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mercredi 11 février 2015

4.479 enfants sortis des forces et groupes armés assistés en 2014 en RDC, plus de moyens sont nécessaires pour la réintégration de tous

A l’occasion de la journée internationale de lutte contre l'utilisation d’enfants soldats, le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF) appelle le gouvernement congolais et les partenaires financiers à investir les moyens nécessaires pour garantir une réintégration durable de tous les enfants sortis des forces et groupes armés. Chaque année, le 12 février marque la journée internationale de lutte contre l'utilisation d’enfants soldats. L’UNICEF saisit l’occasion pour faire le bilan des résultats atteints en RDC dans le domaine de la démobilisation, de la prise en charge et de la réintégration de ces enfants. 4 479 d’entre eux ont été sortis des groupes armés puis pris en charge par l’UNICEF et ses partenaires en 2014. Depuis 2002, plus de 50.000 enfants sortis des forces et groupes armés ont été assistés, dont 80 pour cent au Nord et Sud Kivu et 12 pour cent en Province Orientale. La majorité des enfants pris en charge sont des garçons. Les filles – qui représentent 16 pour cent - sont moins visibles mais aussi plus affectées par cette violence dont les forces et groupes armés font preuve à leur égard. Elles nécessitent donc une attention particulière. « La place des enfants n’est pas au sein des forces et groupes armés, mais dans leur famille et à l’école. C’est là que les enfants peuvent construire leur avenir et celui de leur pays », a déclaré Pascal Villeneuve, représentant de l’UNICEF en RDC, lors de sa visite d’un centre de transit et d’orientation d’enfants sortis des forces et groupes armés à Goma, dans l’est du pays. Les conflits armés qui sévissent en République Démocratique du Congo (RDC) depuis deux décennies ont un impact désastreux sur les enfants et mettent en péril leur accès aux services de base de santé et d’éducation. La persistance du conflit armé à l’est du pays et dans le nord du Katanga expose des milliers d’enfants à des violations graves de leurs droits, dont le recrutement et l’utilisation par les forces et groupes armés. L’UNICEF est engagé, à travers ses partenaires, dans la sensibilisation pour prévenir l’enrôlement et l’utilisation des enfants au sein des forces et groupes armés. Cette sensibilisation passe notamment par l’implication des volontaires communautaires et la mise en place de points d’écoute et d’espaces « amis des enfants » au sein des communautés. Egalement grâce à ses partenaires de terrain, l’UNICEF met en œuvre des programmes de soutien aux enfants qui sont parvenus à sortir des groupes armés : ensemble, ils assurent la vérification des enfants et leur prise en charge dans les centres de transit et d’orientation ou dans les familles d’accueil transitoire, avec des activités récréatives et psychosociales. L’UNICEF participe enfin à la recherche familiale, ainsi qu’à la réinsertion des enfants dans la société à travers des programmes de rattrapage scolaire ou de formation professionnelle. L’UNICEF félicite la République Démocratique du Congo pour les initiatives prises pour mettre fin à l’enrôlement d’enfants. La RDC a signé le 4 octobre 2012 un Plan d’action de lutte contre le recrutement et l’utilisation d’enfants et contre les autres violations graves des droits de l’enfant par ses forces armées et les services de sécurité. Ce plan s’inscrit dans le cadre du Mécanisme de Surveillance et de Communication des violations graves des droits de l’Enfant instauré par la Résolution 1612 (2005) du Conseil de Sécurité des Nations Unies et complété par les Résolutions 1882 et 1998. D’autre part, Mme Jeannine Mabunda Liyoko a été nommée Représentante personnelle du Chef de l’Etat chargée de la lutte contre les violences sexuelles et le recrutement des enfants. Ces signes encourageants illustrent la volonté du gouvernement congolais de mettre fin à l’enrôlement des enfants dans les forces et groupes armés. L’UNICEF appelle le gouvernement à se doter des moyens financiers nécessaires pour traduire ses ambitions en réalisations et à lutter contre l’impunité des auteurs de violation graves des droits des enfants. A l’occasion de la journée internationale de lutte contre l'utilisation d’enfants soldats, l’UNICEF encourage les partenaires financiers à poursuivre leur soutien aux programmes de démobilisation et de réintégration durable. En effet, le manque de ressources financières actuelles, menace la réintégration durable de ces enfants. Alors que les conflits armés se poursuivent dans l’est du pays, il est capital d’être en mesure d’assister ces nombreux enfants qui continuent de sortir des groupes et forces armés. 

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