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mercredi 6 juin 2012

Huit milliards de dollars du budget 2012 proposés par Matata Ponyo


Sous la présidence de S.E. M. Joseph Kabila Kabange, Président de la République, Chef  de l’Etat, la troisième réunion extraordinaire du Conseil des Ministres a eu lieu ce lundi 4 juin 2012 à la Cité de l’Union Africaine.
Les points à l’ordre du jour comprenaient :
I.                    Examen et adoption d’un texte.
II.                 Exposé d’un invité
Avant d’aborder le vif des travaux, le Premier Ministre, Chef du Gouvernement a, au nom de l’ensemble de l’exécutif, présenté à Monsieur le Président de la République Joseph Kabila Kabange leurs meilleurs vœux à l’occasion de son 41ème  anniversaire de naissance.

I.                    EXAMEN ET ADOPTION D’UN TEXTE

Le Conseil des Minsitres a par la suite repris l’examen de l’Avant-Projet de Loi des Finances pour l’exercice 2012 qui avait débuté lors de la première réunion ordinaire du Conseil vendredi 1er juin.
A ce sujet, il convient de noter que le Projet de Loi des Finances de l’année 2012 qui sera défendu devant la représentation nationale présente un budget en équilibre tant en recettes qu’en dépenses évalué à 7.577,9 milliards de FC (Sept Mille Cinq Cent Soixante Dix Sept Milliards Neuf Cent Millions de Francs Congolais), plus ou moins 8 milliards USD soit 43,9 % du Produit Intérieur Brut et un taux d’accroissement de 20,3 % par rapport au budget de l’exercice 2011 qui était de l’ordre de 6.296,6 milliards de FC (Six Mille Deux Cent Quatre Vingt Seize Milliards Six Cent Millions de Francs Congolais).
Les recettes comprennent 4.717,4 milliards de FC (Quatre Mille Sept Cent Dix Sept Milliards Quatre Cent Millions de Francs Congolais) de recettes internes représentant 62,3 % des recettes et 2.860,5 milliards de FC (Deux Mille Huit Cent Soixante Milliards Cinq Cent Millions de Francs Congolais) de  recettes extérieures. Constituées des recettes d’appuis budgétaires et de financement des investissements, ces recettes extérieures qui représentent 37,7% des recettes totales, soit 16,6 % du PIB enregistrent une baisse de 5 %  par rapport à leur niveau prévisionnel de 2011.
Quant aux dépenses, elles se chiffrent à l’instar des recettes à 7.577,9 milliards de FC (Sept Mille Cinq Cent Soixante Dix Sept Milliards Neuf Cent Millions de Francs Congolais) à raison de 3.723,2 FC (Trois Mille Sept Cent Vingt Trois Milliards Deux Cent Millions de Francs Congolais) de dépenses courantes et de 3.854,7 FC (Trois Mille Huit Cent Cinquante Quatre Milliards Sept cent Millions de Francs Congolais) au titre de dépenses en capital.
Il est à noter que ce projet budget de l’Etat pour 2012 qui se décline comme une mise en œuvre chiffrée du Programme d’action du Gouvernement approuvé le mois dernier par l’Assemblée Nationale ne contient pas les recettes propres des provinces. Il ne présente que le budget du pouvoir central. Dans ledit budget, les dépenses à caractère national allouées aux provinces s’élèvent à 1.779763.273.910 FC (Mille Sept Cent Soixante-Dix-Neuf Milliards Sept Cent Soixante Trois Millions Deux Cent Soixante Treize Mille Neuf Cent Dix Francs Congolais).

