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vendredi 5 avril 2013

L’ASADHO appelle le Gouvernement congolais à mettre fin à la corruption ostentatoire de la Police de circulation routière

L’Association Africaine de Défense des Droits de l’Homme, ASADHO, est très préoccupée par la corruption ostentatoire qui mine le travail de la Police de circulation routière  sur toutes les  voies publiques  en République Démocratique du Congo. Depuis le  mois de janvier 2013, l’ASADHO a reçu plusieurs plaintes de la part des journalistes, des conducteurs des véhicules et des passagers faisant état de la multiplication des tracasseries policières sur toutes les  routes  de la Ville de Kinshasa, dans le but d’obtenir à  tout prix de l’argent de la part des conducteurs des véhicules.  
Selon les témoignages recueillis par l’ASADHO, les policiers de  circulation routière  inventent toutes sortes de contraventions pour avoir l’argent de la part des conducteurs des véhicules. Ceux qui
s’y opposent  voient les plaques minéralogiques de leurs véhicules arrachées par les policiers ou les pneus crevés. Certains s’introduisent de force dans les véhicules d’usagers pour se disputer le volant avec les conducteurs, ce qui conduit à des accidents mortels.
Dans la quasi totalité  des arrêts des bus, carrefours ou ronds-points, les policiers de circulation routière  perçoivent auprès de chaque conducteur de véhicules  de transport en commun 500fc, soit l’esquivant de 0,61 USD,  par course ou par jour, pour  qu’il puisse travailler sans être inquiété. Cette entente entre les conducteurs et les policiers fait que les conducteurs n’obéissent plus aux policiers et violent constamment et en toute impunité le code de la route. Cette tolérance est l’une des causes des accidents de circulation à Kinshasa.
Un des policiers interrogés par l’ASADHO a déclaré que « Nous nous comportons de cette façon à cause de nos chefs hiérarchiques qui nous exigent de ramener à la fin de la journée un montant variant entre 50 et 100 usd. Si tu ne le fais pas, tu es sanctionné. C’est ce qui justifie notre acharnement sur les conducteurs. Il faut que j’aie l’argent à donner à mon chef sans oublier que moi aussi, je dois avoir ma part». 
L’ASADHO déplore le fait que la Police de circulation routière se fasse  corrompre au su et vu de toutes les autorités politico judiciaires et de la  Police Nationale Congolaise, sans qu’aucune mesure ne soit  prise  pour mettre fin à cette corruption publique préjudiciable à la sécurité routière.
Face à ce qui précède, l’ASADHO  recommande :
Au Gouvernement de la République :
-         De prendre des mesures urgentes pour mettre fin à  cette corruption des policiers de circulation routière;
-          De mettre en place une commission d’observation du comportement des policiers de circulation routière  qui sera composée des acteurs de la société civile, des magistrats  de l’auditorat militaire et des éléments de la police nationale.
Au ministre de l’Intérieur :
- interdire aux policiers de circulation routière de percevoir de l’argent auprès des conducteurs des véhicules.
Aux conducteurs des véhicules:
- De dénoncer tout comportement de la Police de circulation routière  contraire aux lois de la République auprès des responsables de l’ASADHO en utilisant un des numéros de téléphone ci-après: 081 17 29 908, 099 40 61 31, 0998 30 61 05, 099 99 31 994.

 Fait à Kinshasa, le 5 avril 2013
                                                                                                
ASADHO

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