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mardi 15 janvier 2013

Le Gouvernement congolais doit tout mettre en œuvre pour protéger la population civile de territoires de Malemba-Nkulu, Manono, Mitwaba et Pweto, au Nord et Centre/Katanga, contre les atrocités de miliciens Mai-Mai de Gédéon Kyungu et Kazadi Ntanda Imena

Kinshasa, le 14 janvier 2013 – L'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice (ACAJ), appelle le Gouvernement congolais à agir vite pour protéger la population civile des territoires de Malemba-Nkulu, Manono, Mitwaba et Pweto, situés au Nord et Centre de la province du Katanga, contre les attaques répétées ainsi que les exactions de la milice Mai-Mai contre les populations civiles, sous silence coupable.
La population est la cible des attaques quasi quotidiennes de Mai-Mai depuis l'évasion de Gédéon Kyungu Mutanga de la prison de Kasapa à Lubumbashi le 20 octobre 2011. Parmi les récentes,  il y a, dans les territoires de Mitwaba, celles de localités de Kasungeshi, le 18 août 2012; Kawama, le 21 août 2012; Sampwe, le 17 octobre 2012 et Kyubo, le 12 octobre 2012; et de Pweto, les localités de Aimala, le 9 octobre 2012; Kyankalamu, le 22 novembre 2012; Musenge, le 26 novembre 2012; Mutabi, le 30 novembre 2013; Dubie, le 16 décembre 2013 et Lukonzolwa, le 4 janvier 2013. Le 16 décembre 2013, les miliciens Mai-Mai ont tué M. Mandrandele Atamato, conservateur principal du parc upemba entre les villages Kyalwe et Kyubo, au centre/Katanga.
Le 9 janvier 2013, trois militaires et trois civils ont été tués dans les affrontements qui ont opposé Mai-Mai aux forces gouvernementales (FARDC) dans le groupement Tondo, près de la route allant de Bunkeya à Mitwaba. La population de ce groupement a dû fuir vers le centre de Bunkeya, situé à 75 km de Likasi. Ces déplacés s'ajoutent à près d'un millier d'autres déjà réfugiés dans la même cité sans assistance.
A chaque attaque, ils pillent les biens, commettent des viols et meurtres, mutilent les cadavres, détruisent et incendient des maisons de particuliers et des bureaux administratifs. Ils enlèvent des enfants mineurs, qu'ils entrainent et font participer plus tard à d'autres attaques contre la population et les FARDC.  Selon les sources humanitaires, plus de 248.455 personnes, principalement des territoires ci-haut cités, ont été contraintes au déplacement pour se mettre à l'abri de ces atrocités. Certains déplacés ont trouvé refuge dans des familles d’accueil à Bunkeya, Lwambo, Likasi et Lubumbashi; mais sont sans assistance matérielle.
Selon plusieurs experts militaires contactés par l'ACAJ, la stratégie mise en place, à ce jour, par le Gouvernement pour combattre les miliciens Mai-Mai au Nord et Centre/Katanga n'est pas efficace sur tous les plans.
Les mesures prises actuellement par le Gouvernement congolais pour faire face à cette situation sont insuffisantes. Des forces de sécurité mieux équipées, motivées et renseignées sur la localisation de leaders Mai-Mai, à savoir MM. Gédéon Kyungu Mutanga (basé au village Kabala) et  Kazadi Ntanda Imena de CORAK (basé au village Kyona) doivent être déployées, en urgence, dans le Nord et Centre Katanga, pour les neutraliser ainsi que leurs partisans, protéger la population civile et assurer le retour des déplacés dans leurs milieux respectifs, à déclaré M. Romain Mindomba, Vice-Président de l'ACAJ.
L'ACAJ dénonce le silence coupable des médias, principalement ceux de l'Etat (Radio télévision nationale congolaise), sur ces attaques ainsi que le drame humanitaire qui s'en est suivi. Les médias ont l'obligation d'informer objectivement et en temps utile l'opinion nationale et internationale sur la souffrance qu'endure la population civile du Nord et Centre/Katanga, a déclaré Me Paul Bamopala, chargé de protection de l'ACAJ.
Les auteurs des exactions ainsi que leurs commendataires doivent être recherchés, arrêtés et déférés devant les cours et tribunaux. A cet effet,  la justice congolaise doit agir très vite, car elle a la responsabilité première de poursuivre les auteurs de crimes internationaux sans attendre une quelconque injonction de la part du Gouvernement, a ajouté Me Paul Bamopala.
Vu ce qui précède, l'ACAJ recommande :
- Au Gouvernement Rdcongolais, de protéger efficacement la population du Nord et Centre/Katanga contre les atrocités de Mai-Mai et leur apporter une assistance matérielle nécessaire ;
-  Au Procureur Général près la Cour d’Appel de Lubumbashi, d'engager des poursuites judiciaires contre les auteurs et commendataires des crimes commis au Nord et Centre/Katanga;
-    Aux médias, de s'intéresser à la situation dramatique qui prévaut au Nord et Centre/Katanga et en informer l’opinion nationale et internationale.
 
Fait à Kinshasa, le 14 janvier 2013.

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