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dimanche 3 juin 2012

Présentation de la feuille de route de mise en œuvre du Programme d’Action du Gouvernement

Le 2 juin 2012
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Avant toute chose, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue en ce lieu, siège du Gouvernement, qui vous accueille et dont les portes vous sont ouvertes en toute circonstance pour dialoguer et échanger sur les questions d’intérêt national.
De même, je saisis cette occasion pour exprimer, une fois encore, à Son Excellence Monsieur le Président de la République, Chef de l’Etat, Joseph Kabila Kabange à qui je présente mes hommages les plus déférents,  mes sincères remerciements pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne pour conduire le Gouvernement au début de son nouveau quinquennat.
Plus que jamais, je puis le rassurer de ma détermination et celle de tous les membres de mon Gouvernement à l’accompagner dans sa noble et légitime ambition visant à hisser la République Démocratique du Congo au rang des économies à revenu intermédiaire d’ici à l’horizon 2016.
Mesdames et Messieurs,
Distingués invités,
Cela fait, jour pour jour, 25 jours depuis que le Gouvernement que j’ai l’honneur de diriger a été investi par l’Assemblée Nationale et son programme adopté. Il vous souviendra que, dans mon discours de présentation du Programme d’Action du Gouvernement devant les élus du Peuple, j’ai pris l’engagement de mettre sur pied un dispositif de suivi-évaluation du Programme devant ainsi rendre chaque Membre du Gouvernement redevable devant la Nation.
J’ai ainsi l’insigne avantage de présenter officiellement la feuille de route de l’action du Gouvernement dont le résumé fait l’objet de publication. A travers cette feuille de route, celui-ci s’engage à mener des actions concrètes et prendre des mesures claires en vue d’atteindre des objectifs précis. Notre ambition est que l’atteinte de ces objectifs puisse répondre à des problèmes clairement identifiés à travers les diagnostics posés pour l’élaboration du Programme, et principalement en vertu du Document pour la Croissance et la Réduction de la Pauvreté de 2ème génération, dit DSCRP II.
Chaque Ministre dans sa sphère de responsabilité sera ainsi comptable devant la Nation congolaise toute entière. Vous aurez tous ainsi la possibilité d’évaluer l’efficacité de l’action du Gouvernement secteur par secteur.
Cette initiative est la traduction de notre volonté la plus ferme d’inscrire le mandat qui nous a été conféré sous le sceau de la transparence, de la gestion axée sur les résultats et de la redevabilité. Il s’agit donc de mettre en œuvre des règles fondamentales de gestion qui répondent aux exigences de la bonne gouvernance.
L’on retiendra, en effet, de la définition proposée notamment par les Nations Unies que la  »bonne gouvernance » répond principalement aux critères ci-après :
(i) l’efficacité des institutions dans leurs missions essentielles,
(ii) la transparence et l’obligation de rendre compte de leurs actes de gestion et (iii) la réceptivité des institutions par leur aptitude à répondre prioritairement aux besoins de la société.
S’il est certes vrai que ce vocable est aujourd’hui en vogue, il ne s’agit nullement pour nous de nous engager dans un mimétisme par effet de mode. Nous croyons en effet qu’il s’agit d’un impératif majeur si nous voulons passer de la  catégorie des pays les moins avancés à celle des pays à revenu intermédiaire. Seule une gouvernance sans faille pourra permettre, en l’occurrence, de consolider la stabilité du cadre macro-économique si chèrement acquise, et à la croissance économique de nous rejoindre aux niveaux escomptés.
Cette rigueur, conformément à la volonté du Chef de l’Etat, ne doit pas être « rigueur pour la rigueur ». Elle doit être une rigueur porteuse de croissance et de distribution. Si elle a déjà, au cours de la législature passée, produit des ressources publiques pour notamment les travaux d’infrastructures, la construction des écoles ou hôpitaux, l’amélioration et la régularité des salaires publics, cette exigence de discipline devra concerner non seulement le commun des mortels mais aussi et surtout l’ensemble des dirigeants et animateurs du Gouvernement.
Mesdames, Messieurs,
Distingués invités,
 La feuille de route du Gouvernement est une déclinaison des engagements sectoriels sur la période de 2012 à 2016. Elle découle des diagnostics sans complaisance posés à travers le Programme et tirés du DSCRPII notamment. Elle se veut un signal fort de l’engagement du Gouvernement à mettre en œuvre un dispositif de suivi-évaluation devant permettre une évaluation approfondie et rigoureuse des résultats des principales politiques publiques mises en œuvre sur un horizon temporel de cinq ans.
Ainsi, elle pose les jalons pour les évaluations voulues annuelles des performances du Programme d’Action du Gouvernement par un évaluateur externe indépendant. Voulant tirer les leçons du passé, nous devons en effet en toute honnêteté et humilité reconnaitre que de telles initiatives ont été prises sous la mandature précédente avec l’accompagnement de nos partenaires. Nous évoquons ici notamment le Programme d’Actions Prioritaires pour la mise en œuvre du DSCRP I dans la période initiale de juillet 2007 à décembre 2008 qui se voulait axé sur des actions pertinentes et porteuses de grands changements.
Toutefois, faute d’un dispositif institutionnel rigoureux, ni le Programme du Gouvernement de 2007, ni le Contrat de Gouvernance, ni le Document de stratégie n’ont pu faire l’objet d’une évaluation à mi-parcours en vue d’en ajuster les priorités.