II.                EXPOSÉ D’UN INVITÉ
Invité par le Conseil des Ministres, le Chef d’Etat Major Général des FARDC, accompagné par les officiers commandant les différentes forces, a été entendu par les membres du Gouvernement sur les opérations militaires à l’Est.
Il a brossé à l’intention des membres du Gouvernement l’état des lieux des FARDC à ce jour et présenté le film chronologique des actions menées par elles pour rétablir la paix et la sécurité dans cette partie du partie perturbée de manière récurrente depuis près de deux décennies, les actes d’indiscipline provoqués dans quelques régiments du Nord et du Sud Kivu n’étant que les dernières en date de ces perturbations.
Le Conseil des Ministres a ainsi appris que cette mutinerie est venue se greffer sur une série d’actions déstabilisatrices ourdies par des groupes armés étrangers et nationaux qui sévissent dans l’Est de notre pays. Il s’agit pour les groupes étrangers des Ougandais de la LRA en Province Orientale, d’autres Ougandais de l’ADF-NALU et de Rwandais des FDLR au Nord Kivu, des mêmes FDLR et des Burundais des FNL au Sud-Kivu.
Quant aux groupes armés nationaux, une vingtaine d’entre eux sont restés plus ou moins actives et écument encore certaines entités dans les Kivu, en Ituri (Province Orientale) et dans certains coins du Katanga. Ce sont les groupes CNDP, PARECO, Kifuafua, Simba, FRF, Yakutumba, Raïa Mutomboki, Maï Maï Tcheka, Vurondo, Mongols, Zabuloni, FPRI, FPJC et Gédéon.
Paradoxalement, ces milices armées se proclament toutes « nationalistes » et affirment se battre pour des communautés locales qu’elles prétendent protéger contre des groupes armés étrangers mais ils collaborent ouvertement avec les dits groupes armés étrangers, s’en prennent à des compatriotes et s’attaquent à leur propre gouvernement tout en réclamant des négociations avec des cahiers de charges creux.
Il a été constaté que certains acteurs politiques nationaux ou locaux n’hésitent pas à prendre fait et cause pour ces criminels et plaident passionnément pour leu intégration au sein des FARDC dont ils mettent à rude épreuve le caractère national et républicain.
Quoiqu’il en soit, les FARDC ont été réorganisées depuis novembre 2008 par une action volontariste de leur Commandant Suprême d’assainissement d’effectifs, d’équipement et de formation par la réouverture des académies, écoles ou centres d’instruction. Elles ont, depuis lors entrepris une opération efficace de neutralisation de tous ces groupes armés, qu’ils soient nationaux ou étrangers. En même temps qu’était mise en œuvre au niveau du Gouvernement une diplomatie agissante envers tous les Etats voisins. 
Comme résultat de ces efforts, le Chef d’Etat Major Général des FARDC a porté à la connaissance du Conseil des avancées fort significatives dans le processus de sécurisation et de pacification de l’Est de 2008 à 2012. Ainsi :
-          La LRA, groupe terroriste ougandais qui a sévi en Province Oriental est passée de 1.200  éléments en 2008 à presque 0 aujourd’hui. La LRA qui a pratiquement disparue du territoire congolais est signalée en RCA et au Sud Soudan. Les routes de Dungu à Doruma, de Faradje à Watsa et de Dungu à Bangadi naguère fermées à toute circulation, ont été rouvertes à la libre circulation. La RD Congo maintiendra néanmoins sa participation au dispositif mis en place par l’UA pour traquer les éléments de la LRA aux côtés de l’Ouganda, la RCA et le Sud Soudan.
-          L’ADF NALU (Ougandais), un autre groupe criminel ougandais dans le Grand Nord-Kivu qui disposait d’un millier de combattants avu ce nombre être réduit de plus de moitié suite aux coups de boutoirs des FARDC qui ont rétabli la libre circulation entre Beni et Kasindi, Beni et Komanda rendue impossible par ces terroristes.
-          Les FDLR (génocidaires et terroristes rwandais). C’est probablement le groupe étranger doté de plus de capacités de nuisance. Évalué en 2008 à 7.000 Rwandais (4.000 au Nord-Kivu, 3.000 au S/Kivu), le nombre de ses éléments est actuellement de 1.000 personnes tout au plus dont 550 au Nord-Kivu et 450 au Sud-Kivu.
-          FNL (groupe armé burundais allié au FDLR au Sud-Kivu) : plus ou moins 500 personnes dont seuls quelques éléments épars associés à des coupeurs de route dans le Sud-Kivu sont encore actifs.

