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dimanche 19 août 2012

L’ASADHO appelle le Gouverneur de la ville de Kinshasa à mettre fin à l’exploitation des cantonniers

L’Association Africaine de défense des Droits de l’Homme, ASADHO, dénonce les mauvaises conditions de travail et  l’exploitation des jeunes congolais engagés par l’Hôtel de ville de Kinshasa ou par  certaines associations intermédiaires pour entretenir les artères de la ville de Kinshasa.
Il ressort de nos enquêtes que les cantonniers engagés pour entretenir les artères de la ville de Kinshasa travaillent tous les jours de 6H00 à 17H00 (11heures de travail), exposés au soleil, pour toucher à la fin de la journée une rémunération globale de 3.500 Fc, soit 3.86 USD. Sur cet argent, ils prennent en charge leur transport qui coûte en moyenne 1500 FC, soit 1.64 USD et ils affectent encore 500 à 600 Fc à la nourriture. A la fin de la journée, ils ne gagnent que 1.500 FC, soit 164 USD.
En ce qui concerne les conditions de travail, ils ont déclaré n’avoir pas signé de contrat de travail ni avec l’Hôtel de ville ni avec les associations intermédiaires de l’Hôtel de ville.
A part la salopette qu’ils portent, la quasi totalité n’a pas de botte, cache poussière, gants et casques comme exigés par les articles 25 et 26 de l’Arrêté ministériels n° 0013 fixant les conditions d’hygiène sur les lieux du travail du 2 août 1972. L’article 25 dispose que « Les travailleurs seront munis des moyens de protection individuelles appropriés. Ces moyens de protection individuelle seront dans chaque cas adaptés à la nature des opérations et aux caractères particuliers des agents nocifs ». L’article 26 dispose que « les moyens de protection individuelle sont : les habits, les coiffures, les chaussures, les gants…).
L’ASADHO considère que ce genre d’emplois constituent une véritable exploitation de l’Homme par l’Homme et ne peuvent pas permettre aux jeunes d’améliorer leurs conditions de vie. Au contraire, ils  les mettent dans une situation d’esclavage qui ne profite qu’aux autorités de l’Hôtel de ville de Kinshasa et leurs associations intermédiaires.
 
Face à cette situation, elle recommande :
Au ministre du Travail :
- d’assurer la protection des cantonniers engagés par l’Hôtel de ville de Kinshasa conformément aux lois de la République Démocratique du Congo.
 
A  l’Assemblée Provinciale de la Ville de Kinshasa.
- d’interpeller le Gouvernement Provincial en rapport avec les conditions de travail des cantonniers engagés par l’Hôtel de ville de Kinshasa.
 
Au Gouverneur de la ville de Kinshasa.
- de mettre fin à l’exploitation des cantonniers en améliorant leurs salaires et les autres conditions de travail ;
- de mettre à la disposition de chaque cantonnier des moyens de protection individuelle exigés par la loi.
                                                                                             
                                                          Fait à Kinshasa, le 16 août 2012
                                                                    ASADHO

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