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samedi 1 juin 2013

Sauver 430.000 vies d’enfants et 7.900 vies de mères en RDC d’ici fin 2015



République Démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, le 31 mai 2013 – Le Ministre de la santé de la République Démocratique du Congo, Dr Félix Kabange Numbi Mukwampa, a procédé ce jour à Kinshasa, au lancement d’une approche globale de santé, visant à sauver 430.000 vies d’enfants de 0 à 5 ans et 7.900 vies de mères d’ici fin 2015.
La cérémonie de ce jour s’inscrit dans le cadre du mouvement mondial « Une promesse renouvelée », qui avait rassemblé à Washington, en juin 2012, les ministres de la santé de 49 pays en vue d’accélérer la réduction de la mortalité des enfants et des mères (Objectifs du Millénaire 4 et 5). Initié par l’Agence Américaine pour le Développement International (USAID), l'Appel à l’Action lance au monde le défi de réduire la mortalité infantile à moins de 20 pour 1.000 naissances dans chaque pays avant 2035. Atteindre cet objectif historique permettrait de sauver 45 millions de vies supplémentaires avant 2035, rapprochant ainsi le monde de l’objectif ultime de prévention de la mortalité infantile.
« Le gouvernement de la République Démocratique du Congo s’engage à mettre tout en œuvre pour réduire la mortalité des femmes et des enfants ; conduire les interventions nécessaires pour que les services de santé offrent à la population des soins de qualité; coordonner les efforts en synergie avec ses partenaires pour mieux renforcer le système de santé et assurer la survie des femmes et des enfants », a souligné le Dr Félix Kabange Numbi Mukwampa, Ministre de la santé.
Lors de la cérémonie de lancement, Madame Geeta Rao Gupta, Directrice générale adjointe de l’UNICEF, a insisté sur le lien direct entre le droit à la vie de chaque mère, chaque enfant et le progrès d’un pays. « Ce n'est pas un rêve d'imaginer que la réduction de la mortalité infanto-juvénile en RDC soit ramenée au niveau de celle des pays plus riches. L'engagement mondial est renouvelé, les partenaires en RDC sont mobilisés. Grâce à la créativité et à une volonté politique nationale fortes, tous les enfants et leurs mamans, même ceux des zones les plus reculées peuvent avoir accès aux interventions permettant de vaincre les principales causes de mortalité ».
« L'USAID, ainsi que l’ensemble des bailleurs de fonds sont pleinement engagés et travaillent en étroite collaboration avec le gouvernement congolais pour mettre fin aux décès maternels et infantiles évitables. Nous devons voir chaque mort d'un enfant congolais non seulement comme une tragédie pour une famille, mais aussi une tragédie pour la nation », a déclaré Dr Diana B. Putman, Directrice de l’USAID/RDC. « Grâce aux interventions déjà menées dans les zones de santé appuyées, l’USAID contribue de manière substantielle à la réduction de la mortalité maternelle et infanto-juvénile en RDC », a ajouté Dr Putman.
Sur la même lancée, M. Chris Pycroft, Chef de Mission de DFID a déclaré : « Ce n'est plus acceptable qu’une Congolaise meure soit au cours de la grossesse, lors de l'accouchement, ou en sort avec une complication. DFID mettra en œuvre tous les moyens nécessaires pour assurer une issue favorable de la grossesse qui aboutisse à la naissance d'un enfant sain et exempt de toute tare physique ou psychologique ».
L'Ambassadeur, Chef de Délégation de l'Union européenne M. Jean Michel Dumond qui a annoncé une nouvelle contribution de l'Union européenne en appui au cadre d'accélération du progrès vers les OMD 4 et 5 de 40 millions d’euros, s'est aussi réjoui du lancement de la nouvelle approche globale santé. M Dumond souligne le partenariat de longue date entre l'Union européenne et le Ministère de la Santé Publique de la RDC, ainsi qu'avec l'UNICEF, partenaire de ce nouveau projet OMD. « Notre engagement renouvelé dans le domaine de la santé pour l'avancement vers les OMD 4 et 5 en est seulement un exemple", a-t-il précisé, avant d’ajouter que « que tout homme, femme ou enfant de la RDC, sans exception doit bénéficier de l'accès aux services de santé et médicaments de qualité ».
Selon Hadia Samaha, responsable du projet PARSS : "La Banque mondiale applaudit cette initiative du gouvernement qui donnera un élan nouveau à la réduction de la mortalité et morbidité maternelles et infanto juvénile (objectifs 4 et 5 des objectifs du millénaire). En particulier, il est essentiel que tous les enfants de moins de 5 ans aient accès à des soins de base de qualité (préventifs et curatifs), que les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes puissent bénéficier des soins de santé liés à la reproduction. Un élément très important de cette initiative est la facilité à l'accès financier des familles pauvres aux services de santé de qualité. Finalement, l 'amélioration de la gestion des zones de santé nécessitera une coordination accrue entre les agences internationales et les services gouvernementaux de façon à accroître la couverture sanitaire du pays de la manière la plus efficiente possible ».
L’approche « Naître – Grandir – Progresser » coûtera, 1,1 milliard de dollars américains. Elle consiste à améliorer l’accès aux soins de santé des femmes enceintes et des enfants de moins de 5 ans, grâce à la mise à disposition des médicaments et des matériels médicaux ainsi qu’à la subvention des soins. Pour la mise en œuvre, six stratégies ont été définies dont : i) Couverture universelle des soins ciblant les populations vulnérables (femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans) à travers la mise à disposition des kits familiaux et des coupons ; ii) Appui à la continuité des soins au niveau périphérique y compris aux structures de référence ; iii) Amélioration de la gouvernance et gestion des zones de santé ; iv) Renforcement des ressources humaines (prestataires des formations sanitaires : motivation du personnel, qualité de formation) ; v) Communication pour le développement ; et vi) Engagement communautaire.
Signalons que la RDC est le troisième pays au monde qui contribue le plus à la mortalité globale des enfants de moins de 5 ans après l’Inde et le Nigeria. Selon l’enquête MICS 3 de 2010, 1 enfant sur 6 meurt avant l’âge de 5 ans en RDC, ce qui correspond à un total d’environ 465.000 enfants qui perdent la vie chaque année. La tendance s’est améliorée depuis 2001, lorsqu’un enfant sur 5 n’atteignait son cinquième anniversaire. (Source : MICS 2). La plupart de ces décès sont dus à des maladies évitables par des mesures simples et peu coûteuses, notamment le paludisme, la pneumonie, la diarrhée et des maladies survenant chez les nouveau-nés (infections, asphyxies, hypothermie). Bien qu’en régression dans le pays depuis 2001, la mortalité maternelle reste aussi préoccupante. Toutes les 30 minutes, au moins une femme meurt en couches en RDC. Chaque année, environ 15.000 femmes meurent en donnant la vie.
Mobilisés pour l’action et réunis dans le but de vaincre la mortalité des enfants et des mères, de nombreuses personnalités du gouvernement et des partenaires au développement ont rehaussé de leur présence la cérémonie de ce jour.

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