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mercredi 12 septembre 2012

FFJ invite une radio pro-rébellion à l’Est de la RDC au respect de la déontologie journalistique



Kinshasa-Freedom for journalist (FFJ), organisation neutre de défense et de promotion de la liberté de la presse invite les professionnels des médias employés à la Radio Sauti ya Rutshuru, une station pro-rébellion congolaise nouvellement implantée à Rutshuru, province du Nord-Kivu, (Est de la RDC), au respect des règles d’éthique et de déontologie du journaliste.
Des informations parvenues à FFJ rapportent que les professionnels des médias recrutés par la rébellion pour collecter, traiter et diffuser l’information, ont reçu missions, entre, autres de « démoraliser les troupes des forces armées régulières contre les rebelles du M23, obtenir un recrutement accru des jeunes dans les rangs de la rébellion ».
FFJ appelle les professionnels des médias au respect des dispositions de la loi 09-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités de la liberté de la presse en RDC en ce qu’elle réprime, en son article 77, « tous ceux qui auront directement incité à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes en raison de leur origine ou de leur appartenance à une ethnie, une race, une idéologie ou une religion déterminée ».
« Bien qu’elle reste liberticide à plusieurs égards, la loi constitue, à ce stade, tout de même un garde-fou et poursuit, à la lumière de son article 78, tout celui qui aura « sciemment participé à une entreprise de démoralisation de l’armée ou de la population dans le but de nuire à la défense nationale. FFJ craint que les journalistes ainsi employés, déjà piégés, servent de courroie entre les protagonistes et mettent finalement en place un instrument d’appel au meurtre comme la tristement célèbre radio de mille collines ayant contribué, en partie, au génocide rwandais. A défaut d’atteindre sa cible, c’est le journaliste qui est très souvent visé», rappelle le chairmanship de FFJ dans un communiqué daté du 12 septembre 2012.
FFJ rappelle, en outre, aux professionnels des médias que les règles d’éthique et de déontologie professionnelle consacrent la nécessité et l’obligation d’équilibre dans la collecte et le traitement. «Ces professionnels des médias devront recueillir les avis de toutes les parties en conflit, aussi bien des responsables rebelles que des responsables des forces armées régulières s’ils veulent réellement être considérés comme des professionnels de qualité. S’arrêter à un seul point de vue, c’est énerver les instruments qui régulent le métier d’informer », insiste FFJ.
FFJ revient sur la responsabilité engagée des professionnels des médias de cette radio qui devront intérioriser le fait qu’ils sont, comme leurs confrères restés dans les entités contrôlées par l’armée régulière, régis par une seule et même législation. FFJ rappelle enfin, en sus, que les règles d’éthique et de déontologie professionnelle mettent un accent particulier sur la clause de conscience, indispensable dans le cas de figure.





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