Sur instruction du Chef de l’Etat, cette approche volontariste vise en définitive à assurer une utilisation efficiente des ressources abondantes naturelles dont regorge le pays pour atteindre l’objectif du Programme quinquennal qui est, je le rappelle, de hisser la République Démocratique du Congo au rang de pays à revenu intermédiaire.
A cet égard, la feuille de route du Gouvernement s’aligne, dans le court terme, sur les objectifs du programme qui sont :
(i)  Poursuivre les réformes institutionnelles en vue de renforcer l’efficacité de l’Etat ;
(ii)  Consolider la stabilité du cadre macroéconomique et relancer la croissance et la création d’emploi ;
(iii) Poursuivre la construction et la modernisation des infrastructures  de base ;
(iv) Améliorer les conditions de vie des populations ;
(v)  Renforcer le capital humain et faire de la société congolaise un vivier de la nouvelle citoyenneté ;
(vi)  Renforcer la diplomatie et la coopération au développement,
Ainsi les actions pertinentes et réalisables retenues visent des objectifs spécifiques sectoriels à fin période dont notamment :
Dans le domaine de la gestion du budget et des finances :
 -  Renforcer la transparence et l’efficacité dans la gestion des ressources publiques ;
-   Améliorer la performance des instances chargées de la vérification externe en vue d’assurer la transparence dans l’utilisation des deniers publics ;
-  Instaurer une plate forme de dialogue entre l’Exécutif et le secteur privé en vue d’améliorer le partenariat et la contribution du secteur à la croissance économique.
Dans le domaine de la défense nationale et de la sécurité:
 -  Poursuivre la stabilisation de la situation sécuritaire et rétablir la paix dans les zones affectées par l’insécurité à l’Est du pays ;
-  Poursuivre la maitrise des effectifs des Forces Armées ;
-  Evaluer les structures d’audit des Forces Armées et arrêter les mesures visant à renforcer leur capacité de contrôle pour s’assurer de la bonne gouvernance ;
-  Maîtriser et crédibiliser le processus électoral ;
-  Faciliter et sécuriser la circulation des personnes et de leurs biens en plein Centre Ville et dans les périphériques de la capitale ;
-  Prévenir et réprimer les conducteurs des véhicules délinquants, en vue de réduire les embouteillages et prendre des mesures nécessaires, pour stopper le comportement irresponsable des chauffeurs des véhicules tristement appelés « Esprit de mort ».
 Dans le domaine politique, diplomatique et judiciaire :
 - Finaliser les préparatifs du Sommet de la Francophonie et redynamiser la coopération internationale et régionale ;
-  Améliorer la coopération entre la RDC et la Monusco ;
-  Assurer l’indépendance du pouvoir judiciaire ;
-  Promouvoir les droits de l’homme.
 Dans le domaine de la modernisation des infrastructures de base :
 - Poursuivre la modernisation, la réhabilitation et la maintenance des Routes Nationales et des voiries urbaines ;
-  Assainir  et aménager les espaces publics ;
-  Améliorer la qualité des services aux aéroports et réduire les facteurs de risques de catastrophes aériennes ;
-  Accroître l’offre de services sur les lignes ferroviaires ;
-  Lancer  l’exploitation du réseau à fibre optique de la RDC.
 Dans le domaine économique et de la gestion des ressources naturelles :
-  Consolider le processus d’amélioration du climat des affaires et rationnaliser la gestion des entreprises publiques du secteur marchand ;
-  Préparer et lancer la campagne agricole 2012-2013 pour la partie de l’hémisphère Sud de la RDC ;
-  Mettre l’environnement au service de l’économie nationale et des populations congolaises ;
-  Garantir la transparence dans l’attribution des blocs pétroliers et des droits miniers par appels d’offres ;
-  Renforcer la capacité de la gouvernance dans le secteur minier.
Dans le domaine du social et de l’amélioration des conditions de vie des populations :
 -  Accroître la capacité de dessert d’eau par la REGIDESO ;
-  Réduire le délestage et améliorer  la qualité de service dans le réseau SNEL ;
-  Améliorer la salubrité publique et la qualité de l’environnement ;
-  Améliorer l’accès pour tous à l’enseignement primaire, à la qualité et à l’offre des soins de santé ;
-  Promouvoir l’autonomisation de la femme, en Provinces et à Kinshasa.
 Mesdames, Messieurs,
 Distingués invités,
Cette feuille de route de l’action du Gouvernement nous met tous, gouvernants comme gouvernés, à l’épreuve de la gouvernance. Car il n’y a bonne gouvernance que si les populations qui nous ont conféré le mandat de gérer la chose publique tiennent les gouvernants comptables de leur gestion.
Nous avons donc l’obligation de délivrer des résultats, et nos concitoyens ont le devoir civique de demander des comptes. Ainsi les membres du Gouvernement seront jugés à leur capacité de délivrer au regard des engagements souscrits à travers ladite feuille de route.
 Pour finir, comme j’ai eu l’occasion de le dire encore récemment, nous avons donc tous le devoir moral, diplomatique et politique de nous engager pleinement dans cet exercice salutaire, et de ne pas nous laisser distraire par ceux-là qui, à travers toutes sortes de manœuvres de diversion, ne veulent pas que le train de la modernité et de la nouvelle citoyenneté prenne de la vitesse ou qui ne veulent carrément pas y prendre place.
L’histoire des nations est ainsi faite. Il est des moments qu’il ne faut jamais rater et qu’il faut à tout prix saisir pour que la révolution de la modernité se réalise. Travaillons tous ensemble pour que ce train, sous la conduite du Chef de l’Etat, atteigne sa vitesse de croisière.
 Je vous remercie pour votre aimable attention.



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