acteurs politiques connus pour leur inclinaison à la violence était pleinement justifiée. On a vu ces adeptes du terrorisme urbain tuer, violer et brûler lors des élections du 28 novembre 2011 à Mbujimayi, Kananga et Kinshasa. On les a vu face aux militants du PALU dont 6 ont perdu la vie et face un pasteur kimbanguiste assassiné pour le soutien présumé de sa confession religieuse au Président Kabila. Bien qu’ils affirment le contraire, les membres du clergé kinois et le groupe des laïcs organisateurs de la manifestation du 16 février ne disposaient d’aucun moyen pour dissuader ou refréner les ardeurs belliqueuses de ces casseurs endurcis dont ils sont loin d’imaginer les capacités de nuisance. Seuls les pouvoirs publics pouvaient mettre hors d’état de nuire ces bandes dont la détermination à perturber l’ordre public était plus qu’évidente. Mais également ceux qui, pour des toutes autres raisons, se disposaient à agresser ou à contrecarrer la manifestation par des voies de faits comme à Lemba. D’où la décision d’interdire la manifestation.

            Les réactions enregistrées

Au chapitre des réactions enregistrées sur la manifestation interdite du 16 février et les mesures prises par les pouvoirs publics congolais, le gouvernement déplore une certaine tendance à abuser les Congolais qui transpire de certaines positions entendues ici et là.
Les organisateurs de la marche prétendaient commémorer l’anniversaire des martyrs de la démocratie tombés sous les balles des soldats de Mobutu en février 1992. Il ne viendrait donc à l’idée de personne de contester le fait que des dizaines de chrétiens avaient payé de leur vie pour avoir osé braver Mobutu dans la rue.
Aujourd’hui, face à une manifestation du même type, on a enregistré en tout et pour tout un blessé, fracturé du fait de contre-manifestants et non de la police, à la paroisse St Augustin de Lemba. L’évolution est suffisamment significative pour être soulignée. Les forces de police ont réagi avec professionnalisme et avec sang froid. Elles ont utilisé des mêmes armes non létales en usage dans toutes les polices du monde civilisé et elles ont su parfaitement tirer leur épingle du jeu. Nous estimons qu’elles sont  à féliciter et à encourager. Au lieu de cela, certains parmi nos partenaires ne trouvent pas mieux que de les couvrir de quolibets.
A cet égard, prétendre que notre police a fait un usage excessif de la force est totalement contraire à la réalité. Les chrétiens de Kinshasa comme moi n’ont pas encore oublié ceux des leurs tués le 16 février 1992. C’est en 1992 qu’il y avait eu un usage excessif de la force par une soldatesque utilisant des balles réelles contre des civils non armés. Jeudi 16 février 2012, il n’y a certainement pas eu usage excessif de la force à Kinshasa sauf dans l’imagination de ceux qui veulent broder pour les besoins de Congo bashing. Il faut cesser de tromper les Congolais en effaçant d’un revers de la main leur histoire politique au nom d’une prétendue ingérence humanitaire qui ne cache plus l’ingérence tout court.
Le gouvernement de la République a pris acte des observations des  missions diplomatiques étrangères et de la Monusco quant à ce. Nous les remercions pour leurs conseils tout en invitant les bonnes volontés de par le monde à ne se tromper ni d’objectifs ni de cible. Plus jamais un partenaire ne sera accepté par les Congolais dans un rôle de pro consul. On ne peut pas à la fois évoquer le responsabilité du gouvernement congolais dans la sécurisation du pays, des citoyens de ce pays et de leurs biens, et en même temps lui reprocher d’appliquer à minima le principe de précaution vis-à-vis d’un projet de déstabilisation dont les détails sont connus du Gouvernement.
Sur ce même chapitre des réactions, il y a lieu de noter le déficit de professionnalisme de quelques ONG nationales ainsi que la tendance constante chez certaines d’entre elles à faire de la politique politicienne derrière le paravent du mouvement associatif, théoriquement apolitique.

