APO

dimanche 17 mars 2013

Nord-Kivu et dialogue social entre pouvoirs publics et population



REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

  PROVINCE DU NORD-KIVU
     TERRITOIRE DE BENI
  

DIALOGUE SOCIAL ENTRE POPULATION ET
 POUVOIR PUBLIC SUR LA SECURITE
DANS LE TERRITOIRE DE BENI


ACTE D’ENGAGEMENT

Nous,
-          Délégués des Partis Politiques aussi bien de la majorité que de l’opposition politique,
-          Représentants des Communautés Mbuti, Talinga, M’vuba, Nande, Bila, Pakombe
-          Chefs de Chefferie, de Secteurs, de Groupement et de Villages,
-          Représentants des Déplacés, victimes de l’insécurité dans le Territoire de Beni,
-          Délégués des familles victimes d’enlèvement et d’assassinats ciblés,
-          Représentants des Eglises Catholique, Protestantes, de Réveil Spirituel et de la Communauté Islamique,
-          Représentants des Organisations des jeunes,
-          Représentants des Organisations féminines,
-          Représentants des paysans et agriculteurs,
-          Représentants des opérateurs économiques réunis au sein de la FEC et de la FENAPEC,
-          Société civile structurée, Coordination Provinciale et Territoriale,
-          Notables locaux,
-          Administration publique locale,
Tous participants au dialogue social à OICHA du 14 au 16 mars 2013.
Avec l’engagement du Gouvernement Provincial du Nord-Kivu, organisateur du dialogue social à OICHA, Chef-lieu du Territoire de Beni et en présence des Députés Nationaux et Provinciaux élus de la Province du Nord-Kivu participants au dialogue :
1.    Saisissant cette opportunité ;
2.    Décidés fermement à restaurer la sécurité et la paix sur toute l’étendue du Territoire de Beni ;
3.    Soucieux de réunir les conditions favorables à la cohabitation pacifique et à la cohésion sociale ;
4.    Soulignant la nécessité d’un retour rapide, durable, définitif à la paix, à la sécurité pour permettre l’éclosion du développement du Territoire de Beni ;
5.    Déplorant profondément l’insécurité qui prévaut depuis plusieurs années dans le Territoire de Beni, provoquant des assassinats ciblés, des enlèvements des personnes, de viols collectifs, des déplacements massifs des populations civiles, laissant derrière elles leurs champs, unique moyen de leur subsistance ;
6.    Déplorant les conséquences de l’insécurité sur le développement, la prospérité, le bien être au regard de son incidence sur la santé, la production agricole, l’éducation des enfants, les activités commerciales ;
7.    Proclamant notre engagement à tout mettre en œuvre, par tous les moyens légaux et légitimes à notre portée, pour restaurer la paix et la sécurité sur l’ensemble du Territoire de Beni ;
8.    Considérant le caractère urgent et prioritaire de la mise en œuvre des résolutions arrêtées dans le dialogue social ;

I.          Prenons les engagements suivants :
Article 1 : Pour les Chefs Coutumiers et la Société Civile
-          Contribuer à restaurer la sécurité et  la paix ;
-          Sensibiliser la population à se désolidariser des groupes et bandes armés ;
-          S’impliquer activement dans le désengagement des éléments des groupes armés par la conscientisation et la sensibilisation ;
-          Dénoncer toute présence ou tout mouvement des éléments armés ;
-          S’impliquer dans cohabitation pacifique et la cohésion sociale des communautés du Territoire de Beni ;
-          Sensibiliser la population à renoncer à la prise des armes comme moyen d’expression, de revendication  et de règlement des conflits ;

Article 2 : Pour les groupes armés présents au dialogue
-          Abandonner la lutte armée, le recours aux armes comme mode de revendication et d’accession au pouvoir ;
-          Inviter les groupes armés encore actifs en Territoire de Beni à adhérer au processus de pacification tel que proposé par le Gouvernement ;

