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jeudi 21 avril 2011

Processus de rapatriement des réfugiés de la RDC vers la province de l’Equateur

Au cours de sa réunion tenue à Kinshasa du 9 au 10 novembre 2010, le Groupe de Travail Technique -GTT- tripartite réunissant la République Démocratique du Congo -RDC-, la République du Congo et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés -HCR- avait prévu de commencer à faciliter le rapatriement des réfugiés de la RDC vivant en République du Congo à partir du mois d’avril 2011.
Depuis lors, les trois parties travaillent activement à la préparation des conditions pour permettre le démarrage de cette opération et pour garantir un retour effectif et durable des réfugiés dans la province de l’Equateur située au nord-ouest de la RDC.
Depuis le début de cette année, le HCR a établi une présence à Mbandaka, à Dongo et à Libenge où il travaille en étroite collaboration avec les autorités, ses partenaires opérationnels et la communauté humanitaire, afin de préparer le rapatriement volontaire des réfugiés de la RDC vivant en République du Congo et en République Centrafricaine. Dans ce cadre, différentes activités sont mises en place pour préparer les conditions de ce retour.
Il s’agit tout d’abord de la promotion et du renforcement du processus de réconciliation entre les différentes communautés qui se sont affrontées lors de conflits interethniques en 2009. L’organisation non gouvernementale internationale Search For Common Ground -SFCG-, partenaire de mise en oeuvre du HCR et d’autres Agences du Système des Nations Unies, a organisé à cet effet une formation sur l’éducation à la paix, la réconciliation et la médiation à l’intention des leaders Munzaya et Enyele au début du mois de mars de cette année. 
Cette formation a abouti au renouvellement du pacte de non-agression entre les deux communautés et s’est concrétisée par une cérémonie pour sceller la réconciliation le 31 mars dernier. A Dongo et à Kungu, le HCR et son partenaire ADSSE ont distribué au moins 300 kits de construction d’abris pour les personnes déplacées retournées et construisent des abris pour les plus vulnérables. Ces activités sont menées selon une approche communautaire afin de concrétiser la réconciliation et promouvoir la cohabitation pacifique. 
Dans cette perspective, ADSSE continue la sensibilisation dans les zones de retour dans les localités de Kungu, Dongo et Libenge en vue d’encourager la population locale à contribuer aux efforts de construction des abris pour les personnes qui rentrent. En matière de logistique, le HCR et les autorités locales procèdent actuellement à l’identification des centres de transit qui accueilleront et hébergeront les rapatriés avant leur retour dans leurs lieux de résidence. En République du Congo, les centres de regroupement et les points de départs sont aussi en train 2/2 d’être identifiés. Afin de faciliter le transport depuis le pays d’asile, le HCR a
commandé des baleinières qui sont en cours d’acheminement et serviront autransport des réfugiés qui traverseront la rivière Oubangui pour rentrer chez eux.
Par ailleurs, afin d'identifier et de faire le suivi des retours spontanés de réfugiés, le HCR en partenariat avec l'Ong Les Aiglons et la Direction Générale des Migrations, a décidé d’appuyer une opération visant la mise en commun des données relatives aux mouvements spontanés de populations. En outre, des formulaires d'enregistrement standards ont été proposés par le HCR et seront utilisés afin d’identifier d’éventuels retours spontanés dans la Province, en coordination avec le pays d’accueil des réfugiés.
Il faut rappeler que les défis logistiques et financiers liés au processus de rapatriement sont nombreux. La province de l’Equateur se trouve en pleine forêt équatoriale avec des voies d’accès limitées. Certaines zones ne sont accessibles que par le fleuve et la rivière Oubangui. D’autres ne le sont que par des sentiers, les infrastructures routières étant peu développées. Pour atteindre certaines zones de retour, il faut souvent plusieurs heures voire parfois des jours de marche. Ces difficultés logistiques affectent sérieusement les activités du HCR et de ses partenaires, notamment en matière d’approvisionnement sur les sites de construction et rendent l’opération très coûteuse.
En République du Congo, sur les 115.000 réfugiés enregistrés par le HCR entre janvier et mai 2010, 80 % avaient exprimé la volonté de rentrer chez eux une fois que la sécurité aura été rétablie dans leurs zones d’origine. À ce jour, certains réfugiés se disent encore hésitants à rentrer, tandis que d’autres sont prêts à être
rapatriés tout en souhaitant bénéficier d’un soutien pour leur réintégration chez eux. Mais les exigences de sécurité demeurent au centre des préoccupations des candidats potentiels au rapatriement.
Une nouvelle réunion du Groupe de Travail Technique -GTT- sera organisée prochainement afin d’évaluer le plan d’opérations relatif au rapatriement volontaire des réfugiés de la RDC vivant en République du Congo. Lors de cette rencontre, le calendrier des activités sera discuté afin de permettre le démarrage du rapatriement des réfugiés de la RDC vivant en République du Congo.
Actuellement, la République du Congo et la République Centrafricaine accueillent respectivement 120.000 et 20.000 réfugiés originaires de la province de l’Équateur en RDC qui ont fui des conflits intercommunautaires dans leur province d’origine en 2009.

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