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mardi 6 décembre 2011

Cri du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise, appel à l’apaisement du climat postélectoral au terme d’une campagne violente


Les femmes congolaises de la société civile, des partis politiques de l’opposition et de la majorité, après plus de trois heures de discussion se sont accordées lundi 5 décembre 2011 à une déclaration commune face à la situation politique délétère qui connait le pays. Elles sont réunies au siège de cette organisation dans la commune de la Gombe.
Les membres de Cafco entourant leur présidente, Mme Rose Mutombo
Des femmes ministre nationale telle Mme Marie-Ange Lukiana et provinciale Mme Thérèse Olenga, des députées ont pris part à cette rencontre de tous les enjeux. La République Démocratique du Congo est à la croisée des chemins. Le peuple s’est mobilisé massivement pour s’approprier son destin en allant voter à travers les scrutins du 28 novembre 2011, a indiqué la présidente de Cafco, Mme Rose Mutombo Kiesse.
Suite à cette expression souveraine du peuple, les femmes congolaises, estimées à 52 % de la population, croient fermement que le processus électoral doit être fondé sur le respect des textes légaux et sur une approche qui privilégie la consolidation de la paix, la concorde nationale, la sécurité nationale et la stabilité des institutions de la République.
Mme Rose Mutombo, Présidente de Cafco

Les femmes déplorent que la campagne électorale ait été entachée de violences ayant même entrainé des pertes en vies humaines et dégâts matériels. Par ailleurs, depuis la publication des résultats partiels de l’élection présidentielle, les femmes sont préoccupées par la montée d’une tension perceptible dans le pays, laquelle tension menace la paix et la cohésion nationale. Or, en cas de rupture de paix, ce sont les femmes et les enfants qui paient le plus lourd tribut.
Eu égard à ce qui précède et confortées par la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies sur « les femmes, la paix et la sécurité » qui reconnait les rôles des femmes et impose leur participation dans la prévention et le règlement des conflits et dans la consolidation de la paix, les femmes congolaises lancent solennellement le présent appel :
A la Commission électorale nationale indépendante de garantir la transparence et la vérité des urnes notamment en publiant les résultats de façon détaillée par le centre de vote, de conserver les bulletins et les procès-verbaux des scrutins dans de bonnes conditions.
Aux candidats et aux formations politiques d’accepter le résultat des urnes et, le cas échéant, de recourir aux voies légales en cas de contestation et d’appeler leurs militants à la retenue.
A la population de faire preuve de maturité et d’adopter un comportement citoyen et de privilégier des attitudes de paix.
A la Police nationale congolaise d’accomplir leur devoir de protection des populations et des biens avec professionnalisme et responsabilité.
Aux institutions sous-régionales, régionales et internationales d’         aider la République Démocratique du Congo dans la prévention d’éventuels conflits postélectoraux en vue de consolider le processus démocratique.
Réactions des membres de Cafco
Mme Marie-Ange Lukiana a tenu à faire savoir que les femmes se sont réunies pour chercher les voies et moyens d’amener ce processus électoral dans un climat apaisé. Pour consolider la démocratie congolaise, les femmes ont lancé un appel aux acteurs politiques congolais et aux autres acteurs impliqués dans les élections pour que les résultats provisoires soient proclamés dans la quiétude et la paix.
La présidente de la ligue des femmes de l’Union pour la nation congolaise, Mme Martine Bukasa, regrette que le processus ne puisse aboutir dans le sens voulu par l’ensemble du peuple congolais. Si la Céni va dans le sens contraire, il serait inutile que les Congolais aillent aux élections. Il n’y a qu’une seule condition pour que la paix règne. La Céni doit faire son travail correctement.
Mme Marie-Ange Lukiana
Elle a déjà commis des erreurs mais il n’est pas encore tard pour qu’elle se rattrape, a insisté Mme Bukasa pour la simple raison que le responsable numéro de cette institution est pasteur. Les femmes de tous les bords se sont liguées pour que le sang de Congolais cesse de couler inutilement.
Pour sa part, la présidente de la ligue des femmes de l’Udps, Mme Denise Lupetu, a souligné que son parti est conscient que les violences ont émaillé le processus électoral en cours. Depuis le début de la publication des résultats partiels par le président de la Céni, la tension monte parce que Daniel Ngoy Mulunda. Toutes les femmes exigent la transparence et la vérité des urnes. C’est l’unique condition qui peut amener les Congolais à une paix durable. « L’Udps n’est pas un parti violent. La violence vient du côté du pouvoir qui tire et qui tracasse les membres de l’Udps ».

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