Article 3 : Pour le Gouvernement Provincial
-          Se pencher sur la question de certains membres des forces et services de sécurité impliqués dans les cas d’insécurité en Territoire de Beni en vue de sanctionner, le cas échéant, les coupables ;
-          Ouvrir un bureau de liaison du programme STAREC pour renforcer le processus de rétablissement de la paix dans la partie Nord de la Province ;
-          Accélérer la résolution des conflits coutumiers en Territoire de Beni ;
-          Accélérer la clarification et la démarcation participative des limites du PNVi et des entités administratives (Villes, Communes rurales/Cités, …) ;
-          Plaider pour le retour des déplacés dans leurs milieux et pour l’aide humanitaire d’urgence devant accompagner leur réintégration socio-économique ;
-           Installer et opérationnaliser le conseil consultatif local prévu dans le code agricole pour contribuer au règlement pacifique des conflits fonciers ;
-          Assurer les différents groupes armés de la disponibilité à écouter leurs revendications dont celles de KAVA, de CHANDENGA, de NGURU, de NYORO, de KISASU NGANDU dan la vallée de la Semuliki ; celles de LA FONTAINE à Bunyatenge, de KIKURUKUKU près de Kasindi ; celles de HILLAIRE KOMBI et de MORGAN dans les périphéries d’Aloya/Cantine et Manguredjipa ; celles de DAKIS dans la contrée de Vurondo, de OKITO vers Vuyinga ; celles de FAC et de COBRA MATATA dans les périphéries du Groupement Banande/Kainama ; celles de MUHAMBALYAKI sur la côte Ouest du lac Edouard ;
-          Plaider pour l’amnistie en faveur de ceux qui se désengagent des groupes armés ;
-          Plaider pour le processus du désengagement des groupes armés, de leur intégration dans les FARDC, et de l’encadrement des démobilisés éventuels ;
-          Mettre sur pied un comité de suivi des recommandations, résolutions et engagements issus des présentes assises ;

Article 4 : Dispositions transitoires sur le désengagement des groupes armés
Le comité de suivi composé de 4 délégués de la Société Civile(Provinciale et Territoriale), de 3 délégués de l’administration publique (Provinciale, Territoriale et du Secteur), 2 Chefs Coutumiers (Chefferie et Groupement) et 2 délégués des élus (Député Provincial et Député National) sera mise en place par le Gouverneur de Province pour examiner les questions relatives à la cessation des assassinats ciblés, des enlèvements, des tortures, des viols collectifs, des récoltes des cultures dans les champs des tiers et au retour des déplacés dans leurs localités d’origine.

II.       Recommandons
II.1. Au Parlement
-          Accélérer l’adoption de la loi sur le statut des Chefs Coutumiers intégrant les juridictions coutumières ;

II.2. Au Gouvernement National
-          Accélérer la diplomatie avec l’Ouganda et le Rwanda en vue de dialoguer avec les groupes armés de leurs pays qui sont en Territoire de Beni ;
-          Encadrer et équiper les agents de services spécialisés ;
-   Suspendre momentanément les opérations Ruwenzori jusqu’à la traque définitive des forces négatives par la Force Internationale Neutre des Nations Unies ;
-          Procéder à la mutation régulière des agents de services spécialisés de sécurité ;
-     Effectuer la relève des Régiments FARDC qui viennent de passer plus de 3 ans d’Opération Ruwenzori ;
-          Organiser les élections locales, municipales et provinciales ;
-          Organiser le casernement des militaires FRADC et de leurs dépendants ;
-          Assurer la prise en charge des militaires FARDC et des services spécialisés de sécurité ;
-          Elaborer un programme d’urgence d’encadrement des jeunes pour les détourner des groupes armés ;
-          Réduire la tension entre les émoluments des cadres politiques (Député, Ministre) et les salaires des agents de l’Administration Publique ;
-          Déclarer le Territoire de Beni « zone sinistrée » ;
-          Améliorer les infrastructures sociales de base (électricité, eau, structures sanitaires, écoles, routes, …) dans des villes, les cités, les grandes agglomérations et les milieux ruraux ;
-          Rendre régulièrement disponible, mensuellement, la rétrocession en faveur des Entités Territoriales Décentralisées ;

