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dimanche 8 janvier 2012

Pour un ex-leader d’un groupe armé du Nord-Kivu, Didier Bitaki : « Des habitants de l’Est de la Rdc attendent la sécurisation du pays sinon ils seront amenés à demander la démission du Chef de l’Etat »


Le Congrès patriotique pour la révolution, un ancien groupe armé du Nord-Kivu qui s’est transformé en parti politique après les accords de Goma a donné de la voix au lendemain de la décision de la Cour suprême de justice après l’élection du président Joseph Kabila. Le président de ce parti politique estime que le président élu doit mettre en priorité la question de la sécurité de la partie orientale du pays. Au cas contraire, il demanderait au président élu de démissionner s’il ne parvenait pas remplir ce devoir.
Le président de ce parti, M. Didier Bitaki a déclaré que la Cour suprême de justice est une grande institution qui a mission de dire le droit. Si elle a rendu son arrêt allant dans le sens de confirmer le travail fait par la Céni, « nous ne pouvons que nous plier en tant que légaliste. Mais nous faisons remarquer que certainement la Cour suprême de justice a induit bien d’observateurs et le peuple congolais en général en erreur ».
Même la Commission électorale nationale indépendante - Céni - a reconnu elle-même qu’il y a eu des irrégularités. Les acteurs politiques l’ont reconnu également, y compris les acteurs politiques de la majorité. Il faut ensuite noter des accusations de l’ensemble de l’opposition congolaise. Finalement, la Cour a rendu son arrêt en fonction de quelle analyse, s’est interrogé M. Didier Bitaki. C’était une décision précipitée, estime-t-il. A son avis, il aurait fallu que la Cour suprême de justice prenne du temps pour se prononce en examinant tous les éléments qui lui étaient présentés.
« Nous, nous restons observateurs et nous attendons voir ceux qui se disent gagnants ou ceux qui ont perdu ce qu’ils feront. Nous ne permettront pas que des gens troublent la situation pendant que nous, nous avons vécu des périodes difficiles. Les politiciens savent tenir des déclarations mais ils ne vivent pas les conséquences de leurs déclarations sur le terrain », a prévenu le président du Congrès patriotique pour la révolution.
« C’est nous qui avons subi et qui avons lutté pour que ce pays reste ce qu’il est ». Alors les anciens groupes armés ne sont pas d’accord avec qui que ce soit, - la majorité au pouvoir tout comme l’opposition - là nous ne serons pas d’accord avec ceux oseront troubler la situation pour que le sang des Congolais coulent à nouveau dans les rues pour des questions d’intérêt personnel et non d’intérêt national.
Quant à ce qu’il attend du nouveau président de la République pour les cinq ans à venir sur le plan de la sécurité, M. Didier Bitaki déclare que la question reste toujours sur la table. Nous avons plusieurs fois dans diverses rencontres essayé de s’y attarder dans la recherche des solutions. « Nous avons connu les accords de Goma… Malheureusement, le pays est toujours placé sous des opérations militaires. Je ne sais pas quand est-ce qu’elles vont prendre fin étant donné que la situation est restée la même », se désole-t-il.
Ce que nous pouvons, ce n’est plus une demande mais c’est une exigence parce que dans toutes les promesses qui ont été faites au peuple congolais puisqu’on disait que l’Est du pays devrait en premier lieu être priorisé. Malheureusement, on ne trouve pas encore la solution. Pour l’instant, le nouveau président doit tout faire pour mettre au premier plan la sécurisation de la partie Est du pays. Sinon à défaut de cela, nous ne tarderons pas à lui demander de démissionner s’il ne pourra pas stabiliser la partie orientale de la Rdc. Cette partie consomme les 80 % du budget national qui devrait servir à la reconstruction nationale pour la stabiliser.

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