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lundi 14 août 2023

Le RCD d’Azarias Ruberwa désapprouve le choix de la date du 2 août pour la commémoration du génocide congolais

La RDC a célébré pour la première fois la cérémonie de commémoration officielle du Genocost, génocide pour des gains économiques.La cérémonie du 2 aôut 2023 a connu la participation des toutes les autorités congolaises et des diplomates accrédités en RDC. Une commémoration qui n’a pas été du goût du Rassemblement Congolais pour la Démocratie (RCD) parti d’Azarias Ruberwa.

Le secrétaire général du RDC, Me Hubert Efole, a rappelé que pays a connu des situations très dramatiques depuis très longtemps. Il a mentionné la date de la période coloniale, la date de la période de l’indépendance, la date de la période post-indépendance et même pendant la deuxième République. « Rappelez vous pendant la guerre du Shaba, ce qu’on a appelé le massacre des chrétiens. Finalement la situation dramatique que nos frères et sœurs Baluba ont connu au Katanga quand ils ont été chassés et déportés de façon atroce de la province du Katanga. Il s’en est suivi la période post conférence nationale souveraine avec tout ce qui a eu comme troubles dans notre pays, l’entrée de l’Afdl, le RCD et le MLC et l’instabilité qui règne encore dans la partie orientale de la République ».

Et de regretter « qu’on prenne une journée pour pensée aux victimes malheureuses dues à ces occasions là ne peut qu’être que légitimes. Mais coïncider cette date-là avec le 2 août 1998, ce n’est pas prendre cette grave histoire au sérieux. Parce que le 2 août 1998, je ne me rappelle pas qu’il ait eu ne fut-ce qu’un seul assassinat à cette date-là. Alors comment peut-on vouloir penser à des situations aussi dramatiques qui pour la plupart ont des dates certaines et choisir une date justement où il n’y a eu absolument rien en ce sens-là ? ».

Les rébellions, la RDC en a connu après l’indépendance, avant et après le RCD. C’est juste des personnes qui veulent plus passer leur haine du RCD en lieu et place de célébrer, de penser et de réfléchir sur ces situations dramatiques. Et c’est très dommage. « Si nous devrons prendre notre histoire au sérieux, nous devrons prendre cette situation réellement au sérieux et faire en sorte que s’il faut commémorer ces situations malheureuses, on prend des dates réellement symboliques où il y a eu réellement des massacres ou une situation dramatique pour penser à ces drames-là. Si on respecte l’histoire de la RDC, dire que les personnes ont commencé à mourir par des rébellions à partir de 1998. Ce n’est vraiment pas sérieux ».

Pour un vraie justice en faveur des victimes

« 25 ans après les faits, les victimes peuvent espérer une vraie justice. Et d’ailleurs, il faut signaler le fait que les faits, les crimes n’ont pas malheureusement stoppé. Ils continuent à être commis contre les mêmes victimes d’avant-hier, d’hier et aujourd’hui et peut-être que nous aurons d’autres victimes demain si cycle de violences n’est pas fini. J’aimerai souligner qu’il existe plusieurs rapports sérieux qui ont couvert les crimes de 1993 jusqu’en 2003. Je pense à mon sens que d’autres rapports pourraient être établis». C’est ce qu’a déclaré Me Evelyne Ombeni, avocat près la Cour pénale internationale (CPI).

 A partir de ce travail d’enquêtes et recensement des crimes et aussi des auteurs supposés des crimes, il est possible maintenant d’évaluer les moyens dont disposent le système national de justice congolaise pour traiter ces violations et formuler les différentes options possibles en terme de mécanismes appropriés de justice transitionnelle qui permettraient de lutter efficacement contre l’impunité, a-t-elle soutenu.

Pour Cette avocate près la CPI, il est important de souligner l’importance de quitter le stade de discours. « Nos déclarations doivent être suivies par des actions concrètes en vue vraiment de renforcer les capacités de notre système national. Ce qui crée ce climat d’impunité, ce cycle de violations et de violences c’est parce quelque part il y a un climat d’impunité qui s’est installé. Les bourreaux d’hier, d’avant-hier et ceux d’aujourd’hui ont compris qu’ils ne peuvent pas être poursuivis. Ils ont aussi décelé les faiblesses de notre justice nationale ».