II.3. A la Communauté Internationale
-          Changer le mandat de la MONUSCO en action d’imposition de la paix, en vue d’éradiquer les bandes armées et de contribuer au respect de l’intégrité territoriale du Pays conformément au Chapitre VII de la Charte de l’ONU ;
-          Accélérer l’arrivée de la Force Internationale Neutre des Nations Unies pour venir combattre les groupes armés ;
-          Accompagner la République Démocratique du Congo dans la consolidation de la paix ;
-          Contribuer au retour des bandes/groupes armés étrangers (ADF/NALU, FDLR)  dans leurs pays d’origine (l’Ouganda, le Rwanda) ;
-       Obliger l’Ouganda et le Rwanda à organiser des dialogues avec leurs oppositions armées qui déstabilisent la paix et la sécurité sur le Territoire Congolais ;

                                                              Fait à OICHA, le 16 / 03 / 2013
LES PARTICIPANTS
1.      LES CHEFS COUTUMIERS (UN REPRESENTANT)
2.      LE SECTEUR PRIVE (FEC)
3.      LES CONFESSIONS RELIGIEUSES
4.      LA SOCIETE CIVILE
5.      LES GROUPES ARMES
6.      L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE
7.      LE GOUVERNEMENT PROVINCIAL
8.      LES HONORABLES DEPUTES NATIONAUX ET PROVINCIAUX





                                        REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO

  PROVINCE DU NORD-KIVU
     TERRITOIRE DE BENI

COMMUNIQUE FINAL
Nous, parties prenantes au dialogue social sur la sécurité en Territoire de Beni, tenu à OICHA du 14 au 16 mars 2013 sous la présidence de Son Excellence Monsieur le Gouverneur de Province du Nord-Kivu, l’Honorable Julien PALUKU KAHONGYA,
A.    DECLARONS 
·         Nous impliquer dans la sensibilisation :
1.      De la population pour que celle-ci se désolidarise de tout groupe armé et renonce au recours aux armes comme moyen d’expression et de résolution des conflits ;

2.      Des différents groupes armés pour qu’ils renoncent aux armes et contribuent au rétablissement de la paix en Territoire de Beni ;

B.     EMETTONS LE VŒU
1.      De collaborer étroitement avec les différents services spécialisés de sécurité en vue du rétablissement de la paix en Territoire de Beni ;

2.      De voir le Gouvernement Provincial se mettre à l’écoute des revendications des groupes armés pour aider ces derniers à réintégrer l’armée régulière ou à être réinsérés dans  la vie civile s’ils sont nationaux ; au rapatriement s’ils sont étrangers ;

3.      De voir les services spécialisés (FARDC, PNC, DGM, ANR) rétablir le climat de confiance avec la population ;

4.      De voir le Gouvernement Central :
-  ramener les groupes armés étrangers dans leurs pays d’origine ;
- accélérer la reforme des services de sécurité et la justice ;
- améliorer les conditions socio - professionnelles des services de sécurité ainsi que de la justice ;
- élaborer un programme d’urgence d’encadrement et de promotion des jeunes ;
- améliorer les conditions de vie des populations ;
-  Faire voter et promulguer en urgence la loi sur le statut des Chefs Coutumiers intégrant les juridictions coutumières ;

5.      De voir la MONUSCO mener les actions d’imposition et de consolidation de la paix en vue d’éradiquer les groupes armés étrangers/nationaux et de contribuer au respect de l’intégrité Territoriale ;
                                                                     Fait à OICHA, le 16 mars 2013

POUR LES PARTICIPANTS
1.      LES CHEFS COUTUMIERS (UN REPRESENTANT)
 
2.      LE SECTEUR PRIVE (FEC)

3.      LES CONFESSIONS RELIGIEUSES

4.      LA SOCIETE CIVILE

5.      LES GROUPES ARMES

6.      L’ADMINISTRATION DU TERRITOIRE

7.      LE GOUVERNEMENT PROVINCIAL

8.      LES HONORABLES DEPUTES NATIONAUX ET PROVINCIAUX

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire