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dimanche 10 février 2013

La réconciliation entre le M23 et le Gouvernement ne doit pas consacrer l'impunité en RD Congo

L'Association Africaine de défense des Droits de l'Homme, Asadho, est très préoccupée par l'annonce d'une éventuelle réconciliation entre le M23 et le Gouvernement de la République Démocratique du Congo.
En date du 7 février 2013, Monsieur Kiyonga, ministre Ougandais de la Défense, a déclaré que la signature du compromis portant sur l'évaluation de l'accord du 23 mars 2009 par les deux parties ouvrait la voie à la réconciliation entre le M23 et le Gouvernement de la R.D. Congo.
Tout en rappelant que personne ne peut s'opposer à la réconciliation entre les congolais, l'Asadho estime que tous les rebelles du M23 et les militaires des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) qui se sont rendus coupables des graves violations des droits de l'Homme (crimes internationaux, assassinats, meurtres, exécutions sommaires,  viols des femmes et jeunes filles, pillage des biens publics et  privés). Avant, pendant et après la prise de la ville de Goma en date du 20 novembre 2012, doivent répondre de leurs actes devant la justice.
Le Gouvernement qui s'est engagé à faire poursuivre tous  les militaires des FARDC  qui ont commis des violations des droits de l'Homme durant la période de la prise de la ville de Goma devra afficher la même fermeté  à l'égard des rebelles du M23. La réconciliation ne doit pas consacrer l'impunité des personnes qui se sont rendues coupables des graves violations des droits de l'Homme.
Face à ce qui précède, l'Asadho recommande :
 
Au Gouvernement de la R D Congo :
- de s'abstenir de tout engagement avec le M23 qui consacrerait l'impunité pour toutes les  personnes impliquées dans la violation des droits de l'Homme avant, pendant et après la prise de la ville de Goma par les mutins du 23.
 
A la Cour Pénale Internationale :
   - d'ouvrir les enquêtes sur les crimes internationaux commis à l'Est de la République Démocratique du Congo.
 
Aux populations congolaises :

- de s'opposer, par toutes les voies démocratiques, à tout accord que conclurait le Gouvernement avec  les rebelles du  M23 et qui serait de nature à les protéger contre les poursuites judiciaires.
  
Fait à Kinshasa, le 9 février 2013
Asadho
  

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