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dimanche 19 février 2012

L’Asadho s’inquiète de la restriction d’espace démocratique en Rdc

L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, Asadho, exprime sa vive inquiétude face aux actes de nature  à restreindre l’espace d’expression  démocratique que pose le Gouvernement Congolais  en violation de la Constitution et des lois de la République Démocratique du Congo depuis le lancement du processus électoral.
En effet, il devient de plus en plus difficile  pour les partis politiques de l’opposition, les églises et les organisations de défense des droits de l’Homme de jouir  de la liberté d’expression.
Depuis le lancement du processus électoral,  l’Asadho relève que :
- Les médias publics, la Radio Télévision Nationale Congolaise (Rntc) en tête, sont au service de la pensée unique. Seules les personnes qui soutiennent le Gouvernement peuvent s’y exprimer. Tous ceux qui tiennent un discours contraire à celui du Gouvernement y sont insultés et vilipendés ;
- Les opposants politiques sont privés des médias qui leur permettent de donner leur point de vue sur la marche de la nation. Les radios et télévisions indépendantes ou  proches de l’opposition  sont suspendus ou ont vu leur signal coupé sans raison ;
-  Le Signal de la Radio France International a déjà été interrompu plusieurs fois pour avoir fait passer  les interventions de certains leaders de l’opposition.
 
- Toutes les marches pacifiques organisées par les partis politiques de l’opposition ou par d’autres forces sociales pour exiger le respect des lois et ou dénoncer les abus du Gouvernement sont violemment réprimées ;
- La marche pacifique du 16 février 2012 organisée par l’Apostolat des Laïcs Catholiques  Congolais pour commémorer les massacres des chrétiens de 1992, réclamer la justice, la vérité des urnes et exiger la démission du Bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante a été violemment réprimée
 -  Monsieur Etienne Tshisekedi, Président National de l’Union Pour la Démocratie et le Progrès Social, est placé en résidence surveillée sans qu’aucune décision administrative ou judiciaire n’ait été prise contre lui.
Pour l’Asadho, ces actes constituent des atteintes graves à la liberté d’expression et de manifestation pacifique garantie par les lois de la République Démocratique du Congo.
Face à cette restriction d’espace démocratique, l’Asadho craint que certaines personnes qui seraient mal intentionnées recourent à des moyens illégaux pour faire entendre leur voix sur la marche du pays. Ainsi, elle recommande :
Au Gouvernement de la République :
- d’ouvrir les médias publics (Rtnc) à toutes les forces politiques et aux organisations des droits de l’Homme ;
- de faire lever toutes les mesures de suspension ou de coupure de signal prises illégalement par le ministre  Lambert Mende contre certaines chaines de télévision ;
- de faire poursuivre en justice tous les policiers qui ont attaqué les paroisses catholiques en date du 16 février 2012 ;
Au  Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (Csac) :
- de suspendre l’émission « Animation pour la Paix » qui est organisée sur la Rtnc et de sanctionner Monsieur Lushima Diate pour attaques et insultes contre tous les congolais qui ne partagent pas le point de vue du Gouvernement Congolais.
A la Communauté internationale :
- de faire pression sur le Gouvernement congolais pour qu’il respecte ses engagements internationaux relatifs aux droits civils et politiques.
Fait à Kinshasa, le 17 février 2012
Asadho

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