Me Evelyne Ombeni formule quelques recommandations, qui selon elle, nécessitent d’être posées. Premièrement, pousser les autorités congolaises à mener un débat politique de qualité sur les questions de justice, de lutte contre l’impunité et de justice transitionnelle. Ce débat doit être participatif, mené sur la base d’une consultation vraiment large entre les acteurs impliqués et des communautés, mettre les victimes au cœur de ce débat par le développement d’une politique nationale de justice transitionnelle.

Me Ombeni trouve important d’explorer les possibilités de renforcer la coopération judiciaire sur les crimes de guerre, crimes contre l’humanité notamment avec les institutions internationales, en l’occurrence la CPI mais également avec des pays qui exercent une compétence universelle. Il est aussi important d’évaluer les lois amnistie qui ont été promulguées en RDC en 2005, 2006, 2009, 2014 et 2020 qui ont accordé, permis et accompagné les combattants dans l’armée congolaise et ayant favorisé la culture de l’impunité.

La loi d’amnistie a conduit le pays dans une position très inconfortable parce que « nous avons des supposés auteurs des crimes qui sont aujourd’hui et qui occupent des postes de responsabilité et de hautes fonctions que ça soit en politique ou dans l’armée. « Nous devons nous assurer que le processus d’assainissement des institutions congolaise qui doit absolument passer par leur mise à l’écart, c’est-à-dire du vetting de toutes les personnes qui sont ou qui ont été impliquées dans les violations des droits humains en RDC. Il faut également continuer à plaider pour un processus de justice transitionnelle, décentralisé, inclusif développant des programmes et des mécanismes fondés sur la participation active des communautés qui ont été le plus touchées, aussi les victimes qui doivent être au cœur de ce processus dans l’identification de leurs besoins et de leurs priorités en terme de justice mais également en terme de réparation ».

Militer pour une Tribunal International pour la RDC

Me Ombeni a soutenu qu’il est important et essentiel de soutenir la proposition de la création d’un Tribunal pénale internationale pour la RDC qui doit être soutenu par des chambres spécialisées afin de traiter de manière efficace et effective des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité qui ont été perpétrés ou qui sont en train d’être perpétrés au cours de ces dernières décennies.

Des acteurs des organisations de la société civile sont persuadés que la communauté internationale ne digère pas l’institution d’un Tribunal pénal international en RDC. L’avis que Me Evelyne Ombeni ne partage pas. « Je ne le pense pas puisque la RDC en fait partie. La communauté internationale est composée des Etats. Pour ma part, je pense que l’intention du gouvernement congolais s’agissant de la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC n’a jamais dépassé le niveau de discours. Aucune demande formelle n’a été mise en place ».

Et pourtant, l’intérêt de la création d’un Tribunal pénal international pour la RDC doit provenir d’avoir de la RDC, d’abord des autorités congolaises. Cet intérêt et cette volonté doivent être suivis des actions concrètes qui encourageraient le reste de la communauté internationale en emboîtant le pas dans ce processus, a-t-elle conclu.

« En ce jour mémorable, je joins ma voix à celle de milliers de nos compatriotes qui réclament justice pour les massacres de masse et les viols perpétrés sur nos frères et sœurs victimes de l’avidité et de la cupidité humaine de ceux qui ont construit leur fortune avec le sang des Congolais», a déclaré Floribert Anzuluni, un activiste social et des droits humains.

Comme à l’époque de caoutchouc rouge, ou mains coupées et autres atrocités ont été la conséquence de la convoitise de nos ressources, de les richesses de la RDC, ne devraient pas être pour les Congolais, une source de malédictions, mais contribuer réellement à l’amélioration de leurs conditions de vie.

A chaque Congolais, Floribert Anzuluni en appelle au sens de la responsabilité collective et à la prise de conscience sur la nécessité de changer les choses pour que « nous n’ayons plus à compter des morts pour qui, justice doit être faite. Le drame du Congo est assimilable à une génocide qui ne peut nous laisser indifférents. A jamais dans nos cœurs ».

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