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lundi 3 décembre 2012

70 % des femmes africaines n’ont pas de toilettes salubres et sont donc exposées à des risques accrus de maladie, de honte, de harcèlement et d’agression

En Afrique sub-saharienne, sept femmes sur dix n’ont pas accès à des toilettes salubres et sont donc exposées à des risques pour leur santé, mais aussi à la honte, la peur et même des agressions. Par conséquent, le 19 novembre – Journée Mondiale des toilettes – 297 millions de femmes et de filles africaines n’ont pas accès à un assainissement salubre et sûr, et parmi elles 107 millions n’ont aucun accès à des toilettes.
Une enquête commandée par WaterAid sur les femmes dans cinq bidonvilles de Lagos, au Nigeria, indique qu’une femme sur cinq a été – ou a connaissance d’une femme qui a été – verbalement harcelée et intimidée, ou a été menacée ou physiquement agressée au cours des douze derniers mois, alors qu’elle allait aux toilettes. Dans d’autres pays africains, des témoignages indiquent que ce problème pourrait avoir une importance beaucoup plus grande qu’indiquée ici.
Barbara Frost, Directrice Générale, WaterAid : « Lorsque les femmes n'ont pas accès à des toilettes salubres, sûres et privées, elles sont exposées à des risques et deviennent vulnérables. Et si elles vont se soulager dans la nature, elles risquent d'être harcelées. Les femmes n'aiment pas en parler ou ont de la réticence à se plaindre. Mais le monde ne peut pas continuer à ignorer leur situation. Un assainissement approprié, avec un accès à l'eau potable, transforme la vie quotidienne, améliore la santé, la sécurité et la productivité. Les gouvernements doivent agir et investir pour que toute la population puisse avoir des toilettes et l'eau potable ».
 
D’autres études en Ouganda et au Kenya concluent que la peur, l’humiliation et l’agression font partie de l’expérience courante des femmes africaines qui n’ont pas accès à un assainissement approprié et sûr.
Au Mozambique, Sandimhia Renato, 18 ans, doit marcher 15 minutes pour aller aux toilettes dans les bosquets.
 
« Parfois, je sors pour chercher un endroit, mais j'ai tellement honte que je retourne chez moi sans être allée aux toilettes. Il m’arrive d’attendre la nuit pour que personne ne me voit. Mais si je dois aller loin, je suis très inquiète pour ma fille Diani. C'est très dangereux. Des gens ont été assassinés. On a tué une femme et un garçon à coups de couteau. Je connais une femme qui a été violée. »
 
Le sondage des femmes dans les bidonvilles de Lagos révèle que la sécurité est un problème récurrent. 67% des répondantes ont indiqué qu'elles ne se sentent pas en sécurité lorsqu'elles utilisent des toilettes dans un lieu public. Le manque d’hygiène a de graves conséquences pour la santé. Chaque jour, environ 1.000 mères perdent un enfant à cause de la diarrhée provoquée par le manque d'accès à l’assainissement et à l'eau potable.
Le manque d’assainissement nuit également à la productivité et à la vie économique. En Afrique sub-saharienne, les femmes et les filles qui n'ont pas accès à des toilettes passent chaque année 20 milliards d'heures à chercher en endroit approprié dans la nature, d’après les statistiques publiées dans une note d’information de WaterAid.
 
Barbara Frost explique :
 
« Pendant cette Journée Mondiale des toilettes, WaterAid répond à l'appel de centaines d'organisations dans le monde entier pour demander aux gouvernements de tenir leurs promesses et de permettre aux populations les plus défavorisées du monde d’accéder à l’assainissement et à l’eau potable ».
 
Le sondage au Nigeria a été commandé par WaterAid et réalisé par GlobeScan, une entreprise spécialiste des études et des enquêtes, entre le 18 et le 22 octobre 2012. Il a permis d’interroger 500 femmes concernant leur expérience quotidienne de l'assainissement dans cinq bidonvilles de Lagos : Ajegunle, Ijora, Badia, Oko Agbon et Otto-Oyingbo.
 
D’autres résultats du sondage révèlent que :
 
· Le type de toilettes le plus fréquemment utilisé par les répondantes était un « Lieu improvisé en plein air » (40 %), des « Toilettes chez moi » (33 %), des « Toilettes publiques proches de chez moi » (19 %), ou des « Toilettes publiques sur mon lieu de travail » (6 %).
· 68 % des femmes indiquent que le prix des toilettes est un problème pour elles.
·  61 % ont déclaré que les toilettes qu'elles utilisent régulièrement sont insalubres.
· 98 % des répondantes estiment que comparé à d’autres priorités comme l'éducation ou les transports, il est très important (89 %) ou assez important (9 %) que le gouvernement nigérian investisse en priorité dans l'assainissement pour améliorer la santé, la sécurité et la vie économique.
 
Vision de WaterAid
Un monde où chaque être humain a accès à l’eau potable et à l’assainissement.
 
WaterAid est une organisation internationale qui opère dans 27 pays, dans les régions d’Afrique et de l’Asie-Pacifique. Son objectif est de transformer la vie des habitants en améliorant l’hygiène, l’accès à l’eau potable et à l’assainissement pour les populations les plus défavorisées du monde. Depuis 1981, WaterAid a aidé 17,5 millions de personnes à accéder à l’eau potable et depuis 2004, 12.9 millions à bénéficier d’un assainissement.
· Environ 2.000 enfants meurent chaque jour d’une maladie provoquée par l’eau insalubre et un assainissement insuffisant.
· 783 millions de personnes vivent sans accès à l’eau potable. Soit environ une personne sur huit au niveau mondial.
·   2,5 milliards d’êtres humains vivent sans assainissement, soit 39 % de la population mondiale.
·  Chaque Livre sterling investie dans l’accès à l’eau potable et à l’assainissement génère un retour de 4 £ en productivité améliorée.
      · Il suffit de 15 £ pour fournir à une personne un accès durable à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène.

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