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lundi 3 décembre 2012

Déclaration su la situation humanitaire au Nord-Kivu du Coordiniateur de l'Action humanitaire en Rdc

Kinshasa, 2 décembre 2012 : Douze jours après la prise de Goma par le mouvement rebelle du M23, la situation humanitaire et de protection dans la province du Nord-Kivu reste extrêmement préoccupante. Au moins 130 000 personnes sont encore déplacées dans la zone de Goma, dans différents sites spontanés et camps organisés. La majorité de ces personnes ont fui les affrontements de ces deux dernières semaines pour se réfugier dans et autour de Goma.
Au moment où les décisions de la Déclaration de Kampala commencent à se mettre en œuvre et que le M23 se retire de la ville de Goma, et au-delà des efforts déjà déployés par la MONUSCO et les partenaires internationaux, la protection des populations civiles devra être la priorité de tous, dans une ville aussi vaste que Goma et ses alentours où vivent près de 800 000 habitants. En attendant que le contrôle de la ville de Goma revienne entièrement aux autorités congolaises, on ne peut exclure la possibilité de pillages ou de nouvelles violences.  
En vertu du droit international humanitaire, je lance un appel pour le respect des obligations qui incombent à toutes les parties pour la protection de toutes les populations civiles.
Dans l’immédiat, les acteurs humanitaires vont redoubler d’efforts sur le terrain pour apporter une aide humanitaire d’urgence aux personnes qui en ont le plus besoin. De l’eau, des vivres, des soins médicaux notamment pour les blessés de guerre, ou encore des biens de première nécessité, continuent à être apportés quotidiennement aux personnes déplacées par les nombreuses ONGs et agences des Nations unies opérant sur place. Les actions de protection humanitaire, telles que l’assistance aux victimes de violences sexuelles ou la réunification familiale des enfants séparés, sont également essentielles dans ce contexte.  Les humanitaires vont également faire face à un défi supplémentaire avec la contamination de nombreuses zones – notamment au nord de Goma - par des restes d’explosifs de guerre.
Une partie des déplacés a déjà choisi de quitter certains camps surpeuplés de Goma pour retourner dans leurs zones d’origine - où les combats se sont arrêtés. Cependant, en parallèle, ce sont des milliers de personnes qui continuent de fuir les attaques brutales de groupes armés qui se multiplient dans d’autres zones du Nord Kivu, en particulier le Masisi. Dans ce contexte, la situation va demeurer volatile et des centaines de milliers de personnes vont rester vulnérables et en besoin d’aide d’urgence pour leur survie.
Je salue l’esprit d’abnégation dont les acteurs humanitaires font preuve en continuant à œuvrer à Goma et dans le reste de la zone dans des conditions sécuritaires extrêmement précaires. Pour que les efforts en cours se poursuivent, j’appelle toutes les parties à assurer aux acteurs humanitaires un accès sans restriction aux populations en détresse où qu’elles se trouvent, et à assurer la protection des populations bénéficiaires et leur accès à l’aide.
Je formule les vœux pour que les initiatives qui sont en cours au plan régional puissent aboutir à une résolution effective et définitive de cette crise devenue répétitive dans l’Est de la République Démocratique du Congo, afin que les centaines de milliers de congolaises et congolais cessent de  souffrir des mêmes maux et des mêmes drames humains observés chaque jour sur le terrain.
Je tiens enfin à remercier les pays donateurs pour leur générosité. La réponse humanitaire a pu s’organiser effectivement grâce aux ressources qui étaient disponibles dans le Fonds Humanitaire (Pooled Fund).  Les allocations spéciales qui viennent d’être annoncées par plusieurs partenaires ces derniers jours en vue de la nouvelle détérioration de la situation dans les Kivus permettront de continuer à alléger les souffrances de milliers de personnes, dans un contexte de sous-financement du Plan d’action humanitaire (PAH) 2012 pour la RDC. En effet le PAH n’a reçu jusqu’à présent que 56% des 791 millions USD nécessaires pour répondre à l’ensemble des besoins humanitaires dans le pays, frappé également par de graves épidémies (rougeole, choléra…), des niveaux alarmants de malnutrition chronique, ou encore une insécurité alimentaire qui s’est aggravée depuis le début de l’année.

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