Il ressort des renseignements partagés par le Conseil que la longévité du  terrorisme d’origine étrangère à l’Est de la RDC est alimentée par un réseau de complicité entre des Congolais et ces forces négatives. 35 % de ressortissants congolais auraient ainsi été identifiés dans les rangs des FDLR rwandais. Ils étaient 40 % dans l’ADF/NALU ougandaises et 25 % dans la LRA ougandaise lorsqu’elle était active dans les Uélés.
D’autres groupes opportunistes qui se sont signalés dans des provinces comme à l’Equateur, au Katanga, au Bandundu ou au Bas-Congo n’ont connu qu’un destin éphémère, ayant été maîtrisé dans l’œuf par les forces de défense congolaise car ils ne bénéficiaient pas d’une complicité significative de la part des populations et de la classe politique locales.
Il appert assez clairement que la résistance des forces négatives de l’Est aux efforts pour leur éradication est proportionnelle à la complicité dont elles bénéficient localement de la part de nationaux qui affaiblissent les lignes de défense de la Nation en communautarisant les problèmes de défense et de sécurité nationales ou en devenant des caisses de résonnance d’intérêts non congolais. Tout en encourageant la dénonciation des crimes commis parfois par des membres des FARDC qui doivent être sévèrement sanctionnés, le Gouvernement souhaite que l’on cesse d’en généraliser la responsabilité.
Les désordres graves créés par la mutinerie de Bosco Ntaganda et sa bande vont être très bientôt totalement circonscrits grâce à la vélocité des FARDC. Le bilan humain des engagements provoqués par cette mutinerie est le suivant :
-          200 mutins emmenés par le duo Ntaganda-Makenga ont été tués ; 250 d’entre eux ont été blessés ; 374 mutins se sont rendus aux FARDC dont 25 citoyens rwandais. Une quantité importante d’armes et munitions ont été récupérées par les FARDC.
-          Du côté des FARDC, on déplore 40 morts et 93 blessés.
Les FARDC sont parvenus à réduire la nocivité des groupes armés et à rétablir l’autorité de l’Etat dans la majeure partie des Kivu, en Ituri et au Katanga. Le phénomène coupeurs de routes qui est brandi de temps en temps pour exciper de la poursuite de l’état de guerre procède en fait d’une criminalité résiduelle qui s’observe dans toutes les situations post-conflit. Elle relève des forces de police.
Des pourparlers ont lieu avec les Rwandais et les Ougandais au sujet des opérations menées et à mener par les FARDC contre les forces négatives de leurs pays opérant en RD Congo sans qu’il ne s’agisse d’opérations conjointes avec leurs armées.
Le Gouvernement a tenu a adresser ses félicitations aux FARDC pour la détermination, la bravoure et la discipline dont elles ont fait montre lors de la dernière crise créées par la mutinerie. Des ressources humaines et logistiques adéquates continueront à être mises à leur disposition pour accélérer leur modernisation et leur montée en puissance. L’objectif poursuivi par le Gouvernement dans cette partie de la République n’est pas d’écraser qui que ce soit. Il s’agit bien de gagner la paix pour tous les Congolais à quelque communauté qu’il appartienne. La guerre de l’Est a des soubassements politique, identitaire et mafieuse. À ce titre il appartient aux Congolais en général et à ceux des entités de l’Est concernées de refuser la fatalité de la guerre et d’opter en âme et conscience de vivre en bonne intelligence les uns avec les autres et de renoncer au recours à la violence pour résoudre les problèmes normaux de la convivialité sociale. Même les ingérences que nous reprochons parfois à des acteurs étrangers qui viennent mettre de l’huile sur le feu de ces conflits se nourrissent de nos propres attitudes et comportements les uns envers les autres.
Commencée à 9 heures, la troisième réunion extraordinaire du Conseil des Ministres s’est terminée vers 13 heures.-

Je vous remercie.

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