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mardi 19 mars 2013

Retrait de fréauences radio-télévision sur l'espace médiatique congolais

Mesdames et Messieurs de la presse
J’ai pris la semaine dernière une décision visant le secteur de l’audiovisuel privé.
Cette décision financière a été prise après nombre de mises en demeure adressées aux chaînes l’année dernière, et à la veille du XIVème Sommet de la Francophonie lorsque j’ai reçu les principaux patrons des médias de notre pays, après une abondante correspondance de la Direction Générale des Recettes Administratives et Domaniales, après concertation au sein du Gouvernement de la République.
A ce propos, il existe même un arrêté ministériel signé par un collègue Ministre identifiant les chaines à problèmes. Il faut savoir qu’au sein d’un Gouvernement existent des dossiers qu’on appelle transversaux, ceux qui impliquent la collaboration entre deux voire plusieurs Ministères. Celui-ci en est un.
Le ministre des PT et NTIC, le Professeur Tryphon Kin-Kiey Mulumba
Ce qu’il faut savoir est que je connais votre Corporation, je connais ses principaux Patrons, je connais les problèmes du Secteur, je connais les défis auxquels il fait face et que le Secteur doit relever s’il veut survivre. Le premier principe qu’on édicte dans les écoles de journalisme du monde entier est qu’un journaliste pauvre est un danger pour lui-même, pour l’opinion publique, pour la Société, pour les Institutions avec lesquelles il est en contact.
Pour prétendre donner l’information de crédibilité, le journaliste doit en avoir le Statut, et la Qualité. Le droit à l’information se comprend ainsi. Sinon c’est faire usage de slogan et cela ne m’intéresse pas. Personnellement, j’ai toujours appelé à la mise en commun des moyens, à la mutualisation des moyens. C’est la seule façon pour le secteur de s’en sortir. Mais ceci m’éloigne de ma mission comme Ministre gestionnaire des Fréquences.
A ce propos, j’ai reçu un texto sous forme d’alerte de JED parlant de décision sans Humanité, et une déclaration de l’ONG OMEC reconnaissant le bien-fondé de la décision et appelant le Ministre à faire montre d’écoute. C’est du moins ce que j’ai compris. Tout ceci me paraît valable. Je viens de vous dire que j’ai été et je reste à l’écoute.
Sur cette question de défaut de paiement des droits dus au Trésor par nos chaînes, en 2012, j’ai réuni des conférences de presse, en juin (le 27), en août (le 17), en septembre (le 19), en octobre (le 4). Au début, j’avais accordé un moratoire de deux semaines; j’ai attendu, j’ai attendu, j’ai attendu et c’est seulement la semaine dernière que j’ai communiqué ma décision.
Si ce n’est pas ça être à l’écoute, nous devons apprendre à parler autrement. En juin 2012, l’audiovisuel privé devait au total au Trésor public 1,210.580 million de dollars. Si mon action a permis à certaines chaînes de négocier un échelonnement, puis un deuxième, puis un troisième souvent guère honoré et permis au Trésor d’enregistrer quelque 303.045 dollars - ce qui m’amène à féliciter ces médias - la situation des arriérés s’est malheureusement depuis fortement dégradée.
Madame la Secrétaire Générale du Ministère des PT&NTIC va tout à l’heure vous aider à saisir l’importance des sommes dues par le secteur. Je voudrais vous informer qu’au sein du Gouvernement, chaque Ministre a une feuille de route et la mienne, comme service d’assiette de l’Etat, porteur de croissance, consiste à collecter des taxes et redevances dues à l’Etat.
Il m’est demandé par le Gouvernement d’assurer la gestion du spectre des fréquences, la fréquence est une ressource rare appartenant au seul Etat à qui j’ai des comptes à rendre et au Parlement devant qui le Gouvernement a pris des engagements. Cette ressource ne peut en aucune manière être dilapidée.
Ce sont ces fonds générés par la vente des fréquences qui aident à faire reculer la pauvreté dans notre pays, en aidant à investir dans des secteurs sociaux notamment pour venir en aide à nos compatriotes indigents. En clair c’est cet argent provenant de la vente ou location des fréquences qui permet à l’Etat de payer le policier, le soldat, d’aider nos pauvres via le Ministère des Affaires sociales.
Si l’Etat ne lève pas l’impôt ou le lève de manière inappropriée, il ne saura rien redistribuer puisque nos budgets ne seront jamais à la hauteur d’un grand pays appelé au statut d’émergence. C’est pour cela qu’on dit que payer son impôt est un acte citoyen et d’amour pour la Patrie et que ceux qui ne veulent pas se mettre en ordre, en l’espèce, avec l’Etat sont indexés, bannis par la Société et durement traités car ce crime - car c’en est un - empêche l’Etat de remplir ses missions régaliennes.
Voyez ce qui se passe en France avec ces milliardaires qui fuient le pays pour fuir le fisc. La Société leur réserve opprobre et mépris. L’Etat a mission de faire de l’espace et attend des entreprises qu’il agrée qu’elles opèrent en payant droits, taxes et redevances. Pour cela, il est demandé aux entreprises de faire montre d’efficacité, d’être dans la compétitivité. Les fréquences retirées le restent et le resteront bien sûr. La décision est définitive, cela n’est point besoin de le dire.
Il s’agit d’un premier lot. L’Etat doit agir. Les chaînes qui fonctionnent le font sur des fréquences qui ne leur appartiennent plus, et fonctionnent dans l’illégalité. Ces fréquences vont être attribuées à d’autres candidats. Les chaînes qui fonctionnent dans l’illégalité courent le risque de recevoir une visite d’huissier. Mais j’espère qu’elles nous éviteront cette situation.
Je vous remercie.
Fait à Kinshasa, le 18 mars 2013
Prof. Tryphon Kin-kiey Mulumba,
Ministre des PT&NTIC.



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