Il faut en effet stigmatiser le rôle négatif pour la nation d’ONG politisées et d’acteurs politiques de l’opposition qui ont pris l’habitude de maquiller les faits à travers une comptabilité indifférenciée des crimes et autres méfaits commis sur le territoire national. Ou encore à rechercher frénétiquement le fait négatif qui altérera peu ou prou l’image des institutions nationales et leurs animateurs. C’est le lieu de dire que contrairement à certaines allégations répandues aux quatre vents, les personnes décédées dans ce pays depuis décembre dernier n’ont pas toutes été victimes des violences liées à la contestation de la victoire de Joseph Kabila à l’élection présidentielle. Il faut arrêter de mentir.
Ainsi, la manifestation du 16 février dernier n’ayant occasionné à Kinshasa aucun décès susceptible d’être instrumentalisé pour discréditer les autorités en place, un média catholique a déniché son mort à quelques deux mille de kilomètres de Kinshasa, à Kananga au Kasai Occidental. En effet, le National Catholic Reporter titre, noir sur blanc, que « Une sœur Catholique est une des victimes les plus récentes de la contestation électorale en RD Congo ». En fait, il s’agit de la Révérende Sœur Marie Liliane Mapalayi, caissière à l’institut Janua Cali, une école gérée par sa congrégation (les Sœurs de la Charité), qui avait été retrouvée morte le 2 février 2012 (deux semaines avant la marche de Kinshasa) à Kananga. Les responsabilités financières de la religieuse assassinée inclinent vers un meurtre crapuleux pour quiconque réfléchit sans arrières-pensées. Mais pour le National Catholic Reporter, il vaut mieux faire feu de tout bois pour noyer le chien. Le titre affirmatif de l’article et toute la gymnastique intellectuelle développée pour donner une connotation politique à cette information en sont des illustrations. Et le moment choisi pour jeter le pavé dans la marre aussi n’est pas fortuit : la Sœur Mapatalayi a été tuée morte le 2 février mais l’article du National Catholic Reporter est repris dans les bonnes pages du monitoring des médias de la Monusco daté du 20 février 2012, quatre jours après le 16 février. Mieux, les auteurs écrivent que « Il n’est pas clairement établi pourquoi la Sœur Mapalay et son école ont été ciblées. Mais certaines sources dans l’église disent que les assaillants pouvaient l’avoir confondu avec la directrice de l’école, suggérant que l’attaque était un message pour inciter l’école à ne pas soutenir la marche du 16 février … ». Ou encore un peu plus loin : « Une source religieuse dit qu’elle a été assassinée parce que les évêques ont dénoncé ce qui est arrivé pendant les élections ». Voilà donc un tissu de supputations mensongères grossièrement échafaudées et généreusement diffusées par les services de la Monusco. Car, ce que les évêques avaient dénoncé à Kananga, à en croire la déclaration de l’évêque du lieu, c’était la violence électorale contre les religieuses de son diocèse. Ce n’était pas encore la contestation des résultats. Et tout le monde sait que c’est l’opposition extrémiste qui a été responsable desdites violences dans cette ville fin novembre 2011. Mais personne n’en parle parce que les objectifs poursuivis sont ailleurs.
Il en est ainsi de l’information diffusée par certains médias à la fin de la semaine dernière, faisant état de bagarres entre éléments de la Garde Républicaine et des citoyens Congolais à Lubumbashi après « l’assassinat » d’un jeune homme coupable d’avoir uriné sur le mur d’une station service propriété d’un membre de la famille du Président de la République. Cette information n’est pas exacte. Aujourd’hui, quatre jours après sa diffusion, personne ne s’empresse de la rectifier ni de la démentir alors que ceux qui l’ont diffusée avec empressement savent déjà qu’elle n’était pas exacte. Ils ne le font pas parce que l’objectif visé par l’information diffusée dépasse le simple besoin d’informer. Il y a ainsi un certain nombre d’allégations gratuites visant à nuire aux institutions de notre pays et aux animateurs de ces institutions. Nous invitons notre peuple à prendre conscience de cet aspect, peut-être le plus important, de l’avalanche des informations aussi infamantes les unes que les autres qui sont déversées sur le public par certaines sources ces derniers jours.
Que s’est-il passé à Lubumbashi ? Simplement ceci : deux amis se sont disputés une somme de 1.500 $ gagnés par l’un d’eux. Pour extorquer cette somme, l’un des deux a crié au voleur en désignant son ami qui n’a eu la vie sauve qu’en prenant la fuite dans la direction de la station service où il a pu être sauvé d’un lynchage en se mettant sous la protection des militaires affectés à la garde de la station, lesquels ont dispersé la foule menaçante en tirant en l’air. L’incident de la station d’essence de Lubumbashi n’a donné lieu à aucun décès de qui que ce soit. Par contre, à plus ou moins 2 kilomètres de là, un groupe de motards-taximen a tenté de piller un véhicule transportant des minerais. Ce sont les échauffourées entre les pillards et la police qui auraient entraîné mort d’homme. Mais il était plus intéressant pour des chroniqueurs sans foi ni lois de lier le mort à un membre de la famille du Président.
Il n’est pas inutile de mettre les choses au point à cet égard si nous voulons éviter à notre pays un lynchage politico-médiatique de plus dans son histoire.
En effet, en 1961, Patrice-Emery Lumumba, le père de l’indépendance congolaise, a été assassiné, victime d’un ignoble lynchage politique et médiatique. Sa neutralisation politique puis sa mise à mort avaient été précédées par une campagne nationale et internationale le présentant fallacieusement comme un dangereux communiste, agent de l’Union Soviétique contre le monde dit libre en Afrique Centrale.

En 2001, il y a à peine 11 ans, Mzee Laurent-Désiré Kabila, le tombeur de la Deuxième République, sera à son tour fauché par une conspiration soigneusement préparée en amont par une campagne tendant à lui faire porter la responsabilité des massacres des sujets rwandais à l’Est de la RD Congo.
On notera sans suprise que ce sont les mêmes structures mises à contribution dans le lynchage des Héros Nationaux Lumumba et Mzee Kabila qui sont à la manœuvre pour démolir le leadership de Joseph Kabila aussi bien avant qu’après sa réélection le 28 novembre dernier. Les Congolais soucieux des Intérêts Nationaux de leur pays sont instamment invités à prendre les choses au sérieux et à se lever pour faire barrage à ce troisième lynchage qui vise à soumettre la nouvelle génération des patriotes-nationalistes qui ont pris en charge le pays.
Je vous remercie.

Lambert MENDE OMALANGA
Ministre de la Communication et des Médias
Porte-parole du Gouvernement

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