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vendredi 10 août 2012

Est de la RDC : Augmentation des besoins en aide alimentaire


Valerie Amos, secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux Affaires humanitaires, a pu assister durant sa visite en RDC à une distribution de vivres à l’occasion d’une visite  sur le site spontané de Kanuarichina (10 km au nord de Goma) où quelque 30.000 personnes déplacées reçoivent une assistance du Programme alimentaire mondial. Dans les quatre provinces de l’Est, pas moins d’un demi-million de personnes dépendent de l’aide internationale pour se nourrir.
Kanyaruchina, DRC – Malgré la pluie battante qui tombait ce mercredi 8 août  sur ce site volcanique, Mme Valerie Amos a pu assister à une distribution de biscuits énergétiques, utilisés par le PAM dans les interventions d’urgence.
“Voir dans quelles conditions ces gens vivent, en particulier les enfants, cela brise le cœur. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les aider mais la tâche est immense », a déclaré Valerie Amos. Elle a expliqué que face au nombre croissant de personnes déplacées, la communauté humanitaire devait augmenter ses efforts pour mobiliser des fonds supplémentaires afin de répondre efficacement aux besoins, notamment en abris et en rations alimentaires.
Depuis le mois d’avril, plus de 220.000 personnes ont fui l’insécurité liée aux combats entre groupes armés et forces gouvernementales et se sont refugiés autour et dans la ville de Goma, capitale du Nord-Kivu. La plupart des déplacés n’ont pas de parents pour les héberger et se regroupent dans les camps de déplacés, des sites spontanés, comme celui de Kanyaruchina, dans la rue, dans les écoles ou les églises.
“Des hommes armés sont venus chez nous une nuit, ils nous ont fait sortir de force, moi et mes deux enfants avant de mettre le feu à notre maison”, se souvient Félicitée Wimana, qui vit dans une école primaire de Kanyaruchina. “Nous partageons une salle de classe avec au moins 20 personnes et les hommes jeunes sont obligés de dormir dehors parce qu’il n’y a pas de place pour tout le monde », ajoute-t-elle.
Avant, Félicitée et son mari entretenaient un champ de manioc et une plantation de bananes qui leur permettaient d’assurer leur nourriture  mais depuis le début du conflit, fin mai, ils n’ont pas pu accéder à leur champ.
Pour répondre aux besoins immédiats des familles qui arrivent àKanyaruchina, le PAM distribue des biscuits à haute valeur nutritive, qui peuvent être consommés directement ou transformés en bouillie pour les enfants, les personnes âgées ou les malades. Dans ce seul site, depuis le 25 juillet plus de 30.000 personnes ont déjà reçu des rations de biscuits.
Une assistance alimentaire d’urgence a aussi été apportée à des déplacés dans les territoires de Walikale et du Masisi, particulièrement difficiles d’accès. Depuis le début de l’année, le PAM a apporté une assistance alimentaire, sous diverses formes à quelques 600.000 personnes déplacées dans l’Est de la RDC.
Cependant, faute de financements suffisants, le PAM a du se résoudre à réduire ses activités pour maintenir les opérations les plus urgentes. C’est ainsi que les rations ont été réduites pour certains catégories de bénéficiaires, notamment les déplacés vivant en famille d’accueil.“Le PAM-RDC cherche à mobiliser de nouvelles ressources pour répondre de façon adéquate aux besoins de gens qui ont tout laissé derrière eux et n’ont plus les moyens d’assurer leur subsistance », indique Kojo Anyanful, directeur adjoint du PAM-RDC.
“La visite de Mme Amos va attirer l’attention de la communauté internationale sur la difficile situation dans laquelle se trouve cette partie du pays », ajoute M. Anyanful. “De nombreuses personnes ont dû se déplacer et ne peuvent vivre une vie normale. Nous avons besoin que la communauté internationale nous vienne en aide », a-t-il ajouté.
Depuis janvier pas moins d’un demi-million de personne ont fui la violence, dont 220.000 dans le Nord Kivu, 217.000 au Sud-Kivu et 150.000 dans le Katanga. Pour mener à bien sa mission en RDC, le PAM a besoin de 100 millions de dollars pour couvrir les besoins des plus vulnérables pendant les six prochains mois.

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